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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:25

Protégés par la Constitution du Ghana et les accords internationaux relatifs au statut des refugiés et des personnes apatrides, les exilés politiques ivoiriens vivant dans ce pays sont victimes d’une chasse à l’homme menée par le régime liberticide d’Alassane Dramane Ouattara en complicité avec les institutions policières ghanéennes.

 

Les extraditions non élucidées de Charles Blé Goudé, Moses Christian Pierre, Koffi Serge et le kidnapping/extradition de Jean Noël Abehi et Jean Yves Dibopieu, viennent créer la psychose au sein de la population des exilés politiques au Ghana. Pays présenté, il y a encore quelques mois, comme étant un Etat de droit. Aujourd’hui, on ignore pourquoi les données semblent avoir radicalement changées.

 

La politique, en effet, vient de prendre le pas sur le droit. Et pourtant.

 

Selon la convention de Genève relative au statut des réfugiés adoptée le 28 juillet 1951 par une conférence de plénipotentiaires sur le statut des réfugiés et des apatrides convoquée par l'Organisation des Nations Unies en application de la résolution 429 (V) de l'Assemblée générale en date du 14 décembre 1950, entrée en vigueur : le 22 avril 1954, conformément aux dispositions de l'article 43, il est stipulé au Chapitre premier – Dispositions générales, en son article premier,
Définition du terme "réfugié" :
A. Aux fins de la présente Convention, le terme "réfugié" s'appliquera à toute personne :
2 ) Qui, par suite d'événements survenus avant le premier janvier 1951 et craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle à la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner.


En son chapitre V, au titre des Mesures administratives, ladite convention déclare en son article 32, Expulsion :


1. Les Etats contractants n'expulseront un réfugié se trouvant régulièrement sur leur territoire que pour des raisons de sécurité nationale ou d'ordre public.


2. L'expulsion de ce réfugié n'aura lieu qu'en exécution d'une décision rendue conformément à la procédure par la loi. Le réfugié devra, sauf si des raisons impérieuses de sécurité nationale s'y opposent, être admis à fournir des preuves tendant à le disculper, à présenter un recours et à se faire représenter à cet effet devant une autorité compétente ou devant une ou plusieurs personnes spécialement désignées par l'autorité compétente.


3. Les Etats contractants accorderont à un tel réfugié un délai raisonnable pour lui permettre de chercher à se faire admettre régulièrement dans un autre pays. Les Etats contractants peuvent appliquer, pendant ce délai, telle mesure d'ordre interne qu'ils jugeront opportune.

 
Plus loin, l’article 33, Défense d'expulsion et de refoulement, clos le débat sur la
question :
1. Aucun des Etats contractants n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques.


2. Le bénéfice de la présente disposition ne pourra toutefois être invoqué par un réfugié ou qui, ayant été l'objet d'une condamnation définitive pour un crime ou délit particulièrement grave, constitue une menace pour la communauté dudit pays qu'il y aura des raisons sérieuses de considérer comme un danger pour la sécurité du pays où il se trouve. La convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, pour sa part, se veut un complément plus efficace à la Convention de Genève de 1951, relative à la situation des Refugiés et des Apatrides.


Ainsi l’article IV, Non discrimination fait savoir que : Les Etats membres s'engagent à appliquer les dispositions de la présente Convention à tous les réfugiés, sans distinction de race, de religion, de nationalité, d'appartenance à un certain groupe social ou d'opinions politiques.

 

Quant à l’article V, Rapatriement volontaire, il précise :


1. Le caractère essentiellement volontaire du rapatriement doit être respecté dans tous les cas et aucun réfugié ne peut être rapatrié contre son gré.


2. En collaboration avec le pays d'origine, le pays d'asile doit prendre les mesures appropriées pour le retour sain et sauf des réfugiés qui demandent leur rapatriement.


3. Le pays d'origine qui accueille les réfugiés qui y retournent doit faciliter leur réinstallation, leur accorder tous les droits et privilèges accordés à ses nationaux et les assujettir aux mêmes obligations.


4. Les réfugiés qui rentrent volontairement dans leur pays ne doivent encourir aucune sanction pour l'avoir quitté pour l'une quelconque des raisons donnant naissance à la situation de réfugié. Toutes les fois que cela sera nécessaire, des appels devront être lancés par l'entremise des moyens nationaux d'information ou du Secrétaire général de l'OUA, pour inviter les réfugiés à rentrer dans leur pays et leur donner des assurances que les nouvelles situations qui règnent dans leur pays d'origine leur permettent d'y retourner sans aucun risque et d'y reprendre une vie normale et paisible, sans crainte d'être inquiétés ou punis. Le pays d'asile devra remettre aux réfugiés le texte de ces appels et les leur expliquer clairement.


5. Les réfugiés qui décident librement de rentrer dans leur patrie à la suite de ces assurances ou de leur propre initiative, doivent recevoir de la part du pays d'asile, du pays d'origine ainsi que des institutions bénévoles, des organisations internationales et intergouvernementales, toute l'assistance possible susceptible de faciliter leur retour.


L’article VIII, Collaboration avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, conclu en ces termes :
1. Les Etats membres collaboreront avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
2. La présente Convention constituera pour l'Afrique, le complément régional efficace de la Convention de 1951 des Nations Unies sur le statut des réfugiés.
Au regard de tout cette panoplie juridique, il devient évident que les autorités ghanéennes, pour une raison ou une autre, ont définitivement décidé de tordre le cou au droit pour faire place nette à la compromission et au non droit. Raison d’Etat oblige.


Ange-Aime Drébli

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:16

Déclaration

Relativement à la grève dans les secteurs Education-Formation, Santé, Justice...

 

I - LES FAITS

    Depuis le 04 Février 2013, les syndicats des travailleurs des secteurs de l’Education-Formation et de la Santé ont déclenché une grève qui a vu la fermeture des établissements sanitaires et scolaires publics sur l’ensemble du territoire national. Les points de revendications sont :

A-     LE  SECTEUR  DE LA SANTE:

 

1-  le paiement intégral des 50% des indemnités dues  avec le rappel  des 48 mois y afférent;                           

2-      le paiement des 400 points d’indice pour les cadres supérieurs et 150 points pour les autres.

 

B-LE SECTEUR DE L’EDUCATION-FORMATION :

 

1-      le paiement des primes d’études surveillées 2009-2010

2-      le paiement du reliquat de l’indemnité de logement et le rappel y afférent

3-      le paiement de la seconde moitié de la bonification indiciaire et le rappel y afférent

4-    le paiement du reliquat des effets financiers du profil de carrière des conseillers extrascolaires et le rappel y afférent

5-      le paiement de la dernière tranche du rappel du CAP des sessions de 1988 à 1992 ;

6-   le paiement des indemnités des directeurs d’école et des maîtres d’application au titre de l’année 2009-2010 ;

7-  le paiement de la deuxième moitié des effets financiers du reclassement et du rappel y afférent.   

                                   

La  grève déclenchée le Lundi 04 Février 2013 s’est poursuivie jusqu’au Vendredi 08 Février 2013. Et selon ses organisateurs, elle a été suivie à 96%. Dans les hôpitaux, l’on a déploré, malheureusement, des morts parmi les malades qui s’y trouvaient. Le  gouvernement a proféré des menaces contre les travailleurs et a procédé à des arrestations et emprisonnements d’au moins douze syndicalistes.  

                                                                                                                                                                                                                                                                                                        A cette grève des secteurs de l’Education-Formation et de la Santé, il faut ajouter celles des Agents de la Fonction Publique et des greffiers, des travailleurs qui luttent aussi pour de bénéficier des revalorisations salariales  acquises sous le régime du Président Laurent GBAGBO.

