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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:36
 

Depuis plus d’une vingtaine d’années, la Côte d’Ivoire ploie sous les coups de boutoirs de ceux qui ont décidé de faire une entorse grave à l’histoire de ce pays. Durant plus de 20 ans, des actions agressives de toutes sortes, à objectif de déstabiliser l’Etat, allant de la guerre du cacao jusqu’à l’accompagnement dans la mort du vieux président Houphouët-Boigny, puis des coups d’Etat,  ont été menées. Le pays résista, farouchement, avec ses fils et filles, dans la dignité, jusqu’à cette journée fatidique du 11 avril 2011. Un jour de deuil ! Dans tous les sens de cette assertion ! Un jour de crise pour toutes les valeurs enseignées de générations en générations, pour l’équilibre des sociétés et du monde ! Alors, déroutés, déboussolés, désorientés dans les fondements que nous croyions les plus sûrs, nous en arrivâmes à nous demander si ce jour était le jour de la fin ! Etions-nous à la fin de tous nos semblants de certitudes, la fin de toutes nos espérances, la fin de toutes nos illusions ?...On a pu le croire : l’onde de choc qui nous atteignit était si violente qu’il était devenu probable que nous arrivions à la fin de tout. Et pourtant, rien n’est certain dans la situation actuelle.


Les agresseurs du pays et leurs obligés sont-ils si heureux de leur coup ?


Les dirigeants occidentaux et leurs relais régionaux, ceux qui ont prêté leurs armes et leurs soldats, leur presse et leurs arcanes diplomatiques, devraient jubiler maintenant. Ils continuent, aujourd’hui encore, par leurs larbins locaux et autres eunuques zélés,  de massacrer sans aucune pudeur tous ceux qui ne sont pas de leur camp ou ne les applaudissent pas de tous les membres. Et la communication, les canaux d’information, qu’ils tiennent captifs, pour leurs désirs de vampires, distillent à travers le monde le venin du mensonge grossier et criminel, faisant passer les bourreaux pour les victimes et les victimes pour des riens dont il n’y a aucun raison de se préoccuper ! Ils ont décidé de fixer à trois milles (3.000) le nombre des victimes de leur agression contre notre pays ! Un nombre arbitraire, comme toutes leurs actions qui tendent à transformer le monde en une jungle primitive où seul a raison celui qui tue le plus !  La communauté internationale ! Leur création tout aussi arbitraire, se gargarise de leurs mensonges sadiques, et on traite de tous les noms le président Laurent Gbagbo, l’homme que le peuple de Côte d’Ivoire s’est choisi à la tête de son Etat ! S’étant transformés en dieux au-dessus de Dieu, pour le malheur de l’humanité, comme aux origines, Lucifer voulut se mettre au-dessus du Créateur, les occidentaux mènent leurs « crimes contre l’humanité » et attribuent les pires rôles à des innocents qui n’ont de tort que celui vouloir exister en tant que personnes humaines ayant une identité propre ! Les plus zélés dans les crimes au profit de l’occident sont récompensés : Beugré Mambé est bombardé gouverneur d’Abidjan, pour avoir voulu, toute honte bue, grossir le nombre des électeurs au profit du pion de l’imposture ! On l’avait pris la main dans le sac et il avait été remplacé par Youssouf Bakayoko, qui se révéla pire et reste aujourd’hui « indéboulonnable » à la CEI, pour avoir réussi la plus grossière malhonnêteté de l’histoire du pays ! Cet homme continue allègrement la ronde des parodies d’élections dans le pays. Les autorités de l’occident semblent maintenant rire jaune : leur situation n’est pas meilleure qu’avant le coup ! Et tous leurs pantins de supporters n’ont pas vraiment part au gâteau du crime contre la Côte d’Ivoire : ils sont nombreux, sur le terrain, ceux d’entre ces supporters aveugles, qui subissent avec nous toute la misère réservée à la terre de nos ancêtres pour le bonheur de l’étranger.
 
La Côte d’Ivoire, une victime résignée ?

La Côte d’Ivoire souffre, c’est le moins que l’’on puisse dire, de l’imposture à elle imposée. Mais il ne sera pas dit que la nation ivoirienne aura disparu de la surface de la terre, par la volonté des impérialistes sans cœur et leurs serviteurs zélés. C’est vrai que ce qui arrive à notre pays est inimaginable et s’inscrit en dehors de tout bon sens ; mais c’est pour cela que notre situation n’en restera pas là ! Le 11 avril 2011 est certes un jour fatidique, c’est même un jour de la fin de nos illusions, par rapport à bien des choses ! Mais ce n’est assurément pas le jour de la fin de la Côte d’Ivoire ! Ce pays ne se résignera jamais à subir une situation aussi inacceptable que celle qui lui est faite aujourd’hui. Car, au-delà de toutes les apparences, il existe une nation ivoirienne qui saura se départir de tous les gênes de déconstruction qui ont été posés pour, dans un sursaut patriotique, rebondir et renaître des cendres de l’imposture. Oui !  Du nord au sud et de l’est à l’ouest, les fils et les filles de ce pays ne perdront pas de vue tout le mal que l’ennemi fait. Ils sauront en tirer les leçons qu’il faut, pour repartir d’un bon pied ! Nous sommes nombreux à savoir que notre pays, notre nation trouvera les ressources nécessaires pour vaincre le mal qu’on lui fait, alors le monde entier sera surpris de la reprise dont le temps n’est plus loin !

Le 11 avril 2011 est le jour d’un nouveau départ !

Une nation est définie comme « une communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle ». La nation ivoirienne en construction a comme point focal de son histoire la colonisation française. Or ce qui nous arrive depuis ces 25 dernières années n’est le fait que de cette colonisation. C’est le temps d’une génération, même si l’on considère que les effets se prolongeront encore quelques années. Certes le facteur division a été mis en avant par le colonisateur, pour nous affaiblir et mieux nous asservir, mais nous avons l’intelligence nécessaire pour dépasser les clivages souvent artificiels, érigés par l’impérialiste, et aller de l’avant.


Toute histoire fonctionne comme un récit et les chocs événementiels constituent les perturbations qui engendrent les péripéties de la narration. Autrement dit, les chocs font que l’histoire va dans un sens ou dans un autre. Si nous en sommes arrivés aux extrémités actuelles, c’est que notre histoire n’avait pas une si bonne orientation ! Il s’agit donc de tirer les leçons de cette immense crise, pour donner l’orientation qu’il faut à la vie de notre nation. Au demeurant, le tort qui est fait à la Côte d’Ivoire ressemble à l’ouverture de la « boîte de pandore », tant la ruse de l’impérialisme cachait à la majorité les desseins vampiriques du colonisateur. C’est à nous qu’il revient de ne pas perdre de vue l’essentiel qui est que la Côte d’Ivoire, c’est un peu plus de 332. 000km2, avec un peuple affable et hospitalier (en tout cas en majorité), à la culture pluriel,  une terre riche  et généreuse, avec une histoire dans laquelle les cruautés colonialistes tiennent une grande place. Nous ne devons jamais oublier que notre bonheur ne viendra jamais de l’autre qui n’a d’ambition que celle de s’approprier l’héritage de nos ancêtres ! Nous qui sommes de la génération d’avant la FESCI, nous savons ce qu’est la Côte d’Ivoire, un pays où l’ethnie n’a de sens que pour les taquineries amusantes du genre « le Bété a digba (gros) mollets », « L’Adjoukrou mange l’ atiéké sans boire de l’eau », « le Tagbana a de petits pieds (jambes) »… Et nous avons la capacité de faire le bond qualitatif, en laissant de côté toute rancœur, pour nous rassembler, à partir du tort d’indicible ingratitude qui nous est fait, pour recoller les morceaux en vue  d’une Côte d’Ivoire plus rassemblée et plus prospère.

Que Dieu nous assiste !
 
BEDI HOLY,Enseignant

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:32

 

L’ingérence de la France et de l’Onu en Côte d’ivoire  a crée un mauvais précédent

Dans une interview exclusive au magazine Panafricain Africawatch, le président Equato-Guinéen Obiang Nguema  Basogo dénonce de manière véhémente l’intervention de la France et de l’onu dans les conflits ivoirien et libyen. 
Président en exercice de l’Union Africaine au moment des faits, le Président Obiang s’insurge contre l’internationalisation du conflit par la France  qui avant même les élections en cote d ivoire avait clairement choisi son camp.

