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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:07

Dans sa longue interview accordée à rfi, le dimanche 20 mai 2012, dramane s’est contenté d’accuser le président Gbagbo de tous les maux, oubliant ses propres agissements. mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils ont de la mémoire. Dramane soutient que lorsqu’il arrivait au pouvoir, il n’existait pas dans les hôpitaux, de médicaments. On se croirait sur une autre planète.

 

L’histoire de la Côte d’Ivoire est encore récente. notamment en ce qui concerne les tristes évènements de 2011, surtout le premier trimestre. Après la crise postélectorale qui a suivi le second tour de la présidentielle en novembre 2010, Laurent Gbagbo a proposé à l’Union africaine, à l’Onu et à tous les médiateurs le recomptage des voix. dramane et ses alliés rejettent du revers de la main cette option salutaire et pacifique. Soutenu par l’Onu, la France et l’Union européenne, dramane Ouattara se ligue pour faire pleuvoir des sanctions. Un embargo multiforme est imposé au peuple ivoirien. Les produits d’exportation phares de la Côte d’Ivoire, sont interdits à l’extérieur. Un embargo sur les armes est également injustement imposé à l’Etat ivoirien, qui pourtant se défendait face à l’invasion armée.

 

L’obsession du pouvoir pousse dramane à faire imposer un embargo sur les médicaments. L’Union européenne est chargée de l’exécuter. Elle demande à tous les navires transportant des médicaments de ne pas mouiller dans les eaux ivoiriennes. résultat, des milliers de citoyens que dramane aspire gouverner meurent durant la période de cet embargo de la honte. Plusieurs blessés (civils et militaires) du fait de la guerre sont emportés dans la tombe, faute d’avoir des soins appropriés. des enfants, des femmes, des vieillards, souffrant d’insuffisance rénale, de Vih/sida, de diabète et autres maladies pernicieuses, subissent de plein fouet cette décision inhumaine de l’Union européenne encouragée et motivée par dramane Ouattara. Plusieurs d’entre eux ont été fauchés par la mort. Il est donc coupable du manque criard des médicaments dans les hôpitaux dont il a fait cas sur rfi. Et cela, les Ivoiriens ne l’oublieront jamais.

 

Que dire du «rattrapage », utilisé par Alassane dramane Ouattara au détour d’un séjour en France ? Aujourd’hui sur les antennes de rfi, il nie avoir employé ce mot. Parlant de ce mot, il se dédit. «Ce sont des mots creux, il n’y a rien à rattraper, il faut nommer les gens qui sont compétents», s’estil défendu. Pourtant, il a bel et bien employé ce mot, pour, dit-il, «réparer l’injustice faite aux cadres du Nord» dans les nominations au niveau de l’administration civile et militaire. Pour Dramane Ouattara, les Présidents Houphouët-Boigny, Bédié et Gbagbo ont mis en quarantaine les cadres du Nord au niveau des nominations. Or, ce sont ses prédécesseurs qui ont fait la promotion des cadres de toutes les régions du pays. Sans discrimination aucune.

 

Qu’en est-il sous son règne ? La majorité des ministres sont du rdr, membres du gouvernement sont issus du nord. Les directeurs et présidents de conseil d’administration des sociétés d’Etat sont majoritairement originaires du nord. C’est pareil dans l’Armée ivoirienne. Les commandants des unités de notre Armée sont nommés sur la base de leur origine ethnique. La présidence de la république est aussi inondée de ressortissants nordistes, quel que soit leur niveau d’études et leurs compétences. Si Dramane se défend d’avoir employé le mot «rattrapage », c’est bien parce que cette expression a choqué les Ivoiriens qui ont été ahuris d’entendre de tels propos peu rassembleurs.

 

Des propos prononcés par celui qui est censé promouvoir la cohésion sociale. Des contrevérités qui traduisent bien les mille et une difficultés que dramane éprouve dans la gestion du pouvoir. Il se rend compte que ça brûle quand on s’y frotte. Surtout quand on est à la tête d’un régime incompétent et impopulaire.



Fabrice Tété

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:04

Certes, le nom qui apparaît au-devant de la scène dans ce qui est d’ores et déjà une affaire d’Etat est celui d’Adama Bictogo, ministre de l’Intégration africaine. Mais il a bénéficié d’une complicité du silence qui éclabousse Jeannot Ahoussou Kouadio et Alassane Ouattara lui-même.



L’image est saisissante, le symbole est ravageur. Dimanche dernier, alors qu’il est évident qu’il a déjà reçu l’enquête explosive de Jeune Afrique sur le scandale de l’indemnisation des déchets toxiques, Alassane Ouattara reçoit très officiellement le ministre des Affaires étrangères nigérien Mohamed Bazoum, avec à ses côtés… Adama Bictogo, le ministre de l’Intégration africaine, un des personnages principaux de cette incroyable histoire de corruption. Pourquoi l’actuel chef de l’Etat ivoirien, qui prétend faire de la moralisation de la vie publique son cheval de bataille, prend-il donc un si grand risque pour son image ? Mystère.


Pour mieux comprendre ce qui se joue avec le dernier scandale autour de l’affaire des déchets toxiques, il faut revenir à l’enquête de l’hebdomadaire spécialisé sur l’Afrique et édité à Paris. «Trois hommes (…) sont soupçonnés d’avoir détourné une partie des indemnités qui auraient dû être payées aux victimes de la pollution causée par le déversement de déchets toxiques à Abidjan, en août 2006. Leurs noms sont inscrits en lettres majuscules sur le rapport d’enquête de la police économique et financière. Il y a là Claude Gohourou, un leader étudiant qui, plusieurs mois durant, s’est improvisé représentant des victimes, Cheick Oumar Koné, président de l’Africa Sports, l’un des clubs de foot les plus célèbres de Côte d’Ivoire, et Adama Bictogo, aujourd’hui ministre de l’Intégration africaine, très impliqué dans la crise malienne. Selon les enquêteurs, il y aurait pour 4,65 milliards de FCFA (plus de 7 millions d’euros).

 

Le rapport remis au procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio, le 16 février dernier, recommande l’ouverture de poursuites judiciaires à l’encontre des intéressés pour «faux, usage de faux, détournement de fonds, recel et complicité». Que s’est-il passé ? Après l’accord de dédommagement des victimes signé entre le cabinet britannique Leigh Day et Trafigura, Claude Gohourou, de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (CNVDT), parvient à obtenir que la justice ivoirienne ordonne le séquestre des fonds transférés à la Société générale de banques de Côte d’Ivoire (SGBCI). Cheick Oumar Koné contacte alors le représentant local du cabinet britannique, Mory Cissé, et lui raconte qu’il est en relation avec le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, et le président du tribunal de première instance d’Abidjan. Et promet le déblocage des fonds, en échange d’une commission de 8% sur toutes les transactions. L’intéressé refuse et subit des menaces. Convoqué par la DST, il s’enfuit et réussit à atterrir à Londres, où il obtient l’asile. Au final, Adama Bictogo réussit, grâce à son entregent, à faire signer un protocole d’accord entre Gohourou et le cabinet anglais. On ne sait comment, Bictogo et Cheick Oumar Koné parviennent plus ou moins à prendre le contrôle du compte de l’association de Gohourou. 2,6 milliards sont virés sur le compte d’une proche de Koné. 600 millions sont prélevés pour le compte d’Adama Bictogo, pour sa «médiation». En bref, une sombre affaire de gros sous qui s’est nouée dans un grand cafouillage politique.

Ahoussou et Ouattara savaient depuis des mois…

Une information d’importance apparaît quand on lit l’enquête de Jeune Afrique. Le rapport détaillé sur les «exploits» supposés de Bictogo et Compagnie a été remis au procureur de la République depuis le 16 février dernier. Cela fait donc plus de trois mois que des enquêteurs désignés par le régime actuel accusent de faits très graves le ministre de l’Intégration africaine de Ouattara. Explosif, ce rapport remis au procureur, alors sous l’autorité directe de Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre de la Justice, est naturellement passé par ses mains. Ce qui ne l’a pas empêché de composer son gouvernement en y introduisant un des personnages-clés de ce qui se présentait déjà comme une affaire d’Etat. Faute politique. Chef de l’Etat autoritaire, considéré par ses propres amis comme un «hyper-président», Alassane Ouattara ne pouvait pas ne pas être au courant de ce que disaient ses propres services de police sur un ministre dont il a continué de renforcer les pouvoirs. Les cris de colère des victimes des déchets toxiques n’y ont rien fait. Sans la publication de l’enquête de Jeune Afrique, peut-être que Bictogo aurait continué à vivre des jours paisibles. Le scandale qui le frappe aujourd’hui frappe donc naturellement ses supérieurs, qui ont organisé son impunité. Mais pourquoi l’ont-ils fait ?

