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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 22:59
 
Entre  2000 et 2011, les pays africains ont accumulé des réserves de change estimées entre 165,5 et 193 milliards de dollars en moyenne par an. Beaucoup plus que les 93 milliards de dollars par an, nécessaire aux besoins de financement des infrastructures en Afrique.

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Source: inancialafrik.com

Les excédents des réserves de change en Afrique alimentent un débat grandissant à la mesure des paradoxes africains. En effet, comment concevoir le placement de milliards de dollars dans des bons de Trésor américains, des instruments faiblement rémunérés, et, dans le même temps, voir ces Etats excédentaires en quête de fonds pour le financement de leurs infrastructures?

Le sujet a fait l’objet d’une réflexion de deux économistes à la Banque Africaine de Développement. Il s’agit de Cedric Achille MBENG MEZUI, senior Financial Economist et de Uche DURU, Environmental Specialist. Intitulée “Holding Excess Foreign Reserves Versus Infrastructure Finance: What should Africa do? (voir l’Etude ici )”, la note parue en ce mois de juillet part d’une compilation de données du FMI, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de Développement.

Ainsi, estiment les auteurs, les pays africains ont cumulé des réserves de change estimées entre 165,5 et 193 milliards de dollars en moyenne par an. Beaucoup plus que les 93 milliards de dollars par an, nécessaire aux besoins de financement des infrastructures en Afrique. Le coût social du maintien de ces réserves de change à l’extérieur est estimé à 1,65% du PIB.

Partant d’un diagnostic précis, les auteurs proposent aux banques centrales de changer de paradigme et d’innover dans la gestion de leurs réserves. Dans cette optique, une coordination étroite entre la gestion de la dette extérieure et la gestion des réserves serait salutaire. En fait, les deux économistes attirent l’attention sur le coût de ces placements à l’étranger. Si ces réserves sont considérées comme un simple portefeuille, les revenus générés peuvent être considérés comme des gains; Une approche qui prendrait en compte la manière dont ces excédents se sont formaient concluraient sans doute à des pertes. C’est le cas de réserves provenant de produits générés par un emprunt domestique à taux élevés et placés avec de faibles rendements.

Loin de polémiquer, les analystes se demandent s’il était possible, tous risques considérés, d’investir dans les infrastructures du pays excédentaire et de dégager des rendements intéressants? Cela sachant que les villes africaines croitront de 40% d’ici 2020 et que, selon la Banque mondiale, le continent perd 2% de son PIB à cause du déficit en infrastructure.

Comment pousser les banques centrales africaines à changer d’approche sachant que la gestion des placements à l’étranger répond à deux impératifs: liquidité et rendement. Un investissement dans les infrastructures devra garantir ces deux impératifs. D’où un bon dosage du portefeuille . 

Encadré:

réserves en pourcentage de PIB

-Algérie: de 18,7% en 2000 à 93,% en 2011

-Botswana: de 98,6% en 2000 à 36,3% en 2011

-Libye: de 36% en 2000 à 160,2% en 2011

-Algérie: 18,7% en 2000 à 93,4% en 2011

 

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 22:55

Ecobank: le conseil d’administration va décider du sort de Kolapo Lawson

PAR JEUNE AFRIQUE

Kolapo Lawson aurait remboursé l’intégralité de sa dette à Ecobank. DRLe conseil d’administration d’Ecobank se réunira le 5 août pour décider du sort de son président, Kolapo Lawson, impliqué dans une affaire de dette impayée.

La Securities and Exchange Commission nigériane (SEC), qui a joué un rôle important dans l’assainissement du système financier du pays après le crash du secteur bancaire en 2009, a appelé le conseil d’administration d’Ecobank à se réunir pour discuter de l’avenir de Kolapo lawson, le président du groupe bancaire panafricain. Ce dernier n’aurait pas remboursé ses dettes envers Ecobank et l’Asset Management Corp. du Nigeria (Amcon), une entité mise en place par la Banque centrale du Nigeria (BCN) en 2010 pour absorber les actifs non-productifs des banques nigérianes après la crise de 2009.

C’est le fonds sud-africain Public Investment Corporation (PIC), premier actionnaire d’Ecobank, qui avait fait part en premier de ses inquiétudes quant aux dettes de Kolapo Lawson. En effet, ce dernier devait 1,6 milliard de naira (10 millions de dollars) à Ecobank, un emprunt qui avait été accordé par la filiale nigériane du groupe bancaire à Agbara Estates, une société immobilière dont il était président, et 1,4 milliard de naira (8,6 millions de dollars) à l’Amcon.

Selon Thierry Tanoh, directeur général d’Ecobank cité par Reuters, Kolapo Lawson aurait remboursé l’intégralité de sa dette envers Ecobank le 26 juillet dernier : « La banque n’a encouru aucune perte liée à cette affaire ». Il précise également qu’aucune règle de gouvernance n’a été enfreinte et que le prêt avait été contracté en conformité avec les principes de contrôle des risques de la banque, avant que Lawson ne soit nommé président du conseil d’administration en 2009.

Mais PIC et d’autres actionnaires ne sont pas du même avis. Ils insistent sur la nécessité de traiter cette affaire au niveau du conseil d’administration car elle soulève selon eux des problèmes de gouvernance. Le conseil d’administration devrait également discuter de la manière dont Thierry Tanoh a géré cette affaire, rapporte le quotidien britannique Financial Times.

Les autorités de régulation nigérianes font aussi pression sur Ecobank afin d’institutionnaliser les réformes adoptées après le crash de 2009. Selon un cadre de la BCN cité par le Financial Times, même si celle-ci ne supervise pas Ecobank, dont le siège se trouve au Togo, l’émetteur nigérian a écrit à la commission de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour lui notifier que, s’il avait été soumis à la régulation nigériane, Kolapo Lawson aurait été démis de ses fonctions.

Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Ecobank : le conseil d’administration va décider du sort de Kolapo Lawson

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 22:50
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Didier Reynders ministre des affaires étrangères et Jean-Vincent Zinsou, Ambassadeur

Par Connectionivoirienne.net

(Bruxelles) Un ou plusieurs comptes bancaires appartenant à l’Ambassade de Côte-d’Ivoire en Belgique [et Union européenne] auraient été saisis ces derniers jours, suite à une plainte dans un litige l’opposant à la société Cadmos, experte en Conseils divers dans le secteur agro-alimentaire. C’est le magazine Notre Afrik [notreafrik.com] diffusé depuis la Belgique, qui donne l’information sur Twitter. Rien ne permet dans l’immédiat de situer la nature exacte du litige. Plus d’infos suivront. Restez connectés.

Connectionivoirienne.net

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 22:46

Universite_Bouake (4)

Par G.D.A. | Connectionivoirienne.net | 01.08.2013

L’Université Alassane Ouattara de Bouaké est, dans le système académique, celle qui fait le moins de vague. Pourtant, elle réunit toutes les conditions pour être une Université tumultueuse. Partie pendant plus de dix ans de son site originel, l’Université, à travers ses UFR, s’est déployée sur neuf sites à Abidjan. Malgré les difficultés rencontrées, cette Université surprenante a fonctionné durant 10 ans à Abidjan.

Surprenante par les performances des étudiants aux différents concours d’entrée à l’ENA et dans les Grandes Ecoles (ENS). Surprenante aussi par les performances de ses enseignants non seulement à travers le CAMES, mais aussi les publications scientifiques. La qualité des relations entre enseignants, et entre enseignants et étudiants contribuent pour beaucoup à cet équilibre institutionnel dans ce temple du savoir.