                                                                                                                                                                                                                                                   II - ANALYSE  


La situation de tension qui prévaut dans les secteurs de l’Education-Formation et de la Santé résulte d’une part, de la mauvaise foi et du mépris du régime OUATTARA vis-à-vis des travailleurs et de l’autre, de la mauvaise gestion des problèmes des travailleurs, mauvaise gestion que le FPI, dans une précédente déclaration, avait dénoncée. En effet, sous le Président Laurent GBAGBO, l’Etat de Côte d’Ivoire et les syndicats, notamment ceux des secteurs de l’Education-Formation et  de la Santé, après de longues négociations, ont conclu en 2009 des Accords se rapportant, entre autre, au profil de carrière et à la revalorisation des salaires. Ces Accords ont connu en cette même année 2009, un début d’exécution (sous la Présidence de Son Excellence, Monsieur Laurent GBAGBO). C’est ainsi que les 50% des effets financiers du reclassement ont été payés aux travailleurs de ces secteurs. Les 50 autres devraient être payés plus tard, en Juin 2011.    

                                                                                 

Ainsi, après l’installation au pouvoir de Monsieur  Alassane OUATTARA dans les conditions que l’on sait, les syndicats ont rappelé à l’Etat de Côte d’Ivoire ses engagements vis-à-vis d’eux. En son temps, le régime OUATTARA avait demandé aux travailleurs de patienter jusqu’à l’atteinte du point d’achèvement du PPTE par l’Etat de Côte d’Ivoire pour que satisfaction soit donnée à leurs revendications.


Aussi, après l’obtention du PPTE par la Côte d’Ivoire, les syndicats ont-ils demandé à plusieurs reprises aux tenants du pouvoir de tenir leurs engagements. C’est devant le  mutisme et le  mépris obstiné du gouvernement que les syndicats ont utilisé la voie que leur offre la loi, à savoir, la grève. Le régime de Monsieur Ouattara, assuré,  comme à son habitude, du soutien de ses parrains internationaux, leur a de nouveau opposé son  indifférence, son mépris et son arrogance. Ainsi, pendant que l’école et le milieu de la santé sont bloqués, le régime OUATTARA et ses médias nationaux et internationaux ne cessent de chanter à longueur de journée, la bonne santé des finances et de l’économie ivoiriennes, tout en continuant de pérorer sur  les pluies de milliards sur la Côte d’Ivoire et le retour de nombreux investisseurs. Cependant, force est de constater que sur le terrain, c’est la désillusion totale. C’est plutôt la floraison des scandales financiers dont les auteurs sont connus et pourtant jouissent d’une impunité déconcertante. Le régime OUATTARA, animé de l’esprit de vengeance, de rancœur, de haine et installé dans l’exécution de la justice des vainqueurs, refuse de respecter le principe sacro-saint de la continuité de l’Etat dans sa gestion des affaires publiques.       

                                                                                                                                                                                                               En agissant ainsi dans les secteurs de l’Education-Formation et de la Santé principalement, le régime OUATTARA met en danger la vie des malades dans les hôpitaux. Il expose également des milliers d’élèves à une année blanche. Il met enfin le pays dans une tension permanente.

 

 III - POSITION DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN


Au vu de ce qui précède :


Ø  Le Front Populaire Ivoirien trouve juste, légale et légitime la grève des travailleurs dans les secteurs de l’Education/Formation, de la Santé, de la Fonction Publique et de la Justice.


En effet, la grève est juste du fait que rien ne justifie qu’un régime, pour des ressentiments à relents de revanche, refuse la simple application  du principe de la continuité de l’Etat. Ensuite, les travailleurs  ne font que demander au régime de respecter ses propres engagements.

 

La grève est aussi légale parce qu’elle a respecté les textes en vigueur en la matière.


Enfin, elle est légitime parce qu’elle a été approuvée et largement suivie par les travailleurs des secteurs concernés, malgré les menaces et intimidations du régime ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien exprime son total soutien aux travailleurs en lutte   pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien condamne l’usage de la force brutale et l’instrumentalisation de la justice par régime OUATTARA là ou il est simplement question de discuter et de trouver des solutions consensuelles aux revendications des syndicats ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien tient le régime OUATTARA pour responsable des décès constatés dans les hôpitaux suite à cette grève ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien exprime sa compassion aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien exige du régime de mettre fin aux agressions, arrestations et emprisonnements des syndicalistes. Il exige par conséquent la libération pure et simple des syndicalistes arrêtés et l’annulation des peines pour ceux qui sont déjà jugés et condamnés;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien exige que le pouvoir OUATTARA se conforme strictement au principe sacro-saint de la continuité de l’Etat dans la conduite des affaires publiques ;

 

Ø  Le Front Populaire Ivoirien invite le régime OUATTARA, issu du Rassemblement des Républicains (RDR) à faire sienne la pensée de son père fondateur Monsieur DJENY Kobinan qui disait « On ne fait pas la politique avec le cœur et la rancœur, le sentiment et le ressentiment, mais avec la raison. »


Fait à Abidjan, le 12 février 2013

Le Secrétaire Général par intérim & Porte-parole

Dr KODJO Richard

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:09

L’intensification de la chasse aux pro-Gbagbo a contraint les refugiés ivoiriens vivant au Ghana à donner de la voix pour dénoncer cette situation qu’ils qualifient d’injuste et d’illégale.


Amener les nouvelles autorités ghanéennes à se pencher sur la situation des refugiés ivoiriens, afin d’y trouver une solution idoine et pérenne. C’est à cela que s’attèlent les leaders politiques en exil, qui disent ne pas comprendre la chasse aux pro-Gbagbo qui s’intensifie ces jours-ci au Ghana. A cet effet, les responsables du Ghana Refugee  Board (GRB) et de la National Security ont été approchés aux fins de donner des réponses aux interrogations soulevées par l’ensemble de la communauté ivoirienne.

 

Selon certaines sources proches du dossier, il ressort que le premier responsable du GRB, le Chairman M.Emmanuel Bentil Owusu, dit être informé des enlèvements et autres déportations manu militari des pro-Gbagbo en direction de la Cote d’Ivoire. Toutefois, il ne donne aucune explication de nature à faire baisser la tension entre sa structure et ses protégés. Pire, il semble s’être résigné à laisser faire les auteurs de ces actes, comme s’il n’avait aucun pouvoir d’y mettre un terme. Cette situation ne fait qu’augmenter la colère et l’angoisse des refugiés, qui disent ne plus savoir à quel saint se vouer.

 

Du coté du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (UNHCR), c’est le black out total. Nul ne veut se hasarder à commenter ces enlèvements-déportations, qui pourtant foulent au pied la convention de Genève relative au statut des réfugiés, adoptée le 28 juillet 1951 par une conférence de plénipotentiaires sur le statut des réfugiés et des apatrides. Les responsables de cette structure onusienne préfèrent faire profil bas et laisser les choses se poursuivre. Ce qui en l’espèce n’est pas surprenant, vu que dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, ils sont restés insensibles et muets lorsque des refugiés placés sous leur protection se faisaient massacrer par les Frci, les dozos et autres partisans armés d’Alassane Dramane Ouattara, dans le camp de Nahibly.

 

Cette collaboration des polices ghanéennes et ivoiriennes ne manque pas de susciter des interrogations. Relatives, bien évidemment, aux nouvelles relations établies par le président John Dramani Mahama avec le gouvernement d’Alassane Ouattara. «Entend-t-il remettre en cause les acquis de son prédécesseur, le professeur John Evans Atta Mills, qui s’était toujours opposé à toute expulsion ou extradition d’opposants ivoiriens», s’interrogent les refugiés. Car, le défunt président faisait du respect scrupuleux de la Constitution du Ghana et des accords internationaux signés par son pays, une de ses valeurs cardinales. Comment son successeur, son vice-président d’alors, élu sur la même liste que lui pour défendre justement lesdites valeurs, en serait-il arrivé à l’acceptation d’une alliance contre-nature avec le régime Ouattara ? L’héritage de feu Atta Mills, qui consistait à faire du Ghana un Etat de droit, serait-il passé en pure perte ?

