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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:33

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«Quand ils vont apprendre que le Fpi, sa base, ses militants et ses militantes sont debout, ils vont accepter de discuter avec nous. Et en ce moment-là, il y aura la vraie réconciliation. Sinon en dehors de ça, tout le reste, c’est du folklore. Et nous, on n’est pas dans le folklore». A prévenu début août, le secrétaire national chargé des questions gouvernementales, Dr Alphonse Douaty. C’est l’histoire du geôlier qui n’a pas d’autre choix que de négocier avec son prisonnier. La machine Fpi est en roue libre !


Le Front populaire ivoirien (Fpi) parti fondé par Laurent Gbagbo incarcéré depuis le 30 novembre 2011, à La Haye, est-il mort de sa belle mort comme l’annonçait le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu, le Coréen J.Y. Choï ? Les nouvelles en provenance de la Suède où la direction intérimaire des socialistes ivoiriens est en tournée européenne, inclinent plutôt à penser le contraire. «Il nous revient de façon récurrente que le président Ouattara souhaite rencontrer la délégation du Fpi à Paris, pendant son séjour qui commencerait le 1er décembre prochain». A indiqué, le mercredi 28 novembre2012, 19 mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo et l’avènement au pouvoir d’Alassane Ouattara, Michel Amani N’Guessan ancien ministre de la Défense, membre de la délégation qui séjourne en europe sous la direction du président intérimaire miaka Oureto Sylvain. A l’évidence, les lignes semblent plutôt bouger tant du côté du pouvoir ivoirien que de celui de l’opposition significative. Le grand bénéficiaire de cette tentative de décrispation annoncée ne peut être que le peuple ivoirien qui attend, enfin, vivre en paix. La rencontre « souhaitée» par Alassane Ouattara, lequel aurait, à l’occasion du 58e congrès de l’International libéral tenu 19 novembre à Abidjan, commis le président sénégalais Macky Sall de servir de négociateur, arrive comme pour desserrer un nœud trop serré au cou de l’actuel homme au fauteuil en Côte d’Ivoire ivoirien. Ce dernier étant demandeur de la rencontre en vue d’espérer booster une bancale réconciliation nationale escamotée par sa propre propension à se méfier de toute contradiction.

 

Le début du lâchage

 

L’homme fort d’Abidjan s’est-il rendu compte qu’il s’isole de plus en plus pour s’enfermer dans une bulle nationale ses propres partisans, dozos et Frci compris, jouent les fossoyeurs ? A dire vrai, sa démarche actuelle faite de violations des droits de l’Homme tranche paradoxalement avec celle que devrait avoir un élu sorti vainqueur d’une élection démocratique. Plus irritante que jamais qu’elle provoque des levers de boucliers à travers le monde. Sur la scène internationale, le pouvoir ivoirien est mis à carreau. Acte ! Alors que les services de communication de la présidence ivoirienne bruissaient d’éloges sur la visite d’Alassane Ouattara en France pour y rencontrer le nouveau locataire du palais de l’Elysée, l’on se souvient que l’homme fort des Lagunes n’était pas sur la shortliste de François Hollande initialement établi. en effet, alors qu’il comptait pouvoir être parmi les premiers, des accueils, de l’aéroport militaire du Bourget à l’Elysée, avaient été réservés bien avant lui, aux chefs d’etat mahamadou Yssouffou du Niger, Yayi Bony du Benin, Alpha Condé de Guinée, Ali Bongo du Gabon, Macky Sall du Sénégal, et Moncef Marzouki de Tunisie, les semaines qui ont précédé sa visite officielle.


Lui, ce sera bien plus tard… à Orly, un aéroport secondaire, peut-être pour respecter les principes d’une certaine indifférence diplomatique. Ce 26 juillet, l’Elysée coupant court à toutes sortes de spéculations et de tentatives de récupérations d’Abidjan, produisait un communiqué sur la rencontre Hollande-Ouattara. On y décèle pêle-mêle, la préparation d’une signature du contrat de désendettement-développement. Dont la teneur se mesure au climat qui a précédemment prévalu « Le Président de la République a évoqué avec son homologue la question de la réconciliation nécessaire entre les Ivoiriens, qui passe par le dialogue, la lutte contre l'impunité et la justice. A cet égard, le renforcement de l'Etat de droit et du système judiciaire en Côte d'Ivoire fera aussi partie des priorités de la coopération bilatérale…» Tout un symbole ! et ce n’est que le début d’une mise au restreint. « La Reine Elisabeth II refuse de recevoir Alassane Ouattara en audience à Buckingham Palace » titrent des sites d’informations en ligne, alors que le chef d’état ivoirien fait un détour en Angleterre. Une tournée qui s’est faite dans un battage médiatique et qui avait été qualifiée d’«historique» venait ainsi d’être démystifiée. «Londres, les services de sa très gracieuse majesté ont annulé la rencontre entre le chef de l’Etat ivoirien et la monarque britannique. La raison invoquée : Rencontre sensible et susceptible de créer des troubles et d’entacher la cérémonie d’ouverture des JO de Londres, dont la Reine a fait du succès et du rayonnement, la priorité des priorités. La visite mouvementée de Ouattara à Chatham House vendredi, où Ouattara rencontrait les potentiels investisseurs britanniques en direction de la Côte d’Ivoire, a fini par convaincre Scotland Yard, la police britannique, du risque Ouattara pour l’image de la Grande Bretagne, au moment où toutes les cameras du monde ont les yeux rivés sur les JO de Londres. On se rappelle que près de 200 manifestants gonflés à bloc étaient venus huer et conspuer Alassane Ouattara à Chatham house. (Ouattara ) a dû être obligé de quitter Chatham house par la porte dérobée, sur insistance de Scotland yard. La photo qui allait immortaliser Elisabeth II et Alassane Ouattara, l’ami des grands de ce monde, montrant ce dernier à Buckingham Palace avec la Reine, n’aura donc pas été prise.» Flop ! L’initiative des manifestations anti-Ouattara provient des sections militantes du Fpi-Europe aidées par des mouvements patriotiques. Les esprits avaient été conditionnés par un article au vitriole publié par le journal français Le Monde sous le titre de «Drôle d’ambiance à Ambiance». Le canard français joue les pourfendeurs : «Un an après la chute de Laurent Gbagbo et l’investiture d’Alassane Ouattara à la présidence, le 21 mai 2011, les Ivoiriens attendent toujours une reprise économique qui ne vient pas (…) Mais, pour l’instant, rien de bien concret à la clé. L’activité ne décolle pas, l’argent ne circule pas. On n’arrive pas à se faire payer par nos clients, les chantiers sont à l’arrêt, regrette le gérant d’une Pme installée dans le quartier des affaires du Plateau. Si ça continue, on va être obligé de mettre des employés au chômage technique.» Relate le confrère français.

 

Les dérives d’Alassane Ouattara

 

Les dérives d’Alassane Ouattara ne s’arrêtent pas pour autant à cette seule description. La Sud-Africaine Nkosazana Dlamini- Zuma élue le dimanche 15 juillet et prêtant serment le lendemain lundi à la clôture du 19e Sommet, exprime son agacement relativement à l’acharnement d’Alassane Ouattara sur Laurent Gbagbo écroué à la Cour pénale internationale sous l’instigation des nouvelles autorités ivoiriennes. «Il est important de faire la paix au Soudan, surtout au Darfour. Le président El-Béchir doit participer à ça… C’est plus important de faire la paix au Soudan que de se précipiter pour l’arrêter». La nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine ne faisait pas que jeter un pavé dans la marre de la communauté internationale à justice variable en Côte d’Ivoire. Elle réussissait également à braquer à nouveau les projecteurs sur l’actualité dans ce pays phare de l’Afrique de l’ouest, insinuant de fait, qu’après Gbagbo dont la déportation à La Haye constituait une violation du principe de la souveraineté nationale, l’Afrique ne digne ne permettrait plus qu’aucun de ses fils soit humilié de la sorte, n’en déplaise aux protégés locaux des occidentaux de la trempe de Ouattara.

