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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 17:54

La Côte d’Ivoire a ceci de très particulier que, selon les circonstances, un vaurien devient héro et est célébré sans précautions ni vergogne, ou un individu de devoir, se voit vilipendé par les pires personnages de nos cauchemars ! Le drame de ce genre d’incongruités, c’est que le culte de la médiocrité et du mensonge devient un fondement primordial de notre identité, pour conduire notre pays dans des aventures incertaines, quand ailleurs, dans d’autres pays, les efforts pour réunir les forces vives et les meilleures compétences, constitue une démarche fédératrice et structurante pour la construction nationale. Pendant que la majorité des autres pays africains se construit un destin commun donc, notre chère Côte d’Ivoire se détruit sous les coups de personnes médiocres uniquement mues par le besoin de vengeance, par la haine et la peur d’oser des débats objectifs.


Tout semble se passer dans notre pays comme si, pour assoir sa mainmise sur l’ensemble du pays, le pouvoir actuel s’est convaincu qu’il n’y arrivera qu’en détruisant la réputation des responsables et en leur attribuant toutes sortes de culpabilités. Le crédit qui pourrait conduire le pouvoir actuel à une sorte d’approbation concernant sa capacité à tenir le pays, consisterait donc à organiser d’abord et avant tout la négation de la qualité du travail produit auparavant et montrer que rien n’a été fait, si vols, malversations, détournement et abus de toutes sortes, comme preuves de l’incompétences notoires des personnes concernées ! Bien que, pour leur majorité, les actuels et principaux collaborateurs de Mr Ouattara aient été impliqués dans la gestion des 10 ans de transition forcée subit par notre pays et le président Gbagbo, seuls les personnes qui sont restées fidèles à leurs convictions et donc à ce dernier, sont coupables de tous les mots et pêchés d’Israël !


La côte d’Ivoire a tenu et a maintenu ses fondamentaux, malgré la division du pays en deux et son corollaire, la perte de revenus significatifs (on parle de plus de 2000 milliards disparus sur l’exploitation des zones CNO par la rébellion, pour les estimations les plus pessimistes !) Durant ces 10 ans, tout a été fait pour tenir les engagements les plus astreignants, soutenir les exigences les plus farfelues, accepter de supporter les imprévus les plus incroyables mais présentés comme nécessaires pour la sortie de crise, la prise en charge de tous les leaders politiques impliqués dans le partage de pouvoir, etc. Le coût payé pour sortir de la crise est quant à lui estimé plus de 3000 milliards, pour couvrir toutes sortes de nécessités dont on se demande encore l’utilité. Par ailleurs, si l’on considère que près de 60% des différents gouvernements de la période appartenaient au RHDP, on peut imaginer sans trop d’efforts, combien ce groupement à peser sur les finances de l’État durant la période. Par ailleurs, si les responsables de cette période doivent être considérés comme des voleurs et des incompétents, on peut se demander pourquoi ces caractéristiques devraient être limitées et appliquées uniquement aux personnes ayant gardé leurs soutiens au président Gbagbo ?

 

Car, en réalité, les mauvais résultats, s’ils le sont effectivement (ce qui reste encore à débattre !), doivent engager l’ensemble de l’attelage. N’oublions pas, durant la période, les 3 premiers ministres ayant conduit les différents gouvernements appartiennent tous au groupe RHDP, en plus, comme déjà mentionné, plus de 60% des ministres sur toute la période ! D’un point de vue purement objectif, la qualité des résultats devrait engager l’ensemble, et en particulier les membres du groupe le plus nombreux ou dominant. Mais, comme on dit, c’est la Côte d’Ivoire et rien ne s’y fait, ne s’y apprécie, ne se juge et ne s’appréhende avec l’objectivité nécessaire !


Alors, nous allons assister bientôt, à un flot d’accusations de toutes sortes et d’interpellations pour n’importe quoi, mais uniquement dirigé contre les partisans de Laurent Gbagbo. Des réputations bâties à la force du poignet, par engagement pour le pays et dans le souci unique de servir, seront détruire, ou en tous cas, tentées d’être détruites. Il faut absolument réduire à néant toutes forces potentielles du camp Gbagbo, capable de venir porter une contradiction forte et objective ! Il faut salir par tous les moyens toutes ces personnes et ne rien leur autoriser qui puisse permettre de contester quelque peu l’image fabriquée et superficielle d’un régime qui navigue à vue et accroît les incertitudes des Ivoiriens à mesure que le temps passe. Il faut souiller toute figure qui pourrait constituer une position de critiques objectives et solides contre un régime qui ne doit pas échouer. Il faut tuer toute capacité ou toute velléités de contestation crédible de la part de qui que ce soit faisant partie de la galaxie Gbagbo. Rien ne doit être négligé et pour se faire, tous les moyens sont bons ! La menace, la traque, la justice aux ordres, le harcèlement et toutes techniques qui mettent une telle pression que la peur dissuade toute envie ou toute détermination. Il faut construire une Côte d’Ivoire qui ne se perde pas dans la multitude de pensée ou dans des débats inutiles. Au contraire, c’est le règne d’une dictature que même le feu le président Houphouët Boigny lui-même n’aurait pas osé appliquer.


Toutes les forces de critiques objectives doivent être mises sous l’éteignoir, soit sous une association factice, soit par la force, pour les récalcitrants. Ainsi, le groupement RHDP n’existe que pour servir de faire-valoir au RDR, dont l’ambition enfin évidente pour ceux qui ne voulaient pas le voir, est de s’approprier tous les pouvoir possible et de contrôler tous les rouages significatifs de l’État. L’expérience des dernières législatives a fini par démontrer cette évidence, mais, jamais, aucun des autres membres du RHDP, en tout cas des leaders des différents partis, n’osera opposer une remise en cause de l’attelage hétéroclite qui sert de marchepieds au RDR dans sa quête folle d’imposer sa dictature. Malgré les affrontements exacerbés qui ont eu cours durant la prétendue campagne électorale et la manipulation des résultats pour donner une majorité parlementaire aussi excessive que surréaliste aux RDR, personne n’osera exprimer une inquiétude qui vienne tester la solidité du groupement. Les observateurs internationaux ont pu objectivement observer combien ces élections s’étaient dérouler, rien ne les autorisera à décrier quoi que ce soit de réel qui soit survenu contre la crédibilité d’un scrutin attendu. Et, plus en avance, moins il sera possible ou loisible au aux membres du groupement d’exprimer une quelconque critique ou un début de mécontentement face à la domination croissante et sans partage du RDR et des ex-FN ou rebelles. Que cette assemblée nationale ne soit finalement pas représentative de la réalité politiques de notre pays ou même, simplement de l’association au pouvoir, cela importe bien peu. Nul ne doit se permettre de critique ce pouvoir et tout ce qu’il dit ou dira doit être accepter sans recul ni interrogations quelconques !


Pour ce qui est de l’opposition, c’est soi de la faire disparaître, soit de la salir pour que ses propos ne soient pas crédibles. Donc, on va identifier certains de ses responsables ou représentants, peu importe leur niveau, ou même qu’il soit politiciens ou non et brandir contre eux toutes sortes d’accusations capables de porter préjudice à leur honorabilité, pour réduire l’impact de leurs propos et critiques sur la gestion du pays. La recherche de la félicité absolue ne peut autoriser de laisser poindre quelques velléités de contestations, même face des résultats bien médiocres produits par la gestion actuelle du pays par le régime et son chef.  Ouattara est présenté comme un grand et en tant que chef du pays, nul ne peut escompter questionner sa gestion, car il faut qu’il reste grand, envers et contre tout bon sens et contre la réalité de son incompétence, de ses mauvaises décisions, de la dictature qu’il impose avec ses gants de velours. Ses collaborateurs, affidés parmi les affidées, porte-voix d’une cause dirigée visiblement contre la Côte d’Ivoire, qui pour la plupart sont pourtant notoirement incompétents, et pour la plupart ont participé à la gestion du pays pendant les 10 dernières années, aucune remise en  cause de leurs pouvoirs ou de leur responsabilité ne doit être autorisée.  Dans tous les cas, étant partisans de Ouattara, ils ne peuvent être que forts et inattaquables, propres et supérieurs à tout ce qui a été vu avant. Peu importe qu’ils aient été coupables des pires vols et détournements par ailleurs, ils n’en restent pas plus propres et plus honorables que tout ce qui reste déterminé à soutenir Laurent Gbagbo, à représenter une opposition crédible ou à opposer une analyse critique de la gestion actuelle du pays. La force du pouvoir ne doit nullement permettre d’opposer la qualité de la gestion d’une administration ou d’une entreprise avant avec celle exercée actuellement, sous l’autorité de Mr Ouattara le grand !