 

Par ailleurs, sous cette ère, de nombreux observateurs de la vie politique ghanéenne avaient cru en la solidité de ses institutions. Malheureusement, après la tragique et brutale disparition du président Mills, force est de constater qu’il en va autrement. En effet, à ce jour, ni la Cour Suprême, ni l’Assemblée Nationale – pour ne citer que celles-là, n’ont réagi aux kidnappings/déportations des refugiés ivoiriens perpétrés sur le territoire ghanéen. Pourquoi ce silence ? D’autant plus qu’en la matière, un exemple des plus éloquents aurait dû les orienter dans leur attitude. Il s’agit en effet de l’affaire Koné Katinan Justin. Kidnappé dans des conditions identiques, l’ex-ministre du gouvernement Laurent Gbagbo avait manqué de se faire déporter vers Abidjan par Interpol Ghana, assisté de certains éléments de la Dst ivoirienne. Fort heureusement, le Bureau National d’Investigation (BNI) s’était interposé avec fermeté pour empêcher cette forfaiture.


Portée à la sagacité de la justice ghanéenne sur instruction des autorités de l’époque, l’affaire Katinan suit toujours son cours. Ainsi, si celui-ci devait être extradé, ce serait au regard d’une décision de justice. Dans les cas de Jean Yves Dibopieu et Jean Noel Abehi, la communauté ivoirienne en exil au Ghana se dit très choquée de la tournure prise par les événements. Elle ne s’explique toujours pas pourquoi ces deux personnalités ont été déportées en catimini et manu militari vers Abidjan par les services de police ghanéens. D’autant plus que non seulement il n’existe pas d’accord d’extradition entre la Cote d’Ivoire et le Ghana, mais comme l’affirmaient fort judicieusement les avocats du ministre Katinan, il «existe en la matière la suprématie de la Convention de l’UEMOA sur les refugiés politiques». Les susnommés et toute personne dans la même situation ne sauraient par conséquent être traités avec autant de mépris et de désinvolture, comme si force n’était plus à la loi.


Aujourd’hui, les refugiés Ivoiriens désemparés, ne savent plus quelle attitude adopter face à un pouvoir qui semble avoir choisi le parti du non droit et de la compromission. Erigeant le kidnapping et les déportations tous azimuts en mode de gestion du pouvoir d’Etat…Pour le plus grand bonheur des tenants du pouvoir d’Abidjan. Comme si le régime Mahama voulait faire savoir aux uns et aux autres que désormais, il optait pour un deal politique avec son voisin ivoirien, et non pour l’Etat de droit.


Ange-Aimé Drébli

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:04

La crise postélectorale qui a suivi la présidentielle de 2010 a connu son point culminant avec l’arrestation par l'armée française du président Laurent Gbagbo, des membres de sa famille dont son épouse Simone, son fils Michel, ses collaborateurs comme le Premier Ministre Aké Ngbo et les membres de son gouvernement ainsi que plusieurs cadres, sympathisants et responsables du Front Populaire Ivoirien (FPI) et de La Majorité Présidentielle (Lmp), les partis et groupements politiques et syndicaux qui ont présenté sa candidature à l'élection présidentielle de 2010.

 

Il s'en est suivi presqu'immédiatement sa déportation et sa détention au Nord de la Côte d'Ivoire. Le 29 novembre 2011, contre toute logique juridique et tout bon sens politique, les nouvelles autorités ivoiriennes ont procédé, dans des conditions douteuses, à son transfèrement à la Cour Pénale Internationale de La Haye. Depuis cette date, le président Laurent Gbagbo croupit dans le centre de détention de Scheveningen après une première comparution publique le 5 décembre 2011.

 

En marge de la séance de confirmation des charges, plusieurs fois programmée et reportée, des demandes infructueuses de liberté provisoire ou conditionnelle ont été introduites auprès de cette juridiction internationale, mais ces demandes ont été rejetées pour des raisons politiques liées entre autre, à la popularité du président Laurent Gbagbo.

 

Ce procès de confirmation des charges est finalement prévu pour se tenir le 19 février 2013. A l'approche de cette date importante dans le combat de libération de la Côte d'Ivoire et de la dignité de l'Afrique, alors même que toute l'attention des Ivoiriens et des patriotes africains est captivée par cette séance juridico-politique, le pouvoir d'Abidjan, contraint de procéder à une décrispation sociale et politique dans un environnement marqué à la fois par une insécurité toujours présente et grandissante et la paupérisation extrême des populations, veut distraire l’opinion nationale et internationale en libérant quelques prisonniers politiques dont le Premier Ministre Aké Ngbo alors qu’il s’agit de libérer toutes les personnes injustement incarcérées avec à leur tête, le président Laurent Gbagbo, son épouse Simone Ehivet Gbagbo et le Premier Ministre Pascal Affi Nguessan, président du Front Populaire Ivoirien, afin que celles-ci participent au débat politique.

 

Dans le même temps, alors que le régime d’Abidjan semblait admettre la nécessité du dialogue direct avec le Front Populaire Ivoirien(FPI), il exprime contradictoirement sa mauvaise foi en continuant de poursuivre des exilés politiques vivant au Ghana et ailleurs. Tout en saluant et en encourageant vivement les camarades dirigeants du Fpi à participer et persévérer dans le dialogue politique engagé avec le gouvernement Duncan, seule moyen pour restaurer la confiance entre Ivoiriens, l'on ne peut que déplorer, regretter et dénoncer l'arrestation du ministre Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu, deux des principaux leaders des jeunes patriotes qui ont résisté avec le peuple ivoirien contre l'imposture incarnée par la rébellion pour que la Côte d'Ivoire reste debout. De même que l’arrestation du commandant Jean-Noël Abéhi qui a défendu aux côtés de valeureux soldats notre pays attaqué, est inopportune et contre-productive.

 

Ces arrestations qui ne sont que de trop viennent confirmer la réelle volonté du pouvoir d'Abidjan de ne point privilégier la réconciliation mais de continuer à traquer et persécuter tous ceux qui se sont engagés auprès du président Laurent Gbagbo (Ndlr : pendant) la présidentielle de 2010 (Ndlr : après la décision du) Conseil Constitutionnel, dans sa quête de défense de la République et de la Démocratie en Afrique. En réalité, l'objectif visé par le pouvoir d'Abidjan, acteur et complice de la conspiration contre la Côte d'Ivoire et son président, Laurent Gbagbo, est de faire diversion et de détourner l'attention des Ivoiriens et patriotes africains du procès de confirmation des charges du président Laurent Gbagbo fixé au 19 février 2013.

 

Cela participe clairement de la stratégie de manipulation de l'opinion nationale et internationale. Le procès de confirmation des charges du président Laurent Gbagbo ne peut nullement être occulté par des manœuvres intimidantes et dilatoires du pouvoir d'Abidjan dont le rêve est de faire oublier le Président Laurent Gbagbo. Car, au-delà de ce procès qui peut paraître comme une étape banale et normale de procédure, il faut voir la grande machination internationale colonisatrice, impérialiste et raciste montée contre tous ceux qui, comme le président Laurent Gbagbo, ont des idées progressistes de protection des droits et devoirs de leurs concitoyens et du continent africain.

 

Le procès du président Laurent Gbagbo n’est pas un simple procès juridique. C'est un procès politique qui oppose les maitres autoproclamés du monde et ceux qui, selon eux, doivent rester des éternels esclaves. Le président Laurent Gbagbo en prison à La Haye compromet gravement les chances de cohésion sociale et de réconciliation sincère entre filles et fils de Côte d'Ivoire.