 

Violations des droits de l’Homme

 

«Le peuple ivoirien a déjà souffert d’innombrables horreurs. Le gouvernement doit montrer qu’il est déterminé à faire cesser cette violence en désarmant les anciens combattants et en s’assurant que la police et les gendarmes sont équipés de manière adéquate pour protéger les Ivoiriens et pour enrayer la criminalité galopante aux alentours de Bouaké.» Critique le 5 mars 2012 Corinne Dufka, la chercheuse senior sur l’Afrique de l’ouest depuis Nairobi la capitale kényane, «Depuis début décembre 2011, au moins 22 personnes ont été victimes de meurtres dans le centre de la Côte d’Ivoire, alors qu’elles se déplaçaient à moto ou en transport en commun. Des survivants et des témoins de ce genre d’attaques originaires de Bouaké et interrogés par Human Rights Watch ont décrit 15 incidents, dans lesquels au moins 13 hommes ont été tués par balles et cinq femmes ont été violées». Dénonce Human Rights Watch qui détient des témoignages des victimes. Quant à l’Onu, plusieurs de ses responsables indiqueront à Hrw que «certains membres influents du gouvernement, étroitement liés aux Forces républicaines, semblaient «tergiverser » ou «traîner les pieds» dans la mise en oeuvre du programme de désarmement de forces grâce auxquelles ils ont accédé au pouvoir»

 

Invité à la Bbc le vendredi 17 août 2012, Alioune Tine, le responsable de la Raddho (Rencontre africaine de Défense des Droits de l’Homme) épingle Alassane Ouattara : «Il y a une intensification des attaques et c’est extrêmement inquiétant pour la sécurité pour la paix et la réconciliation nationale qu’on sent de plus en plus fragiles, de plus en plus menacées en Côte d’Ivoire. Le moment est venu de se ressaisir et d’attaquer les questions prioritaires de front. La question de la réconciliation nationale est une grave question. Il y a la commission paix, vérité et réconciliation qui depuis qu’elle a été mise en place en Côte d’Ivoire franchement n’a pas encore fait le travail qu’on attend.» .

 

Maître Josette Kadji Avocat auprès de la Cour pénale Internationale sur le Rwanda, excédé par la situation ivoirienne où l’élection présidentielle de novembre 2010 n’en finit pas d’exposer ses paradoxes, en avait lui aussi, pris la boule : «J’ai l’impression que le Monde marche sur la tête dés qu’il s’agit de la Côte d’Ivoire, car enfin à quoi joue-t-on lorsque tout le monde semble oublier que la Côte d’Ivoire a une Constitution et que cette Constitution dit que pour être considéré comme président de la Côte d’Ivoire il faut que l’impétrant ai prêté serment devant le Conseil Constitutionnel. La phase de la proclamation des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel a été escamotée soit ! Mais quid de la prestation de serment qui donne lieu à l’établissement d’un arrêt par le Conseil Constitutionnel, acte qui fait foi partout où besoin est (Bceao par exemple) ? Tout le monde sait que sans cette formalité substantielle, Ouattara n’a aucune légitimité, mais tout le monde devient aveugle et feint de l’ignorer.» Légitimité ! Le mot est-il lâché pour espérer un jour revenir sur les actes manqués d’une communauté internationale empêtrée jusqu’au cou dans des intrigues ivoiriennes? Peut-être oui, peut-être non. Cependant, les partisans du président Laurent Gbagbo continuent de croire qu’un jour viendra où Alassane Ouattara et ses ouailles se souviendront de la maxime qui dit que quand on danse avec un aveugle, il faut de temps à autre lui marcher sur les pieds pour lui signifier qu’il n’est pas seul sur la piste. «Quand ils vont apprendre que le Fpi, sa base, ses militants et ses militantes sont debout, ils vont accepter de discuter avec nous. Et en ce moment-là, il y aura la vraie réconciliation. Sinon en dehors de ça, tout le reste, c’est du folklore. Et nous, on n’est pas dans le folklore». A prévenu début août le secrétaire national chargé des questions gouvernementales, Dr Alphonse Douaty alors en tournée à Adiopodoumé (Sud-ouest d’Abidjan).

 

Après le coup de massue qui lui est tombé dessus, le Fpi de Laurent Gbagbo semble être remis de son choc. Avec peu de moyens financiers (les avoirs de ses dirigeants sont gelés) et des mouvements rendus difficiles (ses cadres étant soit en prison, soit en exil), le Fpi a adopté la politique de l’orphelin. C’est-à-dire ne compter que sur soi-même, communiquer abondamment sur les crimes et autres violations des droits de l’Homme commis par le régime, pour jouer sur les sensibilités s’il s’en trouve encore, en vue se sortir de l’étau du régime. Les réactions sur le terrain donnent plutôt des résultats satisfaisants. Douaty comme bien d’autres leaders comme Laurent Akoun secrétaire général par intérim ont certes été arrêtés, mais la machine, elle continue de rugir. Alassane Ouattara a ses prisonniers.

 

Une réaction à laquelle les observateurs de la politique ivoirienne sont désormais habitués. Mais qui n’est pas sans conséquence. D’où le lâchage dont le régime ivoirien fait l’objet depuis plusieurs mois de la part de ses premiers soutiens occidentaux. En effet, les tournées européennes de M. Ouattara s’accentuent et se ressemblent toutes, depuis que ce dernier s’est lancé dans une chasse aux sorcières dans la pure tradition du «rattrapage ethnique», son nouveau concept qui ne fait qu’accentuer la fracture sociale entre d’une part ce que ses aficionados appellent pro-Gbagbo et pro-Ouattara et qui en définitive pourrait, s’il s’entête à franchir le rubicond, creuser sa propre tombe. Certains l’appellent fiasco, pour d’autres plus avertis, c’est plutôt un lâchage groupé.

 

Au plan national, le désarroi mais, surtout le regret de ne plus avoir le président Laurent Gbagbo au pouvoir est total. C’est la Coordination nationale des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (Cnec) structure proche du régime qui se fait violence en tirant la sonnette d’alarme : «Là où le Gouvernement passé a fait l'effort sans précédent en Côte d'Ivoire, de prendre en compte le doctorat, le Gouvernement actuel se refuse complètement à avoir cette même vision qui est devenue universelle, à savoir faire de l'Enseignement supérieur et de la Recherche l'outil du développement du pays. C’est un recul que nous notons avec consternation (…) Le Gouvernement actuel ne brandit que les slogans…» Indique plaintif Traoré Flavien pour le compte du syndicat de l’enseignement supérieur. Le régime Ouattara peut torturer, tuer, emprisonner, exproprier les Ivoiriens, mais une chose est certaine, c’est que les socialistes du Fpi ont décidé de ne plus le laisser faire.


Simplice Allard

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:26

Le président de la République, Alassane Ouattara, a animé, hier en sa résidence à Bondoukou, une conférence de presse à l’issue de sa visite d’Etat dans le district du Zanzan.


Très détendu, le numéro un ivoirien a répondu sans faux-fuyant aux questions des journalistes, avec parfois beaucoup d’humour. Sur la question du transfèrement à la Cour pénale internationale (CPI) de l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, il a indiqué que son gouvernement en a pris acte et que la question est à l’étude. « Nous prenons acte (du mandat d’arrêt). Le gouvernement aura le temps d’examiner la question et de se prononcer », a-t-il relevé.


