Communiqué de Presse
Depuis quelque temps, on parle de plus en plus du transfèrement du Président Laurent GBAGBO et de
certains de ses collaborateurs civils et militaires devant la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas, afin d’y être jugés pour crimes de guerre ou crimes contre
l’humanité.
L’information donnée par les nouvelles autorités du pays a été relayée par la presse, afin de préparer
l’esprit du peuple de Côte d’Ivoire à cette entreprise irréalisable, pour être irréaliste. La même information a été amplifiée à l’occasion de l’arrivée du Procureur Luis MORENO-OCAMPO de la CPI,
dans le cadre de l’enquête que la Chambre Préliminaire III l’a autorisée à ouvrir « sur les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis en Côte d'Ivoire. » On a
même annoncé qu’il venait chercher le Président Laurent GBAGBO. Cependant, il n’en a rien été, au cours du séjour en terre ivoirienne du Procureur OCAMPO dont les services poursuivent les
enquêtes.
Malgré cela, la campagne de préparation des mentalités au transfèrement du Président Laurent GBAGBO se
poursuit de plus belle. Il est, en effet, présenté comme le suspect n°1 par des mains obscures qui se servent, comme toujours, de la presse nationale et internationale, pour saper le moral des
populations.
Le Front Populaire Ivoirien (FPI), en parti responsable, soutenu par ses alliés du Congrès National de la
Résistance pour la Démocratie (CNRD), s’est engagé avec les nouvelles autorités depuis le 29 septembre 2011 dans un dialogue politique républicain, pour recoller les morceaux du tissu social
déchiré par une décennie de crise armée. Ce dialogue se poursuivant, le FPI élève une vive protestation contre une telle campagne de déstabilisation de l’harmonie précaire qui règne dans le
pays.
Par ailleurs, le FPI s’interroge sur les vrais mobiles de cette campagne qui tend à biaiser d’une part,
l’action judiciaire de recherche de la vérité et, d’autre part, le processus de réconciliation prônée en Côte d’Ivoire.
En effet, veut-on rendre le Président Laurent GBAGBO seul responsable des faits criminels reprochables
aux forces armées en présence, lorsqu’on sait que celles-ci obéissaient à des commandements distincts ? Peut-on raisonnablement dégager la responsabilité des chefs politiques de l’ex-rébellion
armée parce qu’ils sont aux commandes du pays et retenir seulement celle des militaires qui exécutaient leurs ordres sur les fronts de guerre ?
Si Laurent GBAGBO est responsable des crimes qu’auraient commis l’armée de Côte d’Ivoire, pourquoi OUATTARA et
SORO ne le seraient pas pour ceux commis par « leurs armées » pendant la rébellion et la crise postélectorale ? Pourquoi indexer le responsable d’un seul camp et couvrir ceux de l’autre, alors
qu’il est fait état de ce que des militaires auraient commis, de part et d’autre, des crimes pouvant relever de la compétence de la CPI ?
Le FPI dénonce ces dérives et prend l’opinion nationale et internationale à témoins sur les manœuvres en
cours. Il rassure ses militants et le peuple ivoirien qu’il ne se laissera pas prendre à un quelconque piège. Il usera de tous les moyens légaux, pour s’opposer à une justice à deux vitesses
aussi bien dans les procédures diligentées en Côte d’Ivoire que dans celles qu’engagera la CPI.
En tout état de cause, le FPI s’oppose à tout transfèrement du Président Laurent GBAGBO devant cette Cour à La
Haye.
Il en appelle, conséquemment, à la mobilisation et à la vigilance de tous et de chacun, pour poursuivre le
combat de la vérité, de la justice et de la démocratie, piliers de l’action du Président Laurent GBAGBO dont la libération et celle de ses collaborateurs constituent la priorité du moment. C’est
un passage obligé pour la paix en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 24 octobre 2011
Laurent AKOUN
Secrétaire Général & Porte-parole du FPI