Bictogo, l’homme des affaires sales  du pouvoir

Il faut savoir qu’Adama Bictogo n’est pas n’importe qui au sein du régime RDR. Il est au cœur du secret du clan les moins avouables du clan Ouattara. Juste avant le déclenchement de la rébellion ivoirienne, le 19 septembre 2002, ses comptes logés à la banque d’affaires britannique en France, HSBC, sont fermés parce qu’ils sont jugés «préoccupants» et «indésirables» en raison de soupçons de trafic – armes ou blanchiment d’argent. Comme par hasard, l’insurrection dont des cadres de son parti seront des figures principales, commence très vite après. C’est Adama Bictogo qui, par la suite, organise, avec son entreprise Côte d’Ivoire Fruit et des firmes étrangères partenaires, tout le business de la contrebande du cacao ivoirien qui passe par le Burkina Faso et le Togo. Est-ce dans le cadre de ses activités délictueuses qu’il noue des relations particulières avec Loïc Folloroux, fils de Dominique Ouattara et directeur Afrique d’Armajaro, firme sulfureuse impliquée dans la spéculation sur le cacao ivoirien ? Mystère.


Adama Bictogo, c’est également un des symboles de ce que Mamadou Koulibaly a appelé la «Rebfondation», c’est-à-dire les affaires inavouables mêlant personnages proches de la rébellion et dignitaires de la Refondation, et qui ont permis au clan de Ouattara de pénétrer le système Gbagbo pour mieux l’abattre. Adama Bictogo, c’est, au moins depuis 2007, l’agent d’influence de Blaise Compaoré, qui met de l’huile dans les rouages du difficile dialogue inter-ivoirien et gère des affaires «d’intendance» un peu particulières.

 

Adama Bictogo, c’est le frère de Salif Bictogo, au cœur du scandale «Satarem-Greensol» autour de la gestion des ordures ménagères sous le régime Ouattara, qui n’a même pas coûté son poste à la ministre Anne Ouloto. Ouattara peut-il prendre le risque de se débarrasser d’un homme qui peut faire sauter plusieurs fois la République au regard des informations compromettantes dont il dispose ? Difficile de répondre par l’affirmative, alors qu’il n’ose même pas mettre en cause les «petits» chefs de guerre impliqués dans l’ethnocide wê, en dépit des injonctions agacées de ses parrains internationaux, notamment les Etats-Unis.



Par Philippe Brou

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:01

Le chef d’Etat Alassane Ouattara a fait dimanche 20 mai 2012, sur les antennes de RFI, son bilan annuel. En répondant aux questions d’Alain Foka, le président ivoirien s’est illustré de la triste façon en divisant les Ivoiriens et en méprisant leurs souffrances. Dans ces lignes, le délégué national au système monétaire et financier, Dr Prao Yao Séraphin revient sur certains points de cette interview.

1.Sur la question de la justice à deux vitesses

Interrogé sur l’extradition précipitée de l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat Alassane Ouattara s’est voulu très nette : «L’ancien président est à la place qu’il mérite. Puisqu’il a commis des crimes graves, des crimes contre l’humanité. Il est jugé à La Haye parce que, jugé ici, cela aurait donné le sentiment que la justice n’est pas équitable. Là où il est, la justice est réputée indépendante, elle est équitable. Tournons cette page». Pour LIDER, il convient de ne pas tourner aussi facilement cette page.



D’abord, le président Ouattara confond vitesse et précipitation. C’est n’est pas à lui de dire que l’ancien président a commis des crimes contre l’humanité, il revient à la cour pénale internationale de le dire lorsqu’elle dira le droit. Le comportement du chef de l’Etat dénote bien d’un acharnement judiciaire contre l’ancien président.



Lorsqu’Alain Foka demande au président Ouattara si Laurent Gbagbo doit être seul à être juger à la Haye pendant que des militaires ont combattu pour lui, il répond en affirmant qu’il a mis en place, il y a près de neuf mois, une commission nationale d’enquête. Si une commission nationale d’enquête est créée alors pourquoi l’extradition précipitée de l’ancien président ? Le président Ouattara n’est pas logique. En Côte d’Ivoire, deux camps se battaient, deux armées donc. Il est incompréhensible que ce soit seulement le camp de l’ancien Président qui soit coupable et non le camp du président Ouattara.


Et pourtant, un rapport publié en 2011, par Amnesty International intitulé : «Nous voulons rentrer chez nous mais nous ne pouvons pas» clarifie tout. A la page 16 de ce rapport, il est écrit : «Si fin avril et début mai2011, les crimes au regard du droit international pouvaient être attribués aux deux parties auconflit, à partir de la mi-mai, ce sont les FRCI et les Dozos qui se sont rendus responsables de la majorité de ces crimes».



A la page 17 du même rapport, on note ceci «Les FRCI sont désormais largement déployées à travers la Côte d’Ivoire. Mais dans plusieurs régions, la simple présence et le comportement des FRCI sont une source de très grande insécurité. Les FRCI n’ont pas encore gagné la confiance des nombreux groupes ethniques qui ont été la cible d’attaques depuis l’offensive générale lancée par les FRCI contre Laurent Gbagbo fin mars 2011.» Selon Amnesty International, depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril2011, les FRCI ont commis des crimes au regard du droit international à Abidjan, en particulier dans le quartier de Yopougon. Lorsqu’ils étaient à Abidjan en juin 2011, les délégués d’Amnesty International ont recueilli de nombreux récits de première main, provenant notamment de témoins oculaires, relatifs à des crimes au regard du droit international commis par les FRCI. Il semble que, demanière générale, les hommes jeunes qui ont l’air d’être «costauds» courent un risque particulier d’être la cible d’attaques car ils sont présumés avoir été membres des milices pro-Gbagbo. En dehors du rapport d’Amnesty International, sous nos yeux, les FRCI ont tué à Vavoua, à Arrah, à Abidjan, à Bonon, etc.



C’est le Président Ouattara qui a pris une ordonnance portant création des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), il est donc responsable des tueries de son armée.



Sur les antennes de RFI, il disait à propos de l’ancien Président ceci : «Il a été le chef suprême des Armées et cette Armée a tué plus de 3000 personnes. Je ne voudrais pas insister sur cette question. Parler trop de cela voudrait dire que nous voulons nous mêler de ce que la justice va faire à La Haye. Laissez La Haye faire son travail».



Le Président Ouattara est lui aussi le responsable suprême des FRCI. Il a prêté serment de défendre et de protéger les Ivoiriens or les FRCI tuent les Ivoiriens dans l’indifférence totale du Président de la république. La Cour pénale internationale gagnerait en crédibilité en poursuivant non seulement les anciens chefs de guerre mais également celui qui a créé les FRCI. Francis Bacon ne disait-il pas que la vengeance est une justice sauvage ? Méditons sur ce que disait le poète Térence : «La justice extrême est une extrême injustice».

2.Sur la question de l’endettement

Lorsque Foka lui demandait si en atteignant le point d’achèvement de l’initiative PPTE, cela ne va pas arranger la situation en Côte d’Ivoire, le président ivoirien, apôtre de l’endettement renie ses convictions. Il dit ceci : « Vous savez, il faut que les Africains arrêtent de penser à l’aide extérieur pour résoudre nos problèmes. C’est avec notre argent et le contrôle de nos dépenses que nous résoudrons nos problèmes en Côte d’Ivoire… ».