Concernant le cas de ceux qu’on appelle en Côte d’Ivoire « les prisonniers politiques », le président Ouattara a fait les précisions suivantes : « Il n’y a pas de prisonnier politique en Côte d’Ivoire. Des personnes ont été arrêtées pour un délit qui n’a rien à voir avec la politique. Voyez ce qui s’est passé en France sous Vichy et ailleurs. Ils (les prisonniers, ndlr) ont participé à un gouvernement illégitime. Des personnes ont été arrêtées pour avoir tué des gens, pillé des banques. Personnellement, je souhaite qu’ils soient jugés le plus tôt possible ». Aux yeux du chef de l’Etat, les proches de Gbagbo en prison ne peuvent bénéficier du statut de prisonniers politiques, d’autant plus qu’ils ont été pris la main dans le sac. « Des personnes ont été arrêtées sur des faits et déférées. La justice doit faire son travail », a-t-il insisté.


Avant de s’étonner qu’en Côte d’Ivoire, l’on polémique sur l’expression « justice des vainqueurs », « qui n’a aucun sens », selon lui. Et le président Alassane Ouattara de s’exclamer : « je me demande ce que ça veut dire ! La justice des vainqueurs n’a aucun sens ». Il a plusieurs fois utilisé le terme « flagrant délit » comme pour expliquer que ceux qui sont en prison doivent y être. Quant aux allégations de crimes commis par des soldats proches de son camp, il dit avoir mis sur pied une Commission nationale d’enquête qui a bouclé son rapport, qu’il a d’ailleurs remis à la justice. Dans ce rapport, selon le conférencier, les deux camps qui se sont affrontés pendant la crise post-électorale ont commis des crimes. « Il appartient à la justice de convoquer les mis en cause et de les entendre », a-t-il déclaré.

Pour sa part, il a promis de ne protéger personne si jamais des poursuites sont engagées contre ceux qu’on appelle ses proches. « Il n’y aura de protection pour personne », a prévenu le chef suprême de la Magistrature. Ouattara a invité « ceux qui se font des illusions » à l’issue du scrutin présidentiel de 2010 à revenir sur terre, car à ses yeux, « celui qui a gagné ces élections, c’est bien moi, et la communauté internationale l’a bien reconnu ». Il a donc annoncé sa volonté d’exercer pleinement sa fonction de président de tous les Ivoiriens, et d’œuvrer au bien-être des populations. Ceux qui sont en exil, a-t-il relevé, doivent rentrer pour participer à la reconstruction de la Côte d’Ivoire. « J’en appelle à nos frères exilés qui manipulent les jeunes. La déstabilisation ne passera pas. Je souhaite qu’ils renoncent à la violence », leur a-t-il lancé. « Tout le monde sait que je suis un président démocratiquement élu. A partir de là, la justice fera son travail. (…) La constitution me donne l’occasion de rassembler les Ivoiriens, mais je ne peux poser des actes forts que si la justice fait son travail », a-t-il relevé. Avant d’exhorter les Ivoiriens à s’approprier le processus de réconciliation.

 

Y.DOUMBIA (Envoyé spécial dans le Zanzan)

 

Encadré : Le président de la République « verrouille » son gouvernement

Au FPI : « Avec moi, les préalables, je ne les accepte pas »

 

Sauf cataclysme, tout espoir pour le Front populaire ivoirien (FPI), principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, d’entrer au gouvernement, est ruiné. Même si ce parti a toujours rejeté cette éventualité, Ouattara a fermé à double tour la porte de son gouvernement. En tout cas, c’est ce qu’il a indiqué hier au cours de sa conférence de presse. « Le gouvernement que j’ai formé sera mon gouvernement jusqu’à la fin de mon mandat. J’ai mon gouvernement sur les trois (3) années à venir. Je préfère une équipe solide et ce gouvernement connaît mes méthodes de travail. Si dans votre esprit, vous pensez que je vais dissoudre le gouvernement pour demander à tel ou tel parti, le FPI par exemple ou le CNRD (d’y entrer), ce n’est pas mon intention. Je suis ouvert au dialogue. Les préalables, je ne les accepte pas ! Je veux que la Côte d’Ivoire soit en paix. Je veux que les uns et les autres contribuent au développement de notre pays dans tous les secteurs, pas seulement au gouvernement », a martelé le président Ouattara. Pour qui le gouvernement n’est pas la seule structure à partir de laquelle on peut servir son pays. Il a suggéré au FPI de participer aux élections locales pour apporter sa pierre à la construction de la Côte d’Ivoire.


Quant à la dissolution du précédent gouvernement et le débarquement de l’ex-Premier ministre, Jeannot Ahoussou-Kouadio, suite à la position de ses alliés au Parlement, le chef de l’Etat a jugé son acte normal. Ce, d’autant plus qu’à ses yeux, dans les grandes démocraties, lorsque la majorité au pouvoir peine à faire passer une loi au Parlement, le gouvernement est systématiquement dissous.


Pour lui donc, l’ex-Premier ministre n’a pas démérité, mais il a été victime du jeu démocratique. Ouattara dit être en consultation avec son aîné Henri Konan Bédié pour trouver un point de chute à Jeannot Ahoussou-Kouadio. « Tout ce qui s’est raconté n’est pas vrai », a-t-il martelé. Pour finir, il a ironisé sur le surnom « Magellan » que lui ont attribué les journaux de l’opposition sur sa propension à s’absenter de la Côte d’Ivoire. « Ce que je veux préciser messieurs les journalistes, ces voyages, c’est pour apporter de l’argent au pays. Je suis Magellan, c’est vrai, mais je suis heureux d’avoir la force physique et de faire ces voyages pour ramener de l’argent à la Côte d’Ivoire. Nous continuerons et nous n’allons pas perdre de temps. Nous voulons transformer le quotidien des Ivoiriens et l’image de la Côte d’Ivoire pendant le mandat que les uns et les autres ont voulu me confier », a-t-il conclu.

 

Y.DOUMBIA (Envoyé spécial)

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:24

Le président de la République s’est exprimé pour la première fois sur les rasions du débarquement du Premier ministre Ahoussou Jeannot et de son équipe, le mois dernier. « Quand un gouvernement n’arrive pas à passer ses projets de loi dans un parlement où il est majoritaire, c’est qu’il y a une crise de confiance entre les députés et l’Exécutif. Dans ce cas, cette équipe gouvernementale doit démissionner. C’est la décision que j’ai prise. Des précédents de ce type ont déjà existé dans des démocraties occidentales », a expliqué Alassane Ouattara, lors de la conférence de presse de fin de tournée, hier, en la résidence présidentielle à Bondoukou. Le chef de l’Etat s’est voulu formel : « le Premier ministre Ahoussou Jeannot a été loyal avec moi; je n’ai rien à lui reprocher; il a bien travaillé et n’a pas démérité. Mais comprenez que nous sommes dans une coalition au pouvoir. Pensez un seul instant que le Rdr n’était pas majoritaire au Parlement, cela voudrait dire que ce projet de loi aurait été bloqué par le Pdci et l’Udpci. Ahoussou aura d’autres fonctions ».


« Je ne changerai pas ce gouvernement »


Alassane Ouattara a réitéré devant les journalistes, sa volonté et sa détermination à travailler pour servir les Ivoiriens : « il ne me reste plus que trois ans pour honorer les engagements que j’ai pris avec le peuple ivoirien et pour réaliser les objectifs que je me suis fixé », a-t-il précisé. Sur la question du transfèrement de Simone Gbagbo à la Haye, sur demande de la Cour pénale internationale, Alassane Ouattara a précisé que le gouvernement examine le dossier. Justifiant la réduction du nombre de portefeuilles dans l’actuel gouvernement, dirigé par Kablan Duncan, ainsi que les critères de désignation de ses membres, le chef d’Etat a expliqué que cela répond à des soucis de performance, d’expérience et d’efficacité. « Je ne changerai pas de gouvernement jusqu’à la fin de mon mandat. Toutefois, je reste ouvert au dialogue avec l’opposition. Les attentes de nos compatriotes sont grandes et nous devons nous y concentrer, afin de leur apporter le bonheur et relancer le développement de notre pays », a insisté le président Ouattara. Intervenant sur la question centrale des procès des présumés coupables des exactions commis pendant la crise post électorale, le chef de l’Etat a fait les précisions suivantes : « tous ceux qui ont perpétré des atrocités pendant cette période, seront jugés et je ne ferai pas de geste avant que la justice ait finit son travail ».