L’incertitude des Ivoiriens est visible, au moins et réelle ? Peu importe, le régime Ouattara est bon, fort et efficace ! Les résultats de la gestion actuelle sont contestables, ou n’existent pas ? Ce n’est pas important, car Ouattara et son régime doivent être forcément efficaces et capables, et cela, bien plus que tout autre pouvoir ayant existé auparavant. Il faut à la tête de notre pays un personnage inattaquable, parce que capable de servir des intérêts qui ne sont répondent nullement aux attentes des Ivoiriens et toute capacité à mettre cela en évidence ne saurait être tolérée. Il faut que notre pays se soumette à une logique de libéralisme exacerbée et contradictoire des besoins réels de nos populations, et pour ce faire, personne, aucune voix ne doit être capable d’interférer contre cela. Donc, il faut bâillonner toute opinion contraire, contestatrice ou opposée pour permettre au pouvoir d’avoir libre cours dans sa logique contestable pourtant de la gestion du pays. Quiconque peut représenter une voix crédible et porteuse de critiques fondamentales et proches des attentes contraires de nos populations ? IL faut lui nier la capacité de faire prospérer sa dynamique contestatrice au profit des populations ivoiriennes. Aucune opposition ne doit exister ou prospérer et tous les moyens seront utilisés pour l’étouffer !


La démocratie prétendue du régime actuel, peut donc se faire sur des bases de toutes évidences contestables, mais peu importe, car le régime et son chef doivent présenter une unicité de pensée qui suppose une légitimité qui n’existe pas et n’existera jamais au profit de Ouattara. Même les observations d’experts internationaux indépendants, dont celles qui dénoncent ou interpellent sur la fragilité de certains aspects du quotidien des Ivoiriens, ne sont pas acceptables. Et pourtant, nous sommes tous d’accord que ces derniers sont neutres et objectifs. Toutes objections des affirmations péremptoires du régime passent pour une inimitié manipulée et est donc rejetée sans ménagement, car il faut que tous les avis, toutes les opinions, tous les observations soutiennent la viabilité d’un régime pourtant en train de mourir sur les ferments de ses propres démons et contradictions. Tout ce qui ne va pas dans le sens des affirmations et des manipulations médiatiques du régime est présenté comme subjectif, inamical et peu soucieux des efforts consentis par le régime et un rejet de résultats invisibles, mais pourtant défendus. Si on n’est pas d’accord, c’est qu’on n’aime pas Ouattara et donc la Côte d’Ivoire, sa Côte d’Ivoire et celle de ses soutiens. Il peut violer la constitution autant qu’il le désir, cela ne doit déranger ni interpeller. Il peut fouler du pays des engagements vis-à-vis de partenaires, peu importe, tant que son pouvoir se renforce et que les bases d’une certaine légitimité peuvent être défendues, même contre une réalité contraire et implacable.

 

Les nominations se font contre les promesses de bonne gouvernance ? Qui cela intéresse-t-il pour autoriser une dénonciation ? des centaines de personnes sont renvoyés, pour délit d’opinion ou de convictions ? Pourquoi s’en offusquer, car Ouattara doit remplir les entreprises et l’administration de ses partisans et même si cela porte le sceau d’une exclusion avérée d’autres pans de la population sur des bases aussi iniques que la religion, l’ethnie, la région ou l’opinion politique contraire. Que cela débouche sur une dictature avérée ou que cela pose les germes d’un conflit futur plus violent et exacerbé, peu importe, car après Ouattara, le déluge peut submerger notre pays. Au moins, Ouattara aurait obtenu la satisfaction de nous imposer sa totale irrationalité et son incompétence qui se met progressivement en évidence, tant les erreurs, les impairs et décisions incompréhensibles sont légions. Nous autres de l’opposition, nous ne saurions de toutes façons dénoncer quoi que ce soit de tout cela, de toute cette destruction de note pays, car déjà, nous avons été savamment souillés par la fabrication de toutes sortes d’accusations, dont en réalité Ouattara et son régime sont devrais experts et champions. Car, d’où vient la fortune de tous ces gens, qui ont été à des postes de responsabilité pendant 10 ans, avant d’être aujourd’hui les juges de notre gestion commune passée ? Quand le mensonge, la délation et la manipulation sont érigés en mode de gestion de l’État et contre d’honnêtes serviteurs du pays, faut-il espérer que ce régime consente à favoriser des débats démocratiques sur les questions à enjeux nationaux et dont l’intérêt pour l’ensemble de nos populations ne peut se démentir ?

 

Sauf à vouloir se contenter de peu et à abandonner totalement le pays aux mains souiller de ces juges prétentieux et de ces décideurs dépourvus de sens de l’État et de l’intérêt national, nous devons nous poser la question désormais des méthodes à mettre en œuvre contre cette imposture dont la seule qualité réside dans l’animosité systématique et la haine antisociale. Car, nous avons œuvrer avec détermination pour la construction d’une nation, et la gestion de notre pays dans l’intérêt premier des Ivoiriens et s’il est possible, toute œuvres humaines étant en soit, imparfaite, de nous reprocher des erreurs inévitables, nous ne saurions accepter de nous laisser accabler d’accusations que tous, nous partageons, pour avoir été aussi responsables les uns que les autres de l’état du pays et des déperdition qui la Côte d’Ivoire a subi, précisément du fait de leur volonté de détruire le pays, pour mieux le récupérer et s’installer à sa tête, sans aucune se préoccuper des conséquences évidentes qu’ils prétendent dénoncées aujourd’hui pour nous ne rendre seuls responsables. Quand un responsable n’est pas capable d’assumer sa part dans ce qui est contestable, comment peut-on lui accorder une quelconque crédibilité dans les accusations qu’il peut porter contre les autres ? L’enfer ce n’est certainement pas toujours les autres et franchement, sauf à vouloir réécrire l’histoire et ignorer la vérité, ces gens-là sont bien mal placer pour le camp Gbagbo et ses responsables ! Si c’est cela leur programme de gouvernement, alors, il faut craindre que la situation de notre pays ne continue de se dégrader gravement ! Pour l’éviter et quoi qu’ils portent comme accusations contre nous, nous ne devons pas baisser les bras, car la vérité finit toujours par s’imposer, même contre la plus puissante machine de propagande qui puisse être appliquée. Maintenant, faut-il le rappeler, nous aussi, nous avons des choses sur leurs actes et leurs responsabilités concernant des faits avérés et si nécessaire, nous engagerons aussi notre détermination à divulguer leurs nombreux méfaits, sans ménagement. C’est à eux donc de décider de ce qui doit prévaloir pour que notre pays retrouve sa sérénité et sa dignité, car si nous arrivons à démontrer qu’ensemble, nous sommes tous des vandales, alors que restera-t-il d’espoir et d’hommes et femmes pour espérer donner une quelconque perspective optimiste à nos populations dont les meurtrissures sont encore vivaces et qui aspirent à bien autre chose qu’un vulgaire déballage de poubelles !

 

La force ne peut pas toujours vaincre la détermination et les menaces ne seront jamais suffisantes pour faire taire des gens de foi, de responsabilité et de vérité. Et, malgré tout, il en a encore dans notre pays, malgré le niveau de fiente qui lui est imposée par une clique d’individus dont la peur de la critique la dispute avec l’incapacité qu’elle a de démontrer sa capacité à réaliser les promesses démagogiques qu’elle a vendues aux pauvres Ivoiriens qui ont eu le malheur de leur faire un peu confiance ! Alors, soit ce régime nous respecte, soit il prend la responsabilité de faire prospérer une logique qui finira par le perdre, sans aucun doute, en plus de ses propres contradictions internes, il ne peut faire croire à une quelconque bon sens que lui et ses membres sont si propres que cela, au point que le reste du pays est de la simple souillure que lui-seul est capable de démontrer. S’il y a un seul Ivoirien de ce niveau qui soit propre, qu’on nous le présente, on commencera le débat là et le reste suivra, à commencer par Ouattara lui-même et tous ses exécuteurs de basses œuvres ! L’honorabilité pour certains reste encore une caractéristiques non négociables, même devant la pire des terreurs, fusse-t-elle celle de Ouattara, car maintenant, on connaît sa vraie nature ! Nous ne nous laisserons pas faire sans réaction ! L’hôpital doit savoir faire preuve d’un peu d’humilité devant la charité, malgré les faiblesses de cette dernière, car rien n’est jamais définitif !

