On a pensé qu'il n'allait plus arriver. La presse nationale et internationale, venue en grand nombre, a attendu de 11 h 30 -heure prévue pour le début de la conférence à 13 heures passées.
Et des informations ont commencé à circuler qui annonçaient que Kouadio Konan Bertin dit KKB n'allait plus venir, ce mardi 23 juillet 2013, à la maison du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), pour échanger avec la presse. Le président de la Jeunesse du Pdci (Jpdci) est arrivé finalement. Et a martelé : « Je vous ai appelés pour que vous constatez, avec moi, que je peux mettre les pieds au siège du Pdci-Rda. Je vous ai appelés pour que vous constatez avec moi que depuis 99, je suis le gardien de cette maison, le gardien du temple. Personne ne peut m'empêcher de mettre mes pieds à la maison du Pdci-Rda. Et des rumeurs persistantes étaient en train de faire croire que j'étais interdit de séjour ici. Je suis venu là pour que ces rumeurs ne prospèrent point ».
KKB, expliquant son retard, a informé qu'il a pensé que la réunion de son groupe parlementaire à laquelle, il était convié, à l'Assemblée nationale au Plateau, allait finir avant 11 h. Mais, selon lui, des questions lui étant directement destinées, il était dans l'obligation d'attendre la fin de la rencontre avant de venir honorer son face-à-face avec la presse.
Et comme nous l'annoncions dans notre parution du mardi 23 juillet 2013, le leader de la Jpdci a répondu à Michel Coffi Benoît, révélant ce que ce dernier disait de Bédié en 2000. Pour étayer ses propos, KKB a brandi le journal l'Inter N° 578 du mardi 28 mars 2000 dans lequel, Michel Coffi Benoît affirmait, en Co-Une : « nous sommes contre le retour et le maintien de Bédié » à la tête du Pdci-Rda. Le président des jeunes du « vieux » parti de faire ces commentaires : « C'est ce Michel Coffi Benoît qui est devenu Bédéïste au point de penser qu'il va m'interdire, moi, l'accès à une tribune du Pdci-Rda. Il est bon que ces choses-là soient sues de l'ensemble des militants. Mais, ce que je dis de Michel Coffi Benoît aujourd'hui est valable pour beaucoup d'autres. Et chacun aura son tour devant son propre miroir. Qu'il s'agisse d'Adjoumani Kobenan Kouassi, qu'il s'agisse de Guikahué Kacou Maurice, on va leur donner leur propre miroir, ces Bédéïstes des temps nouveaux ».
C'est que Michel Coffi Benoît, assurant l'intérim du Secrétaire général du Pdci, a indiqué dans Le Nouveau Réveil du lundi 22 juillet 2013 que KKB n'est pas invité au conclave de Daoukro prévu début août prochain. « Ce sont des choses qu'il ne faut pas laisser passer. Je voudrais lui rappeler tout simplement que, depuis le congrès de 2002, je suis le Secrétaire général-adjoint chargé de l'organisation et de la mobilisation du Pdci-Rda avec Kacou Guikahué Maurice. Et il ne peut pas se tenir une cérémonie au sein du Pdci-Rda sans que je ne sois là. Rien qu'en cette qualité, je serai présent à ce conclave », a craché le conférencier sous les applaudissements de ses partisans présents dans la salle.
La transparence des élections exigée
Comme deuxième raison, il a affirmé qu'en tant que candidat déclaré à la présidence de ce parti, il ne peut pas se tenir un événement qui concerne le Pdci-Rda, et surtout qui traite de son avenir sans qu'il ne soit présent. « Je serai donc présent au conclave de Daoukro », a coupé court le vice-président du groupe parlementaire Pdci à l'Assemblée nationale. « Mieux, les « Bédéïstes » des temps nouveaux, qui se croient l'armature nécessaire de faire la morale aux gens, il est bon que nous puissions leur donner leur propre miroir pour qu'ils se remirent et qu'ils voient à quoi ils ressemblent », a-t-il lancé dans le jardin de ses détracteurs.
Kouadio Konan Bertin a souligné qu'il va exiger des conditions pour la transparence de l'élection à la présidence du parti d'Houphouët Boigny. « Je suis candidat et nous allons exiger la mise en place des comités paritaires pour l'organisation de ce congrès. Nous allons exiger que les règles de jeu démocratique soient établies pour que nous nous mettions d'accord sur le mode opératoire de ce congrès, sur les participants », a-t-il fait savoir en présence des députés Kramo Kouassi de Bocanda et Dibahi Dodo Amédé d’Iboguhé (Issia). « Étant donné que nous sommes tous conscients qu'on ne peut pas regrouper tous les membres statutaires actuellement dans une même salle, il faut qu'on trouve ensemble, de façon consensuelle, le mode opératoire. Il est hors de question qu'on coopte quelques uns d'entre nous pour aller faire la mascarade », a-t-il insisté. « Donc, nous allons exiger que les règles du jeu démocratique soient mises en place pour que chaque candidat soit tenu de respecter le verdict des urnes », a précisé KKB.
Relativement aux lois sur la nationalité et le foncier que le gouvernement veut envoyer sur la table des députés, il a dit qu'il n'y avait pas d'urgence, plaidant pour que le pouvoir se concentre plutôt sur l'unité nationale.
Répondant à une question, le premier responsable des jeunes du Pdci a dit qu'il n'est pas exclu que Bédié et lui se retrouvent à la fin. KKB ira-t-il accueillir le président du Pdci à son arrivée de Paris ? « Oui », a-t-il répondu, ajoutant que Bédié demeure président du parti. Et qu'en tant que tel, il ira l'accueillir en sa qualité de leader de la Jpdci prônant le respect des textes. « Nous devons sortir de ce congrès avec le rajeunissement pour repartir à la reconquête du pouvoir d'État avec le Pdci. Je dis aux Ivoiriens et aux militants, l'échéance pour nous, c'est 2015. Le Pdci-Rda doit revenir au pouvoir en 2015 et ceci doit être un rêve pour tous les militants du parti », a lancé KKB, annonçant son investiture pour début septembre 2013.
SYLLA Arouna