« Je veux réussir ce mandat »


Pour finir, le chef de l’Etat a, une fois encore, appelé ses compatriotes au travail et au pardon. « Je veux construire mon pays. Les grands chantiers ouverts, seront réalisés. Je veux réussir ce mandat, c’est pourquoi, dès la semaine prochaine, je me rends en Europe pour boucler les dossiers de financement de mon programme. Déjà, je vous annonce que nous allons obtenir la semaine prochaine, 11000 milliards de nos francs dans le cadre de ce programme », a conclu le président Ouattara. Notons qu’avant cette rencontre avec la presse, il avait animé le matin, un gros meeting au stade Ali Timité de Boudoukou, au cours duquel, il a offert plusieurs dons, et présenté les 43 véhicules de type 4X4 destinés au corps préfectoral et aux services décentralisés de l’administration dans le Zanzan. Le président de la République a quitté la « ville aux mille mosquées », mettant ainsi fin, à une grande tournée de quatre jours, au cours de laquelle, il a visité les neuf départements de ce district.


T.Guy
(Envoyé spécial dans le Zanzan)

Le démocrate

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:16

Au terme de sa visite dans le Zanzan, le chef de l’Etat s’est prêté aux questions des journalistes. Le président Alassane Ouattara a dit ses vérités sur bien de sujets qui préoccupent aussi bien l’opinion nationale qu’internationale. Larges extraits de ces échanges avec la presse.


La Cour pénale internationale (Cpi) a rendu public un mandat d’arrêt contre l’ex-Première dame, Simone Gbagbo. La Côte d’Ivoire va-t-elle répondre favorablement à ce mandat d’arrêt ?


Effectivement,  la Cpi a rendu public ce mandat d’arrêt, nous prenons acte de la décision. Le gouvernement aura le temps d’examiner la question et de se prononcer.

 

Monsieur le président de la République, pendant toute cette visite, vous avez parlé de paix et de réconciliation. N’êtes-vous pas en train de faire le travail de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation ?


Point du tout. Je l’ai dit et je le répète, la réconciliation est l’affaire de tous. C’est votre affaire, c’est mon affaire, c’est l’affaire de tous ceux qui sont dans cette salle. Et là, les Ong s’engagent d’ailleurs dans cette volonté de réconciliation de nos concitoyens. Je félicite les artistes qui ont mené la caravane de la paix à travers le pays et je pense que d’autres feront de même. Des ministres le font, des partis politiques le font et bien entendu la commission dialogue vérité et réconciliation également. Nous devons aller vite dans la réconciliation. Ce n’est pas chose facile, je me suis informé auprès des pays qui ont eu des drames comme le nôtre, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Burundi, le Liberia, la Sierra Leone. Cela prend des années. Mais un élément essentiel de la réconciliation, c’est l’amélioration du quotidien de nos citoyens. Et c’est pour cela que pour moi le programme économique est un catalyseur essentiel de la réconciliation. Et pour que nous ayons une croissance forte, il faut que tout le monde soit inséré dans cette volonté de réconciliation. Maintenant, la Commission dialogue vérité et réconciliation fait son travail. Cette commission fait du bon travail. Elle est en train de travailler à mettre en place des structures locales légères pour pouvoir aller le plus près possible des populations (...)

 

Je voudrais que vous nous situiez sur les actions des conseils régionaux…


 (…)J’ai proposé de créer douze (12) districts en tenant compte des Districts autonomes de Yamoussoukro et d’Abidjan. Et ces Districts seront fournis bientôt en personnes et en gestionnaires et ce sont des personnalités qui auront rang de ministre. Parce que je veux une décentralisation et que ces Gouverneurs auront une vue d’ensemble sur la gestion de leur district (…)

 

Il ressort de certaines indiscrétions que les parents du ministre Anaky Kobenan, votre allié, ne se sont pas liés aux mouvements de foules car, selon eux, leurs fils n’est pas représenté au gouvernement. Du côté de l’Udpci également ont parle de strapontins  avec un ministre au gouvernement. Monsieur le président de la République, le Rhdp n’est-t-il pas à l’épreuve de sa cohésion?


Point du tout. Je veux que les choses soient claires. Il y a un gouvernement qui doit travailler pour améliorer les conditions des Ivoiriens. J’ai indiqué que ce serait un gouvernement d’union. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde sera dans le gouvernement. Cela doit être très clair y compris les alliés. Je suis responsable de l’Exécutif. Je dois mettre en place un gouvernement qui me permet d’offrir aux Ivoiriens ce que je leur ai promis. Il y a plusieurs  structures dans la nation. Il n’y a pas que le gouvernement.  Donc, le fait que tel ou tel parti ait un seul portefeuille ministériel n’est pas ma préoccupation.  Je tiens à ce que ceci soit clair. A ce stade, il me reste trois ans de mon mandat. Je veux réussir et je veux être conforme aux engagements à l’endroit des Ivoiriens et ce gouvernement que j’ai formé comprend des personnalités qui ont fait leur preuve dans le gouvernement ou ailleurs (…) Anaky Kobenan est un frère, un ami, un allié et il n’y a pas de problème entre nous. Je pense que je le vois et il me voit également.


L’Udpci  a également une place au gouvernement du fait de la compétence du ministre Mabri Toikeusse. Gnamien Konan de l’Upci est au gouvernement. Rien ne dit que je garderai tout ce monde à tout moment. Il y a 5 personnes du Rdr qui ont quitté le gouvernement. Pourquoi vous n’avez pas noté cela. Si je voulais être partisan, j’aurai pu garder tous les ministres Rdr. Ce n’est pas ce que j’ai fait. Je veux un gouvernement qui donne des résultats. Un gouvernement qui me permettra d’atteindre les objectifs que je me suis fixés.

 

Dans toutes vos sorties publiques, vous ne cessez d’appeler les Ivoiriens à la cohésion. Vous venez de parcourir une région qui abrite la prison où se trouvent des prisonniers de l’ancien parti au pouvoir. Vous êtes pressés de réaliser vos promesses de campagne mais vos opposants posent des préalables. M. le Président allez-vous travailler avec ou sans le Fpi ?

 

Je ne sais pas si pour vous, travailler veut dire être au Gouvernement. Si c’est être au gouvernement, j’ai mon Gouvernement pour les trois années qui me restent. Que ce soit très clair. Maintenant, je tiens à la réconciliation et la réconciliation veut dire que chacun doit pouvoir apporter sa contribution. Des procès ont commencé. Certainement nous entendrons les résultats mais la Côte d’Ivoire a beaucoup d’opportunités dans le public comme dans le privé. Ceux qui seront blanchis par la Justice trouveront du travail ailleurs. Mais je veux que ce soit très clair, sauf cas de force majeur, le Gouvernement que j’ai est mon Gouvernement jusqu’à la fin de mon mandat.  Je ne suis pas de ceux qui font de la politique politicienne à changer de gouvernement tout le temps.


Bien sûr, je souhaite qu’il n’y ait plus de dysfonctionnement comme nous l’avons constaté récemment à l’Assemblée. Ceci a créé une situation qui a créé en même temps une opportunité politique mais je préfère avoir une équipe solide, une équipe de personnes expérimentées. Vous voyez, le Gouvernement qui est en place connaît mes méthodes de travail. Je suis très content avec le rythme de travail qui est fait. Mais je veux qu’on accélère. Donc de grâce, si dans votre esprit vous pensez que je vais dissoudre le Gouvernement pour faire entrer tel ou tel parti, le Fpi par exemple ou le Cnrd, ce n’est pas mon intention.


