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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 11:58

L’audience de confirmation des charges retenues contre le président était, hier, à son septième jour.


   Comme elle le fait si bien depuis le début, la défense du président Gbagbo a mis à profit la journée d’hier pour non seulement montrer la faiblesse des preuves du procureur, mais aussi et surtout, prouver qu’il n’existait aucun plan commun mis en place par le président Gbagbo pour se maintenir au pouvoir en tuant les civils supposés proches d’Alassane Ouattara.


    Il n’y a jamais eu «de plan commun», c’est-à-dire un projet criminel conçu par le président Gbagbo et qui aurait visé les partisans d’Alassane Ouattara et de façon générale la population civile pour se maintenir au pouvoir. En tout cas, tout au long de son Document contenant des charges (Dcc), le procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) n’a pas réussi à le démontrer. C’est la conclusion à laquelle l’équipe de la défense du président Gbagbo est arrivée, hier, au terme d’une autre journée de plaidoirie.


    Pour arriver à une telle conclusion, la défense s’est penchée les uns après les autres, sur les éléments de preuves apportés par le procureur pour soutenir son accusation. Il en va ainsi d’une fiche que le procureur a dit avoir retrouvée à la résidence présidentielle après l’arrestation du président Gbagbo. Selon le procureur, cette fiche rendait compte d’une réunion qui se serait tenue chez un ancien ministre, le 28 avril 2010, et qui évoquait un possible recours à des mercenaires. Malheureusement, selon la défense, le procureur, dans une volonté manifeste d’accabler le président Gbagbo, n’a pas pris la peine de révéler l’auteur dudit document. La défense a alors porté à la connaissance de la Cour qu’en fait, l’auteur de ce document n’était autre que le ministre Anaky Kobénan. Un adversaire déclaré du président Gbagbo dont personne en Côte d’Ivoire n’ignore le soutien qu’il a apporté au Rhdp depuis sa création en mai 2005. Selon les informations de la défense, ce document montre clairement que c’est le Rhdp qui voulait recruter des mercenaires.


    Sur le prétendu surarmement des Forces de défense et de sécurité (FDS) restées fidèles au président Gbagbo et qui a fait dire à l’accusation qu’une cache d’armes avait été découverte au sous-sol de la présidence, la défense n’a eu aucune difficulté à démentir l’information d’autant plus qu’il est de notoriété publique que les Fds manquaient cruellement d’armes pour faire face aux agressions des forces rebelles coalisées. A ce stade de son développement, la défense s’est d’ailleurs étonnée que l’accusation affirme que les armes ainsi découvertes au palais présidentiel ont été remises par l’Onu aux Forces nouvelles.


    Sur les prétendus trafics d’armes auxquels se seraient livrés le président Gbagbo et son régime, la défense a révélé que les enquêteurs de l’Onu avaient cité nommément les généraux Kassaraté et Brédou M’Bia. A l’époque des faits, respectivement commandant supérieur de la gendarmerie et directeur général de la police nationale. Or, a dit la défense, ces deux généraux n’ont jamais été inquiétés par les nouvelles autorités. Ce qui a fait dire que la loyauté de ces généraux était plus que douteuse. D’ailleurs, sur la question du surarmement des Fds, la défense a rappelé les accusations fantaisistes formulées à l’époque par la France et l’Onu contre les autorités biélorusses. Accusations qui avaient finalement été démenties par leurs auteurs qui avaient fini par présenter leurs excuses aux autorités de la Biélorussie.


    Sur le point central de l’existence d’un groupe de personnes agissant de concert qui justifierait l’accusation de co-action indirecte portée contre le président Gbagbo, la défense a clairement montré que le procureur n’a jamais réussi à identifier les membres de ce groupe. Tantôt il parle de «commandants et des membres des forces pro-Gbagbo, y compris ce dernier», tantôt, il parle des «leaders de la galaxie patriotique», tantôt encore il parle du président «Gbagbo et de son entourage immédiat». Des termes aussi flous les uns que les autres. Ce qui a fait dire à la défense qu’un tel groupe n’a jamais existé.


    Concernant les actes qui auraient constitué une contribution essentielle du président Gbagbo à la commission des crimes et qui pourraient justifier d’engager sa responsabilité personnelle, la défense a démenti les accusations du procureur selon lesquelles le président Gbagbo aurait appelé publiquement à recourir à la violence. La défense a rétorqué que l’accusation n’avait produit en soutien à son accusation aucune preuve. Ni interview, ni discours. C’est ainsi que la défense a balayé du revers de la main les allusions au slogan «On gagne ou on gagne» qui n’a jamais fait partie des slogans de la campagne du président Gbagbo.