Q: Vous étiez le président de l'Union Africaine de Janvier 2011 à Janvier 2012. Il y a eu plusieurs événements importants au cours de cette période, y compris la famine en Afrique de l'Est, le printemps arabe en Tunisie, Égypte et Libye, et une guerre civile en Côte d'Ivoire. Cela semble avoir été un agenda chargé pour juste sur un année au pouvoir. Comment avez-vous managé dans ces situations difficiles?

R: Eh bien, c'était vraiment une période difficile. J'ai fait face à beaucoup de problèmes au cours de mon mandat en tant que président de l'UA, donc je ne sais pas quoi dire. Était-ce la volonté de Dieu pour moi d'être le président de l'UA à ce moment précis pour faire face à tous ces conflits et ces problèmes? Ou était-ce juste une malchance? Je ne sais pas. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai travaillé très dur pour essayer d'apporter la paix à tous les endroits ou il y avait des conflits, et en Afrique en général.
 
En ce qui concerne les cas de la Tunisie et  de l’Egypte que vous avez mentionnés, je pense que c'était des questions internes que les gens de ces pays voulaient mettre à l'attention de leurs gouvernements et des présidents. Et il n'y avait pas grand-chose qu'on pourrait faire ou dire à leur sujet au niveau de l'UA ou international. À propos de la Côte d'Ivoire et de la Libye, c'était une autre paire de manches. On peut clairement dire que les deux conflits ont échappé à notre contrôle à cause de l'ingérence extérieure dans les deux pays.

En Côte d'Ivoire, par exemple, quand j'étais président de l'UA, j'ai parlé et j'ai réussi à convaincre l'ancien président Laurent Gbagbo à démissionner du pouvoir et il a accepté de le faire, j'ai aussi essayé de convaincre l'autre partie à accepter la négociation avec Gbagbo parce qu'il avait accepté de démissionner, mais l'ingérence extérieure n'a pas donné vraiment le temps à Gbagbo de démissionner ou de s'engager dans des négociations avec l'autre partie.

En fait, le problème ivoirien n'était pas vraiment un problème au début, il s'agissait d'un malentendu. Les gens sont allés à une élection et il y avait un malentendu sur le gagnant. En fait, cela me surprend qu'à partir de ce malentendu est né un énorme conflit qui s'est aggravé au niveau que nous avons vu.

Q: Qu'est ce qui à votre avis a provoqué l'escalade?

R: Je crois que c'était l'ingérence de pays étrangers, des Nations Unies et de tous les organismes, qui ont vraiment aggravé le conflit en Côte d'Ivoire. Je me suis demandé pourquoi les Nations Unies, une institution de la paix fondée pour favoriser la paix dans le monde, a pris parti dans un conflit interne et créée l'escalade à l'aide de ses troupes qui sont intervenues, même combattu, pour une partie au conflit.

Pourquoi n'a-t-elle pas dit: «Eh bien, nous savons que la France s'est impliqué jusqu'au cou dans ce conflit, elle a utilisé ses troupes et s'est battu pour un camp dans le conflit avant les élections, et beaucoup de personnes sont mortes. En tant que tel, la France n'est plus un arbitre impartial en Côte d'Ivoire. Elle devait donc se mettre à l'écart et donner la place à des pays neutres acceptés par les deux parties pour vraiment aider à trouver une solution acceptable en Côte d'Ivoire ".

Mais non. L'ONU, elle-même, sous l'influence des pays occidentaux au sein du Conseil de sécurité, a déployé ses troupes en tandem avec la France pour attaquer Laurent Gbagbo, le traquer dans le bunker présidentiel, et l'humilier, lui , sa femme et sa famille devant la télévision internationale. Oui, ils l'ont défilé devant la télévision internationale. Cela, pour moi, restera à jamais l'un des points les plus bas, les jours sombres, même des Nations Unies. Pourquoi l'ONU a décidé de descendre si bas dans un conflit international me tourmente. Et beaucoup de gens sont morts en Côte d'Ivoire en raison de l'ingérence extérieure. Ils n'ont vraiment fait qu'aggraver le problème.

Q: En ce qui concerne l'UA, pouvait-elle ou devait-elle intervenir?

R: Je crois qu'il était possible à l'UA de trouver une solution, parce que, en tant président de l'UA, j'ai demandé à la communauté internationale de permettre à l'Union africaine de trouver une solution en Côte d'Ivoire. Je leur ai dit que c'était une opportunité pour l'Union africaine et les Africains, pour résoudre le problème. C'était un problème africain qui avait besoin d'une solution africaine.
Mais ils n'ont pas écouté. Pour eux, il était trop tard, car ils avaient déjà pris la décision d'intervenir et d'utiliser leurs troupes contre Gbagbo, de le retirer de pouvoir au profit de l'autre partie. Ainsi, contrairement à la Tunisie et l'Egypte, ce n'était pas le peuple de Côte d'Ivoire qui a enlevé Gbagbo du pouvoir. Ce sont les Français et les troupes de l'ONU qui l'ont fait. Ce n'était même pas l'armée ivoirienne qui l'a enlevé. Ce sont les français et les troupes de l'ONU, des troupes étrangères.

Q: Pourquoi exactement la France et les Nations Unies ont-elles joué ces rôles importants dans ces conflits africains?

A: la France a joué un rôle clé dans le conflit ivoirien parce que la France avait promis de donner le pouvoir à l'autre partie. Mais elle n'allait pas le faire par les urnes ou les négociations, elle avait l'intention d'utiliser l'armée française. Et c'est exactement ce qu'elle a fait. Et quelque soit ce que nous disions en tant que dirigeants de l'Afrique, siégeant à l'Union africaine, n'avait pas d'importance pour eux.

En Libye, le conflit a aussi commencé comme une affaire interne, comme ce qui s'est passé en Egypte et en Tunisie, mais il a fini dans une rébellion parrainée par les pays étrangers. Tout à coup, les rebelles de l'Est, qui n'avait pas de fusils, ont reçu des armes envoyées par des pays étrangers pour lutter contre le gouvernement du colonel Mouammar Kadhafi, qui avait contribué à la création de l'Union africaine, et a soutenu l'organisation de quelque manière qu'il le pouvait.

Dans tous les pays, si un gouvernement est attaqué par des rebelles armés, le gouvernement a le droit de se défendre par le déploiement de son armée. C'est inscrit dans le droit international. Et c'est exactement ce que le gouvernement de Kadhafi a tenté de faire.

En Tunisie et en Egypte, le peuple s'est levé pour exiger un changement de gouvernement sans utiliser les armes. En Libye, c'était différent. La soi-disant armée rebelle dans l'est de la Libye a soudainement obtenu des armes en provenance de pays étrangers et les ont utilisées pour attaquer le gouvernement de Kadhafi.

On peut donc comprendre ce que Kadhafi a essayé de faire pour se défendre et défendre la souveraineté de son pays. Même si c'était un cas évident d'un gouvernement qui se défend contre l'agression rebelle, contre les rebelles financés et armés par des pays étrangers, les mêmes pays étrangers se sont cachés derrière l'OTAN pour bombarder et de détruire l'armée de Kadhafi et neutraliser sa capacité de se défendre et défendre son pays.

Ces mêmes pays étrangers ont à nouveau utilisé les Nations Unies pour imposer une «zone d'exclusion aérienne» sur la Libye. Alors, vraiment, les mains et les pieds de Kadhafi étaient attachés par l'ingérence internationale qui a joué un rôle clé dans le conflit libyen, contrairement aux soulèvements en Tunisie et en Egypte, qui ont été autorisés à être des questions purement internes à résoudre par les peuples de ces deux pays , et non par des puissances étrangères.

On peut donc distinguer entre les soulèvements en Egypte et en Tunisie, d'une part, et les conflits en Côte d'Ivoire et la Libye, d'autre part. Les deux premiers étaient des questions internes qui ont été régler par les peuples de ces pays eux-mêmes, tandis que la Côte d'Ivoire et en Libye ont connus des interférences internationales qui n'ont fait qu'empirer les choses.

Pour cette raison, nous pensons que les Nations Unies, une institution de la paix, ne devrait pas avoir joué le genre de rôle qu'elle a joué en aidant les puissances étrangères à intervenir en Côte d'Ivoire et en Libye. Ce n'était pas pour cela que l'ONU a été créé. Elle a créé un mauvais précédent dansr le monde.
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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:26

 
« La décision du conseil constitutionnel ivoirien d’annuler sélectivement les résultats dans certaines régions et de déclarer Laurent Gbagbo m’a semblé illégale, puisque la loi électorale ivoirienne précise clairement qu’en cas d’annulations de votes supérieures à l’écart de voix entre deux candidats, un nouveau vote doit être organisé. »

Je tiens à vous dire un grand merci pour la sincérité avec laquelle vous avez exposé vos arguments pour justifier la remise en cause de la décision du Conseil Constitutionnel et le bombardement de l’État de Côte d’Ivoire par l’armée française, bombardement ayant occasionné le massacre des citoyens ivoiriens. Comme vous n’avez pas un titre foncier sur la sincérité, permettez-moi d’oser de la même sincérité pour vous répondre en espérant qu’une bombe ne tombera pas sur ma tête avec une résolution de l’ONU pour mutualiser votre forfait.