 

Il est bon de rappeler que le président Laurent Gbagbo n’est pas à la Cpi du fait d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’Onu mais bien par la volonté de l’actuel Chef de l’Etat ivoirien alors que tout le monde l’en avait dissuadé. Il incombe donc à ce dernier, et à lui seul, la responsabilité de faire libérer le président Laurent Gbagbo et le faire revenir en Côte d’Ivoire où son peuple l’attend.

 

C'est pourquoi, il est impératif d'en appeler dès à présent et durant toute la durée du procès, à la vigilance et à l'union sacrée, par une mobilisation soutenue et constante, aussi bien en Côte d’Ivoire que partout dans le monde, des Ivoiriens, des Africains et de tous les défenseurs des Droits des Peuples à disposer d’eux-mêmes autour du procès du président Laurent Gbagbo en dénonçant partout cette conspiration internationale en vue d'obtenir sa libération pure et simple. C'est la seule alternative qui ouvre les vannes qui conduisent à une solution politique définitive à la crise ivoirienne.

 
Le porte-parole du président Laurent Gbagbo
Le ministre Justin Koné Katinan
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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:59

Ce n’est pas la grande cohésion entre eux, surtout depuis l’arrestation et l’extradition de Charles Blé Goudé, qui a révélé une sorte de division entre les partisans de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, exilés à Accra au Ghana.


A la vérité, depuis leur départ du pays, chacun essaie de survivre à sa manière, dans son exil. Mais, il reste soudé autour d’un idéal commun. Celui de la poursuite de ce qu’ils désignent eux-mêmes par ‘’le combat pour la libération et la vraie démocratie en Côte d’Ivoire’’. Les partisans de Laurent Gbagbo au Ghana, croient dur comme fer que ce combat aboutira un jour et marquera leur grand retour. Mais, pour eux, la première étape de cette lutte politique commence par une victoire. Celle de ‘’la vérité sur le mensonge’’ à travers le procès de l’ex-président détenu à la prison de Scheveningen, aux Pays-Bas.


A quelques jours de ce procès prévu pour le 19 février, c’est dans cet état d’esprit qu’attendent avec impatience, les ‘’patriotes’’ en exil dans la capitale ghanéenne. De passage à Accra, certains leaders de la galaxie patriotique et des personnalités proches de l’ex-chef de l’Etat, nous ont confié comment ils se préparent pour le procès, qui débute mardi prochain.


A défaut de pouvoir se rendre à la Haye, où leurs camarades en Europe annoncent une grande mobilisation, les pro-Gbagbo en exil au Ghana n’ont qu’une seule arme : celle de la prière et du recueillement pour accompagner leur mentor à son audience. Un proche de l’ancien président de la République annonce des séances de retrouvailles pour prier avec ses camarades exilés et envisager des journées de jeûne, pour ceux qui le peuvent, afin de soutenir ce grand moment qui sera marqué par un grand oral de Laurent Gbagbo face à la procureure de la Cour Pénale internationale, Fatou Bensouda.


En effet, à l’issue de cette audience prévue pour durer 3 jours,  les juges donneront le premier verdict qui consistera soit à confirmer les charges retenues, depuis l’ex-procureur Louis Moreno Ocampo, contre le président Gbagbo, soit à acquitter tout simplement le prévenu, qui recouvrirait de facto sa liberté pour insuffisance de preuve. Ces derniers mois, la CPI a acquitté beaucoup de ses prisonniers, qui ont bénéficié de leur présomption d’innocence.


A Accra, les partisans du prédécesseur de l’actuel président, Alassane Ouattara, au Palais d’Abidjan, espèrent un verdit similaire pour leur mentor. Ils sont formels que  leur champion sera acquitté la semaine prochaine et ne s’embarrassent point pour le démontrer. «Le président Laurent Gbagbo a tous les arguments en sa faveur pour être acquitté. Il n’avait pas engagé de guerre contre Alassane Ouattara. Il a dit qu’il avait gagné les élections, à l’issue de la proclamation du Conseil Constitutionnel, qui s’est fondé sur des irrégularités relevées par les observateurs, parmi lesquels les émissaires de l’Union Africaine, au nord. Son adversaire, déclaré vainqueurs dans son propre QG par la Commission électorale indépendante (CEI), aussi, réclamait la même victoire. Lui, il a préconisé un recomptage des voix, pendant qu’on lui menait la guerre à Abobo, à travers un commando dit invisible, qui tuait policiers et éléments des ex-forces de défense et de sécurité (FDS). C’est dans cette ambiance, alors que l’UA avait commis un émissaire pour trouver une issue pacifique à cette crise, qu’on a bombardé sa résidence pour l’en extraire et donner le pouvoir à son adversaire. Où est-il qu’on l’accuse d’avoir commis des crimes?».


Pour cette haute personnalité proche de Laurent Gbagbo,  qui nous a fait ces confidences au téléphone alors que nous tentions de le joindre dans la capitale ghanéenne, sauf si la CPI est une justice aux ordres de certains régimes, un coup de l’histoire s’annonce dans quelques jours, certainement le jeudi 21 février prochain, jour de la délibération et de l’annonce probable du verdit du procès ''Procureur contre Laurent Gbagbo''.

 

Dans cette perspective, les exilés d’Accra voient pour bientôt la fin de leur chemin de croix.


Espérant que l’ancien chef de l’Etat regagnera son pays pour qu’eux aussi puissent retrouver sans crainte leur terre natale. «Qu’allons-nous faire en Côte d’Ivoire alors que celui pour qui nous sommes ici est lui-même détenu à la Haye ? C’est impensable!  Mais, si aujourd’hui Laurent Gbagbo est libéré, on nous verra tous à Abidjan. Nous rentrerons tous chez-nous, parce qu’il n’y aura plus de raison de rester ici en exil. Personne ne se plait ici en exil. La preuve, vous constatez qu’ici, personne ne travaille. Nous visons tous d’aide et de soutien de certains amis, qui ne nous laissent pas dans la faim. Si Gbagbo rentre, nous tous on rentre et nous allons reprendre nos vies là où nous les avons laissées », soutiennent dans leur ensemble, la plupart des partisans de l’ex-chef de l’Etat qui, visiblement, gardent un moral de fer, malgré l’oisiveté qui devrait les ronger au pays de Kwame Nkrumah.

 

Félix D.BONY

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:56

Le prix du riz Uncle Sam a connu des augmentations ces derniers temps dans les supermarchés et les boutiques de certains quartiers. Au supermarché Sococé des deux Plateaux, le sac de 5 kilogrammes est passé de 3550 FCFA à 3750 FCFA, soit une augmentation de 200 FCFA. Celui de 15 Kilogrammes est passé de 8125 FCFA à 8425 FCFA. Idem dans les supermarchés King Cash, Prima, Leader Price Riviera II. Dans les petites boutiques situées dans le quartier de Marcory Remblais où nous avons marqué un arrêt, certains commerçants ont décidé eux aussi de majorer les prix. C’est le cas de la boutique d’Ali. Ce dernier a fait passer le prix du kilogramme de riz Uncle Sam de 750 FCFA à 800 FCFA et le sac de 5 kilogrammes de 3500 FCFA à 4000 FCFA. Yaya, un autre boutiquier de Koumassi Remblais pratique les prix suivants : 750 FCFA le kilogramme de riz, 18 500 FCFA le sac de 25 Kilogrammes et 22000 FCFA pour le Riz Uncle Sam 100% brisures.


Yaya nous explique que cette augmentation provient des grossistes. «Je vendais le kilogramme à 700 FCFA et le sac de 25 kg à 17500 FCFA avant le début de l’année 2013. Aujourd’hui les grossistes ont augmenté à leur niveau et je suis obligé d’augmenter de mon côté sinon je risque de vendre pour perdre», soutient t-il.