C’est seulement maintenant que le Président OUATTARA appréhende que le surendettement d’un pays compromet sa croissance à long terme et sa capacité à se développer et à lutter contre la pauvreté. C’est maintenant qu’il se rend compte que l’endettement excessif réduit les ressources disponibles pour l’investissement et les dépenses sociales. Il diminue également la crédibilité du pays concerné auprès des bailleurs et investisseurs potentiels. C’est seulement maintenant que le Président OUATTARA comprend que les gouvernements très sensibles à l’aide extérieure doivent s’interdire de rêver car les missions messianiques de bienfaisance sont intimement des missions colonisatrices. C’est maintenant qu’il sait que l’aide sans limites aux gouvernements africains a créé la dépendance, encouragé la corruption et enfin perpétué la mal-gouvernance et la pauvreté.



Au lieu de chercher à augmenter les recettes fiscales et de réduire les dépenses ostentatoires de l’Etat pour jeter les bases d’un développement autocentré, le Président OUATTARA endette le pays sans notre avis. Tout ce qu’il sait faire, c’est endetter le pays alors que l’économiste-président devrait s’atteler à faire baisser les prix des denrées alimentaires qui affaissent le pouvoir d’achat des Ivoiriens. Sur ce point, son gouvernement est incapable.

3.Sur la question du rattrapage ethnique

Lorsqu’on l’interroge sur la question du rattrapage ethnique, le Président OUATTARA trouve que ce sont des mots creux. « Je ne vois pas qu’est-ce qu’il y a à rattraper. Il n’y a rien du tout à rattraper » dit-il. Le Président OUATTARA a bel et bien fait du rattrapage dans notre pays, il a divisé les Ivoiriens. En effet, une grande partie des Ivoiriens se sent exclue par la politique de « rattrapage » de Ouattara qui consiste à privilégier les ressortissants du Nord sur le marché du travail. Or lorsqu’on vous exclut du marché du travail, on vous exclut également du partage des richesses.

 

L’égalité des places et l’égalité des chances ont disparu dans notre pays sous son règne.
Le pays fonctionne actuellement en mode «rattrapage» comme il l’a annoncé. A la police, à la gendarmerie, dans l’administration, si vous n’êtes pas de la bonne région ou de la bonne religion, vous n’aurez jamais une promotion. L'exclusion des populations du Nord, au nom de laquelle les anciens rebelles devenus Forces Nouvelles et enfin FRCI et leurs chefs ont pris les armes, est plus que jamais d'actualité sous leur «règne». Le président Ouattara sait-il ce qui se passe dans le cœur des autres habitants de ce pays? Le pouvoir n’étant pas éternel, que deviendront ceux qui profitent aujourd’hui des largesses du Président Ouattara ?



Par Dr Prao Yao Séraphin

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 14:58

A moins d’un mois du procès du 18 juin, les pièces du puzzle juridico-politiques contre Laurent Gbagbo commencent à se découvrir. Avec l’implication active des généraux Mangou et Kassaraté pour définitivement avoir la peau de l’ex-président. Comment tout avait été dealé entre Ocampo, le régime Ouattara et les deux plus gradés de l’armée ivoirienne.



Le procureur Ocampo a en ce moment de gros soucis, c’est le cas de le dire. Après s’être rendu compte de ce que la plupart des témoignages suscités par le régime Ouattara, sont de la pacotille, le voici embourbé dans un autre deal impliquant les généraux Philippe Mangou et Edouard Kassaraté. En effet, selon des informations ultra-secrètes en notre possession, les deux généraux quatre étoiles devraient être ceux qui avaient la responsabilité de porter l’estocade à Laurent Gbagbo pour le couler définitivement, avec leurs témoignages.

 

La mission à eux confiés étaient d’expliquer que c’est le président Laurent Gbagbo qui, lui-même, donnait les ordres. Et qu’en sa qualité de chef suprême des armées, il était le responsable et l’ordonnateur principal des opérations de l’armée sur le terrain. Leurs arguments, Laurent Gbagbo avait établi un commandement militaire parallèle avec qui il composait et à qui il donnait directement les ordres, en contournant bien sûr les deux «héros» de la démocratie des bombes que sont Mangou et Kassaraté. Toujours selon les arguments que devraient avancer ces deux officiers généraux, le commandement parallèle était dirigé par les généraux Dogbo Blé, ex-commandant de la Garde républicaine et Vagba Faussignaux, ex-commandant de la marine nationale. Pour renforcer leur plan, plusieurs officiers ont été «formatés» à cette version des désormais Ambassadeurs. Et devront ces officiers-là, à tour de rôle, confirmer les dires de Mangou et Kassaraté.



Mangou, dans son speech, expliquerait ainsi qu’il avait refusé d’appliquer les ordres «illégaux» du chef de l’Etat, prêt à tout pour conserver le pouvoir. Malheureusement, lui Mangou n’a pu se soustraire parce qu’on avait menacé d’exécuter ses proches. Quant à l’ex-commandant de la gendarmerie, son témoignage se résumerait principalement à dire qu’il a refusé d’exécuter les ordres du président Laurent Gbagbo qui étaient de «pilonner» le tout Abobo, à l’aide d’obus et autres mortiers.

 

Parallèlement, le régime tente d’obtenir par négociation ou torture des témoignages des généraux Vagba Faussignaux et Dogbo Blé contre le président Laurent Gbagbo. On se souvient déjà que l’ex-commandant de la Garde républicaine avait déjà subi des actes de torture à Korhogo pour lui soutirer des aveux. Aujourd’hui, on comprend alors pourquoi curieusement les premiers responsables de l’armée ivoirienne sous Gbagbo n’ont jamais été inquiétés. Et que mieux ils ont été fortement récompensés, avec des postes d’Ambassadeurs au Sénégal pour Kassaraté et au Gabon pour Mangou. Ces deux généraux qui sont redevables à Ouattara pour leurs curieuses nominations ont-ils en contrepartie un témoignage accablant à déclarer à la Cpi ? Oseront-ils aller jusqu’au bout de cette autre manigance visant à anéantir Gbagbo ? Les semaines à venir nous situeront.


Frank Toti

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 10:12

Le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire ( Fesci) parle de sa nouvelle vie, de la santé de son organisation. Mian Augustin revient sur la récente rencontre avec le Premier ministre, Ahoussou Kouadio Jeannot, et se prononce sur la décision de renvoyer 5800 étudiants, ainsi que sur les découvertes d’ossements humains sur les sites universités.

Comment se porte Mian Augustin ?

Je me porte bien. Mais, il faut dire que je ne me promène plus comme avant. Je vais là où on m’appelle. Je vais là où je pense que j’ai une rencontre au nom des étudiants, au nom des élèves ou je vais à une rencontre familiale très sérieuse. Honnêtement, mes sorties sont limitées.

Un an après la fermeture des universités publiques, que devient la Fesci ?

Avant de dire que devient la Fesci, je pense que nous devons avoir une pensée pieuse pour tous les Ivoiriens, y compris les élèves et étudiants qui sont tombés lors de la crise postélectorale. La crise a profondément affecté toute la Côte d’Ivoire. Et elle a affecté aussi les élèves et étudiants, d’où la Fesci. On sort d’une épreuve terrible. Toute la Côte d’Ivoire était confuse. Il n’y a pas un Ivoirien qui a été épargné. Au sortir d’une telle situation, il est bon de prendre du recule et tout doucement essayer de se relever. C’est ce que la Fesci est en train de faire. Honnêtement, nous avons été beaucoup fragilisés. Il y a des camarades élèves ou étudiants qui sont hors du pays. D’autres sont à l’intérieur du pays et ne peuvent pas venir à Abidjan. Ces faits sont donc des facteurs d’affaiblissement. Mais, aujourd’hui, avec l’évolution des choses, je peux dire que la Fesci commence à se porter de mieux en mieux. Les responsables de la structure sont désormais là. La crise a fait que chacun, pour préserver sa vie, s’était terré. Comme la situation se normalise, tous ceux qui étaient cachés commencent à ressortir même s’il y a encore quelques craintes.

Vous évoquiez à l’instant que beaucoup de vos camarades sont hors de la Côte d’Ivoire. Une question qui a été débattue au cours de votre rencontre avec le Premier ministre, il y a quelques jours. Pouvez-vous revenir sur ce rendez-vous ?