L’on s’attendait donc à ce que cette institution soit plus soutenue une fois repartie sur son site originel à Bouaké. C’est plutôt surpris que nous avons appris que les enseignants qui ont travaillé d’arrache-pied depuis la rentrée sous le sceau du « départ nouveau », et qui, d’habitude, font rarement des vagues, ont déclenché une grève d’une semaine pour se faire entendre.

Les motifs de grève ne sont pas nouveaux. Ce sont « les passifs consignés à l’Inspection Générale des Finances (IGF), les heures complémentaires, les honoraires de vacation, la prime de recherche, les primes de correction et de délibération, le manque de bureaux pour les enseignants, l’absence de matériel didactique ». En fait, leurs revendications portent sur l’essentiel de ce qui permet à une institution académique de fonctionner.

L’on peut comprendre les difficultés de trésorerie que gère le Gouvernement actuel. Mais à défaut de répondre à tout ce chapelet d’attentes, il est important de ne pas décourager l’ardeur que manifestent les enseignants de cette Université. Il est impératif de répondre, certainement dans les limites des ressources publiques disponibles, aux sollicitations de ses enseignants, mais surtout de dialoguer avec eux, de leur tenir un langage de vérité sur la manière dont l’Etat pourrait apurer ce qu’il leur doit.
 
Ce dialogue qui fait défaut semble mettre le président de cette Université dans une situation difficile. Difficulté à peine voilée derrière la réponse qu’il donne aux revendications de ses collègues enseignants: « Votre grève est légitime, mais inopportune compte tenu du fait que le ministre de tutelle a promis de faire face à ces revendications ». Cette promesse tient-elle compte des contraintes du ministère de l’Economie et des Finances ? Le ministère de l’Economie et des Finances est-il vraiment sensible aux spécificités de cette Université ? Un calendrier a-t-il été accolé aux promesses faites? Certainement pas. Tout cela n’est pas de nature à créer un climat de confiance entre la hiérarchie et les enseignants.

Et comme c’est le cas de tous les présidents des Universités de Côte-d’Ivoire, celui de Bouaké est aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Avec le risque, dans son Université, de boucler difficilement le semestre selon le système LMD, si toutefois la grève déclenchée venait à persister. N’y a-t-il pas là un retour des incertitudes sur les calendriers académiques auxquels le « Départ nouveau » était censé définitivement mettre fin ?

Madame la ministre déléguée des Finances, monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur, conjuguez vos efforts pour un espace académique pacifié et pour des années académiques régulières comme les ont connus les Ivoiriens de vos générations. Offrons la même chance aux jeunes générations, à nos jeunes frères et enfants.

Par Gbansé Douadé Alexis, directeur de publication du site Connectionivoirienne.net

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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 22:40

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Considérant que la situation en Côte d’Ivoire continue de mettre en péril la paix et la sécurité dans la région, le Conseil de sécurité a, ce matin, prorogé le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) jusqu’au 30 juin 2014 et décidé qu’à cette date, la configuration des effectifs en tenue sera modifiée. L’ONUCI sera ainsi composée au maximum de 7 137 militaires, dont 6 945 soldats et officiers d’état-major et 192 observateurs militaire.

Le conseil de sécurité, par la résolution 2112 (2013), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, affirme également « son intention d’envisager » dans deux ans une nouvelle réduction de l’effectif militaire de l’ONUCI, en ramenant cet effectif à 5 437 membres d’ici au 30 juin 2015, « en fonction de l’évolution des conditions de sécurité sur le terrain et de la capacité du Gouvernement ivoirien de reprendre progressivement les fonctions de l’ONUCI en matière de sécurité ».

Le Conseil de sécurité souscrit ainsi à la recommandation formulée en ce sens par le Secrétaire général dans son rapport. Toujours en vertu de la présente résolution, le Conseil décide de maintenir en poste les 1 555 agents de la composante police de l’ONUCI, ainsi que les huit agents des douanes. Il prévoit la possibilité pour l’ONUCI de revoir la configuration de sa présence militaire afin de « concentrer ses ressources dans les zones à haut risque ». Après avoir rappelé que son pays était l’un des principaux contributeurs de troupes à l’ONUCI depuis sa création en 2004, le représentant du Pakistan s’est dit préoccupé par le rythme accéléré de la restructuration de la Mission.

Il a souligné notamment les problèmes de sécurité à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. Tout en reconnaissant la nécessité de restructurer l’ONUCI, il a rappelé que la Côte d’Ivoire entrait dans une phase importante de stabilisation et que des élections étaient prévues en 2015. C’est pourquoi, il a préconisé d’adopter une approche prudente dans la planification des réductions d’effectifs « afin d’éviter tout retour en arrière ». Par la résolution 2112 (2013), l’ONUCI s’acquittera de son mandat dans les domaines suivants: protection des civils; problèmes de sécurité et d’ordre frontalier; désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et collecte des armes; reconstitution et réforme des institutions garantes de la sécurité; surveillance de l’embargo sur les armes; appui au respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme; appui à l’aide humanitaire; information; redéploiement par l’État de son administration et extension de son autorité à l’ensemble du territoire; et protection du personnel des Nations Unies.

Le Conseil adresse plusieurs demandes au Gouvernement ivoirien, notamment pour qu’il lance sans tarder le processus visant à désarmer et à démobiliser 30 000 ex miliciens d’ici à la fin de 2013 et 65 000 ex-combattants d’ici à 2015. « La protection des civils doit rester la priorité de l’ONUCI », insiste le Conseil de sécurité, en invitant l’Opération à « se concentrer davantage sur l’appui à fournir au Gouvernement pour les activités de DDR, la collecte des armes et la réforme du secteur de la sécurité ».
 

Le Gouvernement de la Côte d’Ivoire doit également accélérer la mise en œuvre de sa stratégie nationale de réforme du secteur de la sécurité, traduire en justice les auteurs de violations graves des droits de l’homme ou d’atteintes au droit international humanitaire, prendre des mesures concrètes pour prévenir les violences intercommunautaires et ménager un espace politique à l’opposition.

Le Conseil engage aussi les autorités ivoiriennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour préparer l’élection présidentielle de 2015 et tout particulièrement à entreprendre la réforme électorale.

Par ailleurs, le Conseil proroge jusqu’au 30 juin 2014 l’autorisation qu’il a donnée aux forces françaises de soutenir l’ONUCI dans la limite de leurs moyens et dans leurs zones de déploiement. Enfin, le Conseil de sécurité se félicite de la coopération entre l’ONUCI et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et engage ces deux Missions à continuer dans cette voie.

Source : www.un.org

Avec L’Intelligent d’Abidjan

Titre: Le  Journal de Connection [ljdc.info]

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 10:25

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EXCLUSIF

Lettre ouverte ouverte à tous les militants et militantes du PDCI-RDA

Nous sommes des députés issus du Groupe Parlementaire du PDCI-RDA regroupés au sein d’une coordination qui prenons l’initiative de cette Lettre ouverte. Le statut d’élus du peuple qui est le nôtre ne nous met pas seulement en situation d’être en contact permanent avec nos mandants. Il nous fait également obligation d’être attentifs à leurs préoccupations, d’être sensibles à leurs inquiétudes et d’y répondre quand cela est possible. De ce fait, nous ne pouvons pas rester indifférents à leurs interrogations.Nous ne pouvons pas ignorer leur désarroi, alors que la presse de ces jours-ci regorge de controverses ardentes entre camarades du PDCI-RDA. Des controverses qui, hélas, sont souvent loin de refléter la meilleure image de notre parti !

