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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 11:16


Jean Blé Guirao est Secrétaire Général Adjoint III de l’UDPCI chargé de l’Organisation et de la Mobilisation, Ancien Président des Jeunes de ce parti fondé par le Généra ROBERT GUEI, Ex leader la FESCI, membre fondateur et Ex Président du RJDP. Au cours d’un Panel en vidéo conférence avec la presse nationale et internationale autour de deux points essentiels l’UDPCI et le RHDP, il a bien voulu répondre aux différentes préoccupations du moment.

Interview verité du « DOUGLOUDOU » National

« Comment expliquer que tous nos cadres mécontents se soient retrouvés candidats sous la bannière de ce parti allié. Quand on est allié, il ya un minimum qu’on ne dépasse pas, il y a des choses qu’on ne fait pas à son allié au nom d’une certaine éthique morale »

« Sinon comment peut-on expliquer l’absence de réunions des instances du RHDP, l’absence de concertation au niveau de la conférence des Présidents, l’arrogance, la trop grande suffisance et le manque d’humilité des cadres du RDR envers les alliés »

« L’UDPCI aura donc son candidat comme le stipule la plate forme du RHDP mais l’UDPCI aura son candidat pour rester en conformité avec la volonté de l’écrasante majorité de nos militants »

« Regarder bien, tous les cadres du MFA ou de l’UDPCI sont chaque jour recrutés par l’allié RDR comme pour affaiblir les autres. Le RDR essaie de nous dépecer vivant. Mais à quelle fin répond cette stratégie si vraiment on est ensemble »

« A ce niveau, le bilan est catastrophique. Plus de réunions des instances, chacun se cherche dans son parti, les nominations se font dans un seul sens. L’allié MFA n’est plus dans le gouvernement commun et est tenu loin malgré les appels de son leader, l’arrogance et le manque d’humilité ont pris le dessus, les gens sont devenus trop suffisants, méprisants et inaccessibles. Tout le monde est taxé d’être contre le Président ADO. Le climat n’est pas rassurant et certains actes nous séparent, chaque jour d’avantage. Rien n’est fait pour renforcer la cohésion au sein des alliés. Le décor est planté pour un divorce consommé. Il faut tirer la sonnette d’alarme pendant qu’il est encore temps ».

« Pour le reste, depuis le 30 avril 1990 on a vu la gauche démocratique, on a vu le front républicain, on est entrain de voir le RHDP. Demain, je ne serai pas surpris de voir autre chose car rien n’est immuable sur cette terre des hommes ».

1/ Monsieur le Secrétaire Général Adjoint, êtes-vous satisfait des résultats de votre parti à l’occasion des élections couplées du 21 avril 2013 ?

Je voudrais faire remarquer que ces élections locales couplées se déroulaient pour la plupart, à part la présence de quelques militants LMP qui se sont présentés en indépendant, entre nous militants du RHDP. Les observateurs de la vie politique ivoirienne étaient curieux de savoir comment, après les Présidentielles acquises de haute lutte, dans une solidarité agissante et un engagement total des Ivoiriens, comment nous allons nous comporter surtout après les ratés observés lors des dernières législatives. Vous avez tous vu et observé, a part quelques localités, que nous n’avons pas pu aller en RHDP partout alors que nos militants le demandaient. L’autre constat, c’est que partout où il y a eu une liste RHDP, ces listes étaient conduite par des cadres du PDCI RDA. Dans le même temps et bizarrement, partout où les listes RHDP ont volé en éclat, cela l’a été du fait des cadres du RDR, le CAVALLY, ma région en est l’illustration parfaite de cette boulimie qui a fait beaucoup de tort au RHDP le présentant comme une alliance opportuniste, valable dans un seul sens quand cela arrange l’allié RDR et non valable pour les autres alliés de la plate forme. Je ne sais pas, je ne vois pas comment après toutes ces violences verbales et physiques observées ça et là, comment on pourra relancer la machine à la base et dire à nos militants de venir à une réunion du RHDP.