A partir du moment où la structure se reconstitue, les responsables se retrouvent et on commence à se réunir pour réfléchir sur l’Ecole, l’avenir des élèves et étudiants et même d’une façon générale sur l’avenir de la Côte d’Ivoire elle-même parce que nous sommes des étudiants, en ce moment là, on s’adresse aux personnes indiquées pour échanger avec elles sur la situation de l’Ecole et c’est dans cette dynamique que nous avons rencontré le Premier ministre. Mais, il faut dire qu’auparavant, il y a eu plusieurs échanges avec notre ministère de tutelle qui nous a toujours reçu, toutes les fois que nous avons manifesté la volonté de le rencontré. Cette fois, il s’agissait de dire à l’opinion que les étudiants sont là, que la Fesci est là et qu’on continue de réfléchir sur l’école ivoirienne. Nous avons demandé au Premier ministre qu’il y ait un séminaire qui va regrouper tous les acteurs et partenaires du système éducatif pour réfléchir sur la redynamisation de l’Ecole ivoirienne. Nous l’avons aussi sollicité pour qu’il œuvre afin que nos amis qui sont hors du pays puissent rentrer en Côte d’Ivoire parce qu’on doit, reprendre les cours en septembre prochain. Je tiens à la rentrée universitaire car c’est un grand rendez-vous de retrouvailles, de pardon et de réconciliation. Il y a toutes les sensibilités religieuses, politiques,…, à l’université et ce sont plus de 60 000 étudiants qui vont se saluer, partager les mêmes amphithéâtres, les mêmes laboratoires, qui vont fréquenter les mêmes enseignants, cela aidera, à un certain niveau, à la réconciliation nationale.

Dans cette dynamique de réflexion sur l’école ivoirienne, la conférence des présidents des universités publiques a décidé de la suppression du ‘’parapluie atomique’’ et du renvoi de 5800 étudiants qui ont fait 8 voire 10 ans en licence ou en maîtrise. Mian Augustin est-il concerné par cette décision ?

Non ! Je ne suis pas concerné pas cette décision. Je ne fais pas dix ans en licence ni dix ans en maîtrise. Mais, on peut estimer tout mon cursus à pratiquement dix années.

D’une façon générale, quel est l’avis du secrétaire général de la Fesci sur cette décision de renvoyer 5800 étudiants ?

C’est une décision qui est très grave et elle n’est pas la bienvenue. Renvoyer 5800 étudiants, c’est accroître le taux de chômage, avec le risque de créer une situation qui peut avoir des effets négatifs dans le bon fonctionnement de la société. Une chose est de prendre une décision, une autre est de l’appliquer. L’autorité a une volonté d’assainir l’université, c’est normal. Mais je ne pense pas qu’au sortir d’une crise où toute la Côte d’Ivoire s’est affaissée, où tout le monde a été ébranlé, où on parle de cherté de la vie, que ce soit ce moment qu’il faut pour augmenter la souffrance de la jeunesse. J’estime qu’on peut prendre des décisions, et les appliquer dans le temps parce qu’on a une ambition de redorer l’image d’une institution comme l’université. Nous ne combattons pas cette décision, mais c’est sa mise en œuvre qui nous interpelle. Il est clair qu’il faut assainir l’université. Il faut qu’on ait une université digne de ce nom. Mais, il est bon de trouver la formule pour donner une dernière chance à tous ceux qui sont dans cette situation irrégulière. Aujourd’hui, il y a trois générations de bacheliers qui attendent de rentrer à l’université. Depuis 2009, il y a des gens qui ont eu leur Bac et qui n’ont pas encore fait leur premier pas à l’université. Voici autant de temps que perd l’étudiant quand il a le Bac ou lorsqu’il met les pieds à l’université. Honnêtement, ce n’est pas la faute à l’étudiant seul. Il n’y a pas un étudiant digne ce nom qui a étudié pour avoir son baccalauréat et qui a envie de s’éterniser à l’université ou qui ne veut pas en quatre, tout au plus en cinq ans ou six ans obtenir sa maîtrise.

Pour vous, cette situation n’est pas le fait des étudiants seulement ?

Justement. Je profite de cette question pour dire aux uns et aux autres, qu’il ne s’agit pas de critiquer à tout bout de champ la Fesci. Ceux qui ont bien observé savent, depuis que je suis arrivé à la tête de la structure, nous n’avons jamais perturbé l’université. Nous n’avons jamais lancé un mot d’ordre de grève de nature à perturber l’université. Même un coup de sifflet, il n’y en a pas eu sur le campus. Et pourtant, l’université n’a pas fonctionné correctement. En fait, le reflet d’une université, c’est le reflet de la société. De la façon dont la Côte d’Ivoire se présente, c’est comme ça l’université se présente. Il n’y avait plus de repère. L’Ecole était abandonnée et chacun faisait ce qu’il voulait faire. Nous étions dans un système où on tournait en rond. Quelle est la part de responsabilité des étudiants qui ont eu leur Bac en 2009 et qui depuis environ trois ans, attendent toujours pour faire leurs premiers pas à l’université ? Loin d’encourager la médiocrité, je voudrais dire que les étudiants ne sont pas les seuls responsables de cette situation. La faute est collective. C’est pourquoi, nous devons nous asseoir pour réfléchir et dire désormais comment les choses vont se passer. Tout ceci ramène au séminaire que nous avons évoqué. Même en France, récemment le nouveau Premier ministre a dit qu’il faut faire une concertation sur le rythme scolaire. C'est-à-dire qu’on va aviser tous les acteurs du système éducatif pour redynamiser l’école. Et c’est ce que nous demandons ici en sollicitant un séminaire.

Dans ces décisions, il y aussi l’augmentation des frais d’inscription dans les universités publiques…

Cette question existe il y a longtemps. Par le passé, on avait annoncé un montant de 50 000 FCFA, ce qui n’a pas rencontré l’assentiment des étudiants. Cette fois, on est plus prudent, on a annoncé la décision sans fixer de montant. Je me félicite du fait qu’il y aura un cadre de concertation pour trouver une décision consensuelle à ce niveau. L’un dans l’autre, cela va dans le sens du séminaire qui va englober toutes ces questions. Si par le passé, les étudiants se sont opposés à l’augmentation des frais d’inscription, c’est parce qu’il y a eu crise de confiance. Les parents d’élèves, je veux parler des gestionnaires à l’époque de la filière café-cacao, ont injecté près de deux milliards FCFA à l’université mais, on n’a pas vu à quoi cela a servi. Cet argent n’a pas profité à l’université. A partir du moment où il y a eu deux milliards de FCFA qui ont disparu et qu’après il y a près de 500 millions qui sont partis dans le vent, une crise de confiance s’est installée. On demande aux étudiants de cotiser mais sur quelle base ? L’argent va servir à quoi ? Comment il va être géré ? Voilà autant de questions qui ont conduit, par le passé, les étudiants à ne pas accepter une augmentation des frais d’inscription.

L’actualité, ces temps-ci, ce sont les découvertes d’ossements humains sur les sites universitaires. Un doigt accusateur est déjà pointé vers la Fesci. Que répond Mian Augustin ?

D’abord, je m’incline devant les dépouilles de ces ossements humains. Ce sont des Hommes qui ont été tués et enterrés de cette façon. Ce qui est regrettable. Mais je l’ai dit, la crise était tellement profonde, qu’il y a eu des choses terribles qui se sont passées. Et au jour d’aujourd’hui, honnêtement, sans une enquête sérieuse et responsable, vous ne pouvez pas sur des faits non constitués, sur des appréhensions, accusez X ou Y. C’est pourquoi, lorsqu’il y a eu une découverte pareille au campus de Cocody, au début des travaux de réhabilitation de l’université, nous avons dit qu’il faut une enquête de sorte qu’on puisse situer les responsabilités. Sinon à ce rythme là, on va accuser tout le monde parce qu’après cette grave crise où les morts jonchaient les murs un peu partout à Abidjan, des ossements humains peuvent se trouver derrière la maison de tout le monde. Surtout que, pour empêcher la putréfaction, des corps ont été brûlés. Tout ceci, pour dire qu’a priori, ce sont des accusations qui ne sont pas fondées. Des ossements humains ont été découverts au bord de la plage, non loin de la cité universitaire à Port-Bouët. Je ne me défends pas systématiquement, mais je me dis il faut faire attention. La mer est ce qu’elle est. Et à côté de la cité vivent des riverains. Je prends le cas du campus de Cocody où trois à quatre villages existaient depuis 1958, avant même la création de l’université et qui ont cohabité avec ce temple du savoir. Non loin aussi du Chu de Cocody, au niveau de la morgue, il y a eu des choses terribles qui se sont passées. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la pauvreté emmène des personnes à faire des choses terribles. Dans cet endroit des gens ont enterré leurs morts parce qu’ils n’ont pas les moyens. Ça aussi c’est une réalité. Raison pour laquelle, je dis qu’il faut des enquêtes sérieuses et que les responsabilités soient situées. Aussi, j’insiste pour dire qu’il ne faudrait pas qu’on accuse la Fesci a priori. Je suis contre cela.