L’objectif de cette lettre est d’éclairer ces militants à un moment de confusion. Un moment où les querelles de personnes, que nous voyons occuper dangereusement le terrain, exposent à l’étouffement le débat d’idées nécessaire à notre dynamisme.

Le congrès d’octobre 2013, une étape cruciale

Le congrès qui va se tenir en octobre prochain, le 12ème de l’histoire de notre parti, marquera une étape cruciale dans la vie du PDCI-RDA. Depuis les présidentielles de 2010-2011, voire le coup d’État de décembre 1999, les militants n’ont cessé de réclamer un bilan qui n’a jamais été fait.

L’immobilisme qui a ainsi caractérisé notre parti depuis tant d’années charge le congrès à venir de beaucoup d’attentes. Il devrait offrir l’occasion du bilan tant espéré, tant réclamé, et on comprend qu’il génère des échanges, qui tournent facilement au pugilat, entre partisans de vues différentes.

Nous espérons, pour notre part, ramener les uns et les autres à la raison, en les renvoyant tous, en NOUS renvoyant tous, à nos statuts qui demeurent notre commune boussole. Que disent ceux-ci ?

D’abord nos statuts reconnaissent effectivement le congrès, ainsi que l’indique l’article 27, comme notre « organe suprême ». Cet article 27 comme les articles 28 et 29 qui traitent spécifiquement du congrès répondent ensuite à trois questions élémentaires : qui constitue le congrès ? que fait le congrès ? quand se tient le congrès ?

La dernière question est celle qui offre la réponse la plus simple à faire. Aux termes de l’article 29, le congrès se tient tous les cinq ans. Il peut, dans l’intervalle, être convoqué en session extraordinaire, à l’initiative du président du parti ou du Bureau politique.

C’est en 2002 qu’a eu lieu le dernier congrès de notre parti, du 4 au 8 avril. Le congrès actuel aurait dû, par conséquent, se tenir en avril 2007. Mais chacun sait comment la Côte d’Ivoire a traversé les dix dernières années. L’environnement national, marqué par la guerre et la violence et par les restrictions qui découlent naturellement de ces deux fléaux, favorisait mal une vie sociopolitique normale. Toutes les raisons étaient réunies pour motiver une exception qui s’était effectivement avérée inévitable. Peut-être cela explique-t-il aussi l’ajournement si récurrent du bilan réclamé par les militants !

La question relative aux personnes qui constituent le congrès est la deuxième à appeler une réponse elle aussi relativement simple. D’après l’article 27 des statuts du PDCI-RDA complété par la section B du chapitre III, le congrès est constitué par le président du parti, le secrétaire général du parti, le Conseil politique, le Bureau politique, le Grand conseil, les secrétaires généraux de section et les délégués régionaux. Il peut être élargi, sur décision du Bureau politique, à d’autres élus du parti et aux membres des organisations spécialisées chargées d’assurer l’encadrement de certaines catégories de militants, notamment les jeunes, les femmes et les travailleurs.

Il découle de cette stipulation que partout où se tiennent des activités intéressant la préparation du congrès, toutes les personnes dont il vient d’être fait mention doivent en principe être les bienvenues, y compris celles dont les opinions dérangent. Le parti est un corps vivant, qui se nourrit, qui respire, qui bouge. Il ne peut sans danger s’amputer de ceux de ses membres qui contribuent à cette vie par l’expression de vues divergentes. Pour peu que celles-ci soient démontrées, étayées, argumentées, elles ne peuvent qu’enrichir le débat et renforcer l’ensemble du corps.

Cela signifie que, contrairement aux rumeurs dont la presse s’est fait parfois l’écho ces jours-ci, les assises préparatoires du 12ème congrès qu’on annonce pour cette mi-Aout à Yamoussoukro ne doivent normalement être fermées à aucune des personnes citées ci-dessus.

La question la plus difficultueuse : que fait le congrès ?

Venons-en maintenant à la question la plus difficultueuse des trois, celle qui porte sur ce que fait le congrès. L’article 28 qui en traite lui apporte huit réponses. Il stipule que « le congrès entend le rapport moral du président du parti et le rapport d’activité du secrétaire général du parti. Il définit la politique générale du parti. Il vérifie les comptes du parti. Il élit le président du parti. Il élit le secrétaire général du parti sur proposition du président du parti. Il élit les membres du Bureau politique et les membres du Grand conseil. Il élit les commissaires aux comptes sur proposition du président du parti. (Enfin) il adopte les statuts ».

Ce qu’indiquent clairement ces huit stipulations, c’est que le congrès a une double vocation. D’une part, il doit avoir un œil vers le passé, et de l’autre un œil vers le futur. Le rapport moral du président, le rapport d’activité du secrétaire général et la vérification des comptes sont les actions qui touchent au passé. Elles présentent le bilan des activités menées durant les cinq ans – en l’occurrence les dix ans – qui ont suivi le précédent congrès et montrent l’état du parti sur le moment.

Tous les autres actes prévus par l’article 28 projettent le parti vers le futur. L’élaboration de la politique générale est certes largement tributaire des problèmes du moment, mais l’objectif poursuivi est la présentation d’un projet de société propre au PDCI-RDA et sa déclinaison dans un programme d’activités susceptible de construire le futur. C’est avec ce programme que le parti se présentera devant les Ivoiriens lors des scrutins électoraux.

Dans la conjoncture qui est actuellement celle du PDCI-RDA et même celle du pays, la définition de la politique générale revêt une importance majeure. Des questions cruciales attendent en effet des réponses cruciales. Par exemple la question de la réconciliation nationale ou celle des alliances.

La vision de la réconciliation formulée par la Commission créée par l’ordonnance du président de la République en date du 13 juillet 2011, la méthode mise en œuvre par cette Commission, les structures de concertation qu’elle s’est données, les moyens qui sont mis à sa disposition, le calendrier de sa progression, tout cela correspond-il à la conception de la réconciliation par le PDCI-RDA ? On sait par exemple ce que Mandela et De Klerk, les plus farouches adversaires qu’ait engendrés l’Afrique du Sud, ont apporté à la réconciliation nationale dans leur pays, par le tandem qu’ils ont été capables de former malgré leur profonde bigarrure. Cet exemple manque-t-il forcément de pertinence en Côte d’Ivoire ? La politique générale est le lieu où cette question trouvera une réponse. Elle est lieu où doit être écrite la vision du PDCI-RDA sur la question essentielle de la réconciliation.

Quelles alliances pour notre parti ?

Sur les alliances, soit le parti est sûr de gagner seul les prochaines batailles électorales et il se garde de toute alliance, soit il n’est pas sûr de gagner seul ces batailles, et il envisage de contracter alliance. Dans cette hypothèse, quelles sont les lignes rouges que le PDCI-RDA, au nom de ses valeurs, au nom de son histoire, au nom de sa philosophie et au nom de son idéologie, ne peut pas franchir ? Si l’on prend par exemple l’alliance PDCI-RDR au sein du RHDP, nul ne sait aujourd’hui si elle doit conduire le PDCI à s’aligner systématiquement sur toutes les analyses et toutes les positions de son partenaire. Les réticences manifestées par les députés PDCI il y a seulement quelques jours lors de l’évocation, à l’Assemblée nationale, de deux lois sur la nationalité et le foncier rural montrent à suffisance que l’alliance n’a pas pu gommer les divergences entre les deux partenaires, et qu’on attend de la politique générale du PDCI que le congrès doit écrire une analyse et des mots d’ordre.