Auteur : K.K

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:18

La logique du régime Ouattara a quelque chose de fondamentalement irrationnelle et incohérent et dont la compréhension dépasse l’esprit du commun des mortels, notamment celui de l’Ivoirien moyen. C’est d’ailleurs à se demander s’il ne créé par les conditions de sa propres chutes, là où il lui serait si simple d’apaiser et dialoguer pour rassurer les autres et créer les conditions d’une véritable paix. Les « sécurocrates » de Ouattara ont engagé une chasse aux sorcières systématique qui va finir par produire des effets dont il accusera les autres, probablement pour justifier l’inutile pression sécuritaire qui s’impose, bien malheureusement pour la Côte d’Ivoire. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne faudra pas s’étonner de voir la pays basculer encore dans la violence, quand tout devrait être réuni pour faire la paix et la réconciliation entre les fils et fils de notre pays. car, à vouloir se faire peur, on finit par être victime de sa propre imagination !


Car, à vouloir trop pousser le bouchon, on finit par exploser la bouteille de champagne, et pour des gens particulièrement portés sur ce nectar, quel dommage de le gaspiller par ses propres excès !


Depuis son installation, le régime Ouattara n’a pas arrêté de soupçonner tous les partisans de Gbagbo, sans exception, de vouloir perpétrer un coup d’État contre lui. C’est d’ailleurs ce qui justifie la saisie des comptes des collaborateurs principaux du président Gbagbo, qui justifie l’emprisonnement d’une partie de ses partisans, ainsi que l’exil d’une autre. C’est la débandade totale dans les rangs de la LMP et même ceux qui tentent, avec courage il faut le dire de maintenir le dialogue avec le pouvoir d’Abidjan, ne vivent pas sans de réelles appréhensions pour leur vie au quotidien. Une quantité de personnes est exposée, pour certains, à être tués, pour d’autres, acculés jusque dans les plus profonds retranchements et pour certains autres encore, à accepter les plus vils humiliations et se voir quelque peu tolérés. Faut-il rappeler ici tout ce que les partisans du président Gbagbo ont subi depuis les dernières semaines du mois de décembre 2010, dont summum a été atteint avec la destruction de leurs domiciles et la perte de tout ce qu’ils pouvaient posséder comme biens matériels dans le pays ?

Faut-il rappeler que depuis plusieurs mois, pour des raisons parfois saugrenues, tous ont eu leurs comptes bancaires bloqués et que la majorité des premiers responsables a été inculpée sous des motifs divers ?

Faut-il rappeler que les quelques rares qui n’avaient pas été initialement arrêtés et emprisonnés et qui ont décidé, après quelques mois d’exil de retourner en Côte d’Ivoire, ont été arrêtés et emprisonnés, après avoir été battus et pour certains aujourd’hui portés disparus ?

Faut-il rappeler qu’aucun des partisans du président Gbagbo ne retrouvera son domicile tel qu’il l’a quitté, soit après sa libération, son à son retour d’exil ?

Faut-il rappeler que partout où ils vivent, ceux qui sont en exil vivent dans la peur d’être assassinés ou enlevés ?

Faut-il rappeler que la très large majorité des exilés, si pas presque tous, vivent dans le dénuement le plus total, après avoir servir leur pays, comme des indignes exclus de leur communauté pour avoir violé des principes que la communauté défendrait ?

Faut-il rappeler que tous ces responsables ont entretenu avec les pontes du régime actuel des relations fraternelles affichées dans le souci de sauver notre pays et qu’ils payent tous aujourd’hui cette profonde naïveté ?

Faut-il rappeler que cette situation que vivent les pros-Gbagbo est bien pire que celle qui a justifié la rébellion de 2002 et conduit notre pays dans cette crise dont la fin n’arrive toujours pas ?

Faut-il rappeler que c’est à force d’être poussé à bout qu’on se laisse aller à des excès et des choix peu en rapport avec nos valeurs et nos principes ?

Faut-il rappeler qu’aucun humain ne peut accepter d’être ainsi pousser dans ses derniers retranchements sans réagir et défendre sa plus simple existence ?

Faut-il faire savoir que l’instinct de survie est partagé par tout humain, dont le libre arbitre le différencie des animaux et de leurs réflexes ?

Faut-il enfin rappeler que jamais, aucun opposant n’avait subi tant de brimades, de méchancetés, d’humiliations et de déni de tout ce à quoi il peut raisonnablement prétendre, simplement pour avoir assumer des convictions différentes et tenter de les défendre ?

Car, notre conviction demeure que Ouattara n’a pas gagné les élections présidentielles de novembre 2010 !
De tous ces rappels, découle aujourd’hui une question simple, mais fondamentale : de quel Côte d’Ivoire Ouattara veut-il le chef de l’État ? La question est cruciale et la réponse qui lui sera donnée déterminera profondément l’évolution des choses, car de celle-ci, proposera les base de ce qui nous sépare les uns des autres et notre appréciation du devoir respectif que nous avons vis-à-vis de la Côte d’Ivoire ! Notre pays ne peut pas être celui d’une seule opinion, fusse-t-elle la plus violente, la plus soutenue de l’extérieur, ou même la plus partagée par les Ivoiriens ! Notre pays ne peut pas être conduit aujourd’hui, comme si rien ne s’était passé pendant ces 10 dernières années pour en arriver là !

Notre pays ne peut pas faire l’économie d’un dialogue apaisé et respectueux des opinions divergentes, encore moins des différences fondamentales qui existent entre nos visions opposées de ce pays !

Notre pays ne peut pas se comporter aujourd’hui comme si ceux qui ont été battus par les armes sont de vulgaires parias qu’il faut simplement raser de la face de la Côte d’Ivoire, soit physiquement, soit moralement, en les salissant, en leur niant le simple droit d’exister, en leur objectant d’être coupables d’avoir servir dignement leur pays ! Même le tout puissant Ouattara ne peut pas nous imposer cela et toute sa force ne saurait lui garantir de d’avoir le sommeil du juste, s’il ne s’efforce pas de comprendre cela.

Certes, nous sommes aujourd’hui profondément déstabilisés et sans grands moyens d’exister face à la virulence du pouvoir Ouattara, mais, combien de temps cela durera et qu’est-ce que cela lui coûtera pour se maintenir ainsi dans la terreur, la délation, la dénonciation, les calomnies abjectes, comme pour dire que nous ne sommes pas dignes d’avoir servis et représenter ce pays avant eux et surtout, avec eux à nos côtés, comme des compatriotes que nous voyions en eux et rien d’autres, et certainement pas parce que nous étions des naïfs ou des imbéciles, mais bien pour la Côte d’Ivoire ! ! Nous ne continuerons pas d’accepter d’être reclus dans nos peurs, comme si cela était finalement normal d’avoir perdu indument le pouvoir et de s’en cacher de peur et de craintes d’êtres tués !


On nous reproche tout, en plus d’avoir été au pouvoir et surtout de l’avoir partagé avec eux pendant 10 ans ! De les avoir accepté dans nos maisons, de les avoir fréquentés et nous être ouverts à eux, d’avoir accepté des convenances parfois douloureuses, parce que notre pays le méritait et qu’il fallait lui éviter de sombrer dans la guerre, d’avoir volé, d’avoir tué, d’avoir menti, d’avoir été, tout simplement, des Ivoiriens de hauteur et d’élévation, d’honneur et d’unité, soucieux de la paix du ays et de l’unité de ses enfants, d’avoir faits des sacrifices incroyables pour leur permettre de participer dignement à une vie politique qu’il nous refuse aujourd’hui, d’avoir simplement le droit de vivre dans notre pays, comme eux et comme les étrangers qu’ils ont choisis ! On nous accable d’être déterminés de faire prospérer la démocratie dans notre pays et nous devons donc subir tout toutes sortes de jugements iniques et surtout, nous y soumettre volontiers, quand nous ne voyons pas l’équité de ces jugements ! On nous demande de nous soumettre et de nous taire, comme des sous-hommes d’une sous-caste dont la place dans la société Ivoirienne n’est même pas encore établie ! On espère que nous devenions si pauvres et si pitoyables, qu’il ne nous restera plus qu’à disparaître pour leur laisser libre champ dans la gestion d’un pays qui pourtant nous appartient aussi et pour lequel nous avons au moins autant donné qu’eux ! On nous demande de nous prosterner là où notre sang, nos origines ne le permettent pas et pourtant, on tente de trouver des motifs de condamnation à notre refus ! On nous présente à nous-mêmes, comme parias que nous ne connaissons pas, tant la description que nous voyons de nous-mêmes dépassent tout ce que nous pouvions imaginer du miroir qui nous juge ! On nous présente à ceux qui nous ont connus comme de vils étrangers manipulateurs et faits pour finir indigents ! On veut nous faire croire que nous ne méritons pas ou plus notre pays et que celui-ci se passerait bien de nous ! On veut nous faire passer par tous les moyens pour de vulgaires individus dont la seule prouesse aurait été d’avoir pu maintenir un pays debout pendant près de 10 ans, dans une adversité multiforme incroyable et toutes sortes de trahisons aussi graves que possible ! On veut nous faire prétendre que nous ne valons que parce que nous devons servir de faire valoir à des personnes et des groupes qui ne méritent pas plus d’être à la tête du pays que cela, mais dont la force brutale seule permet de justifier leur présence, pour mieux nous accabler !