Que répondez-vous quand des personnes soutiennent que Mian Augustin, tout en étant avec Gbagbo, était en connexion avec des cadres du RHDP pour se retrouver dans une position plus confortable que certains de ses camarades qui sont aujourd’hui en exil ?

Quand j’ai lu cette information, ça m’a fait rire. Je me suis dit que les gens ne me connaissent pas. Si je suis en vie aujourd’hui, je remercie simplement Dieu. Ce que les gens ne savent pas dans un conflit , c’est que si on ne maîtrise pas ta position, on te tue vite. Il ne faudrait pas que les gens collent ma présence en Côte d’Ivoire à une quelconque amitié au sein du RHDP. Je suis resté parce que j’ai estimé que de là où j’étais, je pouvais rentrer. Des personnes sont allées en exil et elles sont décédées là-bas. Pour avoir la vie sauve, ce n’est pas d’être hors de la Côte d’Ivoire, je peux aller au campement chez moi et avoir la vie sauve. J’insiste pour dire quand tu es à gauche et à droite en même temps, c’est plutôt là , qu’on te tue rapidement parce que tu es le vrai traître. Et moi je n’ai jamais été traître. Si j’avais été traître, je serais déjà mort. Je n’ai pas soufflé le chaud et le froid pour avoir la vie sauve.

A quelle Fesci doit-on s’attendre dans l’avenir ?

Il faut s’attendre à une nouvelle Fesci parce que quoi qu’on dise, l’histoire évolue. Et quand l’histoire évolue, le contexte nous permet de poser d’autres réflexions. Et quand tu es étudiant, tu es amené à faire avancer la société. En fonction de la société qui se présente à toi aujourd’hui, il faut adapter ton intelligence. Il faut créer, d’où une nouvelle Fesci qui va voir le jour. Je quitterai bientôt la tête de la Fesci mais, j’ai confiance aux futurs responsables de la structure. Je pense qu’ils sauront s’adapter au nouveau contexte pour faire avancer la société. Je veux profiter de l’occasion pour demander aux personnes qui continuent de diaboliser la Fesci, d’arrêter. On peut se tromper, faire même des erreurs graves mais quand on est en train de changer, il faut donner cette chance pour qu’on change. En ma qualité de secrétaire général de la Fesci, pour tout ce que nous avons fait et qui n’était pas digne, il faut que les Ivoiriens nous pardonnent.

Réalisée par Raymond Dibi

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 10:08

L’interview que le président de la République Alassane Ouattara a accordée à RFI dimanche, n’a pas laissé indifférents les proches de Laurent Gbagbo en exil. Surtout que dans les points évoqués, la gestion de l’ancien président n’a pas échappé à la critique du nouveau locataire du palais présidentiel. Et c’est le ministre Lazare Koffi Koffi en exil au Ghana qui a apporté la réplique.


Deux points ont intéressé l’ancien ministre de l’Enseignement professionnel de Laurent Gbagbo. Le prêt de 400 millions d’euros de la France à la Côte d’Ivoire et les crimes imputés à Laurent Gbagbo au cours de la crise post-électorale. ‘’Il (Ouattara) a affirmé que l’aide reçue de la France, avait principalement servi à payer les arriérés des salaires des fonctionnaires, arriérés accumulés trois mois durant par le gouvernement du président Laurent Gbagbo pendant la crise post-électorale. C’est une énorme contrevérité, que des milliers de fonctionnaires payés en temps et en heure pendant cette période pourront aisément confirmer.

 

A ce propos, il faut aussi rappeler que les salaires de la fin du mois de mars 2011 étaient déjà positionnés sur les comptes des fonctionnaires quand les éléments de l’armée privée de Monsieur Ouattara sont arrivés sur Abidjan’’, rétorque le fidèle de Laurent Gbagbo qui réagit ainsi pour le compte du porte-parole Koné Katinan. Pour lui, il s’agit là d’un subterfuge pour justifier l’utilisation à d’autres fins du crédit octroyé par les autorités françaises.

 

‘’En avançant délibérément une telle contrevérité, Monsieur Ouattara tente plutôt de justifier auprès de son bailleur de fonds, la France, l’utilisation des fonds d’urgence reçus. Il semble craindre, à juste titre, un audit, par les nouvelles autorités françaises de l’usage de ces fonds surtout que le gouvernement sortant aurait déjà engagé une mission de contrôle au niveau du cabinet du Premier ministre, François Fillon’’, a dit M. Koffi Koffi qui préconise un audit dans l’intérêt des contribuables français et ivoirien. Il craint que ces fonds aient servi à payer des retro-commissions à la veille de l’élection présidentielle en France.

 

Sur le second point évoqué plus haut, l’auteur de la réaction prend le contre-pied du Chef de l’Etat qui impute les 3000 morts de la crise à Laurent Gbagbo seul. ‘’Faux’’, réagit Lazare Koffi Koffi. Qui apporte la contradiction : ‘’pendant la crise postélectorale le président Gbagbo, constitutionnellement déclaré élu, a dû défendre la souveraineté de la Côte d’Ivoire tout en ne cessant pas d’appeler à la raison pour régler pacifiquement ce qui n’aurait jamais dû être autre chose qu’un contentieux électoral. Dans le même temps, Monsieur Ouattara, avec l’aide de puissances étrangères et au mépris des lois internationales (embargo sur les armes, par exemple), a levé une véritable armée privée, dont il a dit prendre la tête le 17 mars 2011, par « ordonnance présidentielle » depuis l’Hôtel du Golf à Abidjan. C’est cette armée qui a commis les pires exactions, en particulier dans l’Ouest du pays où fut perpétré le massacre de Duékoué (plus de 1000 personnes assassinées en une seule journée)’’.

 

Lazare Koffi Koffi termine en accusant les dirigeants actuels de ne montrer aucun signe de bonne volonté pour amener le pays dans la voie de l’apaisement, du dialogue et de la réconciliation.
SD

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 10:06

 

Partira ou partira pas ? Interrogé sur la question au terme de la finale de la Ligue des champions d'Europe remportée par son club, Chelsea face au Bayern Munich, Didier Drogba a laissé ses nombreux fans dans le doute.


Mais depuis hier, l'épais nuage qui entour son avenir à Chelsea est en train de se dissiper progressivement. En effet, selon le bihebdomadaire français, France Football, l'attaquant ivoirien des Blues, «aurait annoncé à ses coéquipiers qu'il allait migrer sous d'autres cieux».

 

Son contrat arrive à expiration à la fin du mois de juin 2012. Après huit années passées dans le club londonien, Didier Drogba a donc envie d'aller voir s'il fait bon vivre ailleurs. Le capitaine a tout prouvé et justifié largement les 24 milliards de f Cfa déboursés par Chelsea pour l’enrôler en 2004 avec trois Premier League (2005, 2006 et 2010), quatre Cup (2007, 2009, 2010 et 2012), deux League Cup (2005 et 2007) et enfin la Ligue des champions 2012.


Selon plusieurs sources, Didier Drogba aurait été approché par  le FC Barcelone ou encore à la Juventus Turin. Alors qu'il revient que depuis quelques semaines, il a donné son accord de principe à l'équipe chinoise de Shanghai Shenhua. Mais un autre club Guangzhou Evergrande s'est dit intéressé par le profil de l'attaquant ivoirien. S'il n'y a donc plus de mystère sur son départ de Chelsea, on se demande maintenant dans quel club, Didier Drogba va déposer ses valises. Certainement que les jours à venir nous situeront.