   Avant que la retransmission internet ne soit à nouveau interrompue, la défense, par la voix du Pr. Jacobs, s’est employé à démontrer, au plan technique, comment le procureur a été incapable de désigner précisément les membres du groupe auquel le président Gbagbo aurait appartenu, d’avoir fait apparaître clairement l’intention criminelle et d’avoir montré de façon incontestable la contribution du président Gbagbo.


    En tout état de cause, pour la défense, il n’existe pas de motifs substantiels de croire que le président Gbagbo a commis les crimes qui lui sont imputés par le procureur. Tout simplement parce que le procureur n’a apporté aucune preuve irréfutable à ses accusations.


   L’audience s’achève demain, avec, entre autres, l’intervention attendue du président Laurent Gbagbo. Croisons les doigts.


Guillaume T. Gbato
gtgbato@yahoo.fr

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 11:55

 

Echec et mat… Henri Konan Bédié, le président du présidium des partis membres du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) dépassé par les incompréhensions persistantes dans les négociations qu’il menait et qui visaient la composition des listes communes des houphouetsites aux municipales et régionales du 21 avril 2013, s’est finalement rendu à l’évidence qu’il gaspillait son temps.


Il a donc choisi, tout simplement, de jeter l’éponge, annonçant  que «  la compétition est ouverte entre le Pdci, le Rdr, l’Udpci, le Mfa… ». «  Le Julius Nyerere »  d’Alassane Ouattara poursuivait un consensus  dans un contexte de surdité totale entre les composantes du Rhdp. Il a fini par comprendre  qu’il  ne pouvait pas venir à bout du refus  des uns et des autres d’aller «  à un mariage forcé ».


La brièveté  du communiqué (deux petits paragraphes), que Bédié  a fait publier hier mercredi 27 février 2013, par voie de presse,  traduit l’état d’esprit de son signataire dont le moral ne devait  pas être d’aplomb. Il est clair, dans la tête de Bédié aujourd’hui  que son autorité et son influence  semblent ne  plus avoir  de prise sur  personne. «  Le président Henri Konan Bédié, président du présidium des partis membres du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ( Rhdp), informe les candidats aux élections locales ( municipales et régionales) que les listes Rhdp sont vivement conseillées dans les circonscriptions où le consensus est obtenu à la base. Dans le cas contraire, la compétition est ouverte entre les différents partis du Rhdp ». 

 

Ce communiqué, selon des sources crédibles est survenu après que Bédié et le chef de l'Etat, Alassane Ouattara qu se trouvent à Yamoussoukro dans le cadre du sommet de la Cedeao, ont échangé par téléphone.


Bédié et Alassane Ouattara devraient pourtant se retrouver pour faire un point complet et  définitif des négociations que le premier cité a menées.  Un  communiqué commun devrait sanctionner cette dernière  rencontre entre les deux hommes.


Selon une source, «  ce communiqué va bouleverser, de fond en comble des acquis » des premières discussions. Il n’est pas à exclure qu’il n’y ait même plus de candidature Rhdp à tous les niveaux ».             

 

La  guerre est donc  ouverte entre les houphouetistes, comme ce fut le cas aux  législatives de décembre 2013.

 

 

                                           Armand B. DEPEYLA

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 11:49

Doumbia Mamadou dit ‘‘Madoumbi‘’ est le délégué départemental du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) à Treichville. Dans cet entretien, il relève que son parti ne se reconnait pas dans un éventuel soutien au maire sortant de ladite commune François Amichia.


Vous êtes le Délégué départemental du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) à Treichville. Récemment, des jeunes se présentant comme militants de ce parti, ont apporté leur soutien au maire sortant François Amichia.

 

Comment avez-vous accueilli cette nouvelle en tant que premier responsable du MFA à Treichville ?


