Gbagbo au premier rang des personnalités africaines les plus populaires, bien que déporté à la prison de La Haye.
A deux semaines de sa seconde comparution, le père de la démocratie en Côte d’Ivoire fait plus que jamais bonne figure, avec
«un moral d’acier», selon les personnes proches de La Haye.
Le complot ourdi par ceux qui voulaient sa perte n’a pas entamé la popularité de cette grande figure de la lutte pour les libertés et
la démocratie en Afrique. Une Afrique pour laquelle il s’est toujours battu pour l’indépendance et la souveraineté. Contre les néo-colons occidentaux, mais aussi et hélas contre les colonisés
qui s’acceptent. Au contraire la notoriété de ce grand dirigeant qui a osé dire non au diktat de la cynique France sarkozienne s’est doublée d’une célébrité au plan mondial avec la mobilisation
historique des démocrates du monde entier qui demande sa libération.
A la veille du second round de son procès, l’atmosphère à La Haye vibre des échos du «Village de la liberté» qui est en train d’être
mis en place. Des nouvelles fraîches nous annoncent que les dispositions pratiques ont été prises dans ce sens. Il y a quelques jour, Serge Kassy annonçait les couleurs : «Tout se passe bien.
Nous nous sommes mis à la disposition des mouvements patriotiques pour demander la libération du Président Laurent Gbagbo. A cet effet, nous nous préparons pour le 18 juin prochain. Toute
l’Europe va bouger ce jour là. En tout cas, tout est fin prêt». Et il n’a pas tort de le dire. Car, depuis plusieurs mois les hôtels affichent complets à La Haye. Pour ne pas dire qu’ils
refusent du monde. Au niveau de la diaspora, tout est déjà fin prêt.
La menace des «kodjo rouges» sur Ocampo
A travers l’Europe, via la France, les convois annoncés seront aux couleurs du prisonnier. Malgré les actes de sabotage destinés à
faire croire que les démocrates sont divisés par des querelles, la synergie d’action est parfaite. Et rien n’est laissé au hasard. A chaque capitale européenne ses posters, ses tee-shirts et
ses gadgets souvenir à l’effigie de Gbagbo. Du côté des Usa, les Ivoiriens et les démocrates américains tombés sous le charme de Gbagbo se préparent à effectuer le déplacemennt de La
Haye. Ils vont répondre à l’appel lancé en août 2011 par Mme Marie Antoinette Singleton, fille du couple présidentiel Gbagbo, par l’ancien Ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Usa, Pascal
Kokora et par Brian Becker, le coordinateur national du mouvement activiste pacifiste américain Answer Coalition. Brian Becker ayant demandé au gouvernement américain d’œuvre à «relâcher
Gbagbo et tous les prisonniers politiques en Côte d’Ivoire» au cours d’une conférence organisée à ce effet à Washington Dc par le Cri-Panafricain Usa.
Dans les capitales africaines, à Yaoundé, Libreville, Pretoria, Luanda, Accra, Lomé, Cotonou…, les démocrates vont
«s’indigner» contre l’arbitraire en se déplaçant à La Haye, pour soutenir Gbagbo. La mobilisation des Africains qui s’apprêtent à déferler sur La Haye fera pâlir de jalousie les
dictateurs impopulaires et esseulés qui mènent un combat d’arrière-garde contre les peuples dignes du continent.
On évoque même la possibilité que de braves femmes patriotes s’organisent pour montrer leurs redoutables «kodjo rouges» à
Ocampo, après Sarkozy. Si jamais le procureur argentin venait à traîner dans les couloirs de la Cpi après le 16 juin, date de son départ. Mais toute cette déferlante va se mettre en branle dans
le calme et la discipline, de façon pacifique. N’en déplaise au pouvoir Ouattara et au Rdr qui, sous Sarkozy, ont échoué à freiner la mobilisation des patriotes et des démocrates à
La Haye. En effet, des sources à La Haye nous avaient révélé, il y a des mois de cela, que le pouvoir sarkozien avait tout tenté pour empêcher la tenue de l’arbre de Noël organisé en décembre
2011 par plus de 15.000 démocrates qui se sont rendus à la Cpi, pour passer le réveillon de la Nativité avec le président Gbagbo.
Le désarroi du Rdr
Sarko avait, nous a-t-on confié, demandé aux autorités néerlandaises de déployer des forces de sécurité pour arrêter les
organisateurs et décourager les soutiens spontanés, à défaut d’annuler toute manifestation pro Gbagbo à La Haye. Les autorités françaises d’alors avaient même initié des tractations
pour faire annuler des vols en direction de La Haye et essayé de convaincre des restaurateurs de fermer leurs portes aux démocrates, dans le but d’affamer les visiteurs du président
Gbagbo. Ou pour amener des hôteliers à ne pas accepter ceux qui ont effectué le déplacement dans leurs réceptifs. Mais en vain. D’ailleurs, les démocrates mobilisés pour Laurent Gbagbo
étaient «prêts, nous l’avion dit, à traverser, s’il le fallait, l’Afrique, l’Europe, L’Asie et les Usa à pied pour se rendre à la Haye et dormir dans le froid et dans la neige, à la belle
étoile».
On sait que la France a même envisagé de faire infiltrer ces manifestations pacifiques par des casseurs du Rdr qui devaient se livrer
à des actes de vandalisme pour troubler l’ordre public. Dans le but de faire accuser les démocrates de «violences planifiées par le partisans de Laurent Gbagbo». Mais cette option
ayant échoué, le Rdr et Amadou- Cimetière ont perdu la maîtrise de leur nerfs et menacé ouvertement de se rendre à La Haye pour «frapper les militants de Fpi et les empêcher de se
mobiliser le 18 juin 2012».
Hélas, pour le pouvoir Ouattara et son fidèle lieutenant Amadou-Cimetière dit «La Mort», les militants du Rdr ne
bénéficieront plus des visas Schengen que Sarkozy avait promis de leur octroyer en masse, dans le but de les convoyer en paquets à La Haye, pour agresser les démocrates en cassant tout sur leur
passage. Malheureusement pour Ouattara qui se retrouve seul aujourd’hui dans le complot, le projet de violence des fauteurs de troubles du Rdr est tombé à l’eau. Qui plus est, les
autorités néerlandaises qui ont déjà mis en garde contre une telle aventure, ont fait remarquer que les manifestations en faveur de Gbagbo à La Haye ont toujours été pacifiques et
n’ont jamais donné lieu à des dérapages. Le 18 juin à La Haye, «nous irons jusqu’au bout».
K. Kouassi Maurice