Ceci étant, je suis ouvert au dialogue. Les préalables, je ne les accepte pas. Je veux que la Côte d’Ivoire soit en paix. Je veux que les uns et les autres contribuent au développement de notre pays dans tous les secteurs mais pas seulement au Gouvernement. Une proposition que je fais, c’est de participer aux élections locales pour avoir des maires, pour avoir des conseillers généraux. Et cela sera très utile à la démocratie à la base.

 

On a constaté depuis la mise sur pied des institutions, la justice ne s’intéresse qu’à un seul camp. Est-ce que vous n’avez pas l’impression qu’il s’agit d’une justice des vainqueurs et que la justice devrait aussi regarder dans l’autre sens ?


D’abord, il n’y pas de prisonniers politiques. Des personnes ont été arrêtées pour des délits qui n’ont rien à voir avec le politique. Il y a l’illégitimité d’un gouvernement auquel elles ont participé. Ceci dans tous les pays du monde se traduit par un jugement, par une période d’emprisonnement. C’est ce qui s’est passé sous Vichy et d’autres régimes  en France et ailleurs. Deuxièmement, des personnes ont été arrêtées pour des crimes de sang. Et ces personnes seront jugées. J’ai indiqué tout à l’heure les circonstances qui ont amené à ce que les procès n’aient pas encore commencé. Personnellement je souhaite que cela se passe le plus rapidement possible maintenant que tous les tribunaux sont fonctionnels, que les juges ont repris le travail et que le matériel est disponible. Écoutez, le reste on verra. La justice d’abord doit faire son travail et ensuite nous verrons ce qu’il y a lieu de faire mais je n’interviendrai pas dans les questions de justice. Je crois en la séparation des pouvoirs. Je l’ai dit, je le répète, nous avons des mécanismes pour que nous puissions aller à la réconciliation mais ceci demande que nous tenions compte également des victimes et des proches des victimes qui ont besoin que justice soit rendue. 

 

Justice des vainqueurs, je me suis toujours demandé ce que ça veut dire. Si nous avons une situation où un voleur entre chez quelqu’un et qu’on l’arrête et qu’on le met en prison, est-ce la justice du vainqueur de celui qui a été volé ?  Vous savez, la justice des vainqueurs ça n’a aucun sens. La deuxième chose, c’est que toute personne est innocente jusqu’à ce que la justice décide autrement. Nous avons eu une crise post-électorale. Il y a eu des arrestations. Des personnes ont été arrêtées sur le fait et déférées, en train de piller des banques ou avoir pillé des banques, ou avoir pillé des gens, ainsi de suite. Maintenant la justice doit faire son travail. Nous avons eu aussi des affrontements et nous avons constaté des morts. Mais pour aller de l’avant, nous devons faire la lumière sur les crimes atroces et les tueries. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai créé une Commission nationale d’enquêtes et je leur ai fixé six mois renouvelables une fois. Pourquoi ? Parce que les précédentes commissions d’enquêtes n’ont jamais donné suite à des résultats. Mais je me suis fixé comme objectif de dire qu’on ne dépassera pas une année.

 

La commission nationale d’enquêtes a rendu son rapport. Ce rapport a été rendu public. Je pense que vous l’avez tous vu sur internet. J’ai donné ce rapport au ministère de la justice. Ce rapport dit que dans les deux camps il y a des personnes qui ont commis des atrocités. Ces personnes seront jugées. Il appartiendra au juge de les convoquer et de faire des poursuites. Et il n’y aura de protection pour personne. Mais donnez le temps à la justice de faire son travail. Ceux qui ont été pris sur le flagrant délit sont en train d’être jugés, civils comme militaires. Ensuite on a une commission nationale d’enquêtes qui a indiqué qu’il y a à peu près 2000 personnes, 1300 dans un camp et 700 dans l’autre. Ils seront tous jugés, ces gens qui ont commis des atrocités. C’est comme cela que la Côte d’Ivoire doit fonctionner, qu’il y ait un État de droit. Que ceux qui ont commis des crimes passent devant les juridictions compétentes. (…) Et si ceci se fait dans les meilleurs délais, il est clair que la constitution donne au Président de la République  pour accélérer le processus de rassemblement des Ivoiriens et l’union des Ivoiriens. C’est ce que j’appelle des gestes forts qui peuvent être faits. Mais moi je ne peux pas faire mon travail avant que la justice ne finisse son travail.

 

Je suis pour la réconciliation, je suis pour le pardon, je veux seulement que nous ayons la capacité de reprendre ensemble la nécessité de faire avancer notre pays. C’est ma seule préoccupation en tant que Président de la République (…) Nous avons un calendrier qui est bouclé  jusqu’en mars 2013. Ce que je veux préciser messieurs les journalistes, ces voyages, c’est pour apporter de l’argent au  pays. Je suis Magellan c’est vrai, mais je suis heureux d’avoir la force physique et de faire ces voyages pour ramener de l’argent à la Côte d’Ivoire. Nous continuerons et   nous n’allons pas perdre de temps. Nous voulons transformer le quotidien des Ivoiriens et l’image de la Côte d’Ivoire pendant le mandat que les uns et les autres ont voulu me confier.

 

Propos recueillis

A.BOUABRE

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 20:12

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1-Le jeudi 29 novembre 2012, le président du Front Populaire Ivoirien (Fpi), Monsieur Miaka Ouretto, conduisant une délégation comprenant le vice-président Michel Amani N’Guessan, les Secrétaires généraux adjoints, Brunot Gnaoulé Oupoh, Faustin Dedi Seri et Bamba Masseny et les Secrétaires nationaux, Seri Gouagnon, Jean-Gervais Tchéidé et Nicolas N’Guessan Lavri, a tenu une séance de travail avec les mouvements patriotiques en Europe à l`hôtel Pavillon ltalie, sis 1/3, rue Elisée Reclus, 94270 Kremlin Bicêtre.


Il est à noter que cette rencontre s`est tenue en présence de la représentation UNG France qui est venue apporter son soutien au Fpi.


2-L`ordre du jour de cette séance de travail a porté sur deux points:
A. Echanges d`Informations et analyse de la situation politique;
B. Lecture et adoption du communiqué final.


3-Cette séance de travail s`est déroulée dans un climat de fraternité et de convivialité favorisant un travail constructif, à la mesure de la responsabilité qui incombe à toutes les parties en présence,


4-Au titre des échanges d`informations, le Fpi a révélé l`objectif de la mission qu`il effectue en Europe, Il s`agit d`une offensive diplomatique dont l`objectif est de repositionner le Fpi à l`international afin de donner une meilleure lisibilité à sa lutte aujourd`hui en Côte d`Ivoire.
L`analyse de la situation a consisté en un regard croisé sur la crise. Les deux parties évoquant la situation sociopolitique en Côte d`ivoire, ont stigmatisé le fait que depuis le 11 avril 2011, la Côte d`Ivoire est rentrée dans un régime de terreur, avec l`onction et la participation de la communauté dite internationale; régime qui a généré viols, expropriations, vols, racket systématique, arrestations arbitraires, assassinats en toute impunité des militants du Front Populaire Ivoirien et de tout ce qui de près ou de loin porte le titre de démocrates, l`exil forcé de nombreux Ivoiriens pour délit d`opinion; exactions et déni des droits et libertés pour tous ceux restés au pays;


5- Les deux parties se sont indignées face à la justice des vainqueurs instaurée en Côte d`Ivoire et qui a vu le Président Laurent Gbagbo emprisonné à Korhogo dans le nord du pays puis transféré à La Haye au Pays Bas.