Guillaume AHOUTOU

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 09:28

Du temps où il était Premier ministre, Alassane Ouattara a lutté énergiquement contre l’utilisation abusive des véhicules administratifs. Aujourd’hui président de la République, il semble épuisé.


Samedi 12 mai, 20 heures, Abobo Baoulé, route d’Alépé. Heure propice aux communions familiales pour certains, occasion de loisir pour d’autres. La preuve, le ballet incessant de véhicules sur cette route nationale. Parmi lesquels, des voitures administratives. Reconnaissables à leurs plaques jaunes et immatriculations particulières comme D 29 347 et D 67 017. Notre curiosité nous pousse aux renseignements concernant la fréquence de ce surprenant ballet. La question semble incongrue vu les réactions des populations, qui n’en ont, visiblement, rien à cirer. Autant dire que ces voitures administratives font partie du spectacle quotidien.

 

C’est dans l’ordre normal des choses. « Les voitures de l’Etat circulent, de plus en plus, les week-ends et les jours fériés. Cela devient presqu’une pratique courante, comme si la législation en la matière n’existait pas», s’est exclamé Jean Paul Hien, un riverain. Autre commune. Même constat. A Marcory, il est 21 heures, lorsqu’une voiture immatriculée D 10 037 fend à vive allure les artères de la cité joviale. Loin d’être des cas isolés, les scènes susmentionnées sont la partie visible de l’iceberg. Les exemples sont légion. Ainsi, à Yopougon Koweit, un véhicule immatriculé D 51 901 est repéré le même week-end… Sans oublier ce déferlement de véhicules aux plaques jaunes sur l’autoroute du nord, au-delà des heures de services, dans des endroits chauds de la ville. Comme si la règle était devenue l’exception. De quoi s’interroger sur le contenu de la loi.


Les précisions juridiques


Bien qu’elle fasse la distinction entre les véhicules de fonction et les véhicules de service, la loi stipule, pour cette dernière catégorie, en son article 8 alinéa 3 que : « ils sont réservés aux déplacements d’intérêt général et strictement administratif. Ils ne peuvent être attribués à l’usage exclusif et permanent d’agents déterminés ». En son article 9, la même loi précise que « en dehors des jours et heures de services, un véhicule ne peut circuler que s’il est muni d’une autorisation spéciale de circuler ou d’un ordre de mission ». A cette époque en effet, l’heure de la descente était fixée à 17 heures 30 minutes et autorisait les détenteurs à ne plus les posséder au delà d’une heure de la fin de service. Pour veiller à l’application de cette décision, les forces de l’ordre étaient mises à contribution. Et en cette nouvelle année, l’heure légale de la prise de fonction est fixée à 7h 30 minutes. Et quant aux heures de descente, elles ont été remises à 16 h 30 minutes. Mais force est de constater que ces véhicules traînent très tard dans la nuit, passant même le cap de 22 heures.


La nécessité d’un contrôle


Si en tant que Premier ministre, Alassane Ouattara a lutté vigoureusement contre l’utilisation abusive des véhicules administratifs, son mutisme actuel s’avère inexplicable face au fléau. A l’époque, le Premier ministre d’Houphouët-Boigny avait pour mission le redressement économique de l’Etat. Et ces lois répondaient à un double objectif. A savoir la réduction du train de vie de l’Etat ainsi qu’une meilleure gestion du parc automobile de l’Etat. Ainsi, le 1er juillet 1990, un décret portant sur la réglementation des véhicules administratifs a été pris. 22 ans après, quel bilan? Pour éviter les désagréments aux populations, un récent décret a été adopté pour mettre fin au long cortège des autorités politiques, mais qu’en est-il dans son application? Une chose reste évidente, ces véhicules sont de plus en plus présents les week-ends et les jours fériés, à telle enseigne que l’on peut se demander si ces voitures aux plaques jaunes bénéficient toutes d’une autorisation spéciale ? Aujourd’hui, il convient de mettre à jour cette loi qui gérait le patrimoine de l’Etat, et qui s’inscrit dans la mouvance de la bonne gouvernance.

 

L’ex-Premier ministre, actuel président de la République, avait promis, dans son programme de gouvernance, une meilleure gestion économique. Celle-ci passe par un certain nombre de points, notamment les arriérés de l`Etat qui pèsent tout à fait anormalement sur le secteur privé, « … nous engagerons très rapidement un examen général de la situation des finances publiques. Dans un délai maximal d`un an, nous restructurerons la dette intérieure de l`Etat, de manière à ce qu`elle ne pèse plus en aucune façon sur les opérateurs économiques, dont la vocation n`est bien évidemment pas de prêter de l`argent à l`Etat. Avec la confiance restaurée des opérateurs économiques, la croissance reprendra. Un peu de temps sera bien sûr nécessaire pour qu`elle s`enracine. Tous nos efforts seront déployés pour atteindre un taux de croissance réel de 6% par an en moyenne, un peu moins en début de mandat, plus vers sa fin», a-t-il souligné.

 

Mais, cette volonté de maitriser les dépenses de l’Etat ne suppose pas seulement la réduction des salaires ou le licenciement du personnel. C’est aussi avoir un regard sur le train de vie de l’Etat et donc sur ces véhicules administratifs, dont le budget exorbitant avait justifié des réformes.

RUTH KAMONOU

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 09:23

Ce dimanche 20 mai 2012, interrogé sur Radio France Internationale RFI par Mr Alain Foka, Monsieur Alassane Ouattara, Chef d’Etat ivoirien, s’est livré à un exercice périlleux, en falsifiant délibérément comme à son habitude  l’Histoire récente de la Côte d’ivoire, en particulier sur les deux points suivants :


1/ Il a affirmé que l’aide reçue de la France, après son installation dans les conditions que l’on sait, avait principalement servi à payer les arriérés des salaires des fonctionnaires, arriérés accumulés trois mois durant par le gouvernement du président Laurent Gbagbo pendant la crise post-électorale.

 C’est une énorme contre-vérité, que des milliers de fonctionnaires payés en temps et en heure pendant cette période pourront  aisément confirmer. A ce propos, il faut aussi rappeler que les salaires de la fin du mois de mars  2011 étaient déjà positionnés sur les comptes des fonctionnaires quand les éléments de l’armée privée de  de Monsieur Ouattara sont arrivés sur Abidjan.


En avançant délibérément une telle contrevérité, Monsieur Ouattara tente plutôt de justifier auprès de son bailleur de fonds, la France, l’utilisation des fonds d’urgence reçus à la suite de son installation au pouvoir. Il semble craindre, à juste titre, un audit, par les nouvelles autorités françaises de l’usage de ces fonds surtout que le gouvernement sortant aurait déjà engagé une mission de contrôle au niveau du cabinet du Premier Ministre, François Fillon. Cette grave contrevérité a le mérite de nous donner raison lorsque que nous avons demandé un audit de ces prêts dans l’intérêt du contribuable français et ivoirien. En effet, la précipitation et l’opacité qui ont entouré ce prêt nous faisaient craindre qu’il fût soit utilisé pour payer les nombreux mercenaires recrutés par M. Ouattara pour faire sa guerre, soit retourné en France sous forme de rétro-commissions à la veille d’une année électorale. Plus que jamais cette demande demeure d’actualité après les propos tenus par le Chef de l’Etat ivoirien. 


2/ Monsieur Ouattara s’est dit satisfait d’avoir fait transférer le président Gbagbo à la CPI, au motif qu’en tant que « Chef des Armées » il était « responsable de plus de 3000 morts » pendant la crise post-électorale. Cette affirmation est fausse quant à l’imputabilité des trois « milles morts, chiffres jamais étayés par une preuve ou un début de preuve), au Président Laurent GBAGBO a néanmoins, le mérite également de ressortir au grand jour une évidence que l’on tente maladroitement de nier.  