L’alliance avec le RDR au sein du RHDP n’a pas davantage rapproché les deux partis lors de la désignation des têtes de liste, à la veille des échéances électorales. L’alliance n’a en effet fonctionné qu’au sud de la Côte d’Ivoire, dans les bastions PDCI, pas une seule fois au nord, dans les bastions RDR. Cette situation doit-elle continuer ? Quelle leçon le PDCI en tire ? Sa politique générale doit-elle ignorer ce sujet ?

La même alliance est encore en cause par rapport à la question capitale du choix d’un candidat PDCI à l’élection présidentielle de 2015. Notre parti doit-il vraiment, à cette échéance, se priver de cette dynamique qu’un scrutin de ce niveau insuffle toujours à une formation politique ? Les conséquences d’une telle option ne sont pas difficiles à imaginer : le parti risque de s’exposer à la tragédie d’une décapitation puisqu’il sera orphelin d’un chef tourné vers le futur. Il s’exposera surtout au désastre de ne pouvoir prendre date par rapport à l’avenir de la Côte d’Ivoire, ayant ajourné l’occasion de se donner un champion pour demain.

Au-delà de ces épisodes constatés notamment au Parlement et aux élections, se pose le problème du destin même du RHDP. Cette alliance avait été d’abord un accord électoral. Les circonstances en ont fait aujourd’hui une plateforme de collaboration. Que doit-elle être demain ? Doit-elle devenir le grand parti unifié dont la construction a été annoncée par le président Bédié comme la grande ambition de ses vieux jours, ou bien doit-elle rester un rassemblement de partis autonomes comme le pensent de très nombreux militants attachés à l’épopée du PDCI et à la mémoire de son prestigieux fondateur ?

Les idées avant les personnes

Ces considérations suffisent à dire à quel point la question des idées prime les querelles de personnes que nous impose le débat actuel entre camarades du parti. Encourager cette tendance, c’est nuire aux intérêts du PDCI-RDA, et nous, les soussignés, n’entendons pas nous inscrire dans cette ligne.

D’ailleurs, si nous revenons à l’article 28 des statuts, nous voyons clairement que l’énumération des actions à mener par le congrès fait littéralement passer cette question des idées avant celle des personnes. L’article est sans ambiguïté : le congrès entend le rapport moral du président du parti et le rapport d’activité du secrétaire général, il définit la politique générale du parti, il vérifie les comptes du parti. C’est après et seulement après ces étapes qu’il désigne les personnes qui seront chargées d’animer le parti pendant cinq ans : le président, le secrétaire général, les membres du Bureau politique, les membres du Grand conseil et les commissaires comptes. C’est quand et seulement quand le parti s’est mis d’accord sur les idées, qu’il fait le choix des personnes qui vont mettre celles-ci en musique.

Cette disposition statutaire, exprimée aussi bien par la lettre que par l’esprit des textes, est incompatible avec la volonté clairement affichée aujourd’hui par certains militants de transformer le prochain congrès en un référendum pour ou contre la candidature du président Henri Konan Bédié.

Nous entendons dire que, dans cette querelle, les partisans du président Bédié voudraient aller jusqu’à procéder à une modification des statuts pour assurer à notre chef une présidence à vie à la tête du parti. Nous n’aurons pas le front de prétendre ici que cela est utopique. Nous avons appris en effet que rien a priori n’est impossible en politique, surtout sous nos cieux. Encore faut-il que, dans cette procédure aussi, nous nous laissions plus guidés par les idées et par le respect de nos textes que par les personnes.

Le constat que nous faisons aujourd’hui est que le président du parti, âgé de plus de 75 ans, ne peut plus prétendre à un renouvellement de ses fonctions, les statuts actuels situant cruellement l’âge du candidat à la présidence entre 40 et 75 ans (article 35). Une modification de ces statuts est-elle possible durant le congrès d’octobre 2013, et si oui, cette modification peut-elle permettre au président sortant de se porter candidat à sa propre succession ?

Que le congrès modifie les critères statutaires de candidature à la présidence du parti est un acte parfaitement possible. Que cette modification permette au président sortant d’être éligible, là est toute la difficulté.

L’adoption des statuts modifiés n’intervient en effet qu’à la fin du congrès. C’est le huitième et dernier acte de ces assises, d’après l’alinéa 8 de l’article 28. En principe l’élection du président est un acte antérieur. C’est le moment n° 4 du congrès, après l’audition du rapport moral du président sortant et du rapport d’activité du secrétaire général sortant, après la définition de la politique générale, et après la vérification des comptes. L’élection est par conséquent un acte qui est régi par les statuts non encore modifiés, c’est-à-dire les statuts actuels du parti.

De ce fait, les nouveaux statuts, si l’on veut être rigoureux, ne pourront pas s’appliquer immédiatement à un président sortant écarté par l’âge. Il faudrait attendre pour cela le congrès de 2018 ou un congrès extraordinaire convoqué avant cette date.

Supposons que, malgré la rigueur des textes, la modification qui pourrait intervenir en octobre prochain s’applique immédiatement au président sortant, que se passerait-il ? Eh bien cela exposerait le parti à de très graves incertitudes.

D’abord la modification, avant d’être opératoire, devra attendre un récépissé du ministre de l’Intérieur, conformément aux articles 16 et 13 de la loi n° 93-668 du 9 août 1993 relative aux partis et groupements politiques. L’article 16 de cette loi stipule que « toutes modifications apportées aux statuts et règlement intérieur des partis ou groupements politiques sont soumises aux mêmes formalités que la déclaration », et l’article 13 précise que « le ministre chargé de l’Intérieur dispose de trois mois pour vérifier la conformité du dossier avec les prescriptions de la présente loi ».

Par conséquent, faire usage des statuts modifiés au 12ème congrès, pour assurer l’éligibilité du président sortant au cours du même congrès, c’est mettre le parti en délicatesse avec le ministère de l’Intérieur, c’est exposer le PDCI à une censure.

Imaginons que par extraordinaire le ministère de l’Intérieur ferme les yeux sur cette liberté prise vis-à-vis de la loi, la difficulté est-elle levée pour autant ? Non pas. Le PDCI est en effet une personne morale. À ce titre, il peut être assigné devant le juge des référés par n’importe lequel de ses militants voire n’importe quel citoyen ivoirien constatant ou considérant que le parti a violé ses propres statuts. Ce risque vaut-il la peine d’être couru ? En s’enferrant contre ses propres statuts, notre parti ne ferait que s’exposer à se déconsidérer sérieusement.

Il y a plus grave. Quelle crédibilité aura le PDCI-RDA dans les débats en cours sur les lois nationales, s’il donne la preuve d’une irréfutable légèreté dans le respect de ses propres textes ? C’est là une question que nous gagnerions tous à méditer avant de nous jeter dans la mêlée actuelle.

Terminons cette lettre. Nous avons clairement le sentiment d’être aujourd’hui à la croisée des chemins. Le choix qui se présente actuellement devant nous, c’est de faire du PDCI-RDA de demain un astre qui brille au firmament ou une étoile au fond d’un trou. Il nous appartient de faire du valeureux parti hérité des bâtisseurs de ce pays un parti majuscule ou un parti en solde.