D’abord, sur la forme, permettez-moi de vous dire que vous n’êtes pas une juridiction d’appel au-dessus du Conseil Constitutionnel de la République indépendante, supposée souveraine de la Côte d’Ivoire. De même que je ne me permettrai jamais de juger avec autant d’assurance et d'aplomb une décision rendue par une juridiction française, j’estime qu’un tel jugement porte gravement atteinte à la souveraineté de la Côte d’Ivoire car  la république de Côte d’Ivoire, je vous rappelle, a accédé à l’indépendance en 1960 même si elle a dit OUI à la Constitution de la 5ème République qui faisait de la Côte d’Ivoire une sorte de « Département français sous juridiction française ».

Ensuite sur le fond : vous dites « qu’en cas d’annulations de votes supérieures à l’écart de voix entre deux candidats, un nouveau vote doit être organisé ». À ce niveau, j’ai l’impression que vous ne parlez plus des élections en Côte d’Ivoire mais certainement vous parlez des élections dans un autre pays. Je peux bien comprendre cette confusion car au même moment se déroulait dans « l’empire français » plusieurs élections. Quant aux élections en Côte d’Ivoire, permettez-moi de vous dire, avec ma petite intelligence (car visiblement vous prenez tous les intellectuels de la gauche ivoirienne pour des idiots et les juristes ivoiriens du Conseil Constitutionnel pour des vauriens) que seule la Commission Électorale Indépendante (CEI) est habilitée à donner les résultats provisoires qui sont ensuite transmis au Conseil Constitutionnel pour les résultats définitifs. Dans le dossier transmis au Conseil Constitutionnel par la CEI, figurait les résultats du comptage manuel et les résultats du comptage électronique, les plaintes du candidat GBAGBO et les différents rapports de police et d’ONG.

Le comptage manuel affichait clairement les résultats suivants : GBAGBO Laurent 53.87%, OUATTARA Alassane : 46.23%. Ce résultat était accompagné d’un contentieux sur les résultats du Nord du pays fortement compromis par plusieurs bulletins illégaux sur lesquels les membres de la CEI n’ont pas pu s’accorder.

Le comptage électronique affichait les résultats suivants : GBAGBO Laurent 51.33%, OUATTARA Alassane : 48.67% avec en annexe la liste des 2000 procès-verbaux frauduleux et la nature des fraudes mises en évidence par le logiciel de comptage électronique (nous vous transmettrons une copie de ces documents si vous exprimez le besoin).

Par ailleurs, je vous rappelle, pour votre gouverne, que sur la base des élections de 2000, le principe du comptage électronique et du comptage manuel a été imposé par la CEI pour pouvoir détecter en temps réel les procès-verbaux frauduleux.

Vous voyez donc qu'au vu des chiffres donnés par la CEI l’annulation des votes frauduleux n’était pas supérieure à l’écart des voix entre les deux candidats mais bien inférieure car Laurent GBAGBO était déjà en avance.

Évidemment votre erreur de jugement sur le Conseil Constitutionnel vient du fait qu'au lieu de prendre le dossier transmis au Conseil Constitutionnel par la Commission Électorale Indépendante, vous vous êtes contenté des résultats annoncés par France 24 au quartier général du Candidat Ouattara par un militant de son groupement politique fut-il Président de la Commission Électorale Indépendante. En effet, le fait que les résultats d'une élection présidentielle aient été annoncés au quartier général de campagne d'un des candidats et en dehors des délais règlementaires, n'a pas interpellé le grand démocrate que vous êtes.

Les mathématiciens diraient que vous ne travailliez pas sur le même domaine de définition que les démocrates ivoiriens et le Conseil Constitutionnel.

Je voudrais vous faire cette confidence, si vous me le permettez, pour vous dire que depuis un certain temps le comportement de certains hommes et femmes politiques français a exacerbé la susceptibilité de bon nombre d'ivoiriens. Donc de grâce, ne venez pas ajouter votre pierre, fut-il « moscovite » à l'édifice. Car, nous pourrions croire que vous êtes en service commandé.

De même que le mensonge d’État de Monsieur Jérôme CAHUZAC vous a fortement indigné vous et le peuple français, comprenez que le mensonge de la communauté dite "Internationale" sur les élections en Côte d’Ivoire qui a permis l’instrumentalisation de l’armée française et le massacre des ivoiriens,  indigne fortement le peuple digne de nègres dont j’appartiens.

Quand la France de Monsieur Nicolas Sarkozy fait bombarder, par son armée, la résidence du Président, le campus universitaire, le siège de la télévision et les camps militaires où résident des familles, cela est un massacre et non une protection de civils. Quand la même France de Monsieur Nicolas Sarkozy exhorte l'Union Européenne à interdire ses bateaux de venir dans les ports ivoiriens à travers les sanctions économiques, que vous dites fièrement avoir soutenues, cela fait des morts par manque de médicaments et non une protection de civils. Tout cela, sous des prétextes fallacieux que d'un : le Président Gbagbo a perdu les élections et de deux : qu'il fait tirer sur sa population à l'arme lourde.

Voyez-vous Monsieur Moscovici, hier encore, on nous jurait la main sur le cœur que Monsieur Saddam Hussein, ce dictateur, finançait Al-Qaïda et que son pays l'Irak était la 3ème armée du monde et que l'Irak de Monsieur Saddam Hussein représentait un danger car ce pays avait des armes de destruction massive capables de ravager une bonne partie de la terre. Aujourd'hui, Monsieur Saddam Hussein a été pendu. Les armes de destruction massive restent toujours introuvables et l'Irak enregistre plus de 100 000 morts depuis la mort de Saddam Hussein. Le protecteur des civils que vous êtes reste aveugle, sourd et muet.

Aujourd'hui, Monsieur Gbagbo est à La Haye et la Côte d'Ivoire ne va pas mieux voire pire. Amnesty International et Human Rights Watch ont sorti deux rapports accablant la gouvernance de Monsieur Ouattara avec sa justice des vainqueurs, ses exactions, ses emprisonnements, ses tortures et ses massacres. De tout cela, nous ne trouvons trace d'aucune expression d'indignation sur votre blog de socialiste démocrate, défenseur de la démocratie et des droits de l’homme, protecteur des civils.

Sachez que depuis l’esclavage, les africains connaissent maintenant les masques humanitaires que porte l’occident pour piller l’Afrique de ses ressources humaines et naturelles : civilisation, aide au développement, démocratie, droit de l’homme, protection des civils, lutte contre le terrorisme etc.

La nature sélective de vos lunettes démocratiques donne un nom à votre « blague » sur votre blog du 12/04/201 : "LA PROPAGANDE"

Au fait, vous avez omis de nous dire dans votre texte si vous souteniez le recomptage des voix suggéré par le Président Gbagbo comme vous l’aviez soutenu en Haïti au même moment et dans une crise électorale de même nature.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser du retard pris pour la réponse. Vous savez dans ma vie de chercheur je n'ai pas le confort de la promptitude sur des sujets qui sont éloignés de ma vie professionnelle.


Dr Cheick DIABATE,
 
Chercheur, Université de Colorado, USA.
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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:21

Gbagbo souhaite donc que, malgré l’immense sentiment d’injustice qui habite sans doute des millions d’Africains aujourd’hui, ceux-ci comprennent que le salut est dans « le respect des Constitutions […] et des lois qui en découlent ». Voilà des paroles lourdes de sens. Il n’y aura ni paix, ni développement sans respect de la loi et des institutions, et il revient à la CPI de donner l’exemple en manifestant elle-même ce respect.

Ce qui nous ramène à la question fondamentale dans toute cette affaire : qui a gagné le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, en Côte d’Ivoire ? Qui a respecté la loi et qui l’a violée ? Gbagbo ou Ouattara ? C’est sur cette question que les médias s’acharnent le plus à bâillonner tout contradicteur, car elle est cruciale. Selon eux, la crise serait « née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre la victoire de son rival ». Ils semblent croire qu’en répétant le même mensonge à l’infini, celui-ci finira par devenir une vérité qui leur évitera de devoir admettre leur complicité dans de graves crimes contre l’humanité.

