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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 20:05

 

C'est un rapport qui fera certainement grand bruit. Et pour cause, il apparaît accablant pour le régime Ouattara alors qu'il est produit par les Etats-Unis, qui passent pour être un « ami » des tenants actuels du pouvoir.

 

 

Le document, qui fait l'état des lieux des droits de l'homme en Côte d'Ivoire durant l'année 2012, ne passe pas sous silence ce qui ne va pas, deux ans après l'accession de Ouattara au pouvoir. Le rapport dénonce notamment les arrestations arbitraires, les détentions au mépris de tout cadre juridique, auxquelles se sont livrées l'année dernière les forces d sécurité, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire( Frci) et les dozos.

« Au cours de l’année il y a eu des cas où des éléments des forces de sécurité ont agi en toute indépendance du contrôle civil », dénoncent les Etats-Unis. Les attaques récurrentes contre le régime ont, selon les auteurs du rapport, favorisé les nombreuses violations des droits de l'homme dont se sont rendues coupables les forces dé sécurité, en particulier les Frci.

« Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), l’armée du pays, se sont rendues coupables d’exécutions extrajudiciaires, d’actes de torture et de détentions arbitraires », accusent les Etats-Unis.  Reprenant à leur compte, les allégations de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire ( Onuci), les Américains avancent que « des éléments Frci ont torturé et maltraité des prisonniers et des détenus pour extorquer des aveux ou des informations dans les centres de détention informels ». Outre les Frci, le rapport produit par les Etats-Unis pointent du doigt la Direction de la surveillance du territoire ( Dst), accusée de procéder à des détentions arbitraires ; mais aussi les chasseurs traditionnels dozo.

L'IMPUNITE, LA SOURCE DU MAL

Voici ce que le document dit d'eux dans un passage : « Bien qu’originaires du Nord du pays, les Dozos, des chasseurs traditionnels qui assumaient souvent des rôles de sécurité non officiels, se retrouvaient dans tout le pays et étaient impliqués dans des violations des droits humains, notamment des meurtres et des cas de détention arbitraire au cours de l’année ». Ces arrestations et détentions, opérées souvent en toute illégalité, sont, dans bien des cas, motivés par une extorsion de fonds et autres rackets, du moins à en croire les auteurs du rapport.

A ce sujet d'ailleurs, voici ce qu'ils disent : « Les Frci et les Dozos ont été impliqués dans le racket, souvent à des postes de contrôle illégaux partout dans les grandes villes et sur les axes routiers ». Comme pour insister sur cette plaie des forces de sécurité, le rapport renchérit en ces termes : « L’impunité et la corruption étaient endémiques, et les postes de contrôle de sécurité dans tout le pays étaient souvent utilisés pour extorquer de l’argent ». Plus cinglant, le document ajoute : « La détention par les Frci prenait parfois la forme de rafles, ou rafles massives de personnes de quartiers particuliers, soit pour extorquer des pots-de-vin ou pour obtenir des informations ou des aveux. ».

Au dire des Américains, il en va ainsi parce que les autorités n'arrivent pas à lutter contre l'impunité en dépit des déclarations de bonnes intentions. « Le gouvernement a rarement pris des mesures pour poursuivre les responsables qui ont commis des violations, que ce soit dans les services de sécurité ou ailleurs au sein du gouvernement. L’impunité des forces de sécurité, en particulier pour les crimes commis durant la crise post-électorale de 2011, a été un problème », déplore le gouvernement américain. Les Etats-Unis semblent même s'offusquer qu'aucun gros bonnet du régime Ouattara, supposé s'être rendu coupable de violations des droits de l'homme durant la crise post-électorale, n'ait été inquiété jusque-là. Sur la question, ce passage du rapport est fort éloquent :

« Aucune arrestation ou autres actions judiciaires n’ont été engagées contre des personnalités de premier plan proches de l’actuel gouvernement pour des actes commis durant la crise post-électorale, notamment plusieurs personnes qui ont été accusées d’avoir commis de graves violations des droits de l’homme. Dans certains cas, des auteurs présumés de violations des droits humains ont conservé de hauts postes au sein des forces de sécurité ».

Par ailleurs, le pays de Barack Obama s'insurge contre ce qu'il considère comme le manque d'indépendance de la justice et la corruption qui gangrène l'appareil judiciaire. « La corruption a persisté dans l’appareil judiciaire, qui était inefficace et manquait d’indépendance », accuse le gouvernement américain, qui assène : « L’absence de mises en accusation civiles contre les éléments pro-Ouattara pour les crimes présumés commis durant la crise postélectorale indiquait que les poursuites judiciaires faisaient l’objet d’influence politique. De nombreux rapports faisaient également état de corruption judiciaire, et de pots-de-vin qui ont souvent influencé les décisions de justice ».

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec ce rapport, les Américains se posent comme des gardiens des principes démocratiques, au nombre desquels le respect des droits de l'homme.

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