Le tableau en est assombri et la projection, certainement effrayante, quand on sait ce que cela peut produire dans la tête de personnes dignes et déterminées, mêmes si, ici, il faut s’accorder sur la profonde déférence de nature des uns et des autres ! Nous ne sommes pas pareils, nous ne sommes pas comme eux, sinon, nous aurions vu venir la foudre qui nous a balayés ! Nous ne sommes pas comme eux, sinon, nous aurions préparé les opinions à tous ces crimes que nous avons subis ! Nous ne sommes pas comme eux, sinon, certainement, l’issu de ce conflit aurait été autre ! Et, Grand Dieu, nous en sommes bien heureux ! Nous ne voyons pas notre pays comme un intérêt, mais comme l’objet de notre devoir minimum ! Nous ne percevons pas la Côte d’Ivoire comme un instrument à notre service, mais, au contraire, comme la destinatrice des fruits de notre engagement ! Il est donc normal que, face à la conscience qu’ils ont de ne pas tenir le pays comme cela se doit, de ne pas traiter tous ces enfants de la même manière et surtout avec le même respect, de ne pas créer le cadre minimum qui permette à chacun de se sentir en sécurité face à la force brutale et exacerbée de leur état, d’avoir confiance en la justice et de se sentir concerné par ma construction d’environnement apaisé, de s’engager dans le nécessaire dialogue qui pose les jalons d’une vraie réconciliation, il est donc normal que ce régime soit inquiet, voit le mal partout et soupçonne n’importe qui de vouloir faire un coup d’état ! Mais, en réalité, au lieu de s’inquiéter de ce qui peut venir d’exilés qui « se cherchent » comme on dit dans notre langage bien ivoirine, le régime Ouattara devrait déjà commencer par faire son autocritique, et évaluer ses actes pour les mesurer aux objectifs de paix, d’unité, de fraternité, de réconciliation et de sécurité qui sont les fondamentaux de tout pouvoir qui veut durer !


De son introspection, s’il en est capable, tant son orgueil est étouffant, le régime devra déjà regarder ses propres contradictions, car celles-ci suffisent à elles seules pour justifier une instabilité chronique et congénitale. Nous avons nos frustrations certes, mais, disions-nous, nous n’avons pas la même nature que les tenants du régime actuel et dont, fatalement, notre logique ne sera pas similaire à la leur, pour infliger une autre rébellion à notre pauvre pays ! Cependant, le régime est-il si certain que les menaces les plus avérées ne peuvent venir que de notre camp ? Rien n’est moins sûr, quand l’on sait combien l’attelage RHD est fragile et que cette fragilité s’est accrue avec les récentes élections législatives ! Rien n’est moins sûr quand l’on sait que la CPI attend que la « camp Ouattara livre ses coupables de crimes » soumis à son jugement ! Rien n’est moins sûr quand l’on dans l’incertitude la plus totale quant aux réactions d’étudiants et élèves, forcés de subir une année blanche totalement injustifiée ! Rien n’est moins sûr quand on observe comment les FDS restés fidèles à la république sont brimés chaque jour au profit de mercenaires illettrés, mal formés, sans aucune discipline, totalement ignorants de l’environnement qu’ils doivent surveiller, aussi peu soucieux que possible du bien-être des populations qu’ils doivent sécuriser, sauf bien sûr quand il s’agit de se faire un peu d’argent ! Rien n’est moins sûr, quand des forces censés assurer la sécurité des populations sont celles-là même qui commettent plus graves exactions contre l’objet de leur existence, à moins que cet objet soit autre ! Rien n’est moins sûr, quand un ethnie et demi impose totalement et sans aucune retenue sa loi sur le reste des populations, qui stoïquement souffrent et attendent d’avoir l’occasion d’exprimer leur ras le bol devant une situation que notre pays n’a jamais oser expérimenter dans sa jeune histoire ! Rien n’est moins sûr quand la fracture sociale s’approfondit dangereusement et que le sentiment d’injustice prospère indicible, mais croissant ! Rien n’est moins sûr quand Ouattara est totalement coupé de la base, même de sa propre base et que ses collaborateurs sont régulièrement stigmatisés pour leurs décisions aussi irrationnelles qu’incohérentes ! Rien n’est moins sûr, quand l’économie peine à reprendre, que les prix du cacao et du café chute, que les denrées de premières nécessités flambent, que le chômage s’accroit, que l’incertitude prédomine sur tout autre sentiment d’optimisme raisonnable ! Rien n’est moins sûr quand, pendant qu’on conduit des audits partout, des marchés sont attribués contre toutes les règles de transparence et de gouvernance proclamées à grands renforts médiatiques et en toute contradiction ! Rien n’est moins sûr, quand des gens perdent leurs emplois simplement pour leurs opinions politiques différentes ! Rien n’est moins sûr, quand le choix des candidats aux législatives se faits contre tout bon sens, pour obtenir une majorité factice et totalement contestable, mais dont l’effectivité n’a d’objectif que de venir manipuler la constitution pour mieux s’accaparer tous les pouvoirs, alors même que la représentativité des députés ainsi choisis est totalement contestable ! Rien n’est moins sûr, quand face, à un taux de participation à la même élection, on nie l’évidence, et on manipule grossièrement les chiffres pour faire croire en une légitimité qui n’existe pas et n’existera certainement jamais, sauf, à l’imposer par la force ! Rien n’est moins sûr quand ceux qui jugent et déterminent la culpabilité des autres sont plus voleurs que ceux qu’ils prétendent juger ! Rien n’est moins sûr, quand chaque jour qui passe, le désarroi de la majorité de la population s’accroît pour satisfaire les ambitions d’une clique restreinte et sectaire ! Rien n’est moins sûr, quand la haine est favorisée et que la fraternité est brisée aussi profondément pour désespérer même le plus paisible des Ivoiriens !


Rien n’est moins sûr et face à autant de contradictions inhérentes à la nature du régime Ouattara et caractère aveugle de sa démarche globale, nul d’entre les partisans de Laurent Gbagbo n’a intérêt à tenter une quelconque action qui ferait à croire à une volonté de coup d’état ! Il n’est pas nécessaire de pousser ce régime vers sa propre fin, car il en fait suffisamment pour y parvenir ! Nous n’avons nul besoin d’ourdir des plans inutiles et aller tenter une aventure incertaine, quand notre leader est sous les geôles de la CPI, que nous n’avons d’allier nulle part, comme cela fût leur cas en 2002 et surtout, parce que notre pays nous est bien trop cher ! Si nous avons œuvré pendant ces 10 dernières années pour lui éviter de sombrer, ce n’est pas par nos errances que cela arrivera, car bien qu’on nous tienne pour responsable de 3000 morts, le monde entier sait trop bien comment ces morts sont survenus et qui en sont les vrais responsables ! Être juge et partie, autorise aisément à prétendre savoir mieux que la justice qui est coupable de quoi et oublier sa propre responsabilité. Mais, l’histoire et le bon sens ne sont pas dupes !
Autant, nous serions poussés dans nos dernière retranchements et autant nous aurions de raisons, non seulement de souhaiter, ce qui nous faisons, la chute de ce régime inacceptable, autant, nous savons que nous ne sommes pas les seuls à souffrir de sa dictature abjecte et ses manipulations délétères ! Les Ivoiriens, de toutes sensibilités, couches sociales, région de Côte d’Ivoire sont nombreux à souffrir en silence face au régime Ouattara et sa vaine fanfaronnade ! Nous serons là, donc pour saluer et célébrer sa chute imminente, mais, nous ne nous salirons jamais les mains, à souiller encore plus la tête de nos ancêtres trop meurtrie déjà par tant d’années d’agressions injustes ! Nous n’avons aucune intention de vouloir sa pérennité de ce régime et nous ne le voulons pas, que cela soit dit et admis. Mais, notre combat ne peut prospérer que par notre détermination à démontrer son iniquité et son abjection. Notre détermination ne peut nous conduire qu’à dénoncer chaque jour tous ses faits, actes et décisions qui sont contraires aux plus simples principes de démocratie, car nous estimons, avec rage, certes, que nous aussi avons le droit le plus absolue de vivre dans une démocratie digne, dont les éléments constituants se respectent et dans laquelle la vie et la différence sont des richesses que personnes, même pas ceux qui prétendent l’animer et en décider de la marche, ne peut nier, ignorer ou contraindre de quelque manière que ce soit ! Ouattara doit s’en convaincre désormais et accepter l’expression libre de nos opinions, de nos critiques et de nos interpellations ! Ceux qui, parmi nous, ont pensé au début ou à un autre moment qu’il était possible de procéder avec raison face à Ouattara et son régime, en sont pour leurs frais et se voient désormais morts politiquement. Ouattara lui-même, devra finir par admettre qu’il est son pire ennemi et que nous, en face, nous saurons exploiter ses failles nombreuses et ses mensonges éhontés.