6-Au titre de la nécessité de l`unité d`actions, les deux parties, tout en saluant le combat inlassable mené de chaque côté pour faire cesser ce régime de terreur et son corollaire de justice à deux vitesses, ont convenu d`unir leurs forces dans une dynamique unitaire pour faire triompher l`idéal démocratique en Côte d`Ivoire.


7-Les deux parties, reconnaissant la nécessité d`une synergie d`actions, décident de mettre en place une plateforme collaborative pour atteindre les objectifs communs identifiés.


8-Le Front Populaire Ivoirien tient à saluer tous les mouvements de lutte et de résistance qui ont su capter la volonté des autres africains de conjuguer ensemble les efforts pour que l`émancipation des peuples d`Afrique soit accomplie.


9-Les mouvements patriotiques ont, de leur côté, remercié le Fpi pour sa grande capacité de leadership et son initiative louable de fédérer les organisations de résistance, en demeurant l`épine dorsale de la conquête permanente des droits et libertés démocratiques en Côte d`ivoire et en Afrique.


10-Les mouvements patriotiques félicitent le Front Populaire Ivoirien qui est et demeure la seule alternative politique crédible pour conduire le peuple ivoirien vers des lendemains meilleurs, dans une Nation africaine libre, démocratique et prospère.


Fait à Paris,
le 29 novembre 2012

Ont signé le présent
communiqué,

Pour le FPI (Amani N’Guessan)
Pour l`Association des femmes patriotes ivoiriennes de France (Topo Léontine)
Pour le CFIA-CI (Mireille Saki)
Pour le COJEP (Zap Krasso)
Pour le CPAD France (Koné Issa dit Sankara)
Pour la PSP (Désiré Bibi)
Pour 3 000 femmes
(Corine Gauthé)
Pour le Mouvement le grand Guibéroua ( Zougbo Mathias)
Pour le Cri panafricain
(Abel Naki)
Pour le Cri panafricain (Echiman)
Pour le mouvement des femmes Ivoiriennes de l’Etranger (Koudou Vabé. M)
Pour le Mouvement des Femmes Halte au génocide
(Fatou Mahine)
Pour Odwé Odwé ( Sèèd Zehe)
Pour Free Gbagbo
(Ahika Achille)

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 12:22

La Coordination nationale des enseignants et chercheurs (Cnec) a suspendu, le vendredi 30 novembre 2012, au terme d’une assemblée générale extraordinaire, tenue à l’Université Félix Houphouët-Boigny à Cocody, la grève d’une semaine, entamée le mercredi 21 novembre, puis reconduite pour deux semaines, le mercredi 28 novembre 2012.

 

 La raison:

 Le Gouvernement, par l’entremise du ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Gnamien Konan, a eu une rencontre avec ladite Coordination, conduite par son secrétaire général Pr Ouattara Mamadou (Maître de conférences), le jeudi 29 novembre 2012, de 11h à 15h, au Plateau.

 

A l’issue des échanges, la Cnec a obtenu un cadre de discussions relative, d'une part à l'application des décrets portant grille particulière et Bi-appartenance, d'autre part à l'ajustement des traitements salariaux et indemnitaires des enseignants du supérieur et des chercheurs ivoiriens en comparaison à leurs collègues de l'Afrique de l'ouest. Notamment le Benin, le Sénégal et le Togo.

 

Si en un mois, les enseignants ne sont pas satisfaits, ils iront encore à la grève. Rappelons que la Cnec réclamait le paiement de la deuxième moitié de la nouvelle grille salariale des enseignants-chercheurs et des chercheurs, et de la bi-appartenance des enseignants universitaires des sciences de la Santé. Les deux décrets, pris en 2007, sont appliqués à moitié, depuis 2009. Dominique FADEGNON

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 15:17

Le fourgon cellulaire de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca) en partance pour les tribunaux de 1ère instance de Yopougon et du Plateau s’est renversé hier matin, à 7h22mn à l’entrée de la zone industrielle de Yopougon. Selon des sources pénitentiaires, l’accident a causé 47 blessés graves et le véhicule de la prison réduit en épave. Comment en est-on arrivé à cet accident où l’on a frôlé le pire ?

 

A en croire les témoignages, tôt le matin, le fourgon cellulaire de la Maca avec à bord 37 détenus et une dizaine de gardes pénitentiaires démarre en trombe du pénitencier de Yopougon.

 

«Lorsque le fourgon n’a pas d’escorte comme cela a été le cas ce matin (Ndlr, hier), le véhicule roule à vive allure afin de déjouer les plans d’attaques d’éventuels agresseurs sur les tronçons empruntés. Malheureusement, parvenu au niveau de l’entrée de la zone industrielle de Yopougon, appelé communément la ferraille, le chauffeur qui a appuyé à fond sur l’accélérateur, est surpris par le barrage des Frci. Dans sa tentative d’éviter les soldats, le cargo se retrouve nez à nez avec une voiture sortie subitement de la zone. Mais le poids des 37détenus à l’arrière du fourgon a raison de la cabine dans laquelle se trouvaient le chauffeur, le chef de bord, son adjoint et d’autres gardes », a indiqué un agent de la Maca, sous le couvert de l’anonymat.

 

A l’en croire, le fourgon cellulaire qui roulait à grande vitesse, a fait tonneau et s’est retrouvé dans le décor. Le chef de bord adjoint, Blé Doua, a eu les mains fracturées. Le détenu politique Séry Gnagba Samson, placé sous mandat de dépôt le 14/03/2012 pour atteinte à la sûreté de l’Etat et qui se rendait à une audition au 8ème cabinet d’instruction du parquet du Plateau dirigé par le juge Makouény, souffre d’un traumatisme crânien. Les 36 autres prisonniers s’en sont sortis avec de graves blessures également à divers niveaux ainsi que des gardes. Au total, l’on dénombre 47 blessés. Alertées, les forces de police et de la gendarmerie se sont rendues promptement sur les lieux et ont sécurisé l’espace de l’accident.

 

Aucune évasion ni agression n’a été constaté. Les victimes ont été évacuées au Chu de Yopougon sous bonne escorte pour recevoir des soins. Les 37détenus allaient pour des jugements et des auditions en cabinets d’instruction. Cet accident a d’ailleurs perturbé la tenue des audiences hier.

Didier Kéi

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 15:13

Quatre anciens militaires français de la force Licorne en Côte d`Ivoire, dont un colonel, comparaissent mardi devant la cour d`assises de Paris pour le meurtre en 2005 de Firmin Mahé, un jeune Ivoirien qu`ils affirment avoir reçu l`ordre d`éliminer.

Mahé avait été étouffé avec un sac plastique, dans un véhicule blindé français. Le procès est prévu jusqu`au 7 décembre.

Pour les militaires, la victime était un "coupeur de route", un criminel terrorisant les populations dans la "zone de confiance" qu`ils étaient chargés de surveiller, dans un pays à l`époque coupé en deux par une guerre civile.

Pour ses proches, ce n`était pas un bandit, il y a eu erreur sur la personne.

Firmin Mahé avait été interpellé le 13 mai 2005 près de Bangolo (ouest), après avoir été blessé à une jambe lors d`un accrochage avec des militaires français. Il avait été conduit à une infirmerie puis dirigé vers la ville de Man sur ordre du général Henri Poncet, alors commandant de la force Licorne. Il était mort en route.

Les accusés sont le colonel Eric Burgaud, chef de corps à l`époque, et les trois militaires présents dans le blindé: l`adjudant-chef Guy Raugel, qui a reconnu avoir étouffé Mahé, le brigadier-chef Johannes Schnier, qui le maintenait, et le brigadier Lianrifou Ben Youssouf, qui conduisait le véhicule.

Au début de l`enquête, le général Poncet avait été mis en examen pour complicité d`homicide volontaire, le colonel Burgaud ayant affirmé avoir reçu de lui l`ordre implicite de tuer Mahé, en l`occurrence: "Roulez doucement... vous me comprenez". Un ordre qu`il dit avoir transmis à ses hommes.