 

A marcory, au quartier Bourgeois, le sac de 5 kg s’achète aujourd’hui à 4000 FCFA.

 

Dans les marchés de Cocody, Marcory et Treichville, les prix varient entre 800 FCFA (kg), 3800 FCFA (5kg) et 22000 FCFA (Riz cassé Uncle Sam 50 kg).

 

Au marché Cocovico de Cocody, le sac de 50 kilogrammes de riz cassé «Mémé» se vend à 23000 FCFA alors qu’il était à 21000 FCFA avant le début du mois de Janvier.

 

Le sac de 25 kg du riz Royal Orchid est passé de 17550 FCFA à 18500 FCFA. Il va s’en dire que tous les riz de qualité supérieures ont subi une augmentation.

 

Les consommateurs eux, se plaignent de la hausse des prix. « On ne sait plus où on va maintenant. Avant, on avait du mal à acheter les 5 kilogrammes de riz à 3500 FCFA. Si aujourd’hui le prix passe à 3750 FCFA voire 4000 FCFA, c’est une vraie galère pour nous les consommateurs. D’autant plus que le riz est notre nourriture de base», s’offusque Patricia Kouamé.

 

Cette hausse, à en croire les professionnels de la filière, n’est nullement liée à la fluctuation du prix de l’essence et du gaz. Il s’agit en effet de rattraper les prix qui auraient dû être pratiqués lors de la mise en place de la mesure de suspension des taxes sur les importations de riz entre le mois d’Août-et le mois d’Octobre 2012.


Le Gouvernement, en premier et le ministre du Commerce, de l’Artisanat et des Pme, Jean-Louis Billon sont interpellés. Les consommateurs pointent aujourd’hui un doigt accusateur sur Billon, qui, depuis son arrivée, n’a pas encore effectué de descente dans les supermarchés pour s’enquérir de la situation.


Soumba. O

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:54

21 millions de francs Cfa. C'est la somme qu’exige le collectif d'Avocats qui s'est constitué pour la défense de Charles Blé Goudé. Ils sont au nombre de six avocats qui vont plaider en faveur de la libération de l’ex-leader des jeunes patriotes.

Quatre (4) sont inscrits au barreau d'Abidjan.  Ces derniers réclament 10 millions de Francs Cfa, tandis que leurs deux (2) autres inscrits du barreau de  Paris (France) ont, eux, fixé à 11 millions Cfa, le montant de leurs honoraires. Une facture jugée ''très salée''  et qui donne des nuits blanches  aux  parents du président du Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples (Cojep).


Face  à ce montant  qu’ils jugent astronomique, les parents de Blé Goudé  disent  ne  pas savoir où donner de la tête. ''Avec un tel montant, franchement, j'avoue que nous sommes foutus. Nous ne savons pas quoi faire. Où allons-nous trouver 21 millions de Francs Cfa? '', s'interroge, totalement sonné et désappointé,  un membre de la famille de Charles Blé Goudé que nous avons rencontré le week-end dernier à son domicile  d'Abidjan. Pour ce dernier, face à une quasi  '' impossibilité'' de réunir une telle somme,  l'espoir de ''garantir à Blé Goudé,  une chance de se faire assister par des avocats, devient  de plus en plus mince.


D'où cet appel: ''Avec les difficultés que nous traversons, puisse, Dieu nous aider''. Il garde, néanmoins un brin  d'espoir, quant à l’intervention d’un bienfaiteur pour tirer cet ancien pilier du régime  Gbagbo d’affaire. ''Nous espérons également qu'avec le collectif d'avocats qui fait déjà un travail formidable, nous parviendrons à un terrain d’entente'', a-t-il conclu.


Rappelons que Charles Blé Goudé a été arrêté le 17 janvier 2013, à Accra, au Ghana puis extradé le lendemain vers la Côte d'Ivoire, suite à un mandat d'arrêt lancé par Abidjan pour ''crime de guerre''. Ces accusations contre l'ancien ministre chargé de la jeunesse, dans le dernier gouvernement Aké N'gbo ont été rejetées en bloc, par le collectif d'avocats qui soutiennent que leur client est détenu pour ''des raisons purement politiques''.

 

Claude DASSE

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:51

La famille, les amis et les collègues de Koua Gnamien, professeur de français au lycée classique 1 de Bouaké, sont inquiets. Ils sont sans nouvelle de lui, depuis le mercredi 6 février 2013.


Selon nos sources, ce jour là, l’enseignant gréviste qui est par ailleurs, le premier responsable de la coordination des enseignants du secondaire de Côte d’Ivoire (Cesci) à Bouaké, aurait eu la visite d’un ami. Après l’avoir accompagné, il n’est plus jamais réapparu. « Je suis son jeune frère et je vis avec lui. Il n’est pas marié mais vit avec une fille. Il a deux enfants.  Ce matin encore (ndlr, vendredi 8 février 2013 ) je viens de la police, qui m’a fait savoir qu’elle n’a interpellé personne. Selon les policiers, il se serait peut-être caché quelque part. Mieux, ils m’ont fait savoir que rien ne prouvait qu’il avait été arrêté », a confié Pascal.


Joint par téléphone, le proviseur dudit lycée,  Fofana Mamadou a dit avoir saisi le Directeur régional de l’Education nationale et les forces de l’ordre. « Depuis le lundi 4 février 2013, il n’a pas mis les pieds ici au lycée», a-t-il ajouté.  Selon une autre source, l’enseignant porté disparu devrait se rendre à Brobo pour galvaniser ses troupes.

(Correspondant régional)

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:46

Alassane Ouattara est-il l’homme qu’il fallait aux ivoiriens ? Est-il celui que les ivoiriens ont voulut se donner comme dirigeant pour travailler pour leur bien-être et celui d...e la nation ? Cette question n’est pas fortuite. Elle est même pertinente, au regard du déroulement récent de l’actualité ivoirienne.


Le RDR son parti politique, semble nous apporter la réponse, en tentant, de façon maladroite, de venir à la rescousse d’un régime pris dans le tourbillon du front social en ébullition. Le RDR, parti au pouvoir accuse le Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, principal parti d’opposition, d’être à la base des grèves intempestives déclenchées ces derniers temps. Des grèves auxquelles monsieur Ouattara n’arrive toujours pas à trouver des solutions. Lui qui s’est pourtant targué d’être la «solution pour la Côte d’Ivoire ».

« Grève générale annoncée dans les secteurs Santé et Education : ces pro-Gbagbo qui veulent paralyser le pays » ; « Grève à l’Eduction nationale et la Santé, le RDR accuse : c’est le FPI qui tire les ficelles », titrent respectivement ‘’le Patriote’’ et ‘’le jour plus’’, journaux proches du RDR, parti au pouvoir. Le quotidien du RDR, ‘’La Matinale’’ abonde dans le même sens: « Revendications intempestives, vigilance ! Ces grèves ne sont pas innocentes ».

Comme si cela ne suffisait pas une conférence de presse est même donnée au siège du RDR par Joël N’guessan, porte-parole principal de ce parti. « C’est le FPI qui manipule ces syndicats », clame t-il. Alors que l’on s’attendait à ce qu’il apporte à l’opinion les preuves irréfutables que les leaders syndicaux ont des accointances avec le FPI duquel ils recevraient des ordres, à quoi avons-nous eu droit ?