En ce qui nous concerne, nous les soussignés, nous avons choisi de nous appuyer sur les idées pour gouverner nos analyses, nos vues et nos choix. Nous n’avons pas d’autre moyen pour faire pièce aux querelles de personnes qui minent notre parti et l’exposent à la liquidation. Puissions-nous être compris, ainsi que peuvent l’espérer tous ceux qui prennent la parole, par le plus grand nombre !

Le Bureau de la coordination

- KRAMO Kouassi, Député de Bengassou, Bocanda, Kouadioblékro et N’Zecrésèssou communes et sous préfectures;
- DIBAHI Dodo Amédé, Député de Iboguhé, Namané communes et sous préfectures;
- OUEGNIN Yasmina épouse GUESSEND, Député de Cocody
- SORO Souagnon, Député de Doba et Gabiadji, communes et sous préfectures;
- SARRE Gnépo Edmond, Député de Dogbo, et Grand-Béréby communes et sous préfectures.

 

 

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 00:40

NESTOR BROU PHOTO

M. BROU Nestor : Secrétaire General Adjoint chargé des Associations régionales & faitières Ivoiriennes

« Nous voulons disposer nos esprits à accepter le positif en tournant le dos au mal »

La CDVR – UK Sera en séminaire en début du mois d’août prochain. Quel est l’objectif et la nécessité d’une telle rencontre que vous organisez à Oxford ?

Avant de répondre à votre question, je voudrais tout d’abord saisir cette opportunité pour exprimer ma gratitude au coordonnateur de la CDVR-UK Mr Tebily Roger Loué de nous avoir fait confiance en nous confiant la lourde charge du secrétariat chargé des associations régionales et faîtières ici au Royaume-Uni.
Ceci dit, vous conviendrai avec moi que, toute réconciliation qui intervient après une crise comme celle qu’a connue la Cote d’Ivoire est naturellement une longue et difficile épreuve. D’où la nécessité de ce séminaire qui nous permettra dans un premier temps de faire l’état des lieux de nos actions posées jusque-là, et ensuite réfléchir ensemble sur les perspectives et orientations à venir. Dans la même veine, j’avoue que le choix de la ville d’Oxford n’est pas fortuit. Cette ville est connue mondialement comme l’un des temples du savoir, référence faite à son Université qui compte parmi les meilleurs au monde. Nous y allons donc pour cogiter et faire du neuf. Au-delà de cet aspect, l’autre atout majeur est que nous travaillons avec « FORE – Fellowship of Reconciliation England », une organisation internationale britannique spécialisée dans le règlement des conflits intercommunautaire, qui maitrise parfaitement le dossier ivoirien.

Pourquoi avez-vous choisi la date du 7 août – date anniversaire de l’indépendance de la cote d’ivoire ?

La journée du 7 août est historiquement le symbole de notre autonomie, elle marque le départ de notre auto-affirmation. En choisissant la date du 7 août, c’est en même temps une commémoration du jour qui a consacré notre indépendance, il y a de cela 53 ans. Mieux, nous voulons disposer nos esprits à accepter le positif en tournant le dos au mal. C’est cela l’essence même de la réconciliation, en ce qu’elle amène les filles et fils du même pays à se parler et à s’aimer pour construire ensemble un avenir commun en abandonnant le chemin périlleux de la haine.

Quels sont les rapports de la CDVR-UK avec les deux organisations faîtières Ivoiriennes – La Coordination (CIRU) des Ivoiriens au Royaume Uni proche de LMP et la Diaspora Ivoirienne UK (DIUK) proche du pouvoir actuel ?

Les rapports sont très normaux entre nous et les deux organisations faîtières dont vous faites allusion. La CDVR-UK a fait sienne la philosophie du président Banny, premier responsable national de la CDVR. Il nous a enseigné que la mission qui nous est dévolue exige un piédestal au-dessus de toutes approches partisanes. Et puis au sein de la CIRU comme la DIUK, ce sont des Ivoiriennes et des Ivoiriens qui ont décidé de s’organiser pour mieux se mettre au service de notre communauté. Malheureusement, il faut dire que la fraternité et la cohésion communautaire d’antan ont été quelque peu entamées par des frustrations. Notre mission en tant que réconciliateur consiste à jouer le rôle d’arbitre, de dissiper les incompréhensions et emmener les uns et les autres à accepter la nécessité pour nous Ivoiriens de nous réconcilier. Nous devons ensemble prendre conscience de ce que la survie d’une nation dépend de sa stabilité socio-politique, constituant elle-même le gage de son essor économique. Pour terminer, je voudrais remercier toutes les composantes de la communauté ivoirienne au Royaume-Uni pour la confiance qu’elles placent en nous-membres de la plateforme de la CDVR–Royaume et surtout pour le soutien qu’elles nous témoignent dans nos activités. La réconciliation est possible.

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COMMUNIQUÉ Côte-d’Ivoire CDVR – Royaume Uni

Le Coordonnateur de la Commission Dialogue Vérité Reconciliation (CDVR) – Royaume Uni communique:

En prélude aux consultations locales et dans le cadre de la mise en place de la politique du renforcement des capacités de ses membres, la plateforme CDVR – UK organise dans la ville d’Oxford un séminaire de formation sur LA GESTION DES CONFLITS.

 

Date : Le Mercredi 7 Aout 2013 de 9 :00 à 17 :30
Lieu: Peace House, 19 Paradise Street, Oxford.

Ce séminaire organisé avec la collaboration de Fellowship For Reconciliation England (FoRE) permettra à la plate-forme de s’instruire sur les rudiments nécessaires au règlement passif des oppositions intercommunautaires de la diaspora Ivoirienne au Royaume Uni.

Dispositions, logistiques et séjour : veuillez contacter

1. Mr Opreon Lucien – Vice- coordonnateur chargé de la formation
Mobile : 07838184708.
2. Mme Marie Maguy Camilla Kefa – Vice Coordinatrice chargée des associations Féminines Mobile : 07450198172

La participation de tous les membres est vivement nécessaire.

M. Roger Tebily Loué
CDVR – Royaume Uni

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Mme COULIBALY Wassa : Conseillère spéciale du Coordonnateur pour les affaires Sociales et Féminines

« Les Ivoiriens de la diaspora ont des opinions respectées dans leurs familles restées en Côte-d’Ivoire »

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Quel est selon vous l’enjeu de la plateforme CVDR – Royaume Uni ?

L’enjeu est très important pour l’avenir du pays. Car un pays a besoin que ses enfants soient unis ou qu’ils soient. Les Ivoiriens de la diaspora ont des opinions respectées dans leurs familles restées en Côte-d’Ivoire. Les Ivoiriens de la diaspora pour certains sont pris en référence dans la prise des grandes décisions. C’est pourquoi, ils pourront par conséquent être des apôtres de la réconciliation partout où ils ont de l’influence.

Mme Wassa Coulibaly en tant que membre (conseillère spéciale du Coordinateur) de la CDVR – Royaume Uni, Pouvez-vous nous donner votre opinion sur le processus de réconciliation nationale dirigée par son président Charles Konan Banny ?