Henri Poncet a démenti avoir donné cet ordre et a bénéficié d`un non-lieu.
La défense compte mettre en avant la difficulté pour les hommes de la force Licorne, déployée sous mandat de l`Onu, de remplir une mission de maintien de l`ordre sans cadre juridique.

Dans une interview au Dauphiné Libéré de mardi, l`adjudant-chef Raugel dit qu`il "regrette" avoir tué Mahé, tout en se disant certain qu`il s`agissait du "pire criminel de l`ouest de la Côte d`Ivoire".

Mais, ajoute-t-il, "je me suis sali les mains parce quil ny avait pas de solutions. Et sil ny avait pas de solutions, cest la faute de nos politiques qui nous mettent dans des situations comme ça".

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 14:41

 

La jeunesse de Côte d’Ivoire, attachée aux valeurs de la démocratie et de la paix, a toujours eu pour modèle, le président Laurent Gbagbo. Père de la démocratie en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui injustement incarcéré à la Cour pénale internationale (Cpi), il demeure toujours proche de la jeunesse ivoirienne. Elle aussi reste solidement et résolument attachée aux idéaux politiques de cet homme panafricaniste.
Au cours d’une visite que lui a rendue, une femme d’affaires originaire du département d’Oumé, plus précisément du village de bléa, il y a deux mois de cela le président Laurent Gbagbo s’est adressé à la jeunesse ivoirienne. Cette dame, dont nous taisons volontairement le nom pour raison de sécurité, a eu le privilège de recevoir de la main du président Gbagbo, un message signé de sa main, à l’endroit de la jeunesse de Côte d’Ivoire.
C’est au cours de la réunion de la jeunesse du Front populaire ivoirien (Jfpi) de la région du Fromager, tenue le samedi 24 novembre 2012, qu’une partie de ce message extrêmement important a été livré. «Je sais que la jeunesse du Fpi n’a pas peur, parce qu’elle a été formée. C’est votre résistance qui fera que tous les prisonniers sortiront de prison. Sachez que c’est celui qui ignore son destin, qui a peur. Je vous fais confiance, ne désespérez pas».
Tels sont les propos du président Gbagbo rapportés par le fédéral de la Jfpi, Kouakou Bernard à l’assistance venue nombreuse à cette réunion des jeunes du Fpi de la région du Fromager. C’est avec une grande joie et un espoir immense que ces jeunes ont reçu ce pan du message du président Laurent Gbagbo. Invité à s’adresser à cette jeunesse, le secrétaire national par intérim de la Jfpi, Koua Justin a exhorté ses camarades à surmonter les épreuves actuelles. Il leur a conseillé de rester solidement attachés aux valeurs de dignité, d’intégrité et d’honnêteté incarnées par le président Gbagbo.
«Le combat que le président Gbagbo mène, il ne l’a pas inventé. Il ne fait que continuer la lutte menée depuis par Nkruma, Lumumba, Sankara etc. armez vous de courage et de combativité pour affronter la peur», a lancé Koua Justin.
Se prononçant sur le mandat d’arrêt lancé par la Cpi à l’encontre de Mme Simone Gbagbo, le secrétaire national de la Jfpi soutient qu’il «exhorte Ouattara à accéder à la demande de la Cpi». Cependant, en le faisant, Koua Justin ajoute que Ouattara ne doit pas ignorer qu’il va enclencher également et immédiatement le processus de transfert à La Haye de Soro Guillaume et de ses chefs de guerre. «Même si on doit nous torturer, nous arrêter, nous égorger, nous devons nous battre tous les jours pour résister et triompher de la dictature», a martelé le secrétaire national par intérim de la Jfpi.
Kouakou bernard et douyou nicaise, de la Jfpi originaires de la région du Fromager, ont invité leurs camarades à braver la peur et mener des activités politiques à Gagnoa et dans les autres villes de la région. Parce que, constatent-ils depuis le transfèrement du président Gbagbo à la Cpi et bien avant, les jeunes du Fromager, sont plongés dans la peur, la psychose. Au contraire, conseillent Kouakou et Douyou, c’est maintenant que la jeunesse de Gagnoa, d’où est natif le président Gbagbo, doit prendre ses responsabilités face à l’histoire. Car, plus tard, la terre natale du président Gbagbo sera un lieu de pèlerinage par excellence.

Fabrice Tété

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 14:20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée le Pr Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du Pdci-Rda, parle du limogeage de l’ex-Premier ministre, Jeannot Ahoussou-Kouadio, de la nomination de Daniel Kablan Duncan, de la loi sur le mariage et de la réconciliation nationale.

 

Notre Voie : Monsieur le Secrétaire général du Pdci-Rda, avec du recul, quelle est votre opinion sur la dissolution brutale du gouvernement perpétrée par le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, le mercredi 14 novembre dernier ?


Alphonse Djédjé Mady : La Côte d’Ivoire ne peut pas rester sans gouvernement. Pour gérer la crise, pour amener les Ivoiriens à la réconciliation, pour sécuriser ce pays, c’est une priorité qu’on n’aura jamais assez soulignée. Pour toutes ces raisons, la Côte d’Ivoire ne peut pas se permettre de vivre une crise dans une crise. Le gouvernement dissous dans les conditions où cela a été fait, la Côte d’Ivoire ne pouvait pas rester plusieurs jours sans gouvernement, ce serait dommageable pour le pays. Donc, c’est une bonne chose qu’on ait des responsables pour gérer les différents dossiers qui sont vitaux pour la nation. Et on espère que les Ivoiriens, en entrant en eux-mêmes, en situant les priorités, aideront ce gouvernement à aller à la réconciliation, à sécuriser le pays, à remettre les populations au travail. Comme je le dis, à les réconcilier et à ramener la paix.

 

NV : Avec la formation du nouveau gouvernement, êtes-vous d’avis avec ceux qui parlent de la chute d’un grand et du retour d’un adversaire ?


ADM : Qui est le dinosaure qui serait arrivé et le grand qui serait tombé ? Dans cette histoire, il n’y a pas de perdants. Personne n’est tombé. Il faut qu’on ait justement la conception du rêve citoyen. Tous ceux qui ne sont pas Premiers ministres en Côte d’Ivoire ne sont-ils pas des dinosaures ou des grands ? Si la Côte d’Ivoire ne comptait qu’un seul dinosaure ou un seul grand, ce serait désespérant. Je pense qu’il faut qu’on comprenne qu’un poste de Premier ministre et même un poste de chef de l’Etat sont des charges qui ont une durée dans le temps. Et comme Houphouët-Boigny nous l’a appris, on peut servir son pays à tous les niveaux pourvue qu’on y mette son coeur. Le Premier ministre Kablan Duncan a l’expérience nécessaire, c’est une très bonne chose. Il pourra rendre service à la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre Ahoussou-Kouadio qui vient de quitter ce poste a acquis de l’expérience, où qu’il soit, j’espère qu’il retournera cela à la Côte d’Ivoire. Chacun d’eux fera en sorte qu’on trouve l’harmonie entre les Ivoiriens. Pour l’heure, en cette période de sortie de crise, c’est cela l’essentiel. Sécuriser la Côte d’Ivoire, chercher à réconcilier les Ivoiriens. J’insiste, réconcilier les Ivoiriens et les mettre au travail.

 

NV : Concernant le vote de la loi relative au mariage, que s’est-il passé pour que le Pdci-Rda retire son amendement et cautionne, en définitive, le projet de loi tel qu’il est arrivé du gouvernement ?


