Par G.D.A. | Connectionivoirienne.net | 01.08.2013
L’Université Alassane Ouattara de Bouaké est, dans le système académique, celle qui fait le moins de vague. Pourtant, elle réunit toutes les conditions pour être une Université tumultueuse. Partie pendant plus de dix ans de son site originel, l’Université, à travers ses UFR, s’est déployée sur neuf sites à Abidjan. Malgré les difficultés rencontrées, cette Université surprenante a fonctionné durant 10 ans à Abidjan.
Surprenante par les performances des étudiants aux différents concours d’entrée à l’ENA et dans les Grandes Ecoles (ENS). Surprenante aussi par les performances de ses enseignants non seulement à travers le CAMES, mais aussi les publications scientifiques. La qualité des relations entre enseignants, et entre enseignants et étudiants contribuent pour beaucoup à cet équilibre institutionnel dans ce temple du savoir.
L’on s’attendait donc à ce que cette institution soit plus soutenue une fois repartie sur son site originel à Bouaké. C’est plutôt surpris que nous avons appris que les enseignants qui ont travaillé d’arrache-pied depuis la rentrée sous le sceau du « départ nouveau », et qui, d’habitude, font rarement des vagues, ont déclenché une grève d’une semaine pour se faire entendre.
Les motifs de grève ne sont pas nouveaux. Ce sont « les passifs consignés à l’Inspection Générale des Finances (IGF), les heures complémentaires, les honoraires de vacation, la prime de recherche, les primes de correction et de délibération, le manque de bureaux pour les enseignants, l’absence de matériel didactique ». En fait, leurs revendications portent sur l’essentiel de ce qui permet à une institution académique de fonctionner.
Et comme c’est le cas de tous les présidents des Universités de Côte-d’Ivoire, celui de Bouaké est aujourd’hui entre le marteau et l’enclume. Avec le risque, dans son Université, de boucler difficilement le semestre selon le système LMD, si toutefois la grève déclenchée venait à persister. N’y a-t-il pas là un retour des incertitudes sur les calendriers académiques auxquels le « Départ nouveau » était censé définitivement mettre fin ?
Madame la ministre déléguée des Finances, monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur, conjuguez vos efforts pour un espace académique pacifié et pour des années académiques régulières comme les ont connus les Ivoiriens de vos générations. Offrons la même chance aux jeunes générations, à nos jeunes frères et enfants.
Par Gbansé Douadé Alexis, directeur de publication du site Connectionivoirienne.net