Pour en revenir à votre question, et en attendant la chambre administrative de la cour suprême, je dirais que c’est un triple sentiment de déception, de colère et de joie qui m’anime. Joie de ce que l’UDPCI et son Président, le Docteur Albert TOIKEUSSE MABRI aient gagné dans le TONKPI fermant ainsi une grosse parenthèse qui hélas, commençait à nous coller à la peau de manière inéluctable. Joie aussi de savoir que dans le CAVALLY, là où nous sommes allés sur une liste PDCI RDA-UDPCI conduite par le Ministre DAGOBERT BANZIO, après le retrait inexplicable et inopportun de certains cadres du RDR qui sont allés faire une liste avec notre sœur, la Ministre ANNE OULOTO DESIREE. Nous avons fait une campagne de survie et nos parents nous ont compris. Joie enfin de la victoire du camarade YAO KOUADIO à la mairie de GUITRY, qui fait que notre parti sort la tête dans une zone qui n’est pas l’ouest et qui nous ouvre de réels espoirs et de nouvelles perspectives. Mais je suis furieux de la grande pagaille qui a fait qu’on a perdu des communes importantes dans notre fief, dans le TONPKI. Le mode de désignation des candidats, pour ma part, à été mauvais et nous a crée plein de problèmes. Des gens qui ne sont pas candidats, parce que mis dans un comité électoral, ont passé leur temps à régler des comptes qu’à choisir les meilleurs chevaux pour la victoire. Cela s’est vu aux législatives et plus encore à ces dernières élections où le nombre important de candidatures indépendantes à fini de convaincre que la démocratie en interne dans nos partis ne peut s’accommoder de choix qui sortent des décisions de la base. Ce sont les militants et eux seuls qui doivent choisir ceux avec qui il faut aller à une élection. Nous avons perdu des communes importantes et symboliques, dans notre fief, comme Man ou DANANE par notre propre faute.


La colère c’est bien sur contre le RHDP où l’allié RDR est entrain de nous charcuter. Comment expliquer que tous nos cadres mecontents se soient retrouvés candidats sous la bannière de ce parti allié. Quand on est allié, il ya un minimum qu’on ne dépasse pas, il y a des choses qu’on ne fait pas à son allié au nom d’une certaine éthique morale.

2/ Le ministre Albert FLINDE a défendu les couleurs de l’UDPCI à Man, capitale du TONKPI votre fief. Comment expliquez-vous sa défaite face au RDR ?

C’est une des défaites qui fait mal au Parti pour deux raisons essentielles. MAN est la Capitale du fief de notre Parti. Quand vous perdez la capitale dans un combat, c’est que vous êtes entrain de tout perdre. Dieu merci, les régionales avec la victoire éclatante du Président MABRI peut nous permettre de rêver encore ou d’espérer. Mais c’est la carrure de notre candidat, maire sortant, le Ministre FLINDE, homme très organisé qui véritablement nous laisse pantois. On attend le bilan qui sera fait pour en savoir un peu plus. Mais j’observe que la commune de MAN a donné plus de 10 000 voix au candidat de l’UDPCI à la régionale et un peu plus de 4000 voix à notre candidat au Municipal. Qu’est ce qui n’a pas marché pour que le report soit systématique ? On attend ce bilan comme celui de toutes les autres localités où l’indiscipline et les ambitions négatives de certains cadres nous ont fait perdre.

3/ Avez-vous le sentiment que votre parti, l’UDPCI, recule dans son bastion traditionnel ?

Mathématiquement on pourrait le penser car sur 10 communes nous nous en sortons avec 04 maires.la moisson n’est pas bonne à ce niveau. Mais je vous l’ai dit, le fait que les populations aient décidé de confier la région au Président MABRI et à l’UDPCI est un réel défi en terme d’espoir qui vient combler cette apparente défaite du parti dans notre fief traditionnel. La personnalité, l’aura du Président MABRI ont été déterminant dans une région où il s’est complètement investi. Pour le reste, nous ferons le bilan sans état d’âme et nous irons au Bureau Politique et ensuite au congrès du Parti pour relancer la machine. Nos ambitions sont grandes et légitimes pour ce pays avec l’UDPCI et les Ivoiriens sont nombreux à espérer et compter sur notre parti et son Président. Nous n’avons pas le droit de nous y dérober, nous n’avons pas le droit de trahir la confiance placée en ce parti par de nombreux Ivoiriens qui voit l’UDPCI comme une alternative crédible. Le prochain congrès de notre parti dont les dates seront connues à l’issue du Bureau Politique de juin prochain devra clairement clarifier notre position dans notre volonté de bâtir ce pays.
Sous l’ex Président LAURENT GBAGBO, les militants ont décidé que notre parti ait son candidat à la présidentielle. C’était une candidature pour exister. Au prochain congrès, je pense, qu’en plus d’exister nous devons réaffirmer nos ambitions légitimes pour ce pays. L’UDPCI aura donc son candidat comme le stipule la plate forme du RHDP mais l’UDPCI aura son candidat pour rester en conformité avec la volonté de l’écrasante majorité de nos militants. J’entends des bruits de couloirs, mais je demande à ceux qui ont des thèses ou des arguments contraires d’attendre pour les exposer devant le congrès du parti. En tout état de cause, notre parti ne pourra jamais s’accommoder de la théorie du cavalier et du cheval ou du fleuve et de l’affluent. Nous avons des ambitions pour ce pays et nous devons revoir notre organisation interne pour coller à cette réalité sans état d’âme. Ce sera la volonté de nos militants.et il faut que chacun se mette au travail au sein de sa structure en interne, au sein de sa région. Nous sommes entrain de préparer un plan de relance de remobilisation à soumettre aux instances car le parti est dans une léthargie inexplicable de par la volonté de certains cadres qui ne bougent pas en terme de prise d’initiatives et attendent tout du Président MABRI qui doit faire leur réunion de village ou de quartier.