Mais et pour finir, en lui donnant un conseil, s’il souhaite se maintenir à la tête de notre pays, il devrait admettre que ses erreurs lui portent bien plus de préjudices que notre activisme politique, puisque celui-là ne s’est même pas encore exprimé ! Ouattara doit comprendre que ses contradictions internes, son indécisions sur des questions cruciales et sont harcèlement injustifié contre d’honnêtes individus finiront bien par l’emporter, sans que nous aillions à intervenir autrement qu’en dénonçant avec force sa dictature naissante ! Nous n’aurons nul besoin de faire un coup d’état, car notre pays n’a pas et n’avait pas cette culture avant son entrée dans notre vie politique et que ses peurs ne peuvent que trouver leurs sources dans ses propres agissements ! Nous nous ne ferons pas de coup d’état, bien que nous aillions mille raisons de succomber à la tentation facile de nous y aventurer, car nous savons et voyons bien que ce régime finira par être tuer par son propre venin ! Et notre pays se relèvera de tout ça !

Auteur K.K

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:14

( Jeune Afrique ) Au lendemain de la débâcle des législatives du 11 décembre, le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, allié d'Alassane Ouattara, fait face à une fronde de nombreux cadres de son propre parti. Au menu des doléances : une mauvaise gestion du parti.

« Si Bédié assiste avec passivité à la mise en lambeaux du PDCI, alors je pense qu'il est temps qu'il démissionne ». Benoît Yobou Djirabou, délégué communal du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) à Yopougon- Toits rouges, nouvellement élu député sous la bannière du Rassemblement des républicains (RDR d'Alassane Ouattara), est très amer après l'échec de son parti aux législatives du 11 décembre. Et il ose, pour la première fois évoquer la question de la démission d'Henri Konan Bédié.

Erreurs de jugement

C'est que l'homme n'a pas été récompensé de son militantisme au sein du parti fondé il y a 65 ans par Houphouët-Boigny. Premier responsable du PDCI à Yopougon-Toits rouges, ex-député, conseiller municipal pendant plus de trente ans, il est finalement évincé de la course à l'investiture du parti. Frustré, il a accepté l'offre du RDR, à la recherche d'hommes de poids dans la grande commune gabgboiste de Yopougon. Et ce nouvel engagement aux côtés du RDR a payé : la liste conduite par le ministre Gilbert Kafana Koné l'a emporté devant celle du PDCI et des gbagboistes issus du Congrès national pour la résistance démocratique (CNRD). Yobou Djirabou est le symbole des erreurs de jugement au PDCI, qui lui ont coûté plusieurs défaites électorales depuis le coup d'État dont il a été victime en décembre 1999.

« Il faut mettre les pendules à l'heure », juge pour sa part Silué Kagnon, l'un des deux députés du PDCI élus dans le nord du pays. Lui, ne milite pas pour la démission de Bédié, car « ce serait précipité et inconséquent. Qui va le remplacer s'il démissionne ? » Mais ce cadre du nord, qui a réussi à maintenir le flambeau du PDCI dans une zone entièrement acquise à la cause du RDR, n'en est pas moins déçu. Pendant toute la durée de la campagne électorale, aucun responsable de la direction du parti ne s'est déplacé pour aller le soutenir à Napié, sa circonscription électorale. Il pense tout de même que son parti a encore une carte à jouer, pourvu qu'il soit dirigé par des responsables qui « allient courage, stratégie et moyens ».


Restructurer


Car avec 76 députés élus, le PDCI est en net recul. Aux législatives de 2000, le parti constituait un groupe parlementaire fort de plus de 90 députés. Dans certains de ses bastions traditionnels du grand centre baoulé (y compris dans le département de Daoukro, la ville natale de Bédié), il a essuyé un sérieux revers, ne résistant pas au succès des indépendants dans cette région.

Silué Kagnon estime que « le fossé se creuse entre la base du parti et le sommet. Dans le pays profond, nos militants de base ont le sentiment que les décisions prises par la direction sont impopulaires ». De ce fait, il réclame un congrès. L'idée ne déplait pas à Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI et numéro deux du parti. Le nouveau député d'Issia estime qu' « il n'y a pas meilleure façon pour un parti de se restructurer ». Il pense que le congrès pourrait se réunir après la mise en place du Parlement.

Pour ce qui est de la démission de Bédié, souhaitée par Yobou Djirabou, il répond que « tout le monde a le droit de réclamer des démissions, comme tout le monde a le droit de se présenter à une élection. Le parti a aussi le droit de choisir ses candidats ».

Se dirige-t-on vers la retraite précipitée de Bédié, lui qui rêvait de diriger le futur parti unifié des houphouëtistes ? Rien n'est moins sûr. A 76 ans, le « Sphinx de Daoukro », comme ses supporters le surnomment, sait rebondir au moment précis où on le pense politiquement fini.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:12

Alors que l’on croyait la Primature définitivement acquise au Pdci-Rda après les élections législatives, conformément aux derniers arrangements politiques intervenus entre le président Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié préalablement à la formation de l’actuel gouvernement, voilà que depuis quelques jours, le sujet refait surface. Un gros point d’interrogation s’est installé pour l’heure sur le fauteuil du futur Premier ministre. Guillaume va-t-il rester ou céder le tablier ? Le Chef de l’Etat va-t-il honorer sa promesse vis-à-vis du Pdci-Rda ou va-t-il encore solliciter un autre arrangement ? Et le Pdci-Rda dans tout ça ? Que pensent les premiers responsables du parti ?

Le débat de la Primature semble avoir pris une autre trajectoire. Sans l’affirmer ouvertement, on tente de détourner le regard du Pdci-Rda de la Primature et l’orienter vers la présidence du Parlement. Du coup, on met même en selle des ténors du parti de Bédié dans la course à la présidence de l’Assemblée nationale. Histoire de faire croire à l’opinion que ce parti a d’autres objectifs que la Primature et que les collaborateurs les plus influents de Bédié ne seraient pas du tout fâchés si l’on consentait à leur céder le perchoir de l’hémicycle en lieu et place de la Primature. (L’un n’excluant pas l’autre fondamentalement. Nous y reviendrons d’ailleurs).

Mais, ce que l’on n’explique pas suffisamment dans cette affaire, c’est que l’actuel locataire de la Maison Blanche du Plateau, qui était prêt à plier ses bagages après les législatives du 11 décembre, aurait en fin de compte révisé ses plans lorsqu’il s’est rendu compte qu’il lui était impossible, en l’état actuel de la législation, de briguer la présidence de l’Assemblée nationale. Parce que n’ayant tout simplement pas l’âge (40 ans) requis.

Or dans la tête du Pdci et de son président les choses sont claires.

La position du Pdci

Le mardi 11 octobre dernier, exactement deux mois avant les élections législatives, le président Henri Konan Bédié avait accordé une interview à notre confrère Jeune Afrique. Au cours de cet entretien, le premier responsable du Pdci s’est prononcé sur les points saillants de la vie politique nationale.

Ainsi, à la question de savoir s’il souhaitait que le futur Premier ministre sorte des rangs du Pdci, le président Bédié n’a laissé place à aucune équivoque en répondant : "C’est ce qui est prévu dans les accords". En le disant, il faisait, en fait, référence à la promesse électorale du président Ouattara au second tour de l’élection présidentielle.

Et lorsque le journaliste insiste pour savoir quels sont les cadres de son parti pressentis pour occuper ce poste, le président Bédié conseille de ne pas trop vite aller en besogne. "Il est trop tôt pour avancer des noms. Les compétences ne manquent pas au Pdci", fait-il observer. Mieux, sur la composition du gouvernement qui va se mettre en place
après les législatives, le patron du Pdci a aussi sa petite idée : "Le futur gouvernement devra surtout tenir compte de l’équilibre régional. Il est évident que ce sera sur une base politique. Mais on pourra aussi ouvrir le gouvernement aux partis de l’opposition et à la société civile". Sur ce dernier point, Bédié a vu juste puisque de plus en plus, on parle de l’entrée de pro-Gbagbo dans la future équipe.