Bien que je sois consciente que beaucoup a été fait, il semble qu’il reste encore beaucoup à faire afin d’engager les uns et les autres résolument vers le dialogue, vers la réconciliation. La tâche n’est pas du tout facile. D’un côté on impose des conditions avant tout dialogue. De l’autre il n’y a pas d’engouement nécessaire pour abattre tous les obstacles parce qu’on estime que les autres montrent peu de bonne foi ou d’intérêts. La tâche est alors très difficile pour ceux qui ont la charge de réconcilier les différents points de vue. Je pense que le Premier Ministre Charles Konan Banny s’est suffisamment montré neutre et a affiché une volonté réelle de réussir la mission qui lui a été confiée. Deux qualités essentielles pour la réussite d’une telle mission. Je pense que des méthodes nouvelles doivent être trouvées pour réussir cette mission. Comment réconcilier deux antagonistes qui ne sont pas prêts à s’assoir pour discuter. Il faut trouver des points d’intérêts communs qui ne sont pas nécessairement partagés par le politique. Comme le dit l’anglais if faudra penser « outside the box ».

Pensez-vous que la cohésion sociale et le vivre ensemble sont encore possible en CI ?

Cela est très possible et est déjà en train de se réaliser, cependant, peut-être pas à la vitesse et la manière que nous le souhaiterions. Sur le plan politique il va de soi que le gouvernement aimerait voir les Ivoiriens unis pour que les efforts de développement bénéficient à tous. Si le développement économique se matérialise au profit de tous les Ivoiriens je ne vois pas pourquoi certaines personnes se mettraient délibérément en marge de la société. Aussi, Je suis convaincu que la vérité doit être faite sur ce qui s’est passé pendant la crise de sorte que nous puissions en tirer les leçons pour l’avenir. Cette vérité peut venir soit par le mea culpa des uns et des autres, ce qui en retour favorisera le pardon des victimes. A défaut de cela la vérité viendra par la justice. J’espère que cela créera les conditions d’un pardon qui viendra avec le temps selon les circonstances. Mais un tel pardon ne doit pas être imposé aux victimes quelque soient leurs bords politiques. En résumé vouloir c’est pouvoir. La main dans la main nous y arriverons car comme notre hymne nationale le dit nous devons « ensemble bâtir la patrie de la vraie fraternité ».

Propos recueillis par Connectionivoirienne.net

 

 

 

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 00:37
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Dr PRAO Yao Séraphin

« La bêtise humaine consiste à avoir beaucoup d’idées, mais des idées bêtes », disait Henry de Montherlant

LE PRÉSIDENT OUATTARA ATTAQUE LA RÉPUBLIQUE ET LA NATION

Texte proposé par Dr PRAO Yao Séraphin, délégué national au système monétaire et financier à LIDER

Les années 1960 riment en Afrique noire avec les indépendances. Les républiques ont été proclamées, la construction de nation était un projet. Avec les Etats, la construction de l’unité nationale avait pour seul dessein d’arriver à la construction d’une nation.

En Côte d’Ivoire, la république a été proclamée en 1958 sans une véritable construction. Après la proclamation de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août 1960, le père de la nation, Felix Houphouët Boigny (FHB) avait pour objectifs le raffermissement de l’Etat et la construction d’une république qui devrait former le corps de la nation. Le père de la nation a fait ce qu’il pouvait pour unir les ivoiriens. Tous les ivoiriens étaient inviter à apporter leurs talents à la construction du pays. Avec FHB, le senoufo par exemple, se considérait d’abord ivoirien avant d’évoquer son groupe ethnique. Toutes les ethnies du pays avaient la même philosophie. Mais voilà que depuis 2011, plusieurs républiques cohabitent sur un même territoire. Les autorités actuelles construisent une « république ethnique ». Notre présente réflexion a pour ambition de rappeler au Président Ouattara, la nécessité d’abandonner sa politique qui consiste à diviser les ivoiriens.

I. La définition des concepts d’Etat, de République et de Nation

A propos des pays africains, Yves Person disait ceci : « Quand on observe le thème de la « construction nationale » en Afrique noire, ce que la colonisation et la décolonisation ont établi en Afrique noire, ce n’est pas la « Nation » mais « L’État » dit « moderne », avec ses « prétentions rationnelles ». Qu’entendons-nous donc par Etat et Etat-nation ? L’Etat c’est l’instance qui oriente, qui arbitre et qui dans bien des domaines décide. L’Etat c’est une puissance, ce n’est pas la seule, protectrice, anticipatrice, redistributrice. Elle garantit l’idée même du bien commun par-delà la confrontation des égoïsmes ou des corporatismes ou l’exubérance des attentes parfois irraisonnées. L’Etat c’est la référence collective, l’incarnation de l’intérêt général même si l’Etat ne détient pas par lui-même le monopole de l’intérêt général. Car l’Etat est au service de la Nation, il n’est pas la Nation à lui seul. Et l’Etat ne peut pas prétendre tout faire tout seul s’il ignore la multiplicité des organes qui constituent le corps vivant, le corps social, alors il se condamne à l’inefficacité et parfois même à l’impuissance. L’Etat doit être respecté, à condition qu’il respecte les autres partenaires.

L’Etat-nation est un domaine dans lequel les frontières culturelles se confondent aux frontières politiques. L’idéal de l’Etat-nation est que l’état incorpore les personnes d’un même socle ethnique et culturel. Cependant, la plupart des Etats sont polyethniques. Ainsi, l’Etat-nation « existerait si presque tous les membres d’une seule nation était organisés en un seul Etat, sans autre communautés nationales présentes. Bien que le terme soit souvent usité, de telles entités n’existent pas ».

Quant à la république, empruntons simplement la définition que donne Rousseau : « J’appelle République tout État régi par les lois, sous quelque forme d’administration que ce puisse être : car alors l’intérêt public domine, et la chose publique est quelque chose » (Contrat social, Il, 6). Montesquieu appelle lui, a distingué, au sein de la république, deux systèmes de gouvernement, le régime démocratique et le régime aristocratique : « lorsque, dans la république, le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une démocratie. Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie »

La Nation est davantage une construction idéologique qu’une réalité concrète, ce qui explique la difficulté de lui donner une définition pleinement satisfaisante. Son étymologie est liée à la notion de naissance (nascere). Ainsi, à l’époque médiévale, l’idée de nation renvoie ainsi à un groupe d’hommes à qui l’on attribue une origine commune. Mais la conception moderne de la nation dépasse largement le cadre ethnique ou tribal. Elle trouve plutôt sa source dans un ensemble complexe de liens qui fondent le sentiment d’une appartenance commune. Elle est ainsi à la fois extérieure aux individus, en même temps qu’elle est intériorisée et transmise d’une génération à l’autre. Pour s’imposer, elle suppose également l’existence d’une volonté durable de vivre au sein d’un même ensemble.