Il s’agit tout simplement d’un groupe de jeunes venus de divers horizons déguisés sous le manteau MFA avec à leur tête un jeune responsable du MFA de Treichville qui est allé apporter un soutien "diplomatique" à Amichia. C’est juste un effet d’annonce pour faire croire aux Treichvillois qu’Amichia a le soutien de tous les partis politiques. En tant que garant moral et physique du MFA à Treichville, je ne peux empêcher un militant de mon parti d’avoir un autre choix que moi surtout quand il s’agit d’élections locales. Mais ce que je n’admettrai jamais, c’est de laisser n’importe qui faire n’importe quoi avec le label MFA. Le MFA est un parti sérieux plein d’avenir comme son nom l’indique. L’avenir pour la jeunesse ivoirienne, c’est le MFA. C’est pourquoi je n’accepterai jamais qu’on se serve de mon parti à Treichville pour des causes perdues d’avance ou pour faire du remplissage sur des listes en souffrance de conseillers.


Donc, vous ne vous reconnaissez pas dans un éventuel soutien à Amichia ?


Non ! Comment comprendre que l’on puisse apporter un soutien à un homme dont le parti, le PDCI sous sa conduite, a perdu toutes les élections à Treichville avec des écarts de voix à la "Soviétique"!


Savez vous que Amichia délégué communal du PDCI fut le directeur de campagne du candidat de son parti à Treichville aux élections présidentielles?

 

Environ 10 000 voix d’écart entre le RDR et le PDCI.

 

Aux élections législatives, le maire sortant fut le fer de lance et superviseur de la campagne de Moussa Traoré dit ‘‘Dix’’ candidat du PDCI. Environ 7000 voix d’écart entre le RDR et le PDCI. Avec ces résultats catastrophiques, Mme Yao Simone trouve que Amichia est l’homme de la situation .On appelle cela faire la politique de l’autoflagelation. Si le ridicule pouvait tuer.


Justement, pour les élections législatives, le directoire du Rhdp avait souhaité que les partis membres de la plateforme Houphouëtiste aillent en rang serré. Qu’est ce qui s’est-il passé pour que cela ne puisse pas marcher à Treichville ?


C’est Amichia qui a demandé à Moussa Traoré dit ‘‘Dix’’ de maintenir sa candidature aux élections législatives quand bien même le RHDP avait porté son choix sur Amy Toungara.


Quand le président des jeunes de mon parti demande aux autres partis politiques de soutenir la candidature d’Amichia, je me demande sur quelle planète ils se trouvent ? Je voudrais demander à mon jeune frère, de savoir que "les valeurs émotionnelles et la politique suivent rarement le même chemin." Et puis de quelle Treichville parle-t-il ? Du Treichville de Kouassi Lenoir où" le vivre ensemble "était une réalité et l’indifférence ainsi que la stigmatisation étaient proscrites ou du Treichville d’Amichia où les trottoirs sont lotis et servent de magasins, de maquis et d’ateliers de couture ainsi que de dortoirs aux mendiants. Sous Amichia à quoi on assiste ? Les prises en charge sont rejetées par les chefs d’établissement et les hôpitaux. Les caniveaux sont en permanence bouchés; au point où pendant la saison des pluies les populations pataugent dans la boue et cohabitent avec les tas d’immondices qui jalonnent les rues et les marchés. Et puis, il y a de nombreux nids de poule. Autres problèmes, les espaces verts sont vendus aux libanais et environ 70% des employés de la mairie sont recrutés dans les autres communes. Et plus grave, le maire est invisible une fois les élections terminées et la jeunesse dans sa grande majorité ne s’adonne qu’à la consommation de l’alcool, du thé, de la drogue, à la prostitution sous toutes ses formes, aux jeux de ludo et de dames. Chers supporters d’Amichia déguisés en MFA, ce Treichville, nous n’en voulons plus. Sachez aussi que les Treichvillois ont le sens de la rupture. Amichia devait partir par la grande porte pour éviter une défaite certaine et "tonitruante" au soir du 21 avril 2013 "La politique est la saine appréciation des réalités du moment" disait feu le président Félix Houphouët Boigny. Croyez-vous que cette pensée philosophique n’est valable que pour les autres? L’occasion vous est offerte pour conseiller qui de droit à plus de réalisme. Pour nous, la seule personne qui peut faire sortir les populations de Treichville de tous ces fléaux s’appelle Cissé Ibrahim


Donc, vous soutenez le candidat Cissé Ibrahim. Quelles sont les raisons qui motivent ce choix ?