ADM : Il s’est passé que celui qui a introduit son amendement l’a retiré. L’amendement, c’est un député qui l’introduit. En l’espèce, c’est le député Kpli Delphin de M’Bahiakro qui avait introduit l’amendement que beaucoup d’autres députés ont soutenu. Parce qu’à leur sens, il venait améliorer le texte. Car ça garantissait l’égalité des sexes et la liberté du couple, puisqu’on ne refusait pas la cogestion du foyer. D’ailleurs, je me demande s’il existe un foyer où une seule personne gère les tâches. Elles sont toujours reparties. Mais ce qu’on disait simplement, c’est que la société admet comme cellule de base, la famille. Que la notion de chef dans l’organisation d’une société est importante. Et que, comme les deux conjoints doivent être égaux en droit comme le prescrivent les droits universels de l’Homme. Tout comme lors du mariage, on demande aux futurs époux de choisir leur régime matrimonial, nous demandions simplement qu’on leur pose aussi la question : « qui est le chef de votre famille ?». Et qu’ils disent librement : «c’est madame ou c’est monsieur». Ce qui n’enlevait absolument rien à la nécessité de l’égalité. L’égalité ne veut pas forcément dire similitude dans les rôles qu’on assume. Mais il y a des lectures différentes de certaines analyses. La loi a été votée comme elle l’a été. Maintenant il appartient aux citoyens de l’appliquer et de lui donner âme et vie.

 

NV : Ce n’est pas la première fois que les députés votent une loi dans ce pays. Mais ce qu’il faut remarquer, c’est que cette loi sur le mariage est à l’origine d’une crise institutionnelle, la dissolution du gouvernement. N’est-ce pas cette situation qui a contraint le Pdci à retirer l’amendement qu’il avait introduit ?

 

ADM : De toutes les façons, si le Pdci a adopté cette position, c’est que tous les sacrifices sont nécessaires pour ne pas que la Côte d’Ivoire s’enfonce encore dans la crise. On n’a vraiment pas besoin d’une autre crise. Celle dont on est en train de sortir est déjà suffisamment grave. Sortons de cette crise. Ce ne serait ni sage, ni patriote de multiplier les crises en cette période de crise qui n’est pas tout à fait réglée. Donc si on peut faire l’économie d’une autre crise, le jeu en vaut la chandelle.

 

NV : Mais le sentiment qu’on a eu au regard de cette crise, c’est que seul le Pdci a consenti des sacrifices. Vos alliés du Rdr dont le président de ce parti, Alassane Ouattara, n’en ont pas fait autant. Comment expliquez-vous cela?


ADM : la paix n’a pas de prix…

 

NV : Alors, c’est le Pdci-Rda qui devrait payer seul le prix de cette paix…


ADM : Celui qui veut comprendre  que  la paix n’a pas de prix doit le faire. On ne dit pas que c’est le Pdci seul qui doit le faire. Chacun le fait à son tour ou concomitamment. Mais, il faut retenir que nous sortons d’une grave crise. Et tous les efforts qu’on peut faire pour éviter d’en rajouter sont bienvenus. On a encore des challenges qui sont beaucoup plus importants que cela.

 

NV : Le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, a rencontré, le jeudi 22 novembre dernier, les députés issus du Pdci. Ces parlementaires lui ont dit que si le Pdci-Rda perd autant de plumes, c’est par la faute de la direction du parti. Est-ce que nous traduisons fidèlement ce qu’ils ont dit ?


ADM : C’est aux députés qu’il faut poser la question.

 

NV : Qu’est-ce qu’on peut, selon vous, retenir de cette rencontre ?


ADM : Elle s’est tenue maintenant mais, elle a été demandée et programmée de longue date. Cette réunion a été demandée depuis que la nouvelle Assemblée nationale a été mise en place. Les députés Pdci ont, à juste titre, cherché à rencontrer leur président pour échanger avec lui. Donc, c’est un vieux rendez-vous qui vient d’être honoré. Cela dit, ce qu’on peut retenir, entre autres, c’est que le président a dit à propos du mandat des députés. Il a indiqué, en se fondant sur la loi, que le mandat du député n’est pas impératif. De toutes les façons, je l’ai dit et c’est cela l’essentiel, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour ne pas recréer des conflits. Si nous pouvons éviter toute crise et nous mettre vraiment à la recherche d’une véritable réconciliation entre les uns et les autres, ce serait une bonne chose

 

NV : Concernant la réconciliation, pensez-vous que le processus est sur la bonne voie ?


ADM : Il reste encore beaucoup de choses à faire. Je pense que celui qui peut mieux faire le point, c’est le président de la Cdvr. Tout ce que je sais, c’est que la réconciliation est une nécessité. Maintenant est-ce qu’on est sur la bonne voie? Le fait d’en parler est déjà une bonne chose. On en parle, c’est déjà bien et peut-être à force d’en parler, on trouvera la meilleure formule pour y parvenir.

 

NV : M. le secrétaire général, comprenez-vous le Fpi, ceux qui sont en face de vous et avec qui vous devez faire la réconciliation ?


ADM : On les écoute et ils nous écoutent. On s’écoute, on se parle...

 

NV : Mais est-ce que vous comprenez leurs préoccupations pour sortir de la crise ?


ADM : Est-ce qu’ils nous comprennent aussi ? C’est également la question. On essaie de se comprendre. De toutes les façons, on ne peut pas aller à la réconciliation sans se comprendre. On fait l’effort de se comprendre. Maintenant, est-ce qu’ils sont satisfaits de la manière dont on les comprend ? C’est un autre problème.

 

NV : Apparemment non ! Puisque la réconciliation est au poids mort…


ADM : J’ignore à qui revient la faute. L’essentiel est la volonté communément partagée d’aller à la réconciliation. Parce que s’il n’y avait pas les difficultés de se comprendre, on n’en serait pas là. Les choses étant difficiles, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

 

NV : Le Fpi demande, entre autres, la libération de ses cadres faits prisonniers par le régime. Cette exigence est-elle fondée ou non ?


ADM : L’effort de vouloir se retrouver pour se réconcilier, n’est-ce pas un facteur important qui pourrait permettre de résoudre les problèmes que vous énumérez ?

 

NV : Est-ce que ce ne serait pas en quelque sorte mettre la charrue avant les bœufs ?


ADM : Quelle est la charrue et quel est le bœuf ?

 

NV : Il y a une crise profonde, tout le monde le sait. Mais pendant qu’une partie des protagonistes est en train de payer durement et que l’autre est intouchable, peut-on aller à la réconciliation ?


ADM : Moi, je ne confonds pas les notions de Justice et de réconciliation. Il peut y avoir un processus de Justice, et il peut y avoir un effort de réconciliation. La réconciliation obéit à des impératifs, à des démarches autres que ceux de la Justice. Et je rappelle simplement, pour faire la démarcation entre les deux, ce que dit le proverbe : «Mieux vaut un mauvais arrangement qu’un bon procès». Donc je dis, chacun doit faire l’effort pour qu’on aille à la réconciliation. Par ailleurs, d’autres peuvent prendre l’aspect Justice qui est aussi une valeur entre les hommes. Moi, je parle de la nécessité de l’effort qu’on doit faire pour aller à la réconciliation. Vous me dites, il y en a qui sont en prison. Ceux qui doivent répondre disent : «c’est la Justice». Mais la justice peut prendre une décision, vous pouvez sortir du tribunal sans être réconciliés, on sait qui a tort ou qui a raison. Mais moi, je parle de la nécessité de la réconciliation.

 

N.V. : Est-ce qu’on ne pouvait pas se passer de la Justice, qui est d’ailleurs à double vitesse, pour favoriser justement cette nécessité de la réconciliation ?


ADM : C’est bien ce que je suis en train de dire. Si ceux qui sont en position de renforcer la démarche vers la réconciliation le faisaient, peut-être bien que ça permettrait… je dis bien, peut-être, que ça permettrait d’avancer plus rapidement vers la réconciliation.

 

B.S.

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