4/Le président de la JPDCI, Kouadio Konan Bertin, révélait lors de sa dernière conférence de presse que le RDR est en train de préparer son divorce d’avec le Rhdp. Quel est votre commentaire sur cette question ?

J’étais à cette conférence de presse. Je voudrais féliciter mon ami et frère KKB pour son courage politique et sa clairvoyance. Il a dit tout haut ce que, malheureusement, de nombreux Ivoiriens pensent tout bas dans leurs salons feutrés. Dans une alliance comme dans un mariage, se dire la vérité est le premier aspect de l’amour ou de la volonté de continuer avec l’autre. Ce que KKB a dit ou fait n’est qu’une interpellation mais c’est sa volonté de voir cette alliance survivre en mémoire de nombreux Ivoiriens qui sont tombés pour la cause commune. Je voudrais rappeler à ceux qui semblent être soudainement amnésiques que déjà en avril 2002, au moment où beaucoup d’entre eux se tairait, ODJE, KKB et moi, dans une atmosphère difficile de relations entre nos différents leaders, les Présidents BEDIE, OUATTARA et GUEI, nous nous sommes assis pour penser union et jeter les bases du RJDP et le RJDP a mené le combat contre ce que nous appelons la dictature de l’Ex Président Laurent GBAGBO. Hier, sous GBAGBO justement, ce sont les cadres qui étaient réfractaires à la verité et aux réalités du vécu des Ivoiriens préférant les théories et slogans Ivoiritaires du genre « il n’y a rien en face ». Tout ce qui venant de l’autre était contre GBAGBO. Le résultat est connu. GBAGBO est à ce jour, malheureusement, seul à la HAYE, loin de ses nombreux conseillers ou journalistes va t’en guerre qui tiraient sur tout, rejetant tout sans analyse objective. Nous sommes en alliance au sein du RHDP, tous nous avions pris des coups, à quelques niveaux que ce soit, pour la victoire du candidat du RHDP. Mais avant, le 18 octobre 2010 à Yamoussoukro nous avons pris l’engagement de gouverner ensemble. Deux ans après est que nous sommes dans cette dynamique ? Est ce que nous sommes d’accord avec ce qu’on a appelé « la gestion commune du pouvoir par le RHDP ? ». Est ce que la grande motivation et l’euphorie de départ des militants et cadres qui faisaient qu’on dormait pratiquement au siège du PDCI RDA existent toujours ? Quand on est allié il y a des choses qu’on ne fait, il y a des actes qu’on ne pose, il y a des paroles qu’on ne sort pas par éthique et par respect de l’allié. On sert d’élections couplées où il y a eu, dans plusieurs endroits, la violence partout alors que ce sont des alliés qui s’affrontent. Ce sont de ces choses qui mettent mal notre alliance que KKB a parlé et soulevé. Maintenant, j’observe un débat et une réplique malsaine depuis lors. En tout cas j’observe et je suis d’accord avec KKB que notre allié qu’on a soutenu au second tour conformément à nos engagements communs, sous nos yeux, est entrain de nous clochardiser comme s’il s’apprêtait à nous « divorcer ». Les actes parfois parlent plus que la parole et sont synonymes de notre volonté d’agir. Les actes trahissent la pensée. Sinon comment peut-on expliquer l’absence de réunions des instances du RHDP, l’absence de concertation au niveau de la conférence des Présidents, l’arrogance, la trop grande suffisance et le manque d’humilité des cadres du RDR envers les alliés.
Sans beaucoup de bruits, l’allié RDR est entrain de s’apprêter à « aller seul » en compétition en 2015. Regarder bien, tous les cadres du MFA ou de l’UDPCI sont chaque jour recrutés par l’allié RDR comme pour affaiblir les autres. Le RDR essaie de nous dépecer vivant. Mais à quelle fin répond cette stratégie si vraiment on est ensemble. J’entends les gens dire que « ton Président MABRI est le bon petit du Président OUATTARA ». Je veux bien et nous en sommes honorés mais le parti et les militants du bon petit du Président de la République gagnent quoi dans tout cela.

