Le 18 Février 1992 reste une date historique pour le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo et pour l’ensemble des démocrates ivoiriens. Chaque année, cette journée qui, selon les initiateurs, marque la fin d’une époque et le début d’une autre, est commémorée en Cote d’Ivoire. Mais les cérémonies de 2012 ont eu un caractère particulier avec l’irruption le 11 Avril 2011 de Dramane Ouattara au sommet de l’Etat de Cote d’Ivoire.
Le 18 février 2012 a donc été commémorée a travers le monde et essentiellement dans les pays ou se sont refugiés ou incarcérés des acteurs clés de cet évènement. Ainsi, du Ghana aux Etats-Unis d’Amérique, en passant par la Cote d’Ivoire, La Haye etc…, les démocrates ont raconté l’histoire de leur pays à ceux qui en savent peu et surtout à tous ceux qui n’étaient même pas encore nés au moment ou Ouattara tentait, pour la première fois, de porter un coup fatal à la jeune démocratie ivoirienne.
A Accra, au Ghana, les exilés n’ont pas failli à la tradition malgré le décès, la veille, de leur camarade Jean Baptiste Diagou
Gomont, Maire de la commune de Cocody. Dr Assoa Adou a saisi cette occasion pour rendre un hommage appuyé au nom de la Coordination FPI en exil à son camarade de lutte avant d’ouvrir la série
de témoignages poignants et édifiants des ministres Ahoua Don Mello et Nyemien Messou et de l’Ambassadeur Raymond Koudou Kessié. Ces témoignages ont permis à l’assemblée d’être rassurée que
l’homme qui avait donné l’ordre d’éliminer physiquement Gbagbo Laurent, alors Secrétaire General du FPI, est bien Alassane Dramane Ouattara, premier ministre de Houphouët. C’est
aussi au cours de cette cérémonie que l’on apprendra que ceux qui devaient mettre en exécution cet assassinat sauvage se nommaient Robert Guei et le capitaine Deto Letho.
Le 18 février 1992 est à cet effet la date de la première tentative de l’assassinat de la démocratie en Côte d’ Ivoire par Dramane
Ouattara, ont soutenu les trois orateurs du jour. 19 ans plus tard, l’histoire se répète; Cette fois, avec l’aide de la France, Ouattara réussi son coup le 11 Avril 2011. Le même jour Gbagbo
est à nouveau arrêté par Ouattara et déporté sept mois plus tard à la Cours Pénale Internationale de La Haye pour des soi-disant crimes contre l’humanité qu’il n’a pas commis.
Les membres de son gouvernement et ses proches collaborateurs composante essentielle de l’élite intellectuelle ivoirienne sont
contraints à l’exil ou emprisonnés. Sur place, en Côte d’Ivoire, ceux qui n’ont pas pu fuir sont maintenus dans une résidence surveillée qui ne dit pas son nom sous le regard vigilant d’une
milice tribale dénommée FRCI. Sans le dire officiellement pour ne pas gêner ses soutiens extérieurs, le gouvernement Ouattara prohibe toutes activités politiques de l’opposition. Ainsi, toute
tentative de rassemblement des militants de l’opposition est réprimée dans le sang par les FRCI appuyés par les militants du RDR parti de Ouattara. Ce fut le cas a Yopougon, Koumassi,
Marcory, Dabou, Bonoua, etc...
Dans des discours fidèles à l’histoire et dans un franc parler qu’on leur connait, les ministres Nyamien Messou, Ahoua Don
Mello et l’Ambasseur Koudou Kessie se sont succédés au podium pour présenter les faits, riens que les faits au nombreux public à la recherche de la vérité historique.
Pour M. Nyamien Messou, « les évènements de 18 février 1992 ressemblent trait pour trait à ceux du 6 février 1949 ». M. Etienne
Djoman, militant du PDCI, qui avait annoncé son desampparentement d’avec le PDCI du fait de l’alliance de ce parti avec le parti communiste français décide de créer son propre parti, le parti
Eburnien de Côte d’Ivoire. Le 6 Février 1949, il organise un meeting pour rendre public la décision de sa rupture avec le PDCI. L’administration coloniale en profite pour réprimer dans le sang
la manifestation et procède à l’arrestation systématique de tous les cadres du PDCI à partir d’une liste préétablie, comme ce fut le cas du FPI le 18 Février 1992, précise
l’orateur.
M. Messou ajoute que « c’est à partir de cette date que Houphouët, vu au départ comme grand combattant de la liberté, porte flambeau
de la lutte émancipatrice, est rentré dans les rangs et par la suite s’est associé aux différents ajustement de la politiques coloniales de la France contre les intérêts de la Côte
d’Ivoire et de l’Afrique ».
Pour le ministre Don Mello, l’attaque du campus de Yopougon qui a occasionné la marche du 18 Février 1992 a été précédé par le
soi-disant complot diabolique de Jacqueville du 17 et 18 mai 1991 organisé par Marcel Ette et Martial Ahipaud pour renverser le gouvernement Ouattara. C’est donc selon le gouvernement Ouattara
d’alors pour tuer dans l’œuf cette tentative de déstabilisation du régime Houphouët/Ouattara que l’expédition punitive de la cité universitaire de Yopougon a été organisée.
Quand à l’Ambassadeur Koudou Kessié, l’occasion lui a été donnée pour reconnaitre les faiblesses de la diplomatie ivoirienne. Il a
mis en avant la nécessité de redéfinir cette partie de la politique du Front Populaire Ivoirien pour les futures batailles. Il n’a pas manqué de rappeler que les états n’ont pas d’amis, mais
des intérêts. C’est donc autour de ces intérêts que se tissent les amitiés entre les Etats, a-t-il conclu.
Dans sa déclaration de clôture de la cérémonie, le Dr Assoa Adou, après avoir félicité les intervenants a exhorté les uns
et les autres à la cohésion et à la discipline au sein de la grande famille FPI/ CNRD, car soutient-il, c’est à ce prix que la Cote d’Ivoire et l’Afrique toute entière seront libérées.
C’est dans une ambiance fraternelle que la cérémonie commémorative des évènements du 18 Février 1992 s’est déroulée à Accra au Ghana.
A la fin de la rencontre, la direction de la Coordination FPI en exil conduite par son président Dr Assoa Adou s’est rendu au domicile de la famille de Gomon Diagou pour lui présenter
officiellement les condoléances de la famille FPI en exil.
Correspondance Particulière de
Arsène DOGBA