Malheureusement pour les directeurs de l’information et leurs employés soumis, Laurent Gbagbo n’a pas « triché » et ne s’est pas « accroché au pouvoir ». Il a agi dans la plus stricte légalité. Les institutions de son pays lui ont fait prêter serment comme président, après que les observateurs étrangers eurent tous constaté les fraudes électorales massives et les violations graves des droits de la personne dans la zone qui était sous l’emprise des chefs de guerre d’Alassane Ouattara. Les médias ont commis une grave faute en occultant les rapports des observateurs électoraux et en ne remettant pas en question les déclarations usurpatoires du représentant corrompu du secrétaire général des Nations Unies, Young-jin Choi, ainsi que les déclarations de plusieurs chefs d’État manifestement complices de Ouattara.

La fausse victoire d’Alassane Ouattara aura été l’amorce du scénario de coup d’État électoral. Le 2 décembre 2010, après l’expiration du délai prévu par la loi, Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante, s’est présenté seul à l’Hôtel du Golf, QG de Ouattara, alors que les autres membres de la Commission l’attendaient dans leurs locaux. M. Bakayoko a annoncé un résultat fictif devant des journalistes étrangers, en l’absence de la presse ivoirienne. Ce résultat annoncé illégalement, dans des circonstances très suspectes, est devenu la « vérité » pour la communauté internationale™ et les médias.

Quelques heures après cette fausse annonce, le Conseil constitutionnel, seule institution du pays habilitée à proclamer le vainqueur de l’élection, a annoncé la victoire de Laurent Gbagbo, qui a été bel et bien élu président. C’est plutôt son rival, Ouattara, qui a refusé de reconnaitre le résultat électoral, qui a rejeté la proposition de Laurent Gbagbo de recompter les voix et qui a fait des appels à la violence ayant entrainé un bain de sang. C’est bien Ouattara, et non Gbagbo, qui devrait aujourd’hui être jugé.

Voilà qui montre déjà, sans même tenir compte des crimes massifs commis par Ouattara — selon les abondantes et convaincantes preuves dont on dispose —, que la justice internationale n’est pas une vraie justice. Ce n’est qu’un instrument de l’OTAN pour juger les Africains qui refusent d’obéir aux injonctions du grand capital. Le procès de Gbagbo ne sera pas un procès juste. D’ailleurs, il ne devrait même pas avoir lieu. Dans un vrai tribunal, les juges n’auraient pas attendu la fin de l’audience. Ils auraient admonesté M. MacDonald pour son travail bâclé et auraient fait libérer le détenu sur-le-champ.

D’ici la fin de mai 2013, les juges de la Chambre préliminaire de la CPI nous feront savoir si la comédie se poursuivra.

Deux années d’horreurs

À compter de février 2011, les partisans du président Laurent Gbagbo et les ethnies perçues comme lui étant favorables ont fait l’objet de persécutions graves et massives et ont dû fuir en très grand nombre dans les pays voisins, notamment au Ghana et au Libéria. Les 28 et 29 mars 2011, les rebelles combattant pour Alassane Ouattara ont massacré environ un millier de civils désarmés à Duékoué, dans l’Ouest du pays, et ont causé une misère épouvantable parmi les survivants. Beaucoup d’autres personnes sont mortes dans les semaines qui ont suivi, notamment en raison des mauvaises conditions sanitaires dans le camp de déplacés de la Mission catholique de Duékoué.

Le massacre de Duékoué ne devrait pas être uniquement imputé à Ouattara et ses chefs de guerre. Nicolas Sarkozy, président de la République française, et Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des opérations de maintien de la paix, y ont participé activement. Avant le massacre, les hélicoptères français et onusiens ont bombardé les positions de l’armée ivoirienne pour la forcer à battre en retraite et abandonner les populations locales aux mains des rebelles. Les Casques bleus marocains, qui se trouvaient à proximité de Duékoué, ont reçu l’ordre de ne pas intervenir. Après le massacre, ils ont tenu la presse à l’écart pendant qu’ils jetaient les cadavres pêle-mêle dans une fosse commune, de manière à rendre leur identification subséquente difficile et à éviter que des autopsies et des enquêtes permettent de retrouver les assassins.

Les persécutions n’ont pas cessé après le 11 avril 2011 et se poursuivent encore aujourd’hui, même si Alassane Ouattara ne fait face à aucune opposition armée sauf celle qu’il invente pour justifier la répression. Ses adversaires politiques sont détenus depuis près de deux ans sans procès, dans des conditions souvent très pénibles, et le principal parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo, est soumis à une dure répression.

Lorsque, le 21 janvier 2012, le FPI a essayé d’organiser un grand rassemblement politique, où de nombreux partisans ont eu le courage de venir, ceux-ci ont été attaqués à coups de pierres et de grenades lacrymogènes par des voyous partisans de Ouattara que les forces de l’ordre n’ont pas su ou voulu contenir. Encore récemment, le 16 février 2013, une manifestation pacifique de la jeunesse du FPI n’a même pas pu commencer. Elle a été interdite à la dernière minute, et les personnes présentes sur place, qui n’étaient pas au courant de l’interdiction, ont été dispersées brutalement avec des gaz lacrymogènes.

Le fils de Laurent Gbagbo, Michel, de nationalités française et ivoirienne, est séquestré et maltraité à Bouna, dans le Nord du pays, depuis deux ans, après avoir été presque lynché le 11 avril 2011. Il semblerait que le seul crime qu’on lui reproche est de porter le nom de son père. Délit de patronyme : une nouvelle infraction inventée par Ouattara depuis l’avènement de la démocratie de la communauté internationale™ en Côte d’Ivoire.

Tandis que la police ivoirienne doit tenter de maintenir l’ordre sans être armée, comme l’y oblige le gouvernement Ouattara, des dizaines de milliers d’ex-rebelles, d’étrangers et de criminels de droit commun libérés au lendemain du 11 avril circulent en portant des armes et font régner la terreur dans le pays. Certains revêtent l’uniforme de la nouvelle armée, que l’on appelle les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et qui est sous le commandement suprême d’Alassane Ouattara en personne depuis le 17 mars 2011, c’est-à-dire un peu avant le massacre de Duékoué commis par les FRCI. L’extorsion, le rançonnement, le pillage, la confiscation des terres et des biens ainsi que les séances de torture et d’humiliation collectives sont pratiqués à grande échelle contre les ethnies associées à Laurent Gbagbo, victimes de ce qui ressemble de plus en plus à un génocide.

Après avoir été lourdement endommagées et pillées, les grandes universités de la Côte d’Ivoire sont demeurées longtemps fermées. La presse n’est pas libre. Le système judiciaire ne jouit d’aucune indépendance. La Commission dialogue, vérité et réconciliation piétine dans ses travaux et est, de toute façon, sous l’autorité d’Alassane Ouattara, ce qui lui enlève toute crédibilité. Le gouvernement et la fonction publique ont désormais une forte coloration ethnique, ce qui n’était pas le cas sous la présidence de Laurent Gbagbo (comme nous le verrons en détail dans la partie B du présent article).

En 2001, Laurent Gbagbo avait dissipé les effets délétères du coup d’État du général Guéï, commis en 1999, et amené ses opposants Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara à rentrer au pays, où ils furent traités avec tous les honneurs dus à un ancien président et un ancien premier ministre. Ils bénéficièrent à ce titre d’une généreuse rente et de toute la latitude voulue pour s’organiser politiquement, y compris la liberté de presse totale. En 2007, dans un geste d’apaisement, Laurent Gbagbo avait même nommé Guillaume Soro, le secrétaire général des Forces nouvelles, premier ministre dans son gouvernement. Aujourd’hui, les opposants politiques du régime Ouattara sont, à l’inverse, systématiquement intimidés, emprisonnés, maltraités ou tués.

Un rapport intitulé La loi des vainqueurs, publié le 25 février 2013 par Amnesty International, montre de façon détaillée la brutalité de la répression systématique. Il décrit les arrestations fréquentes pour des motifs politiques et ethniques, la torture de nombreux détenus ainsi que les disparitions et les détentions dans des lieux non officiels ou secrets (p. 19 à 36). Voici quelques extraits de ce rapport :

« Ils m’ont demandé mon ethnie et pour qui j’avais voté. J’ai répondu que j’avais fait campagne pour Gbagbo et voté pour lui. » […] Cet homme a été détenu à la DST [Direction de la sécurité du territoire] jusqu’au 8 juillet 2012 au secret, sans contact avec l’extérieur, malgré ses demandes de pouvoir joindre ses proches et son avocat. […] Quatre mois après son arrestation, il n’avait toujours pas été entendu sur le fond par un juge d’instruction.