Oui, j’ai décidé de porter mon choix sur le candidat du Rdr qui a battu partenaires et adversaires à toutes les élections organisées à Treichville. Ce candidat n’est autre qu’El hadj Cisse Ibrahim Sakhir architecte du destin de la commune de Treichville dont la bonne lecture politique, le don de soi, le respect de la parole donnée, le fair- play, le fighting spirit et la disponibilité demeurent la marque de fabrique. Ensemble avec Maman Toungara sa directrice de campagne, j’ai posé le problème de l’emploi et de la formation des jeunes du MFA. A la fin de notre entretien, l’assurance m’a été donnée qu’aucun parti, même ceux de l’opposition ne sera oublié.


Quand aux femmes, elles auront droit à des financements pour la relance ou le démarrage de leurs activités. J’ai choisi pour mon parti le concret au profit des honneurs. Le réalisme au leiu de l’aventure. Maman Toungara et El Hadj Cissé Ibrahim sont pour Treichville de véritables murs des lamentations et les promesses faites seront tenues, car, la parole donnée est pour eux un credo. L’homme de la situation tout comme la compétence se reconnait au bilan. Alors chers supporters d’Amichia déguisés en MFA maintenant que "le vin est tiré", autour de quelle candidature doit-on s’unir en vue d’un Rassemblement des Houphouëtistes pour la vraie Démocratie et la Paix à Treichville?


Réalisée par Touré Abdoulaye

 

 

 

 


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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 11:46

Le Comité Central du FPI élargi au Comité de Contrôle et aux Secrétaires Généraux de Fédération, lors de sa réunion extraordinaire du samedi 23 Février 2013, a entendu un compte rendu du Secrétaire National chargé des structures spécialisées sur le meeting de la JFPI, à la Place CPI à Yopougon, une semaine plus tôt. Les faits amènent le Comité Central à prendre position :


I-Les faits


Dans le cadre de ses activités prévues au programme de l’année 2013, et en soutien au président Laurent Gbagbo devant comparaître à la CPI le 19 Février 2013, la JFPI avait décidé d’organiser le 16 Février 2013, un meeting avec pour slogan : « Libérez Gbagbo ».


Tirant les leçons de la volte-face du pouvoir en octobre 2012, qui a abouti à l’annulation de son sit-in prévu à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, la JFPI n’a ménagé aucun effort. Suffisamment à l’avance, elle s’est entourée de toutes les précautions administratives pour l’obtention d’un espace libre et peu convoité : la Place CPI. Le vendredi 15 Février, Koua Justin et ses camarades ont confirmé la tenue du meeting le vendredi matin, aucune menace d’interdiction n’ayant profilé à l’horizon avant cette date.


C’est en fin d’après-midi de cette même journée du vendredi que le Maire intérimaire nommé, M. Bertin Yao Yao de Yopougon a pondu un arrêté visant à interdire la manifestation, sans aucune notification aux organisateurs. Cet arrêté sans valeur juridique a été immédiatement et indûment pris en charge par le Ministère de l’Intérieur sur un ton menaçant de foudre tous les contrevenants. 


Le samedi 16 Février, dès 3 heures du matin, non seulement le bouclage de la place était effectif mais aussi et surtout la Place CPI a été submergée de FRCI et de dozos soutenus pour la circonstance par les forces onusiennes qui ont assistés au gazage et à la dispersion des manifestants.


A l’issue de la course-poursuite engagée par les forces gouvernementales, le bilan provisoire des incidents s’établit comme suit : 8 arrestations (libérées 72h plus tard) et plusieurs blessés, auxquels s’ajoutent d’importants dégâts matériels.


II-Commentaires et position du Comité Central


Le Comité Central marque sa profonde indignation et condamne énergiquement la répression du meeting de la JFPI, une attaque qui prolonge une série d’actes barbares et antidémocratiques.


L’opinion se souvient en effet que depuis son arrivée au pouvoir, le président Alassane Ouattara, par ailleurs président du RDR, son parti, et Ministre de la Défense, a toujours dispersé dans le sang les manifestations du FPI, tolérant celles du RDR et des pro-Ouattara.


Là-dessus,  l’ONUCI, le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique et la France peuvent porter témoignage. Car, au nom de la démocratie et des libertés d’opinion, de réunion et d’expression, ils avaient unanimement condamné « les incidents survenus samedi [21 janvier 2012] à Yopougon lors du meeting du FPI, faisant [un mort et] de nombreux blessés » et invité « le gouvernement à prendre les mesures appropriées pour déterminer les circonstances de ces incidents malheureux, en identifiant les auteurs pour les arrêter et les traduire en justice conformément à la loi en vigueur » à l’issue d’« une enquête complète et impartiale ».