Ouattara en visite au nord

Ouattara en visite au nord

Ernest Renan, l’historien et philosophe français conclut pour dire qu’« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »

II. L’éclatement de la république et de la Nation sous le Président Ouattara

Dès qu’il est arrivé aux affaires, le Président Ouattara a commencé par dépecer la république et saboter la construction de la nation. Partisan de l’ethnocentrisme, il est doué dans l’art de « diviser pour régner ». Au premier jour de sa visite en France, le mercredi 25 janvier 2012 , dans une interview accordée au journal « L’Express », il dit ceci : « Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40 % de la population, étaient exclues des postes de responsabilité. S’agissant des hauts cadres de l’armée, j’ai eu à négocier avec les officiers des ex-Forces nouvelles, qui voulaient tous les postes. Et j’ai réussi à imposer cet équilibre dans la hiérarchie militaire, jusqu’au niveau de commandant : le n° 1 issu des Forces nouvelles, flanqué d’un n° 2 venu de l’ancienne armée régulière ». Le Président Ouattara sonnait là , la trompette de la division et de la fracture sociale. C’était une attaque à l’arme lourde contre la république de Côte d’Ivoire. Et pourtant, la république est par définition ethnocide. Et pour cause, selon le célèbre ethnologue anarchiste, Pierre Clastres,« l’ethnocide (…), c’est la suppression des différences culturelles jugées inférieures et mauvaises, c’est la mise en œuvre d’un principe d’identification, d’un projet de réduction de l’Autre au même (…). En d’autres termes, l’ethnocide aboutit à la dissolution du multiple dans l’un ». En clair, dans une république, l’ethnie disparaît au profit de la communauté des communautés. Les ivoiriens ont cru qu’il allait stopper sa politique de rattrapage mais c’est mal connaître le naturel du Président et son clan. Tout récemment le « rattrapé Ahmadou Bakayoko », DG de la RTI, a procédé à des nominations ethniques et régionalistes. Les rattrapés ethniques élus sont : Touré Sanga, Directeur de RTI1 et RTI2 ; Koné Lanciné, précédemment Directeur de RTI2, est nommé Directeur de l’information ; Traoré Abou, Directeur de RTI Bouaké ; Cissé Mohamed Lamine, Directeur chargé des magazines et des Sciences-fictions à la RTI.

Notons que les autres patrons de la RTI tels Touré Aboubcar (directeur des ressources humaines), Abou Hogo (directeur de la comptabilité), Habiba Dembélé (directrice des reportages), Koné Lanciné (directeur des programmes), Siédou Coulibaly (directeur de la diffusion), Traoré Abou (directeur de l’information par intérim, qui sera confirmé), Saly Silué (directrice de Radio Côte d’Ivoire) et. Didier Bléou (directeur de Fréquence 2), seront maintenus à leurs postes. C’est donc dire que les medias publics sont caporalisés par le Président Ouattara et son clan. Cette pratique est dangereuse pour la République et la Nation.
Le Président Ouattara sape l’interaction complexe des liens qui fondent le sentiment d’une appartenance commune, donc la construction de la nation. Les ivoiriens ont aujourd’hui le sentiment que le nord de la Côte d’Ivoire est une république à part car du poltron au Président de la république, c’est que des nordistes. Le Président Ouattara ressemble plus à un chef de tribu qu’un chef d’Etat. Le Président Ouattara attaque chaque jour la République et la Nation, jusqu’quand cela va-t-il durer ?

Conclusion

Aujourd’hui les ivoiriens ne comprennent pas cette référence constante au régionalisme et à l’ethnie dans notre pays. Et pourtant l’histoire récente de notre pays nous interdit cette aventure isolée et malheureuse.
A partir de ces réalités, il s’agit maintenant de trouver le chemin , le meilleur pour une contre-offensive populaire convergente que l’on peut estimer dès maintenant potentiellement majoritaire. Pour conduire à la victoire des défenseurs de la nation et de la république, ce chemin passe par l’union de notre peuple et la recherche d’un compromis historique qui pourrait prendre la forme d’un rassemblement patriotique et de progrès social.

Titre Le Journal de Connection [ljdc.info]

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 00:25

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Par Patrice ALLEGBE alerte-info

La Côte d’Ivoire dispose de 2.500 km de fibres optiques pour un besoin de 6.500 nécessaires pour couvrir tout le territoire national en termes de réseau de communication, soit un déficit de 4.000 km, a indiqué lundi le Premier ministre ivoirien, Kablan Duncan, annonçant l’extension des caméras de surveillances à Bouaké (centre) et dans la partie Ouest du pays, lors d’une visite du Centre de commandement et de décisions des opérations de sécurité (Ccdo) à Yamoussoukro, en compagnie de son homologue burkinabé Luc Tiao.

« II s’agit donc d’assurer la sécurité des populations de manière à ce qu’elles puissent vaquer à leurs occupations », a affirmé à la presse M. Duncan, soulignant que « la stabilité est liée à la sécurité et la sécurité est essentielle » pour tout développement.

La mise en place de ces fibres optiques « permettrait de couvrir l’ensemble du territoire national avec un réseau qui va être très important pour la communication pour le passage du numérique », surtout « pour la télévision et permettre une communication forte entre les différentes parties de la Côte d’Ivoire », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le Premier ministre burkinabé, Luc Tiao, s’est réjoui de voir l’installation du Ccdo de Yamoussoukro, un outil sécurité qui devrait permettre de détecter des mouvements suspects et de combattre le grand banditisme, tout en se félicitant de « constater que la sécurité est un élément essentiel de développement et de démocratie ».
 

« Cet investissement qui sécurise les citoyens ivoiriens est une expérience que nous devons partager au Burkina Faso (…) Ca me donne aussi beaucoup d’idées pour le Burkina Faso parce qu’il faut garantir la quiétude des citoyens », a-t-il poursuivi.

Ce centre de commandement des opérations de sécurité, logé dans l’enceinte de la préfecture de Yamoussoukro, est relié à celui d’Abidjan. II devrait permettre de contrôler tous les trafics dans la capitale politique ivoirienne, qui accueille beaucoup de rencontres d’envergures internationales.

En juillet, deux cortèges d’officiels ont essuyé des attaques de personnes armées, notamment dans le Nord du pays: le convoi du directeur de la structure en charge de la démobilisation des ex-combattants et celui d’un préfet de région.

MM. Duncan et Luc Tioa co-président actuellement un Conseil de gouvernement à Yamoussoukro, où est attendu mardi le chef de l’Etat burkinabé Blaise Compaoré pour la 3e conférence au Sommet du traité d’amitié et de coopération entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

PAL

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 00:20

Cameroun. Les dessous du départ de Tonyè Bakot

Source: Le Messager

Selon des sources exclusives, le prélat se savait « condamné»…

Le Saint Siège a mis un terme à la mission du successeur d’André Wouking le weekend dernier. Remplacé provisoirement par Monseigneur Jean Mbarga, l’archevêque de Yaoundé est annoncé officiellement comme démissionnaire.

« Victor Tonyè Bakot a renoncé à ses fonctions d’archevêque métropolitain de Yaoundé ». Voilà la version officielle de la nouvelle qui a été publiée hier, 29 juillet 2013. La même information annonce la nomination, à sa place, de Mgr Jean Mbarga jusque-là, évêque d’Ebolowa. Mais ceci n’est que formules convenues, visant à assurer une sortie honorable à celui qui était archevêque métropolitain de Yaoundé depuis 2003. Car bien avant l’officialisation de la nouvelle, l’archevêque se savait déjà sur le départ. De sources dignes de foi, Le Messager a appris , depuis le 27 juillet 2013 que l’ex président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun a confié à son entourage qu’il vivait son éviction avec dignité au vu de l’adversité à laquelle il a fait face en 10 ans de service apostolique et eu égard à la durée du séjour de son prédécesseur à la même charge ecclésiastique.

Mais joint au téléphone, dimanche dernier, Victor Tonyé Bakot, très embêté par l’appel téléphonique du journal de la Rue des Ecoles, a non seulement nié avoir fait cette confidence, mais aussi, a contredit la nouvelle l’annonçant sur le départ. N’empêche, l’information qui avait déjà fuité a été complétée en fin d’après-midi de dimanche avec le dévoilement de l’identité de son remplaçant, Jean Mbarga. Des sources concordantes relatives à cette actualité signalent également que Victor Tonyè Bakot a été invité par la hiérarchie de l’Eglise catholique romaine à renoncer à sa charge depuis une demi-dizaine de mois. Le concerné s’est plié à cette option. La suite, on la connaît désormais. En début de weekend dernier, le Saint siège a informé la nonciature apostolique de Yaoundé du Ok accordé à la renonciation (de convenance) de Monseigneur Victor Tonyè Bakot. Ainsi, le rideau tombe sur ses 10 ans de mission apostolique dans la capitale du Cameroun.