Dans un autre cas, les FRCI ont clairement indiqué à un détenu que son arrestation était motivée par une volonté de vengeance à l’égard des partisans de l’ancien président. C’est ce qui ressort du témoignage d’un fabricant de savon, arrêté à Abidjan et détenu au Génie militaire […]

« Six FRCI m’ont arrêté dans un maquis [petit restaurant] le 23 septembre [2012] à 16 heures. Ils m’ont frappé au moment de mon arrestation et m’ont demandé où étaient les autres. Je ne savais pas de quoi ils parlaient. Arrivé au Génie militaire, le chef de poste m’a dit : “Pendant dix ans, quand Laurent Gbagbo était au pouvoir, vous avez mangé, vous avez pris l’argent, maintenant, c’est notre tour, on va vous tuer." Je ne sais toujours pas de quoi je suis accusé. »

Un très grand nombre de détenus et d’anciens détenus, rencontrés par Amnesty International, ont décrit les tortures auxquelles ils ont été soumis. Leurs récits montrent que ces pratiques visent essentiellement à extorquer des « aveux » mais aussi à punir et à humilier des individus considérés comme partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo.[…]

« On m’a passé des menottes et de l’eau froide a été versée sur moi. J’ai reçu plusieurs décharges électriques, ils m’ont ensuite demandé d’écarter mes jambes, ils ont mis de l’électricité sur mon sexe et sur mon corps. C’est dans cette position qu’ils m’ont demandé d’avouer. » […]

« Après m’avoir donné des coups de câbles électriques et des coups de pied avec leurs rangers [bottes], trois membres des FRCI m’ont tenu par les pieds et m’ont plongé la tête dans une barrique d’eau. Je ne pouvais pas me débattre parce que j’avais les mains menottées derrière le dos. »

Plusieurs autres détenus ont affirmé avoir subi des brûlures au plastique fondu et ont montré aux délégués d’Amnesty International des traces de brûlures sur le dos et le cou. [Le rapport contient des photos.] Un détenu, membre de ce même groupe de 77 personnes, a raconté :

« Arrivé au camp Place de la Liberté, ils m’ont demandé d’enlever mes vêtements, je suis resté avec mon caleçon et ils ont commencé à m’interroger en me torturant. Ils m’ont attaché les mains avec des menottes reliées à une barre de fer verticale, ils me donnaient des coups de matraques et de barres de fer. Ils ont brûlé un sac en plastique et ont fait en sorte que le plastique fondu tombe sur mon dos pendant que trois personnes me tenaient les pieds. »

Mais la répression politique est loin d’être le seul problème en Côte d’Ivoire. Le prix des denrées essentielles et de l’électricité augmentent, sur l’ordre du FMI. La vie est chère pour les simples citoyens. Le taux de chômage est élevé et, vu l’insécurité, les investisseurs se font rares. Les reculs causés par la situation insurrectionnelle, au cours des récentes années, n’ont pas encore été effacés. L’économie demeure léthargique, malgré les grandes richesses du pays. La Banque mondiale, dont Ouattara est pourtant censé être un protégé, constate un recul et, dans son rapport Doing Business 2013, classe la Côte d’Ivoire au 177e rang sur 185 pays pour ce qui est de la facilité de faire des affaires. Selon elle, il est difficile de lancer une entreprise en Côte d’Ivoire.

La contrebande et l’extraction illégale sont généralisées. L’État est incapable de contrôler ses frontières et de percevoir les recettes fiscales. Dans les quartiers populaires d’Abidjan, comme Abobo, même les gens de l’ethnie malinké, pourtant largement favorables à Alassane Ouattara lors de l’élection, sont aujourd’hui désillusionnés, voire en colère puisque la nouvelle administration va jusqu’à raser leurs échoppes pour faire plus propre en ville. Elle s’intéresse peu au chômage et aux autres difficultés du peuple.

Les populations qui ont fui le pays à partir de février 2011 ne pourraient pas y retourner sans risquer leur vie. Le 20 juillet 2012, un massacre commis dans le camp de déplacés internes de Nahibly, près de Duékoué, a donné définitivement raison aux Ivoiriens qui ont choisi de se réfugier dans les pays voisins. Alors que le camp, qui abritait environ 4 500 déplacés, était censé être sous la protection des Casques bleus, une meute lourdement armée de plusieurs centaines d’individus, y compris beaucoup de membres des FRCI, ont arrosé d’essence les tentes et les autres structures du camp et y ont mis le feu, tuant sur place une bonne vingtaine de personnes.

Puis, les assaillants ont capturé, blessé ou tué des déplacés qui prenaient la fuite. Le but de l’opération était entre autres de faire disparaitre des témoins gênants des massacres précédents et de poursuivre le nettoyage ethnique, comme l’explique Fanny Pigeaud dans le numéro de septembre 2012 du Monde diplomatique. Le rapport La loi des vainqueurs contient une description de cet événement à glacer le sang dans les veines (p. 42 à 57). Vu le nombre d’assaillants et la grande concentration de personnes dans le camp, l’attaque a fait des dizaines de morts et de blessés. Le nombre exact demeure inconnu. On continuait de retrouver des charniers plusieurs mois plus tard.


Bernard DESGAGNÉ

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:18
 

C’était il y a deux ans jour pour jour, le 11 avril 2011. La démocratie s’abattait dans un déluge de feu et de sang sur la Côte d’Ivoire. Piétinant les cadavres encore chauds, une nuée de perroquets à micro et oreillette chantaient la joie et la paix retrouvées grâce à l’OTAN victorieuse contre le tiers monde. Gbagbo capturé, son rival Ouattara du FMI pourrait enfin exercer le pouvoir présidentiel que la communauté internationale™ s’était empressée de lui reconnaitre le 2 décembre 2010. Sentant la bonne affaire pétrolière, Ottawa avait d’ailleurs été l’une des premières capitales à se réjouir des résultats électoraux décrétés par un haut fonctionnaire onusien, en lieu et place des institutions ivoiriennes dument habilitées.

Puis, plus rien. Fini, le feuilleton postélectoral de la Côte d’Ivoire à Radio-Canada, dans La Presse et dans Le Devoir. Plus besoin d’en parler, puisque les horreurs de l’époque Gbagbo étaient définitivement chose du passé. N’y avait-il pas un dictateur en Libye qui méritait une bonne leçon otanesque de respect des droits de la personne ? N’y en avait-il pas un autre en Syrie ? Perroquets et champions du copier-coller ne manqueraient pas de pain sur la planche ailleurs. Satisfaits, les médias unanimes laissèrent gentiment les Ivoiriens retrouver leur sérénité.

La plupart des lecteurs de Vigile étant des gens avertis, ils ne se seront pas surpris d’apprendre — s’ils ne le savent pas déjà — qu’en réalité, les deux dernières années de régime prétendument démocratique ont été infernales pour les Ivoiriens. Aussi infernales que les huit années et demi précédentes de guerre civile, cadeau de Chirac, Sarkozy et Ouattara. Malheureusement, les lecteurs de Vigile ne constituent qu’une infime minorité des Québécois. La vaste majorité continue de vivre dans l’univers fantaisiste créé de toutes pièces par les patrons de presse pour les endormir. La fabrication du consentement, dirait Chomsky. Un consentement de plus en plus criminel, qui s’apparente à celui des Allemands dont Goebbels cultivait l’insouciance et le sentiment de supériorité pendant que les panzers défilaient sur les Champs-Élysées… jusqu’à ce que les bombes pleuvent sur Dresde.

En ce sombre anniversaire, je souhaite brosser le tableau des deux dernières années de calvaire des Ivoiriens dans l’espoir que j’éveillerai quelques consciences de plus. Non pas que ce soit le seul drame sur terre. D’autres peuples souffrent autant. Pensons seulement aux victimes de Paul Kagame en RDC et au Rwanda. Pensons aux Syriens massacrés par les terroristes salafistes de l’OTAN et des pétromonarchies. Il faudra certes en reparler, comme beaucoup l’ont fait déjà sur Vigile et les autres tribunes échappant à la dictature médiatique.

Le drame ivoirien n’est pas le seul, mais c’est en éclairant d’une lumière crue tantôt une souffrance, tantôt l’autre que nous arriverons à percer le brouillard qui aveugle les consciences. En éclairant non seulement la souffrance elle-même, mais également, et surtout, les vrais responsables. C’est ainsi qu’un jour peut-être, une masse critique de Québécois, en particulier parmi les acteurs politiques de bonne foi, comprendra qu’elle est manipulée à l’extrême par de grands criminels — rien à voir avec la petite racaille de la commission Charbonneau — et que le monde n’est pas du tout celui dans lequel elle croit vivre.