Ainsi, après avoir renoncé à deux reprises à la Primature pour permettre au chef de l’Etat d’asseoir les bases de son pouvoir, le Pdci estime que le moment est venu pour le chef de l’Etat, après les législatives, de réaliser sa promesse. C’est d’ailleurs ce que déclare le secrétaire général du Pdci, Djédjé Mady, sur les antennes de RFI, samedi dernier, "Le Pdci espère que la question de la Primature ne restera pas une promesse électorale". Fait important à souligner, cette déclaration de Djédjé Mady intervient au lendemain d’une audience que le nouveau député de Saïoua a eu avec le président Bédié la veille, le vendredi dernier. Enfin, sur un autre sujet d’une brûlante actualité, la situation des Frci dans les rues, le président Bédié avait interpellé depuis octobre,"Dans tous les pays du monde, la place des militaires est dans les casernes, pas dans les rues".

Akwaba Saint Clair

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:09

Liberté et démocratie pour la République (Lider), le parti du Pr. Koulibaly Mamadou, a mis en doute hier dans le Communiqué n°004/PDT/ BDP/CAB/DNC, dont Notre Voie a eu copie, la sincérité du chef de l’Etat, suite à sa sortie lundi au sujet des tueries commises par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire à Vavoua. Nous vous proposons l’intégralité de ce communiqué.
Les 17 et 18 décembre 2011, les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), armée régulière créée par Alassane Ouattara par ordonnance du 17 mars 2011, ont tué 6 civils à Vavoua. Après avoir bastonné à mort un jeune homme, les FRCI ont réprimé dans le sang une marche de protestation des populations venues réclamer le corps, tuant 5 personnes et faisant de nombreux blessés.


Ces faits ont été relatés dans toute la presse nationale du lundi 19 décembre 2011 (Fraternité Matin, Nord-Sud, Le Patriote, L’Expression, Notre Voie, Soir Info, L’Inter, Le Nouveau Réveil etc.)
Quelques jours auparavant, d’autres éléments des FRCI se sont illustrés en effectuant une descente armée au Plateau, afin de libérer manu militari certains de leurs collègues placés en détention pour trafic de drogue.


Ces événements ne sont malheureusement pas isolés. Des faits similaires ont été constatés ces derniers temps à Abidjan, Dabou et Guiglo, pour ne citer que ceux-là.


Face aux actes odieux posés par son armée, le Président Ouattara a jugé opportun d’annoncer hier qu’il donnait 48 heures aux chefs militaires et ministres pour y mettre fin et ordonner le retour immédiat des chefs d’unité dans leurs régions d’origine.


LIDER s’interroge sur la sincérité de cette sortie du chef de l’Etat, dans la mesure où c’est au mois d’avril 2011 que Monsieur Ouattara avait promis aux Ivoiriens que les militaires seraient encasernés sous deux mois. Entre le temps de cette promesse et celui de la déclaration d’hier, qui prend toutes les allures d’une dénonciation de façade, huit mois se sont écoulés durant lesquels les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ont semé avec constance, au vu et au su de tous, la terreur, la désolation et la mort dans les villes et les villages de Côte d’Ivoire, et ont même, en dépit de ce triste curriculum, été chargées par le Président de la République d’assurer la sécurité des élections.


Le chef de l’Etat semble tellement en phase avec les actes en violation du droit international commis par son armée, qu’il a fait la promotion systématique de tous les chefs et criminels de guerre déjà dénoncés par le peuple ivoirien et les organisations humanitaires internationales, fermant les yeux sur les exactions qu’ils commettent, quand il ne nie pas sur les chaines de télévision étrangères la véracité des accusations portées à leur encontre.


Par ailleurs, la question se pose : Qui va-t-on arrêter ? Les lampistes qui ont tiré ou ceux qui, ayant reçu pour mission de désarmer les milices et d’encaserner les militaires au plus tard à la fin du mois de juin 2011, continuent de les entretenir?


LIDER s’incline devant la mémoire de toutes les victimes innocentes des FRCI, renouvelle ses condoléances à toutes les familles éplorées, exprime sa compassion et son soutien au peuple tyrannisé de Côte d’Ivoire et lui réaffirme son engagement à tout mette en œuvre pour le retour à l’Etat de droit, à la justice et à la démocratie en Côte d’Ivoire.


LIDER condamne avec la plus grande énergie les exactions barbares et les violences meurtrières perpétrées par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire et exige que les coupables et responsables soient arrêtés, traduits en justice et subissent toute la rigueur de la loi.


LIDER demande à l’armée de Côte d’Ivoire de se limiter strictement au rôle qui lui est dévolu, à savoir la protection des frontières territoriales.


LIDER rappelle au Président Ouattara que la personne humaine est sacrée et que son devoir constitutionnel est de protéger les populations de Côte d’Ivoire et non de les faire massacrer par l’armée.


LIDER appelle les Nations Unies, à travers l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), à s’investir davantage dans sa mission de protection des populations civiles et à prendre les dispositions nécessaires pour que les auteurs de ces crimes commis au regard du droit international ne restent pas impunis, conformément à leur mandat en Côte d’Ivoire.


LIDER déplore que jusqu’ici, aucune réaction de la communauté internationale n’ait été enregistrée pour s’indigner des crimes sanglants au regard du droit international commis par l’armée régulière à l’endroit des populations civiles de Côte d’Ivoire, comme elle le fait ailleurs dans le monde pour le même type de comportement.

Fait à Abidjan le 20 décembre 2011

Pour la Direction du Parti
Benson De Gnacabi
Délégué National à la Communication

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:04

C’est exactement ce que vous avez lu. Commission Electorale Indécente (CEI). Une institution créée pour conduire un processus électoral de sortie de guerre en réunissant autour d’une même table Laurent GBAGBO et la rébellion armée de Dramane Ouattara et ses clones d’une part, armées que sont le MPIGO gérée par un certain Doh Félix dont la mort aurait été simulée pour ensuite trouver asile aux Etats-Unis, le MJP dirigé conjointement par un jeune chef mercenaire libérien du nom de Napoléon et Sam Bokary alias Mosquito, un mercenaire sierraleonnais connu pour avoir pratiqué les amputations de bras durant la guerre en Sierra Leone et, d’autre part, politiques que sont le RDR, le PDCI, l’UDPCI de feu le putschiste de général Guéi Robert, le MFA et consorts tous réunis au sein du RHDP créé par le même Dramane Ouattara.
 
Comme toujours, un conglomérat d’agresseurs faisant bloc contre Laurent GBAGBO prend la dénomination d’institution indépendante en vue de conduire un processus de sortie de cette sale guerre déclenchée contre Laurent GBAGBO.
 
Mais la CEI n’a pas été créée par Laurent GBAGBO.
 
Manipulés par les beaux concepts comme sortie de crise, réconciliation, retour dans la République, la Patrie de la vraie Fraternité, les parlementaires ivoiriens ont créé la CEI en votant la LOI n°2004-642 du 14 décembre modifiant la loi n° 2001-634 du 9 octobre 2001 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en application de l’article 32 alinéa 4 de la Constitution ivoirienne.
 
Aux termes de l’article 5 (nouveau), imposé à la Côte d’Ivoire après le massacre des civils par l’armée française en novembre 2004, la CEI est composée ainsi qu’il suit :

« Les membres de la commission centrale sont :

    Un représentant du Président de la République (déporté depuis le 29 novembre 2011 à la Haye par la France et Dramane Ouattara);

    Un représentant du Président de l’Assemblée Nationale (issu du Parti de Laurent GBAGBO, il s’est déclaré ennemi de Laurent GBAGBO et allié insoupçonné de Ouattara seulement après le coup d’Etat du 11 avril 2011);

    Un représentant du Président du Conseil économique et social (proche de Laurent GBAGBO) ;

    Deux magistrats désignés par le Conseil Supérieur de la Magistrature (bord politique inconnu);

    Deux avocats désignés par le Barreau (bord politique inconnu);

    Un représentant du ministre chargé de l’Administration du Territoire (c’est ce même ministère qui fait office de ministère de la sécurité);

    Un représentant du ministre chargé de la Sécurité (proche de Laurent GBAGBO tué en présence de l’Ambassadeur de France au moment de l’arrestation de Laurent GBAGBO par la France alors que Désiré Tagro – tel est son nom – était sorti pour brandir le drapeau blanc, signe de capitulation) ;

    Un représentant du ministre chargé de l’Economie et des Finances (membre du PDCI) ;

    Un représentant du ministre chargé de la Défense (proche de Laurent GBAGBO) ;

    Deux représentants de chaque Parti ou Groupement politique ayant au moins un député à l’Assemblée nationale ou ayant remporté au moins une élection municipale, de Conseil régional, de Conseil général ou de District  (soit 1 parti politique pour Laurent GBAGBO et 5 partis formant le RDHP de Ouattara plus deux ou trois micro partis);

A titre exceptionnel et uniquement jusqu’à la clôture des prochaines élections générales, trois représentants des mouvements [(dont est issu Bamba Yacouba, celui qui donne les résultats des élections à la télévision)] ayant revendiqué la rébellion armée commencée en septembre 2002, sous réserve de la mise en œuvre du processus de désarmement. »
 
En principe, avec cette composition déséquilibrée à souhait de la CEI, des problèmes d’arithmétique ne devaient pas se poser pour obtenir une majorité écrasante contre Laurent GBAGBO lors de la prise des décisions au sein des commissions.
 