A de la gymnastique intellectuelle pour justifier l’injustifiable. Pis à un exercice de falsification de l’histoire de la Côte d’Ivoire. « A l’époque, Gbagbo avait dit aux fonctionnaires qu’il ne leur donne rien. Le président Ouattara a décidé de leur donner un peu. Contre toute attente, ils entrent en grève. C’est la preuve que le mobile est purement politique», déclare t-il. Avant d’ajouter que les syndicats sont «(…) des groupements corporatistes animés essentiellement par des militants avérés de l’ex-parti au pouvoir », sans donner la moindre preuve de ses allégations qui sonnent comme de la délation dans le seul but de faire porter l’échec de Ouattara à Laurent Gbagbo. Encore et toujours les mêmes pro-Gbagbo !

Or, l’on sait très bien que ces grèves ne sont que le reflet d’une société ivoirienne en plein doute, en pleine déliquescence et en proie à une misère sociale sous le poids duquel elle étouffe. Ces fonctionnaires et agents de l’Etat qui ont le courage de crier leur ras-le-bol, ont bravés toutes sortes de menaces du régime en place pour manifester à la face du monde leurs souffrances - sans parler des milliers d’autres ivoiriens qui souffrent dans le silence et le dénuement total – représentent en effet, cette grande majorité d’ivoiriens et d’ivoiriennes déçus et indignés par la gestion approximative d’Alassane Ouattara.

Moins de deux ans auront suffi pour que la vérité rattrape celui qui est parvenu à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire à l’issue des bombardements de l’armée française sur la résidence officielle du Président Laurent Gbagbo.

Ainsi le RDR argue que tous ces ivoiriens qui revendiquent l’amélioration de leurs conditions salariales, donc de leurs conditions de vie, sont manipulés par le FPI !

Comme on peut le constater dans ce parti dont les liens avec la rébellion armée qui a défiguré le pays, la ligne rouge entre le terrain syndical et le terrain politique est vite franchit. Faute d’arguments. Preuve de leur incompétence, mais aussi de la panique qui s’empare d’eux subitement. Il faut y voir aussi dans ces sorties hasardeuses un aveu cinglant : leur mentor Alassane Ouattara souffre de son impopularité renforcée par ses carences en matière de gestion politique. Il doit - d’une part - faire face non seulement à ses partisans déçus, à ceux qui naguère, portés par des considérations subjectives, ont cru en ce pseudo « messie ». D’autre part, il y a le reste des ivoiriens qui ne l’ont pas forcément soutenu et à qui il s’est pourtant imposé. Ceux-ci sont de plus en plus convaincus que monsieur Ouattara n’a aucune solution viable ni pour eux ni pour la Côte d’Ivoire. D’où l’inquiétude généralisée des ivoiriens quant à leur avenir avec un Ouattara plus enclin à plaire à ses parrains étrangers qu’à se soucier du bien-être des ivoiriens.

En fait, que valent-ils réellement, Alassane Ouattara et son parti politique le RDR sur l’échiquier politique ivoirien ?

54% avec ceux de son allié Konan Bédié, selon les chiffres de Youssouf Bakayoko. 32% à lui seul (sans les voix du PDCI), selon les chiffres du premier tour, contre 46% des voix pour Laurent Gbagbo seul, toujours selon les chiffres du sieur Youssouf Bakayoko. Des chiffres obtenus à l’issue d’un scrutin qui continue de susciter la polémique.

La Revue italienne « RESET », dans un article titré : « Laurent Gbagbo et le droit à la différence », dénonce les manipulations de la communauté dite « internationale » et révèle à propos de ce fameux scrutin présidentielle de 2010 : « Il était évident qu’organiser des élections en présence d’une rébellion armée dans le nord du pays qui a soutenu M. Ouattara comme candidat n’était pas un exercice électoral prometteur(…) ». Elle va plus loin en affirmant : « Plus de la moitié de ces organisations (les différentes missions d’observations ndlr) ont dénoncé les graves circonstances dans lesquelles les élections ont eu lieu dans le nord du pays sous contrôle rebelle ». On peut aussi y lire : L’Union africaine, qui a vu deux de ses observateurs enlevés et libérés avec l’aide de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) écrit: «La mission a découvert avec regret des actes de violence avec une perte grave de la vie, de violations d’intégrité physique, d’enlèvements, intimidations, enlèvements et la tentative de destruction du matériel électoral. De nombreux éléments qui devraient être une préoccupation pour les organes compétents afin de déterminer l’impact global sur le résultat des élections.

Au final, à quoi avons-nous eu droit ? A une proclamation « solitaire » du sieur Youssouf Bakayoko, des résultats supposés être ceux des élections présidentielles au Q.G de monsieur Ouattara, suivie d’un largage de bombes françaises sur la résidence de Laurent Gbagbo, sa capture et son emprisonnement pure et simple.

Ainsi, devient chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara. Au forceps.

Et depuis, les ivoiriens n’ont de cesse de démontrer leur antipathie pour la nouvelle classe dirigeante qu’il incarne.

Les élections législatives qualifiées de « désert électoral », en passant par le fiasco du RDR aux récentes législatives partielles (zéro sièges sur six) et aujourd’hui le mécontentement social généralisé, interpellent plus d’un observateur sur l’ampleur de la crise socio-politique que traverse la Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, monsieur Ouattara, son parti politique le RDR et ses alliés – à court de « solutions » sont rattrapés par la dure réalité du terrain politique ivoirien dans lequel ils se débattent, pris qu’ils sont à leur propre piège.

Admettons un instant que tous ces grévistes soient effectivement « téléguidés » par le FPI, un parti que le régime disait pourtant mort et enterré. Alors le FPI, parti principal d’opposition aura brillamment réussi à fédérer cette importante frange d’ivoiriens autour de son leader Laurent Gbagbo au détriment d’un Alassane Ouattara qui ne les rassure guère.

Pourtant, la réalité est là, incontournable. Les grévistes réclament que ce qui leur a été promis par l’Etat de Côte et qui n’attendait que l’obtention du point d’achèvement de l’initiative PPTE, pour se traduire en actes, leur soit octroyé. Rien de plus.

Dans un Etat de droit, cela se discute dans un cadre apaisé et franc. En lieu et place de menaces à peine voilées et d’emprisonnements de grévistes.

Sur la question, Joël N’guessan, le porte-parole du RDR, soutien qu’après l’atteinte du Point d’achèvement de l’initiative Pays pauvre très endetté (PPTE), le gouvernement avait deux choix : augmenter tout de suite les salaires des fonctionnaires ou le reporter à plus tard, en faisant des investissements.

En tout état de cause, Ouattara est au pied du mur. Les ivoiriens le regardent et sont impatients de le voir tenir ses promesses. Ils doutent encore qu’il soit capable, comme il le prétend, de mener à bon port le navire ivoirien. Aussi sont-ils convaincus que tout ce qui intéresse Ouattara, c’est de traquer et emprisonner les partisans de son adversaire Laurent Gbagbo lui-même déporté à la Haye où il est détenu depuis plus d’un an.

Ils sont de plus en plus nombreux, les ivoiriens qui se demandent bien à quoi ils peuvent encore s’attendre avec Alassane Ouattara, dont le régime dictatorial est aux abois.

Marc Micael La Riposte

http://www.lynxtogo.info/afrique/23-la-riposte/3589-rdr-ces-suspicions-qui-confirment-lillegitimite-de-ouattara.html

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 09:39

Le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, qui a du mal à s’enclencher efficacement, tend à situer les responsabilités des différents acteurs de la crise ivoirienne. La responsabilité politique repose, entre autres, sur une certaine liberté dans l’exercice du pouvoir. Sans liberté, pas de responsabilité, même dans le crime. Le crime au sens large du concept est la transgression des lois justes, quelle qu’en soit la gravité : de l’évasion fiscale au génocide, en passant par les meurtres prémédités, le stationnement interdit et le vol à main armée.

 

Sans aucun jugement moral, cette définition analytique permet clairement de distinguer d’un côté les actes criminels et de l’autre les activités légitimes. L’activité criminelle n’est payante que tant que le risque d’être appréhendé et condamné est faible. Le crime prospère donc lorsque la police et la justice sont faibles et que l’impunité devient la norme.
 