Le peuple québécois aura d’autant plus de chances de se libérer du carcan dans lequel l’ont enfermé ses exploiteurs — membres enthousiastes du syndicat du crime massacreur d’Africains — qu’il saura échapper à la manipulation incessante de la pensée par les médias. Le grand capital, ennemi de l’intérêt général et de la souveraineté des peuples, doit par conséquent déployer des moyens colossaux afin qu’une telle chose n’arrive pas, sous peine de perdre son droit divin de s’enrichir infiniment avec le travail des autres.

Qui a gagné l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ?

Parallèlement aux horreurs vécues par les Ivoiriens, dont nous reparlerons dans un instant, s’est déroulée à la lugubre Cour pénale internationale (CPI), du 19 au 28 février 2013, l’audience de confirmation des charges contre Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire renversé et humilié par l’armée française. Fidèles à leur habitude d’occultation et de suivisme, les médias québécois se sont bornés, au sujet de cette procédure, à retranscrire quelques brefs articles de la presse proche du gouvernement et des grands patrons de l’Hexagone.

Pourtant, l’un des personnages principaux de cette sombre comédie judiciaire est un Québécois, Éric MacDonald, premier substitut de la procureure Fatou Bensouda et honte de sa patrie. M. MacDonald suit les traces de Louise Arbour, seule juge de la Cour suprême du Canada à avoir démissionné, ce qu’elle a été forcée de faire en raison de son passé inavouable de complice de Paul Kagame, l’un des plus grands criminels de l’histoire de l’humanité. M. MacDonald a présenté un dossier à charge très peu convaincant contre Gbagbo. Il n’a pas fait enquête sur le terrain, comme l’a relevé l’avocat principal de la défense, Emmanuel Altit. M. MacDonald s’est contenté de faire une revue de la presse pro-Ouattara, truffée de racontars au sujet des prétendus crimes de Gbagbo, ce qui est très loin d’un vrai travail judiciaire.

Que les médias québécois aient préféré la chasse aux magouilleurs des voiries municipales à la procédure contre Laurent Gbagbo est compréhensible, car ils pourraient ressortir très écorchés de ce combat épique et fondamental entre les forces du mensonge et celles de la vérité. Quel que soit le jugement de la CPI, l’Histoire finira par retenir que Laurent Gbagbo a commis un seul crime : celui d’avoir résisté à la servitude imposée par l’ordre néolibéral assoiffé du sang des Africains et avide des généreuses marges bénéficiaires tirées entre autres du cacao, du café, du bois, du pétrole, des diamants, de l’or, de l’uranium, de la cassitérite et du coltan.

De l’esclavage à la néocolonisation, l’Afrique des danses et des chants envoutants a été un immense réservoir de richesses humaines et naturelles bon marché pour les économies occidentales, mais ces richesses ont peu profité au développement des peuples africains, ce que Gbagbo a voulu changer, à l’instar de Kadhafi. Voilà la vraie raison pour laquelle il devait être diabolisé et mis hors d’état de « nuire ».

Le 28 février, à la CPI, Laurent Gbagbo a pris la parole. Évidemment, aucun média n’a retransmis son discours, mais les lecteurs de Vigile le trouveront au bas du présent article, dans les « images de la démocratie ». Ce grand homme de dialogue et de paix, père du multipartisme en Côte d’Ivoire, qui n’a rien à envier ni à Mandela, ni à Gandhi, a déclaré entre autres ceci :

On ne peut pas débattre de la crise postélectorale et ne pas savoir comment les élections se sont passées. Qui a gagné les élections ? Parce que c’est celui qui ne les a pas gagnées qui a semé le trouble. […] quand je demandais qu’on recompte les voix, ce n’était pas une phrase en l’air.

Vous avez vu vous-mêmes les documents dont dispose l’accusation et sur lesquels les voix des électeurs sont répertoriées. On a vu que, dans la seule ville de Bouaké, on a ajouté 100 000 voix à mon adversaire.

[…] je n’ai jamais cru que la Côte d’Ivoire allait s’en sortir par la guerre. […] J’ai toujours cru qu’on s’en sortirait par la discussion. […]

La démocratie, c’est le respect des textes, à commencer par la plus grande des normes en droit, qui est la Constitution. Qui ne respecte pas la Constitution n’est pas démocrate.

Madame, c’est parce que j’ai respecté la Constitution qu’on veut m’amener ici. Alors, bon, je suis là, mais je compte sur vous. Je compte sur vous parce que je souhaite que tous les Africains, tous les Africains qui me soutiennent et qui sont tout le temps ici devant la Cour, devant la prison, qui sont dans leur pays en train de manifester, en train de marcher, tous ces Africains-là, qu’ils comprennent que le salut, pour les États africains, c’est le respect des Constitutions que nous nous donnons et des lois qui en découlent.

Gbagbo souhaite donc que, malgré l’immense sentiment d’injustice qui habite sans doute des millions d’Africains aujourd’hui, ceux-ci comprennent que le salut est dans « le respect des Constitutions […] et des lois qui en découlent ». Voilà des paroles lourdes de sens. Il n’y aura ni paix, ni développement sans respect de la loi et des institutions, et il revient à la CPI de donner l’exemple en manifestant elle-même ce respect.

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:14

 

Alors qu’il célèbre un second anniversaire qui ne fait aucunement consensus, le président ivoirien vient de formuler une requête relativement étonnante vis-à-vis du parlement ivoirien, en demandant à celui-ci de lui permettre de gouverner pour toute l’année et pour toutes les questions d’ordre économique et social, par ordonnance.


En d’autres termes, le numéro un ivoirien sollicite des députés mandatés par le peuple qu’ils renoncent à leur droit de regard sur ses propres agissements pour tout ce qui se rattache à l’économique et au social. Curieusement, ces derniers acceptent la doléance ! Certes, l’article 75 de la loi fondamentale ivoirienne autorise bien le chef de l’Exécutif à solliciter d’être exempté du contrôle parlementaire pour une période limitée. Mais dans le cas président, ce sont les raisons qui fondent une telle requête qui paraissent discutables. D’autant plus que la composition de l’actuelle assemblée nationale, largement acquise à la majorité au pouvoir à Abidjan, ne le justifie pas. Alors qu’à contrario, il n’est pas exclu que pendant cette période exceptionnelle, certaines dérives soient commises.


En premier lieu, on se demande bien quelle est l’urgence économique et sociale qui justifie qu’Alassane Ouattara veuille se passer du regard des députés ?


Une telle doléance aurait sans doute été plus compréhensible, si elle avait été formulée au lendemain même de la crise post-électorale. A l’époque l’économie ivoirienne était en effet au creux de la vague. Du point de vue social, la situation était également plus préoccupante. Paradoxalement, le président ivoirien attend d’être sorti de cette période d’incertitude politico-socio-économique pour solliciter d’être exonéré de tout contrôle.


Il attend d’avoir engrangé des acquis économiques incontestables pour prier les députés de renoncer à la seule mission qui leur est confiée par le peuple ivoirien. Ça manque de sens. Et comble de ridicule, ces députés se plient docilement à cette volonté. C’est là tout le danger des Assemblées monocolores !


L’autre paradoxe réside justement dans le fait que cette requête ait été formulée alors que la composition du parlement ivoirien ne le justifie point. En effet, avec 127 députés sur les 225 que compte le parlement, le Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara dispose d’une large majorité. Sans oublier que le chef d’Etat ivoirien peut valablement compter sur les 77 alliés du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié.


Avec tous ces atouts, on se demande de nouveau quelles sont les véritables motivations de la sollicitation d’Alassane Ouattara ?


Car il est évident que ce n’est pas par une quelconque crainte d’un blocage parlementaire.


La seule explication qui demeure, c’est que le président ivoirien a simplement voulu se libérer de la tutelle des parlementaires. Peut-être pour le simple plaisir de le faire (!?). Mais il est également possible que ce soit pour des fins non encore avouées... Car il serait plus que prétentieux de penser qu’à lui seul, il pourrait mieux défendre les intérêts ivoiriens que tout un parlement réuni !


Mais de toutes les conséquences qui pourraient en découler, les députés eux-mêmes y seraient pour quelque chose. Car on ne peut et ne doit pas renoncer aussi facilement à son devoir. Qui plus est, quand on le tire directement du peuple.


Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:11

Le vote d'une loi, par l'Assemblée nationale, permettant au Président de la République de prendre des mesures par ordonnance, relevant ordinairement du législatif, a secoué ces derniers jours, le milieu politique ivoirien, suscitant divers commentaires.