Pendant la crise post-électorale le président GBAGBO, constitutionnellement déclaré élu, a dû défendre la souveraineté de la Côte d’Ivoire tout en ne cessant pas d’appeler à la raison pour régler pacifiquement ce qui n’aurait jamais du être autre chose qu’un contentieux électoral.


Dans le même temps, Monsieur Ouattara, avec l’aide de puissances étrangères et au mépris des lois internationales (embargo sur les armes, par exemple), a levé une véritable armée privée, dont il a dit prendre la tête le 17 mars 2011, par « ordonnance présidentielle » depuis l’Hôtel du Golf à Abidjan. C’est cette armée qui a commis les pires exactions, en particulier dans l’Ouest du pays où fut perpétré le massacre de Duékoué (plus de 1000 personnes assassinées en une seule journée). De même il est de notoriété publique aujourd’hui, de l’aveu même de ses soldats, que Monsieur Ouattara était l’auteur principal de la tentative de Coup d’Etat du 19 septembre 2002 qui s’est transformée en rébellion armée. Cette rébellion est à l’origine de la situation actuelle en Côte d’Ivoire et porte la responsabilité de milliers de morts, blessés et disparus, de 2002 à aujourd’hui.


Dans ces conditions la véritable place de Monsieur Ouattara est à la CPI, en lieu et place du président Laurent Gbagbo.


Plus d’un an après la rupture de l’Ordre Constitutionnel en Côte d’Ivoire par des forces étrangères, le pays est toujours dans l’instabilité politique, économique et sociale et le « régime » de Monsieur Ouattara montre ses vraies limites.


Les Droits de l’Homme sont quotidiennement bafoués, les libertés publiques menacées et les dirigeants actuels ne montrent aucun signe de bonne volonté pour amener le pays dans la voie de l’apaisement,  du dialogue et de la réconciliation.


C’est tout le combat politique du président Gbagbo qui lutte depuis des décennies pour que la Côte d’Ivoire se développe dans le respect de l’ordre démocratique sans lequel aucune société ne peut prospérer.


Aujourd’hui la Côte d’Ivoire et l’Afrique ont besoin, plus que jamais, de la sagesse du président Gbagbo. C’est ce que les autorités des « grandes puissances » doivent rapidement reconnaitre. L’injustice faite au Peuple ivoirien et au Président GBAGBO ne peut continuellement prospérer.


                                 Pour le Porte-parole du Président Laurent  Gbagbo,
 Le Ministre Lazare KOFFI KOFFI

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 09:16

Après de longs mois d’observation, le président du Mouvement Ivoirien des Consommateurs Organisés et Méthodiques (MICOM) a décidé d’interpeller le gouvernement sur les conditions de vie des Ivoiriens. Il explique dans cette interview en quoi le gouvernement est responsable de la souffrance des consommateurs et propose des solutions. "On ne peut pas cacher le soleil avec la main. Rien n'a évolué. Les gens ont accusé Laurent Gbagbo (…) Mais Laurent Gbagbo est parti, la crise s'est accentuée, la pauvreté s'est accentuée et la situation des consommateurs a empiré", accuse-t-il.


La  vie n’est pas du tout rose pour les consommateurs. Selon vous, que faut-il faire pour soulager les Ivoiriens ?


Pour  prendre des mesures adéquates sur la cherté de la vie, il est inapproprié de s’enfermer dans ses bureaux dorés pour agir. Il faut dans le cadre du consumérisme connaître les vrais acteurs. C'est-à-dire les commerçants et les associations de consommateurs qui sont sur le terrain. C’est un préalable à toute action régalienne qui se veut efficace. Hélas, nous sommes au regret de constater que tous les ministres du Commerce qui se succèdent adoptent curieusement la même attitude. C’est bien dommage.
 
Mais pourquoi insistez-vous sur le fait que le gouvernement doit discuter avec vous alors que ce sont les commerçants qui paraissent être ses interlocuteurs directs ? 


A première vue, nous sommes d’accord avec vous, surtout si nous nous mettons dans la peau du citoyen lambda. Et pourtant, notre rôle dans ce problème national est plus qu’essentiel. Voyez-vous, les commerçants qui sont sur la place sont des gens très puissants. Ils font donc la sourde oreille à chaque fois qu’ils sont mis à l’index quant à leur responsabilité dans la cherté de la vie. Il n’y a qu’une synergie entre le gouvernement et les vraies associations de consommateurs qui peut faire plier les commerçants.
 
Insinuez-vous que votre milieu serait infesté aussi par de fausses associations ? 


C’est un secret de polichinelle. Nous constatons depuis belle lurette que les différents gouvernements ont une tendance à s’acoquiner avec des associations fantoches qui s’affublent frauduleusement du titre d’associations de consommateurs. Ce sont ces pseudos associations qui ont droit de cité à la télévision. Et pourtant, elles ne sont même pas capables de réagir et d’agir dans un cadre institutionnel. Nous constatons qu’il suffit qu’elles se fassent établir un récépissé dans des conditions qui prêtent à débat pour se répandre ici et là. Nous, au MICOM, nous sommes une association légalement constituée et nous figurons dans le journal officiel de la Côte d’Ivoire. Cherchez les associations qui y figurent et vous comprendrez notre récrimination. Des ministres préfèrent ces gens malléables qui sont sans métier reconnu et les incrustent dans les différents Conseils d’administration au nom des consommateurs.
 
Quel est  donc le jugement du président du MICOM sur la situation des consommateurs un an après le changement au sommet de l’Etat ? 


On ne peut cacher le soleil d’une main. Rien n’a évolué. Les gens avaient accusé Laurent Gbagbo, hier, de ne rien faire pour le peuple, en tout cas pour les consommateurs. La seule évolution notable, c’est la libre circulation des biens et des personnes. Mais Laurent Gbagbo est parti, la crise s’est accentuée, la pauvreté s’est accentuée et la situation des consommateurs a empiré. Au demeurant, nous constatons l’éclosion d’une nouvelle génération de riches. Il n’y a aucun changement notable. Les gens ont trop vite fait de rêver. Pourtant, nous avions été les premiers, pour ne pas dire l’unique association de consommateurs, qui a appelé les Ivoiriens à se calmer parce que ce gouvernement venait d’arriver. Mais ceux qui doivent discuter avec nous ne viennent pas.
 
Le gouvernement justifie son inaction par la crise post- électorale. N’a-t-il pas raison ? 

 
Ceux qui ont dit que Gbagbo avait créé une situation de désordre sont tout de même là depuis un an. Donc qu’ils agissent. Qu’on arrête de tourner autour du pot et de distraire le peuple ivoirien qui est plus que mature après toutes ces années de crise ! Pour baisser le coût de la vie, il y a une seule et unique décision à prendre au lieu d’enlever 10 FCFA ou 25 FCFA sur le sac de riz. Cette mesure est une insulte au peuple ivoirien qui souffre depuis des années. Que le gouvernement prenne une fois pour toutes ses responsabilités.
 
En faisant quoi exactement ? 


En agissant sur les coûts des produits pétroliers. On n’a pas besoin de sortir des cuisses de Jupiter pour le savoir et l’appliquer. Les ministres ne le savent que trop. En ce sens que dans l’opposition, ils avaient le même point de vue que nous. Comment se fait-il aujourd’hui qu’ils aient oublié nos revendications communes sur les prix des produits pétroliers ? Le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour diminuer les prix. En 2007, lorsque le carburant était à 107 dollars, on était ici à environ 550 F, le gasoil. La flambée est partie de là. Mais il est arrivé que le baril soit à 80 dollars mais rien n’a changé ici. Aujourd’hui, il se situe autour de 104 dollars et les prix ne bougent pas.  Pourquoi ? Qu’on arrête de nous infantiliser. En faisant cette action, le gouvernement aura les coudées franches pour menacer les commerçants qui prétexteront  du coût du transport pour augmenter les prix des denrées. Sinon se borner à des actions dérisoires et chimériques est une fuite en avant. En outre, le gouvernement devra revoir sa politique de taxation. Parce qu’à dire vrai aussi, les taxes sont la deuxième cause de l’inflation sur les marchés ivoiriens. Trop de taxes tuent le peuple. Sous Gbagbo, le Port autonome d’Abidjan parvenait à faire entrer plus de 20 Mille tonnes de marchandises. Nous en sommes à 16 mille aujourd’hui. Ce n’est pas la faute des dirigeants actuels du Port qui abattent un énorme travail mais cela est dû aux taxes qui font fuir les investisseurs.
 