La planification de la défaillance de l’Etat
 
Pour ne pas faire trop d’histoire, retenons que le régime de Ouattara date officiellement d’avril 2011 lorsque, après avoir gagné les élections présidentielles de 2010, il lui a fallu faire une guerre pour accéder à un trône qui avait été confisqué par son adversaire.
 
Pour cette guerre, le président Ouattara s’est appuyé sur les Forces armées des forces nouvelles (Fafn) et a recruté des combattants de différentes tribus et ethnies du nord de la Côte d’Ivoire, qu’il a transformés, par le pouvoir d’une ordonnance illégale, en armée régulière ivoirienne dénommée Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), comme pour bien rappeler que ce sont les militants du Rassemblement des Républicains qui devenaient la nouvelle armée de notre pays. Le R des deux sigles ne semble pas se référer à la République, mais aux républicains du Rdr. Les Fafn venaient de prendre l’ascendant sur les Forces armées nationales (Fanci) et se substituaient automatiquement à elles.

 

Les Frci, dont Ouattara est le chef suprême, ont une histoire que l’on peut faire remonter au putsch manqué de septembre 2002. Elles sont alors une mosaïque d’associations de fait : Mpci, Mpigo, Mjp. Ces forces sont celles qui ont participé, entre septembre et décembre 2002, à l’étranglement du marché du cacao dans les zones de production de Vavoua, Danané et Daloa, permettant ainsi à certains négociants, qui leur avaient payé des sommes colossales, de s’enrichir tout en leur livrant armes sophistiquées et munitions en grandes quantités. Ces bandes armées vont ainsi devenir les forces d’occupation rebelles de la moitié nord du pays. Plus tard, les responsables de ces groupes nous expliqueront que les armes se sont imposées à eux, pensant ainsi attirer de la compassion à leur endroit. Nous ne reviendrons pas sur les détails de ces origines, mais une description détaillée de cette naissance peut être lue dans l’enquête menée par le journaliste Guy-André Kieffer, disparu curieusement quelques temps après.
 
Cette occupation du Septentrion sera le début d’activités criminelles intenses, qui durent jusqu’à aujourd’hui : L’exploitation des zones occupées et le pillage systématique des ressources de leur sol et sous-sol, agrémentés par des meurtres et des casses de banques, et en particulier ceux des agences locales de la Bceao, qui ont fait perdre à cette institution financière internationale plus de cinquante huit (58) milliards de francs cfa, que l’Etat de Côte d’Ivoire a eu l’obligation de rembourser par la suite, sans qu’aucun coupable n’ait été arrêté ni inquiété. L’expropriation des propriétaires fonciers traditionnels, l’exploitation et l’occupation illégales de terres agricoles pour la culture de drogues sont devenues coutumières.

 

L’un des prototypes de ce type d’activités criminelles organisées reste M. Ouédraogo Rémi, ancien combattant des Forces nouvelles, qui bénéficie aujourd’hui encore de la protection et de la bénédiction du régime Ouattara qui, à la recherche de camps d’entrainement, n’ose pas déloger ce bandit de grand chemin, pilleur des forêts classées de l’ouest du pays, alors que tous les journaux ont décrit dans le détail les activités de "Ouremi" dans le Mont Peko. Des guerres de leadership sont aussi le propre des rebellions et sont responsables de la disparition de certains chefs de guerre tels que Sam Boukary alias Mosquitto, Zaga Zaga, Adams, Kass, IB et autres, tous victimes de la loi du crime organisé dans les zones Cno, comme à la belle époque décrite dans le roman «Le Parrain» de Mario Puzo et superbement mise en scène à Hollywood par Francis Ford Coppola avec Marlon Brando dans le rôle de Don Corleone.
 
Dans ces zones, pendant les dix années du règne des Fafn, les modalités de gouvernement ont été celles de tout système de crime organisé.
 
-        Ils ont fait disparaitre l’Etat et l’ont remplacé par une administration militaire dirigée par les commandants de zones dits com-zones ;
 
-        Ils ont supprimé les caisses de l’Etat et les ont remplacées par une agence unique dite «la centrale», qui collecte les impôts, douanes et autres rapines et butins de guerre pour le compte des com-zones et autres chefs des Fafn ;
 
-        Ils ont instauré l’autorité des Fafn et proscrit définitivement celle des préfets, sous-préfets et autres administrations civiles, représentants de la République ;
 
-        Ils ont organisé une branche politique et une branche armée avec une répartition des tâches : la première partageait le pouvoir dans les zones hors Cno tandis que la seconde participait aux activités du centre de commandement intégré. Ceci a permis aux Fafn d’être à la fois les seuls maîtres dans les zones Cno et de partager la maîtrise du terrain et le pouvoir dans le reste du pays.
 
-        Ils géraient ainsi de façon collégiale le pouvoir d’Etat, avec l’appui de différents accords de paix (Marcoussis, Pretoria, Ouagadougou) et la complicité des refondateurs au pouvoir, qui avaient appelé à la soupe les autres partis signataires de l’accord de Marcoussis, accepté et célébré par tous. Les milices de toutes sortes se sont mises en place et ont profité d’activités criminelles sur l’ensemble du pays, qui s’est retrouvé gouverné non pas par un parti ou par un homme, mais par un collège de managers que l’on appelait à l’époque "la bande des quatre grands" : Ouattara, Bédié, Soro, Gbagbo. Ces quatre personnalités avaient tous rang de présidents d’institution de la République et jouissaient des privilèges liés. Ces quatre ont mis en place un système de gestion piloté par le Cadre Permanent de Concertation (Cpc) et ont accepté tous ensemble de mettre en berne la constitution et l’Etat de droit pour rechercher, disaient-ils, la paix. Selon leur plan de travail, le droit ne pouvait permettre d’arriver à la paix, il fallait en sortir, trouver la paix, pour ensuite revenir avec cette paix dans l’Etat de droit. Les bases criminelles de l’Etat étaient ainsi posées. Le refondateur s’est prostitué avec la rébellion pour garder ce qui lui semblait être l’essentiel: le pouvoir.
 
-        La justice, dans les zones Cno, était militaire. L’administration militaire et l’Etat sont devenus malfaiteurs. C’est sur cette administration et ces forces qu’Alassane Ouattara s’est appuyé. Cette force dont il avait le contrôle n’était pas officiellement au pouvoir à Abidjan, mais avait le pouvoir. Notons d’ailleurs que le président de la République de l’époque a toujours fait scrupuleusement ce que les Forces nouvelles voulaient, alors que lui-même n’est jamais arrivé à leur faire accepter quoique ce soit de significatif. Laurent Gbagbo était au pouvoir à Abidjan, mais ce sont les Fafn qui avaient le pouvoir dans les zones Cno, malgré les multiples accords de paix. En dix ans, il n’a obtenu ni unicité de caisse, ni contrôle de l’intégralité du pays, ni restauration de l’intégrité du territoire, ni redéploiement de l’administration dans les zones Cno, ni désarmement des forces combattantes, rien qui relève de la souveraineté de l’Etat. Dans les zones hors Cno, Laurent Gbagbo était certes au pouvoir, mais c’est Ouattara qui avait le pouvoir.
 
2002-2010 : Gbagbo sur le trône, Ouattara aux commandes
 
Pour comprendre ce qui s’est alors passé il faut d’abord saisir l’essence du pouvoir. Une personne A a du pouvoir par rapport à une personne B, si A est en mesure d’inciter ou d’empêcher B d’accomplir ou pas une action donnée. Dans cette acception du pouvoir, l’on reconnait que A et B ne sont pas des robots, mais ont des volontés actives et que l’obéissance ne se fait pas sous une emprise magique. L’on admet aussi qu’à travers cette volonté, B est libre de désobéir mais qu’en pareil cas, A peut lui infliger des sanctions dont la crainte oblige B à obtempérer.
 