 Mû par le souci d'aller vite dans l'application de son projet socio-économique, pour l'année 2013, le chef de l'Etat, en bénéficiant de cette couverture constitutionnelle, s'expose à un risque. Celui de voir ses détracteurs ou adversaires politiques faire campagne autour de son pouvoir, en le présentant comme un régime réfractaire aux critiques, à la contradiction, s'ils ne l'accusent pas de '' dérives dictatoriales ''.


Déjà, depuis le vote de la loi, le 10 avril 2013, des voix se sont élevées pour décrypter cette démarche constitutionnelle et y voir, à souhait, une volonté du président Alassane Ouattara de contourner l'Assemblée nationale. Pour certains, le président Ouattara veut gouverner en...rond et aurait peur d'essuyer des revers, ne serait-ce que de quelques voix, au Parlement, chaque fois qu'il irait le solliciter dans le processus de gouvernance dans Etat démocratique. On cite, d'ailleurs, abondamment, le quiproquo survenu lors de la loi relative au mariage.

Le président de la République n'avait pas apprécié le manque de solidarité entre les alliés que sont son parti politique le Rdr et celui de Henri Konan Bédié, le Pdci. Au point où il a mis fin aux fonctions des ministres du gouvernement Ahoussou Kouadio Jeannot.


Dans l'opinion, certains ne comprennent pas que la Côte d'Ivoire, qui dispose d'une Assemblée nationale installée au terme d'élections législatives, puisse prendre le raccourci de la gouvernance par ordonnance, là où l'exercice de la démocratie requiert le débat contradictoire et la confrontation des idées, quand il s'agit des questions touchant à la vie et à la survie de la nation. Cela, d'autant plus que dans un tel régime, l'Assemblée nationale est perçue comme ce contre-pouvoir qui rétablit l'équilibre de la démocratie.


D'autres se sont, du reste, étonnés que des députés à qui, il revient de jouer le gendarme de la République, en ce qui concerne la gestion du pouvoir d’État, aient accepté d'être contournés sur des questions sensibles de la nation. Évidemment, tout cela donne du grain à moudre aux adversaires politiques du chef de l'Etat qui le soupçonnent d'appliquer une '' gouvernance autocratique''.


Au fond, le vote de cette loi d'habilitation permettant au chef de l'Etat de prendre  par ordonnance, des mesures de nature législative, n'est pas anti constitutionnelle. En effet, l'article 75 de la loi fondamentale ivoirienne, permet au président de la République de solliciter le Parlement dans ce sens, etqui peut donner donc suite à sa requête. En effet, cet article dispose que '' Le président de la République peut, pour l'exécution de son programme, demander à l'Assemblée nationale, l'autorisation de prendre par ordonnance, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi ''.

 

Mais ayant recours à une gouvernance par ordonnance, cela donne, malgré tout, le fâcheux sentiment que l'on est dans un Etat où les Institutions comme l'Assemblée nationale, ne fonctionnent pas normalement, bien que les choses s'inscrivent dans le respect de la Constitution.

 

Alain  BOUABRE

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:08

 

La Convention de la société civile ivoirienne (Csci) dit ne pas comprendre le bien-fondé du chèque en blanc donné à Ouattara par l’Assemblée nationale, qui l’autorise ainsi à gouverner par ordonnance durant toute l’année 2013.

 

L’assemblée générale ordinaire de la Csci, tenue hier 12 avril à l’immeuble Crrae-Uemoa au Plateau, a été l’occasion pour la société civile ivoirienne de faire part de ses appréhensions sur la gouvernance par ordonnance voulue par Ouattara.

 

La société civile ivoirienne, qui dit ne pas comprendre la démission des députés ivoiriens, envisage d’ouvrir grandement les yeux sur les futures ordonnances de Ouattara. «La Convention de la société civile ivoirienne dit ceci : il y a certes des dispositions de l’article 75 qui donnent le droit au président de la République d’avoir de tels pouvoirs. Mais la question que nous nous posons, à partir du moment où il n’y a que le Rhdp qui est la coalition au pouvoir, est de savoir quelle est la pertinence d’aller demander encore du pouvoir là où vous êtes sûr que les partis à l’Assemblée nationale vous sont favorables. On se pose la question de savoir ce que cela cache. Est-ce pour adresser la question du foncier seul ? Est-ce pour adresser seul la question de la nationalité ? Est-ce pour adresser le programme minier et pétrolier seul ? On se pose la question. Aujourd’hui, la société civile est mobilisée pour suivre ces ordonnances à la loupe, pour éviter un autre Ppte, un autre surendettement afin que la fracture sociale soit déjà à ce niveau maîtrisée», a indiqué le coordonnateur national de la Csci, Kouamé Christophe.


Concernant l’état de la justice ivoirienne, le coordonnateur s’est inquiété du fait que la liberté d’expression en Côte d’Ivoire soit en danger. Car il y a, selon lui, une volonté manifeste de faire taire toute opinion contraire à celle du gouvernement. «Moi qui vous parle, je n’ai plus de siège parce que la police nationale de Côte d’Ivoire refuse de chasser des individus identifiés de mon siège. Des individus identifiés arrivent dans un lieu privé associatif, mettent les gens dehors. Le président légal et légitime fait appel au commissariat du 8ème arrondissement, au chef de la police du district, au procureur de la République, au préfet de police. Depuis le lundi 8 avril jusqu’à ce jour, rien n’est fait. Ces individus ont cassé les portes et changé les clés. C’est à vous de savoir s’il existe une Justice efficace. C’est une volonté manifeste de museler la seule organisation de la société civile qui ose prendre la parole aujourd’hui en Côte d’Ivoire pour dire une opinion différente de l’opinion gouvernementale. Il existe parmi nous des Ivoiriens qui n’ont pas intérêt qu’on aille à la paix. Parce que cette situation de non-Justice, où l’Etat n’arrive pas partout, arrange certains trafiquants. Et ces personnes peuvent être haut placées dans l’administration ivoirienne. Il ne s’agit peut-être pas d’un plan étatique, mais d’un plan individuel de certaines personnalités qui sont dans l’administration ivoirienne et qui ne veulent pas que la Côte d’Ivoire aille bien», a déploré le coordonnateur de la société civile ivoirienne.

 

Qui entrevoit ainsi une mutation du citoyen ivoirien, à travers une tournée de sensibilisation nationale. «Pour nous, il est question que tout gouvernant qui pense à bâtir des infrastructures économiques pense parallèlement à bâtir des infrastructures institutionnelles. Pour la Csci, c’est incisif et c’est le plus important, car il ne faut plus d’homme fort, mais des institutions fortes. Il faut instruire le citoyen ivoirien, pour qu’il passe de l’Ancien type d’ivoirien (Nti) au Nouveau type d’ivoirien (Ati), qui, lui, va faire des institutions et de la Constitution ivoirienne une boussole».

Djè Abel

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:05

cacao_CI

Le comité de direction et le conseil d’administration du Conseil de régulation, de stabilisation et de développement de la filière Café-Cacao, en abrégé Conseil du Café-Cacao, sont satisfaits de ses performances réalisées notamment au profit des producteurs durant la campagne principale de commercialisation (octobre – décembre 2012).


Hier vendredi, lors de la première édition d’une plateforme d’échanges avec les médias, en vue de dresser le bilan de la campagne principale et d’informer sur la campagne intermédiaire (ouverte le 1er avril), la directrice générale (DG), Massandjé Touré-Litse a présenté le Conseil, ses objectifs et missions, ainsi que les résultats à mi-parcours obtenus au cours de la campagne 2012-2013. Il ressort des informations communiquées par la directrice générale du Conseil que depuis la mise en œuvre de la réforme de la filière entamée le 02 novembre 2011 et qui met l’accent sur le producteur en s’appuyant sur un système de vente par anticipation d’une partie (70%) de la récolte, 66 opérateurs ont pris part, au 31 décembre 2012, aux enchères portant sur le cacao au titre de la campagne 2012-2013 démarrée le 03 octobre.Pour cette campagne principale, le prix de cacao était fixé à 725fcfa/kg bord champ, soit effectivement 60% du prix Caf qui s’établissait alors à 1208 Fcfa/kg. Le Conseil a insisté sur les sacrifices consentis par l’Etat, d’un montant de 45 milliards Fcfa au détriment des finances publiques, pour donner un prix rémunérateur aux producteurs, notamment en réduisant sa fiscalité de 22 à 17,069%.