Biens immobiliers

Les milieux ecclésiastiques prédisaient cette chute au moins pour deux raisons. Ils évoquaient premièrement la réputation de mauvais gestionnaire que traîne l’ancien évêque d’Edéa. Celle-ci avait été entretenue par des voix internes à l’archidiocèse de Yaoundé et notamment la procure générale des missions (Pgm) qui, dans plusieurs notes, critiquait le management du prélat qu’elle taxait de « management théocratique qui supplante le management scientifique ». Dans une de ses nombreuses saillies, la Pgm dénonçait l’hypothèque des biens immobiliers de l’archidiocèse pour des crédits bancaires contractés auprès de la Cbc, de la Bicec ou encore de la Bnp de Monaco. La boîte à pandore ainsi ouverte inaugurait une flopée de soupçons sur la moralité de Monseigneur Tonyè Bakot. L’archevêque aura eu du mal à se défendre contre celles-ci.

A sa décharge, son entourage a toujours avancé que cette salissure portée à l’image du prélat est le fait d’une campagne organisée par l’élite du Mfoundi qui voit d’un mauvais œil la présence d’un « allogène » à l’archevêché de Yaoundé logée à la centrale des œuvres diocésaines. C’est la deuxième raison qui poussait les milieux ecclésiastiques à entrevoir le départ imminent de Mgr Tonyè Bakot. Celui-ci peut retrouver un sens dans le profil du remplaçant de l’archevêque de Yaoundé. Car Jean Mbarga promu administrateur apostolique est originaire du village Nkoabang dans la Mefou Afamba, mais devenu du fait de la poussée démographique, un quartier de Yaoundé. Ainsi, après la mort d’André Wouking et maintenant le départ de Tonyè Bakot, l’archidiocèse de Yaoundé revient à un « autochtone ». Mais Dieu seul sait si c’est ce critère ethnique qui a guidé le choix du Pape François. On ne s’hasardera pas à sonder les voies qui mènent à Dieu.

Archidiocèse de Yaoundé . Après la pluie… le beau temps

Après le renoncement de Mgr l’archevêque métropolitain Tonye Bakot, les gorges chaudes et les batailles internes qui ont pourri l’Eglise catholique ces derniers temps, vont-elles se cicatriser au bénéfice des actions de générosité et de la matérialisation de la foi ?

Mgr Tonye Bakot parti, c’est le gratin politique et religieux des « beti be nanga » du Mfoundi qui se sent soulagé et libéré du poids d’une lourde responsabilité ; celle d’assumer tous les jours la présence d’un archevêque métropolitain qui commençait à devenir encombrant, mal aimé et même très impopulaire. Décrié, vomi et accusé de toutes les forfaitures, Mgr Tonye Bakot a connu de nombreux problèmes même au sein de la Conférence épiscopale provinciale de Yaoundé (Cepy). Tel un mouton noir, la présence de ce successeur d’apôtres dans la ville de Yaoundé, ne constituait plus une source de bénédiction dans cette partie de l’église locale et même dans l’ensemble de l’église de la province ecclésiastique de Yaoundé.

 

Pour de nombreux chrétiens rencontrés, l’heure du bricolage dans l’église catholique est terminée. Le pape François a décidé de faire le ménage. A en croire Sosthène Fouda, le pape a demandé aux Evêques d’être aux avant-postes de l’évangélisation ; de s’éloigner de la mondanité et de ses ambitions. Toutes choses qui selon lui, rappellent ce que le père Hebga dans son livre publié en 1976, invitait à l’émancipation de l’église. Il demandait aux Evêques de se tourner résolument vers l’évangélisation sociale. « Or, l’on constate au Cameroun, que le mot vocation a été édulcoré ; on n’a pas la vocation, on reçoit un appel. Aujourd’hui, personne n’attend plus cet appel. L’épiscopat est devenu tribal. L’on se concerte entre amis, copains et coquins. Le pape François a décidé de réformer la curie romaine en accordant de plus en plus de place au peuple et au clergé », clame Vincent Sosthène Fouda.

Cap sur les urgences

L’Eglise catholique aujourd’hui, comme les autres religions classiques, se retrouve à la croisée des chemins, ébranlée et concurrencée par les avancées des églises dites « réveillées » et plusieurs autres cercles magico-religieux. La meilleure manière de combattre ces églises réveillées, est d’être présente. Après Mgr Tonyé Bakot, les attentes sont rivées vers un nouvel archevêque qui va dans ses missions s’efforcer d’établir un réseau très dense, avec les autres religions. Entre autres défis, il s’agit pour le prochain prélat de régler les problèmes de la crise de la foi ; en optant pour une nouvelle évangélisation qui aide tous les chrétiens à approfondir leur foi et à s’efforcer de vivre cette foi, partout ils sont. «En tant que Camerounais, nous sommes des Africains, nous sommes des Hommes. Ce qui est essentiel pour tous les Hommes, c’est de comprendre que nous devons travailler pour le développement et le progrès de notre pays. Il appartient à chacun de nous de le faire partout où il est, indépendamment de sa chapelle religieuse. Il s’agit de le faire avec conscience. Que chacun de nous essaye de bâtir quelque chose de solide qu’il laissera aux générations à venir ; c’est la première chose. En 2ème lieu, nous devons savoir et surtout garder à l’esprit que ce monde est malheureusement, un monde qui passe ; mais que nous avons quand même, des enjeux plus importants qu’il faut négocier dès maintenant. Le plus important étant notre éternité après cette vie», aime à dire Mgr Adalbert Ndzana, Evêque du diocèse de Mbalmayo.

A l’Archevêché… L’archevêque ne reçoit pas

À ses bureaux à la centrale des œuvres diocésaines à Yaoundé, hier lundi, l’archevêque Victor Tonyè Bakot ne reçoit personne. Il est 14h et c’est comme habituellement, le calme plat. Tout se fait, comme toujours, dans le silence. Ce jour particulièrement, le portail est grand ouvert comme à l’accoutumée. À l’entrée, un groupe d’hommes discute de choses et d’autres. Juste à l’intérieur, un autre groupe : un homme et deux femmes devisent en silence.

Dans le hall, une trentaine de séminaristes ou de jeunes prêtres attendent. L’air grave, chacun dévisage le reporter comme s’ils attendent d’elle qu’elle apporte une réponse à leur muette interrogation.
Au bout de la salle, le reporter tombe sur une bonne sœur. « Désolé, l’archévêque ne reçoit pas aujourd’hui, lui répond-elle. Vous savez, on est en période de congés, et comme vous pouvez le constater, presque tout le monde est en train de partir et lui également se prépare à le faire. C’est vrai aussi que le lundi, c’est le jour où le père reçoit les laïcs, mais il ne recevra pas aujourd’hui. Je ne peux malheureusement vous en dire plus, il faut seulement rentrer attendre », ajoute-t-elle. L’insistance du reporter n’y fera rien…

Rodrigue N. TONGUE / Souley ONOHIOLO / Florette MANEDONG

 

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