Entre autres raisons, le gouvernement actuel n’est-il pas lié par son orientation  économique ultralibérale ? 


Je ne le conçois pas forcément sous ce prisme puisque bien qu’étant des libéraux, les dirigeants actuels savent très bien qu’un dispositif légal leur permet d’influencer positivement sur les prix des denrées de première nécessité. A moins que le ministre du Commerce ignore cette loi de 1991 sur la concurrence. Il suffit de diminuer les taxes sur les produits de première nécessité dont les produits pétroliers et tout diminue par un effet boule de neige. Sous Gbagbo, lorsque vous garez votre véhicule dans une station service, c’est au moins 10 FCFA qui vous étaient prélevé pour les Forces de défense et de sécurité. Nous avons critiqué ce fait avec ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui puisque l’armée jouit déjà de certaines prérogatives. Aujourd’hui encore ces 10 Fcfa sont prélevés. Pourquoi, alors que les Fds n’existent plus. Il ne faut pas perpétuer ce qu’on a reproché au pouvoir Gbagbo. Donc nous estimons que l’orientation économique du gouvernement actuel ne peut justifier qu’il ne puisse baisser les taxes.
 
Quelles discussions le MICOM a avec les syndicats de transporteurs qui semblent s’accommoder des prix du carburant que vous dénoncez ? 


En ce moment, les transporteurs ne sont pas contents mais quand ils se plaignent, des personnes malintentionnées interprètent leurs complaintes comme des projets de déstabilisation de l’Etat. Ce n’est pas normal. Comment ne pas donner du grain à moudre à ceux qui disent que certains transporteurs étaient manipulés par des hommes politiques. Parce qu’on ne peut pas avoir fait la grève sous Gbagbo et se taire alors que ce pour quoi on a manifesté n’a pas changé d’un iota. Pour ma part, j’insiste sur les menaces que subissent les transporteurs qui veulent protester, menaces qui les obligent à se taire. Au MICOM, nous projetons de rencontrer les transporteurs et ensemble décider d’une grande manifestation en vue d’obtenir une diminution du prix du carburant. Nous comptons y associer les femmes du vivrier qui éprouvent d’énormes difficultés à aller chercher les denrées alimentaires à l’intérieur du pays. Comment se fait-il que le prix du riz varie de Korhogo à Abidjan. Au surplus, nous entendons relancer la lutte contre le racket qui n’est pas mort en dépit des mesures prises.
 
Ah bon ? 


Mais oui, nous affirmons haut et fort que le racket n’a pas disparu. Nous savons que la cellule mise en place et dirigée par un ex-ministre abat un travail colossal qui a considérablement réduit les effets du racket. Aujourd’hui la libre circulation commence à devenir tangible. Cependant des enquêtes de terrain ont révélé que le racket a pris une autre forme plus fine avec une sorte de consentement mutuelle entre chauffeurs et agents des forces de l’ordre. Or tant que ce phénomène existera sous quelque forme que ce soit, le vivrier coutera cher puisque les femmes qui vont en brousse répercuteront leurs charges sur les denrées de première nécessité. C’est pour quoi nous demandons que cette cellule soit directement rattachée à la Présidence de la république afin qu’elle jouisse d’une autonomie beaucoup plus grande.
 
Comment jugez-vous les actions de terrain menées par certains membres du gouvernement et surtout le Premier ministre Ahoussou Jeannot ? 


Quand des responsables de premier plan en arrivent à mettre en scène leur déplacement, c’est à des spectacles pareils qu’on assiste. C’est révoltant parce qu’infantilisant. Nous au MICOM, nous n’avons pas attendu d’être nommé pour parcourir les marchés et nous imprégner des souffrances de nos populations. Nous connaissons les prix que nous communiquons régulièrement aux pouvoirs publics. Les promenades gouvernementales ne nous font ni chaud ni froid. On n’a pas besoin de cortège et klaxons pour aller demander le prix de la viande à l’abattoir. Le Premier ministre a tous les leviers étatiques en main pour avoir les prix sur les marchés et pour agir sur ceux-ci.
 
Est-ce qu’avec le nouveau gouvernement, vous maintenez votre revendication consistant à l’organisation d’un audit des fonds générés par le pétrole ? 


Tout à fait, et nous insistons sur ce fait puisque nous ne pouvons faire deux poids deux mesures. Ce que nous avons revendiqué sous Gbagbo n’a pas été satisfait, donc nous le poursuivons encore. Il a été établi que la gestion de la manne pétrolière par l’ancien régime laissait à désirer puisque du pétrole sortait illégalement de la Côte d’Ivoire. Ça fait un an que  d’autres personnes gèrent ce secteur, il serait bienséant qu’elles viennent nous dire ce qu’elles font. Si tant est que l’on veut se présenter sous de nouveaux habits, cet audit doit être fait et les résultats mis à la disposition du peuple.  Il existe trop de choses louches autour du président Ouattara. Il faut que cela cesse.
 
Vous affirmez qu’Alassane Ouattara serait pris en otage ? 


En tout cas, ç’en a tout l’air. Parce qu’occupé à remettre la Côte d’Ivoire sur les rails, il n’a pas forcément le temps nécessaire de contrôler tous ces hommes d’affaires nouveaux qui ont remplacé ceux qui étaient décriés sous Gbagbo. Nous disons qu’il se peut qu’il soit l’otage d’une frange de ses collaborateurs. Aujourd’hui certains de ses ministres se comportent comme des roitelets qui, avec un orgueil narquois, se moquent des revendications légitimes des consommateurs. Nous allons bientôt demander une audience au chef de l’Etat pour lui donner directement les noms de ces ministres qui rament à contre courant des aspirations du peuple.
 
Où en êtes-vous avec vos revendications contre la CIE ?


 
Nous en sommes au point de départ, c'est-à-dire que la CIE continue de faire la sourde oreille face à nos revendications, convaincue qu’elle a le soutien des pouvoirs publics qui ont abandonné le peuple à la merci d’une entreprise négrière et je pèse mes mots. Depuis 2007, le MICOM  est à la pointe du combat pour la révision de la convention de concession qui lie la CIE à l’Etat ivoirien. Parce que cette entreprise qui ne se préoccupe que de ses gains sans s’occuper de ses devoirs envers le peuple, en a trop fait. Nous avons déjà dit que ce combat est un sacerdoce et que nous le mènerons au péril de notre vie. Donc nous allons reprendre notre bâton de pèlerin et partir à l’assaut  de ce monstre qui semble effrayer les pouvoirs publics depuis Bédié jusqu’aujourd’hui. Si nous nous sommes arrêtés un peu, c’est pour fouetter l’orgueil des Ivoiriens qui se préoccupent plus de leurs partis politiques que de leur propre survie.

 

Nous avons observé et maintenant que la grogne se généralise contre la CIE et ses méthodes cavalières, nous allons agir. Nous allons utiliser des moyens inédits contre les agents de la CIE et cela fera date, croyez moi. Nous demandons au gouvernement, à défaut de reprendre en main ce pan important de notre souveraineté nationale,  de faire jouer la concurrence. Comment une entreprise peut-elle faire la pluie et le beau temps sans que le gouvernement ne réagisse. Après toutes ces années de crise, elle ose encore faire pression sur certaines populations qui sont sans un sou afin que celles-ci payent des factures qui avoisinent le million souvent.  Que le gouvernement écoute parce qu’un jour, l’implosion sociale pourrait venir de l’arrogance de la CIE.  Nous demandons au Chef de l’Etat de mettre enfin en place son gouvernement de technocrates à son image. Afin que nous ayons des interlocuteurs qui ont le  B-A= Ba de ce que  c’est  qu’un cadre institutionnel et qui ont un bagage intellectuel. Nous souhaitons que ceux qui ont des affinités politiques avec lui soient ramené à son cabinet pour laisser la place à ceux qui peuvent véritablement l’aider à satisfaire le peuple.
 
Réalisée par Saint-Claver Oula

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