On pense à l’UDPCI que c’est une trouvaille pour nous endormir car il y a des choses qu’on ne fait pas à « son bon petit ».

5/ Monsieur le Secrétaire général adjoint, comment jugez-vous le bilan du RHDP après son accession au pouvoir ?

Trois niveaux de bilan. Avant la chute de GBAGBO le bilan de la lutte est plutôt positif. Après la chute de GBAGBO, gestion commune du pouvoir avec son corolaire de comportements et fonctionnement du RHDP. A ce niveau, le bilan est catastrophique. Plus de réunions des instances, chacun se cherche dans son parti, les nominations se font dans un seul sens. L’allié MFA n’est plus dans le gouvernement commun et est tenu loin malgré les appels de son leader, l’arrogance et le manque d’humilité ont pris le dessus, les gens sont devenus trop suffisants, méprisants et inaccessibles. Tout le monde est taxé d’être contre le Président ADO. Le climat n’est pas rassurant et certains actes nous séparent, chaque jour d’avantage. Rien n’est fait pour renforcer la cohésion au sein des alliés. Le décor est planté pour un divorce consommé. Il faut tirer la sonnette d’alarme pendant qu’il est encore temps.

Le dernier niveau de bilan c’est au niveau de mon parti. En février 2002, alors que le FPI était au pouvoir et que nous étions en alliance, à YOPOUGON à l’académie de la mer, nous avons fait les ateliers bilan d’avec ce parti, sans état d’âme. Le bilan étant jugé catastrophique, nos militants ont demandé que cette alliance soit rompue et qu’on retourne dans l’opposition. Une porte avait été laissée au parti au pouvoir. Mais n’ayant pas compris ils ont continué dans leur mépris et arrogance. Le 13 septembre 2002, le Président Rober GUEI a rompu officiellement cette alliance. Nous allons, dans les prochains jours faire le bilan et le congrès décidera de la conduite à tenir. En tout état de cause, nous sommes sereins et imperturbables.

6/ Le FPI a lancé un appel au PDCI en vue de construire une nouvelle alliance sur les cendres du RHDP. Quel est votre commentaire ?

Je remarque avec vous qu’une alliance politique est un jeu d’intérêt. Il n’y a donc pas d’alliance à vie. FHB nous rappelle que la politique est la saine appréciation des réalités du moment. L’appel du FPI au PDCI s’adresse à tous les IVOIRIENS. Il n’est pas exclusif et tout le monde devra l’analyser car tous, nous vivons sur ces 322 000km2 et les Ivoiriens nous regardent. Je constate avec vous que le processus de réconciliation a du plomb dans les ailes malgré la volonté du Chef de l’Etat et ses nombreux efforts. Vous avez pourquoi ? A cause de la lenteur des procédures de justice. Des gens ont été arrêtés mais pourquoi depuis deux ans maintenant, on n’arrive pas à les juger et si possible, à les condamner ou à les libérer.

Les cadres du FPI et les militaires en prison, il faut accélérer les procédures de justice pour qu’ils connaissent leur sort. En les détenant sans jugement dans ces conditions là on est entrain de créer d’autres problèmes qui par la suite seront difficiles à résoudre.
La prison devra garder son caractère de maison de correction.
Pour le reste, depuis le 30 avril 1990 on a vu la gauche démocratique, on a vu le front républicain, on est entrain de voir le RHDP. Demain, je ne serai pas surpris de voir autre chose car rien n’est immuable sur cette terre des hommes.

Je vous remercie

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