Mais quand la fraude doit porter sur une gymnastique vertigineuse pour transformer un vainqueur en perdant, de nouvelles règles d’arithmétique s’imposent.
 
Il suffit de jeter un coup d’œil sur les procès-verbaux et autres documents que j’ai découverts sur le site interwatch.org, appartenant en toute vraisemblance à une ONG américaine, pour s’en convaincre.
 
Tirant les conclusions de cette fraude révoltante, à la limite du stupide, j’ai bien pu comprendre qu’avec la Commission Electorale ivoirienne, il s’agit beaucoup plus d’indécence que d’indépendance.
 
Avec cette Commission Electorale Indécente, 1+1 ne font pas 2. Tout dépend de celui à qui profite la somme de 1 et 1. Si cette somme ne profite pas au père de la rébellion ivoirienne, 1+1 = 0. Si elle profite au père de la rébellion, 1+1 = 5. Comme vous le voyez, il n’est pas aisé de sortir un taux de participation conventionnel avec ces nouvelles règles d’arithmétique.
 
Du coup, quand sur 5,7 millions d’électeurs, seulement 570 000 participent aux élections législatives du 11 décembre 2011, qualifiées par les média français de "désert électoral », cela ne donne pas 36,5% mais 15% de taux de participation.
 
Le mal dans tout ça, c’est que cette indécence, cette laideur morale, cette façon tordue de faire du faux sans se gêner, est en train d’être enseignée aux enfants de Côte d’Ivoire comme principe de vie.
 
Après avoir présenté comme voie ultime d’élévation sociale, la rébellion armée avec son corollaire de crimes de sang, de viols, de vols perpétrés au moyen d’armes distribués comme des kits scolaires par Ouattara, c’est autour de la fraude d’être enseignée comme instrument moderne pour atteindre les objectifs en situation de compétition.
 
 
A Très bientôt.

Hassane Magued

Cameroonvoice.com

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 20:01

Dans le langage populaire ivoirien, le néologisme «blue bander» veut dire distraire, tromper la vigilance de quelqu’un. Lundi, lendemain des graves exactions commises pour la ènième fois par l’armée de Ouattara, l’homme fort d’Abidjan serait monté au créneau pour dénoncer ces tueries qui ne s’expliquent pas et demander, par la même occasion, aux éléments de son armée qui pullulent dans les rues de regagner leurs bases. Depuis cette annonce, nombre d’Ivoiriens n’ont eu de cesse de nous interpeller sur ce qu’ils considèrent comme une manière bien connue de lui de «blue bander» les Ivoiriens.


Pour eux et pour nous, les choses sont claires. Ouattara fait de la communication. Il sait que ces tueries sont de trop et ne laisseront personne indifférent. Pas seulement parce que, pour la première fois, elles touchent directement ses propres partisans, mais parce que, pour les parrains de Ouattara, l’état de grâce est terminé. A travers cet impératif de désarmement qu’il lance, il s’adresse aussi bien à ses propres partisans qui en ont marre de ses soldats qui ont la gâchette facile qu’à la communauté internationale qui doute de plus en plus de sa capacité à mettre de l’ordre autour de lui.


Mais ne nous y trompons pas ! Cet appel a beaucoup plus de chance de mourir comme les autres lancés auparavant avec la même énergie et dans les mêmes circonstances. Beaucoup de nos citoyens interrogés pensent que ces menaces tomberont dans des oreilles de sourds. Pour la simple raison que nous sommes sur un champ du donnant-donnant. Ces miliciens et autres dozos que l’on voit partout, dans les villes, villages et hameaux les plus reculés (notamment dans le Grand Ouest), attendent avec impatience que ceux qui les ont invités sur le champ de bataille paient ce qui leur a été promis : 5 millions de FCFA pour certains, 3 millions pour d’autres et 1 million pour le reste. Il ne serait pas surprenant que, dans les heures qui suivent, ces miliciens se mettent à parler dans les maquis et dans la presse pour revendiquer leur dû.


A côté de cet élément qui montre bien les limites de l’appel de Ouattara, il y a aussi que, selon «un spécialiste» interrogé hier par un confrère, le nouvel homme fort de Côte d’Ivoire n’a ni la force ni le courage politique qu’il faut pour arriver à se débarrasser de ce colis devenu encombrant : sa milice privée. Chercher à «blue bander» ses concitoyens ne peut donner le répit que pour un bref moment, le temps qu’ils se lavent le visage.


Quand on est dans l’opposition, on prend l’habitude de secouer le cocotier. Mais une fois au sommet, une brise de mer fait peur. Ouattara est au pied du mur. Il est obligé de montrer le bout de l’oreille.

 

Abdoulaye Villard Sanogo

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 19:56

Quelques semaines après l’arrestation spectaculaire du numéro 2 du COJEP à Aboisso, Angenor Youan Bi aujourd’hui incarcéré à la MACA, une autre affaire mystérieuse d’enlèvement de sept personnes par des FRCI partis d’Abidjan trouble la quiétudes des populations de Bonoua.

Sept personnes au nombre desquels un adjoint au maire du nom de Christophe Atchowo ont été enlevées depuis le vendredi 16 décembre 2011 à Bonoua, aux environs de 19h 30, par des éléments des FRCI partis d’Abidjan. Depuis, leurs familles et proches vivent la peur au ventre. Embarquées pour une destination inconnue alors qu’ils s’adonnaient à une partie de jeu de dames, il a fallu l’implication de plusieurs autorités administratives, politiques et militaires de la région pour arriver à les localiser et à savoir leur lieu de détention. Saisi de la situation, le maire de Bonoua, M. N’guessan Bohi Faustin, qui compte deux collaborateurs au nombre des otages, alerte le président du conseil général de Grand Bassam, Akoï Kacou Innocent.

Ensemble, il en informe le sous-préfet, mais aussi le commandant de la brigade de gendarmerie et le commissaire de police de la ville qui, cela est de notoriété, n’ont pas été tenus au courant de l’opération. Les élus locaux, accompagnés du sous-préfet, prennent contact avec le responsable FRCI de Grand Bassam. Mais jusqu’au samedi en fin de matinée, point de trace des personnes enlevées. Suite à l’intervention des rois de Bonoua et de Moossou, les sept otages seront enfin localisés, au niveau de l’état major des armées. Les tractations devraient aboutir, depuis hier, à leur  libération.

Mais jusque tard dans les nuits, rien ne présageait d’une telle mesure en la faveur de ces chefs de famille éloignés des leurs en cette période de fin d’année et détenus dans des conditions obscures.

Une affaire mystérieuse

Selon les témoignages recueillis dans la ville, les faits se déroulent le vendredi aux environs de 19h 30. Les habitants du quartier Résidentiel jouent, comme c’est le cas chaque week end, aux dames sur un espace public qui les rassemble régulièrement. Ils sont plongés dans cette partie de jeu quand arrivent, incognito, à bord de véhicules 4X4 banalisés, des éléments des FRCI en civil mais les armes au poing. Des kalachnikovs qu’ils brandissent tout de suite pour procéder à l’enlèvement de sept personnes au total avec lesquelles ils sont repartis avec eux pour une destination inconnue. Le rapt se fera sans violence, personne n’ayant opposé de résistance aux ravisseurs. Si les démarches entreprises jusque là n’ont pas abouti, elles auront au moins permis  d’identifier les ravisseurs basés à l’état major des armées et dont les méthodes tranchent avec les procédures militaires et policières.

Les parents et amis des détenus, qui ne désespèrent pas de les voir libérés, craignent pour leurs vies, vu qu’ils sont quasiment inaccessibles. «Jusqu’à hier matin (dimanche 18 décembre 2011, ndlr), leurs portables sonnaient encore même s’ils ne pouvaient pas décrocher. Depuis, ce n’est plus le cas. Mais nous, nous supposons que c’est parce que leurs appareils sont maintenant déchargés qu’on ne peut pas les joindre. Au moins nous savons qu’ils sont détenus à l’état major», s’est exprimé l’un des parents des personnes aux mains de l’armée pour des raisons inconnues.