Si l’on transpose cette analyse de base à la politique ivoirienne durant la dernière décennie, on constate que Laurent Gbagbo était certes au pouvoir de 2002 à 2010 mais que, d’évidence, c’est Alassane Dramane Ouattara qui détenait le pouvoir. Pourtant, la gouvernance de la Côte d’Ivoire durant cette période est communément attribuée à Gbagbo, qui croyait d’ailleurs lui-même en être le détenteur. Il ne détenait en fait que le fauteuil présidentiel, alors que Ouattara gouvernait effectivement avec l’appui des Fafn dans les zones Cno. Laurent Gbagbo avait l’illusion du pouvoir, Ouattara en avait la réalité. Gbagbo était satisfait d’être au pouvoir et Ouattara lui faisait faire tout ce qu’il voulait et l’empêchait de faire tout ce qu’il ne voulait pas. Gbagbo se contentait d’être au pouvoir, de signer des accords avec les mandants de Ouattara et de les exécuter selon la volonté de Ouattara, à la seule condition que lui reste au pouvoir. Or être au pouvoir et avoir le pouvoir sont deux choses différentes. Etre au pouvoir ne veut pas dire automatiquement avoir le pouvoir. Gbagbo l’aura appris à ses dépens. Ouattara, lui, s’est contenté, depuis la signature de l’accord de Marcoussis, d’avoir le pouvoir sans être dans le fauteuil présidentiel. Un bref survol des évènements de la période suffit à convaincre que cette réalité et de cette thèse.
 
-        La rébellion non matée était une victoire de Ouattara sur la république de Gbagbo.
 
-        Les accords de Marcoussis, scandaleux arrangements présentés comme un «médicament amer» à essayer, étaient une expression du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
 
-        Les accords de Pretoria, qui ont conduit Gbagbo à modifier ou rejeter toutes les lois votées par l’Assemblée nationale conformément à la constitution ivoirienne, instaurant entre autre l’actuelle Cei (Commission Electorale Indépendante), étaient une expression du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
 
-        L’accord politique de Ouagadougou, dans ses quatre versions (I, II, III et IV) était aussi une expression de l’ascendance du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
 
-        Proclamer que nous irons aux élections sans désarmement et tout mettre en œuvre pour qu’il en soit ainsi, en violation complète des lois et règlements de notre pays, était une victoire du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
 
-        Le déroulement des élections et le cafouillage de la proclamation des résultats étaient l’expression du pouvoir qu’avait Ouattara, l’opposant d’alors, sur le président Gbagbo qui était au pouvoir et à la tête du groupe informel qu’on appelait à l’époque la majorité présidentielle (Lmp).
 
-        Le déroulement de la crise postélectorale montrera aussi cette différence entre Gbagbo, qui était au palais présidentiel, avait prêté serment devant le Conseil constitutionnel et croyait donc qu’il avait le pouvoir et Ouattara, qui était au Golf hôtel, avait prêté serment par lettre et n’était pas reconnu par le Conseil constitutionnel, tout en ayant le pouvoir de fermer les banques, les ports, l’aéroport, les administrations, d’ériger une armée, d’affecter des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires acceptés par le monde entier.
 
De 2002 à 2010, Gbagbo était de fait au pouvoir, mais il faut retenir que sur la même période, c’est Ouattara qui avait le pouvoir. Tout bilan de cette décennie devrait tenir compte de cette situation et savoir que le pouvoir était partagé par les signataires des accords de Marcoussis. Ils ont exercé le pouvoir ensemble. Les refondateurs ont accepté la perversion de leur pouvoir par les rebelles. Ils en ont profité. Il serait trop facile, à l’heure du bilan, de dire que Gbagbo était seul au pouvoir, donc il doit en assumer seul le bilan. Il y a celui qui était au pouvoir et celui qui l’exerçait.
 
La refondation a ainsi préparé la criminalisation de l’Etat, qui est aujourd’hui pleinement exercée par le président Ouattara. Cette criminalisation a été le socle de la déconstruction de l’Etat de droit, minutieusement planifiée, à dessein ou pas, par la rebfondation. Il était donc facile pour Ouattara d’y installer les Frci et d’étendre, cette fois à l’ensemble du pays, les pratiques de gouvernance qui avaient cours pendants dix ans dans les zones Cno. L’Etat malfaiteur est dorénavant devenu la norme et le repère. Cette fois, Ouattara est au pouvoir et a le pouvoir. Il installe le système des com-zones partout sur le territoire. Il nomme des anciens chefs de guerre préfets de région, il instaure des com-secteurs, nouvelle catégorie jusqu’à présent inconnue dans l’armée et dans l’administration du territoire en Côte d’Ivoire. Il redéploye, jusqu’aux petites contrées, la milice de son parti, qui tient lieu d’autorité civile et militaire en même temps.
 
Ce sont les représentants locaux des Frci qui ont le pouvoir local, qu’ils exercent en s’appuyant sur les structures locales du Rdr. Ils sont à la fois juges, sous-préfets, maires, chefs de canton et de village. L’armée a le pouvoir local par délégation du chef supérieur des armées, Alassane Dramane Ouattara. L’Etat-criminel est dominé par une milice ethnique et sa branche politique, le Rdr. Ses équipes se spécialisent dans l’exploitation des ressources minières nationales pour leur propre compte. Ils animent des réseaux intouchables de crime organisé dans les forêts classées et les terres rurales, desquelles ils chassent les propriétaires coutumiers traditionnels. Ils passent des marchés de plusieurs milliards au nom de l’Etat, sans aucun respect des procédures d’appel d’offre telles qu’instituées par le code des marchés publics. Ils gèrent un Etat formel avec des procédures informelles. Ils privatisent pour leur clan et les chefs des milices des pans entiers de l’activité économique de l’Etat. Ils profitent de la protection que leur apportent les Nations Unies pour s’adonner à des activités criminelles, sans que les bailleurs de fonds, piégés, ne puissent protester ouvertement, eux qui croyaient que Ouattara aurait été un président moderne. La communauté internationale découvre plutôt un Etat-trafiquant en tous genres, qui met les institutions au service du crime organisé, en dehors des lois de la République. Elle découvre un Etat qui multiplie les milices ethniques en remplacement des anciennes. Elle découvre un Etat qui criminalise les pratiques de pouvoir.
 
On voit donc que la déconstruction des institutions de l’Etat ivoirien, minutieusement planifiée par un groupe d’hommes assoiffés de pouvoir, est le socle de toute la souffrance des populations qui croupissent dans une pauvreté toujours plus profonde et dans une oppression dont le niveau est devenu intolérable. Dans ce contexte, il est important de dénoncer massivement ce système, en commençant par en prendre l’entière conscience, et en luttant, chacun à notre niveau.

 

Aussi infime que soit l’action de chacun, il est important que, individuellement et collectivement, la classe politique, la société civile, les ménages et les entreprises, nous fassions notre part d’effort sur nous-mêmes, dans la vérité et la responsabilité, pour espérer sortir de ce chaos, insoutenable malgré tous les slogans qui nous rabâchent le contraire. Il est important de refuser catégoriquement toute velléité d’amnistie, qui permettrait à la classe politique bourreau des populations depuis trop longtemps, de s’exonérer encore une fois de ses responsabilités criminelles. Nous devons refuser que s’installe plus longtemps dans notre pays une classe de citoyens à irresponsabilité illimitée. Il y va de notre survie, de l’avenir de la paix, de la liberté, de la démocratie et de la prospérité.
 
Mamadou KOULIBALY
Président de LIDER

 

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