Quant à la campagne de commercialisation du café, elle a démarré le 21 décembre 2012 avec un prix minimum garanti au producteur de 620 Fcfa/kg.Mme Touré-Litse a souligné que, toujours dans cette dynamique basée sur la qualité, quantité et croissance (2QC), il est institué un dispositif de suivi et de contrôle du prix bord champ garanti, ainsi qu’un dispositif de contrôle qualité/prix à l’entrée des usines. A ce niveau, les chiffres montrent 87% de cacao grade 1 et 2 contre 64% en 2011 et 13% de cacao sous grade, contre 36% en 2011.


La DG du Conseil du Café-Cacao a précisé que 2.933 coopératives ont été dénombrées dans la filière, notant un respect généralisé du prix d’achat bord champ. A ce jour, outre les procès en cours, 14 acheteurs véreux ont été arrêtés, jugés et condamnés par la Justice, dans plusieurs localités. Un chiffre « marginal » qui prouve, si besoin en était encore, le respect, en général, du prix d’achat.


Durant la principale campagne de commercialisation marquée par une amélioration considérable de la qualité, l’appui aux producteurs s’est matérialisé par la distribution de sacherie de brousse, pour un montant de 4,560 milliards Fcfa, de produits phytosanitaires pour 2,5 milliards Fcfa et de semences améliorées, à hauteur de 600 millions Fcfa.Des actions en faveur des communautés rurales ont été faites. « Notre obsession, c’est d’améliorer les conditions de vie des producteurs », a déclaré la DG du Conseil, citant, à cet effet, la réalisation d’infrastructures socioéconomiques (pistes de desserte agricole, éducation de base, santé rurale, hydraulique villageoise, sécurité…), et bientôt l’électrification à travers des panneaux solaires et la distribution, dès la rentrée scolaire prochaine, de kits scolaires aux écoliers de ces communautés. Quant au président du conseil d’administration (PCA) du Conseil, Lambert Kouassi Konan, il s’est appesanti sur les réalisations effectuées sur le terrain et qui donnent des résultats probants. « Le défi principal du Conseil du Café-Cacao, c’était d’offrir aux producteurs qui réalisent la richesse de ce pays, des prix rémunérateurs et stables », a-t-il résumé. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec 40% de part, pour une quantité globale de l’ordre de 1,4 million de tonnes.


Le PCA a profité de l’occasion pour expliciter les contingences qui ont fait passer le prix d’achat du cacao à 725F/kg durant la campagne principale, à 700F/kg pour la campagne intermédiaire lancée le 1er avril. Il a assuré, à ce niveau, que les deux prix sont fixés pour tenir compte des réalités tant sur le marché international que sur le terrain (fèves de plus petite taille).


Pour soutenir cette décote, « le Conseil a pris six milliards Fcfa pour injecter dans la commercialisation de la campagne intermédiaire, comme l’Etat l’avait fait pour la campagne principale, soit environ 60 milliards », a précisé le PCA.


Créé par Ordonnance n° 2011-481 du 28 décembre 2001, le Conseil du Café-Cacao a démarré ses activités le 1er mars 2012. L’objectif principal est de renforcer la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources de la filière, de promouvoir la qualité des produits et surtout d’assurer un prix rémunérateur aux producteurs.


Le Democrate

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:01

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Elections en Côte d’Ivoire: Djédjé Bagnon, un nouveau phénomène régional dans le GOH


Le candidat du PDCI-RDA échappement actuellement à son parti qui l’a présenté. Il est devenu un phénomène régional. Ses tournées ressemblent à quelques variantes près, à celle qu’effectuait Laurent Gbagbo, alors Secrétaire général du FPI du début des années 90. Djédjé Bagnon Joachim a conquis la région du Goh. Ses tournées dans la commune de Gagnoa, des les villages de la sous-préfectures drainent du monde.

 

Les Bété se sont levé comme un seul homme pour dire « Djédjé Bagnon Joachim, considérez que vous êtes déjà le président du Conseil régional. Parce que votre renommée a devancé votre campagne et votre retour dans la région du Goh. Nous nous préparions à aller vous chercher quand le ministre Gikahué nous a annoncé que vous êtes le candidat du PDCI pour la région du Goh. Parce que vous êtes un bâtisseur. Le bâtisseur dont nous avons besoin pour le développement de notre région. Merci d’êtres venu nous encourager à espérer à un mieux être. C’est vrai que l’homme ne peut rien changer à hier. Mais il peut agir aujourd’hui pour demain. Nous sommes derrière vous comme un seul homme pour que nous ayons un demain meilleur », a dit Gbodjo François, au nom du canton Bamo et des Guébié, à Doukouyo où tous ces cantons étaient regroupés pour attendre le candidat du PDCI-RDA, mais surtout le candidat Djédjé Bagnon.

 

Du campement Baoulé de Béhibrokro au village de Zokrobouo, en passant par M’brakro, Sérihio, Doukouyo, Daliga, Gnamagnoa, Gnagbodougnoa, Dodougnoa, le cortège de Djédjé Bagnon a été arrêté par les populations. Elles voulaient seulement communier avec le candidat Bagnon. 15H à 20 minutes dans les villages non programmés par la direction de campagne qui était obligé de changer le cours des choses, Djédjé Bagnon s’est adressé à ses frères Bété, à ses frères Baoulé, à ses frères Malinké. « Je ne suis pas candidat pour avoir un nom. Dans la région du Goh, même si tu ne m’as jamais vu, tu as déjà entendu parler de moi. C’est moi Djédjé Bagnon dont on vous a parlé. Je n’aime pas parler de moi. Mais comme on vous a déjà dit des choses sur moi, des choses qui ne sont pas contre moi, et comme vous êtes débout comme un seul homme, je suis davantage encouragé par votre mobilisation pour foncer comme un taureau pour obtenir la victoire que vous me promettez. Je vous dis que notre région, notre ville ne nous échapperont pas, et elles ne doivent pas nous échapper. Je sais ce que vous avez vécu. Je sais aussi ce que j’ai vécu, ici à Gagnoa. Mais votre détermination pour la victoire de la démocratie me réjouit fortement. Je ne sais rien faire d’autre que bâtir, construire, rassembler. Ma liste s’appelle « Rassemblement, Fraternité et développement ». Parce que, quelles que soient nos divergences politiques, nous sommes frères et c’est à nous, rassemblés, de faire le développement de notre région, de nos villages, de nos communes. Votez Djédjé Bagnon et votez les candidats à la mairie du PDCI-RDA, parce que le PDCI est un parti de tolérance, de pardon et de dialogue. C’est le moindre mal pour nous dans la région du Goh. N’écoutez pas ceux qui n’ont pas d’argument et qui disent que sans eux, Alassane Ouattara ne va pas donner l’argent pour développer notre région. Si c’était le cas, Ouattara n’allait pas vous demander de choisir un de vos fils, le meilleur capable de poser des actions de développement pour travailler avec lui. Il aurait nommé les présidents des Conseils régionaux et les maires. Choisissez donc entre un bâtisseur résident et des vendeurs d’illusions qui iront s’asseoir aux USA après leur élection et vous laisser dans la misère pendant 5 ans encore. Je ne suis pas d’accord. Je suis avec vous pour remédier à tout cela. J’ai mes résidences à Gagnoa et à Kokouézo où vous pouvez me trouver à tout moment pour poser vos problèmes. Je suis à votre disposition. Mais ne laissons pas notre région nous échapper », a dit Djédjé Bagnon à ses frères de la cité du Fromager.

 

Dans un hourra de joie, dans chaque village où il passe ce message, c’était la lisse populaire. Les Guébié ont dit sur une banderole: « Ici, vous êtes dans le Guébié, ici, vous êtes chez Djédjé Bagnon, on vote pour Djédjé Bagnon ». Même son de cloche dans la canton Bamo : « Ici, vous êtes dans le Bamo. Ici, vous êtes chez Djédjé Bagnon. 100% de voix pour le président Djédjé Bagnon au Conseil régional ».


C’est donc à juste titre que le Directeur central des candidats PDCI dans la région du Goh, menace : « Celui qui va s’amuser avec les résultats des élections à Gagnoa, peut-être que c’est une seconde guerre qu’il va déclencher », a prévenu Maurice Kakou Guikahué. Parce que dit-il, « je maîtrise mes militants du PDCI qui ont une certaine éducation de fair-play, mais je ne maîtrise pas tous les Bété proche du FPI qui sont acquis à la cause de Djédjé Bagnon. Donc, évitons de mettre le feu dans le notre région en voulant tripatouiller les résultats ».

GUY TRESSIA
Pour la Cellule Communication PDCI-Région du GOH

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