Qu'est ce qu'on leur reproche?

Sur la cause de ces arrestations qui ne respectent nullement les règles de l’art, le mystère reste entier. En dépit des efforts pour en savoir davantage auprès de l’état major que nous approché hier, dans la soirée. Le colonel Chérif Moussa n’a pu «confirmer ou infirmer l’information».

«J’ai pris contact avec mon collègue en charge de la sécurité et de la protection des populations qui m’a juste confié qu’il a sous la main une affaire similaire mais n’a pas dit plus. Il a juste rassuré qu’il a la situation en mains. (...) Je ne peux pas vous dire que les personnes dont vous parlez sont détenues ou pas. Mon collègue a juste dit qu’il y a une affaire semblable mais je ne peux pas faire de déduction ni tirer de conclusion», a déclaré le colonel Chérif Moussa, qui a lu dimanche soir, la déclaration de l’état major sur le plateau de RTI1 concernant les tueries de Vavoua.

Des démarches entreprises pour la libération des sept détenus, il ressort pourtant qu’il leur est reproché de mener des actions de déstabilisation contre le régime Ouattara. «Ils n’ont pas donné le fond du problème, le détail. Des sources disent aussi que pendant les élections, il y aurait dans la ville 27 personnes qui sont arrivées dans le but d’empêcher les élections. De fait, on n’a pas d’informations viables. On ne nous dit même pas pourquoi ces personnes ont été arrêtées», s’indigne un haut cadre de la région. Dans les causeries dans la ville, il s’agirait d’une opération kamikaze qui visait principalement un militant du FPI, l’adjoint au maire Atchowo qui a pris une part active à l’organisation du meeting de Bonoua. Ce dernier, précise une source bien renseignée, faisait partie d’une délégation qui est allée à la base des FRCI avec le sous-préfet pour des négociations.

Et à cette occasion, l’infortuné avait été sauvagement battu par les éléments des FRCI. Ce qui fait dire aux habitants de Bonoua que son enlèvement est lié à la tenue du meeting. Ce sont des représailles. Les autres détenus, des locataires de M. Atchowo, ne seraient que des victimes collatérales de cette opération ciblée.

Focal: Psychose généralisé sur l'axe Aboisso-Bonoua

Ces arrestations arbitraires, qui surviennent quelques mois après l’épisode de l’enlèvement du numéro 2 du COJEP à Aboisso, crée la psychose au sein des populations qui ne se sentent pas du tout en sécurité. Et craignent sérieusement pour leurs vies. Un sentiment partagé par un grand nombre d’habitants de la ville natale de la première dame Simone Gbagbo, dans le viseur du régime Ouattara depuis son avènement.

«Nous vivons toujours dans la peur. On vient, on t’enlève. On ne sait même pas ce qu’on te reproche. Finalement, on se dit : ‘’A qui le tour’’. On ne sait vraiment pas ce qui se passe. Il y a la police, la gendarmerie. Ces unités basées dans la ville ne sont pas informées et on vient on enlève des gens. Cela pose problème et donne beaucoup de frayeur à tout un chacun», regrette un autre haut cadre de la région qui, pour des raisons évidentes de sécurité, a choisi de garder l’anonymat.

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 19:52

La chambre d’accusation d’Abidjan-Plateau examine demain mercredi, toutes les ordonnances prises par le doyen des juges d’instruction dans les affaires des détenus politiques pro-Gbagbo, frappées d’appel.


La chambre d’accusation va-t-elle mettre en liberté, les détenus politiques pro-Gbagbo déportés dans le nord du pays aux premiers jours du renversement du président Gbagbo, le 11 avril dernier ?

En tout cas, c’est demain, mercredi 21 décembre, que cette chambre spéciale de la cour d’appel examinera toutes les ordonnances prises par le juge d’instruction, s’agissant des détenus politiques de l’ancien régime.

Cela de tous les côtés. C’est-à-dire du côté de l’inculpé, de la partie civile ou du Ministère public. La chambre d’accusation devra trancher. Mais une chose est sûre. L’audience n’est pas ouverte au public. C’est-à-dire que les inculpés qui devant la chambre d’accusation deviennent des appelants ne comparaissent pas physiquement. Conformément au code de procédure pénale qui stipule en son article 199 que les « débats se déroulent et l’arrêt est rendu en chambre de conseil ». C'est-à-dire à huis clos. En l’espèce, il s’agira pour les avocats constitués de la défense, au cours de leur plaidoirie, de montrer l’irrégularité ou la nullité des procédures initiées par le doyen du juge d’instruction, Cissé Makoni, du 6ème cabinet, contre un certain nombre d’inculpés revêtus d’une protection particulière (immunité). Et de demander, par conséquent, à la chambre d’accusation de constater cette nullité résultant de la violation de leurs immunités différentes.

De même, la chambre d’accusation devra statuer sur les recours contre les rejets par le juge d’instruction des demandes de mise en liberté provisoire introduites après de lui, par certains inculpés. Mais comment tout cela va-t-il se passer ? « A l’audience, le président de la chambre ouvre la séance et demande à l’un de ses conseillers de lire son rapport portant sur l’objet de la saisine », explique un des animateurs du parquet général. En clair, cette première étape donne lieu à résumer les mémoires et les conclusions des parties. Evidemment, le rapport ne contourne pas les fais. Le rapport de la chambre d’accusation est suivi dans le cas d’espèce par l’intervention des avocats de la partie civile (plaignants) qui est ici l’Etat de Côte d’Ivoire. Puis, la parole est donnée au Ministère public (Procureur) de faire ses réquisitions. C’est seulement après le réquisitoire du parquet général que les avocats de la défense font leur plaidoirie. Là, chaque avocat plaide pour son client. Toutefois, l’avocat le plus ancien dans le métier est privilégié dans la prise de parole. Comme c’est le cas de Me Djirabou dans ces affaires.

Ce n’est pas tout. La parole peut être redonnée au parquet général pour voir s’il a des observations à faire par rapport aux plaidoiries. Dans ce cas de figure, les avocats de la défense peuvent reprendre la parole s’il y a des répliques à faire. Et l’affaire est mise en délibéré pour quelques minutes. Puisque ce délibéré va être vidé rapidement contrairement aux autres affaires dans d’autres juridictions. Etant entendu que la plaidoirie ici est la partie orale de ce qui est déposé, c’est-à-dire, les mémoires. « Chez nous ici, c’est la liberté provisoire uniquement qui est demandée. Donc, il faut voir si l’individu remplit les garanties de représentation, mais en même temps, voir si cette mise en liberté provisoire ne peut pas occasionner des troubles à l’ordre public. On prend le cas de quelqu’un qui vient se voler ou de tuer et dont la libération peut révolter les populations. A ce niveau, c’est du ressort du pouvoir discrétionnaire du juge qui peut savoir si cette sortie peut être source de trouble ou pas », explique une source judiciaire bien introduite.

Le procès de ce mercredi concerne l’ensemble des détenus politiques. Sur le rôle, les têtes d’affiche portent notamment sur Simone Ehivet Gbagbo, Affi N’Guessan, Gilbert Aké N’Gbo, Alcide Djédjé, Frank Anderson Kouassi, Sokouri Bohoui , Michel Gbagbo, Geneviève Bro-Grébé et les autres détenus politiques .

 


Félix Teha Dessrait dessrait @yahoo.fr

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 19:50

Sauf changement de dernière heure, c’est aujourd’hui, mardi 20 décembre à 12h, que le journaliste de la Rti, Hermann Aboa, sera auditionné à la Cellule spéciale d’enquête sur la crise post-électorale sise à Angré (Cocody).

Cette première audition sur le fond sera relative aux accusations portées contre lui par le pouvoir. En effet, notre confrère a été arrêté le 21 juillet dernier dans les locaux de cette Cellule alors qu’il s’y était rendu pour demander le dégel de ses avoirs. Déténu au camp de la Gendarmerie d’Agban, il sera ensuite transféré à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) où il est actuellement emprisonné au bâtiment des Assimilés.

Sous 5 chefs d’accusation liés à l’atteinte à la sûreté de l’Etat.

L’audition d’Hermann Aboa sera menée, a-t-on appris, par le juge Koné Mamadou, président de la 2ème chambre d’accusation du Tribunal d’Abidjan. Le 14 novembre dernier, le Conseil de notre confrère avait introduit une demande de mise en liberté provisoire qui a été rejetée. Une seconde demande a été introduite par l’avocat, le 21 novembre dernier. Dont la suite n’est pas encore connue.

Pour Stephane Goué, représentant local du Comité pour la protection des journalistes (Cpj), « c’est une bonne nouvelle. Nous pensons que cette audition présage des lendemains meilleurs pour notre confrère ».

 

Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

 

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