C’est donc depuis plus d’un an que les puissances occidentales attendent, patiemment, du régime Ouattara, les résultats de ladite enquête.


Nous sommes en février 2013 et le Comité Central note que c’est dans les mêmes circonstances, notamment avec l'appui des forces onusiennes qui accompagnaient, le 16 février 2013, un impressionnant dispositif des FRCI, que le régime Ouattara a récidivé en réprimant sauvagement le meeting de la JFPI.


Si au terme de la Résolution 2062 du Conseil de sécurité en date du 26 juillet 2012, l’ONU rappelle avec force être en Côte d’Ivoire pour « apporter son appui au gouvernement » ou l’accompagner,  le FPI pour sa part, interprète cette offre militaro-diplomatique dans le sens d’un engagement neutre, c’est-à-dire proprement éthique au service de la Justice et de la quiétude devant l’avenir. Les faits que l’on observe depuis longtemps, en particulier depuis le 11 avril 2011, ne suggèrent-ils pas que le FPI doit faire le deuil de ses illusions quant à la volonté de la Communauté internationale de défendre et de promouvoir la démocratie ? En tout état de cause, l’ONU semble vouloir faire la promotion de l’impunité pour autant qu’elle demeure à ce jour, sans aucune réaction alors que le régime Ouattara piétine allègrement les règles élémentaires du respect humain et de la gouvernance démocratique. Il sied de rappeler que c’est pendant le Dialogue FPI-gouvernement que les autorités ivoiriennes ont procédé à l’enlèvement, l’extradition et à la détention au secret de l’ancien Ministre Charles Blé Goudé, du Commandant Noël Abéhi, ex-patron de l’escadron blindé de la gendarmerie et de Jean Yves Dibopieu, président de « la Solidarité Africaine ». 


En soutenant un régime qui transgresse tout sur son passage, au vu et au su de tous, réprime avec une rare violence des manifestations démocratiques non seulement autorisées, mais aussi protégées par la Constitution d’un pays de surcroît en contexte de normalisation politique, l’ONU ne fait-elle pas la démonstration d’un parti pris ?


Quoi qu’il en soit, le FPI exhorte le Conseil de sécurité à tout mettre en œuvre pour aider la Côte d’Ivoire à sortir de la spirale de la violence, cet obstacle au développement de la démocratie.


Conscient des enjeux actuels et futurs et au nom de la survie politique, économique, culturelle et morale de la Côte d’Ivoire, le Comité Central demande aux militants et aux sympathisants du FPI de faire davantage preuve de vigilance afin de pouvoir aller jusqu’au bout avec Laurent Gbagbo.


Fait à Abidjan, le 23 Février 2013


Le Comité Central 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 17:43

A peine installé à la tête de la structure que, le nouveau commandant de la Brigade anti-criminalité ( Bac) fait déjà parler de lui. Le lundi 25 février 2013, il a secoué la pègre, rendue orpheline de deux de ses pontes.


La vermine est donc avertie, elle aura en face d'elle, un interlocuteur de feu. Selon les renseignements dont nous disposons, tout part, ce lundi-là, d'une information anonyme parvenue aux alentours de 10h, au commandant de la Bac. Elle fait état de la présence de Compaoré Issa, non loin de la pharmacie « Anoumanbo », à Marcory. Celui-là, qui se camoufle derrière une activité fictive de vendeur de poulets, n'est pas inconnu de la police. Il est membre d'un redoutable gang qui compte à son actif, des attaques de stations-services, de sociétés et autres hold-up.


D'ailleurs, il était activement recherché. Le commandant de la Bac mobilise, sans plus perdre de temps, ses troupes qui se déportent sur place. Effectivement, « l'oiseau » est bien en place et il faut l'empêcher de « s'envoler » cette fois.


Tout le secteur miné par les flics, la sommation est lancée. Compaoré Issa est invité à ne faire aucun geste pouvant mettre le feu aux poudres. L'homme, ressortissant burkinabé, né il y a 45 ans, donne des signes d’abdication en s'employant à se mettre à genoux. On croit que la partie est perdue pour lui. Mais que nenni. Ce n'est que pure diversion.


En effet, alors que les policiers, croyant la chose dans la poche, l'approchent doucement dans le but de le menotter, Compaoré démontre que sa peau à lui, il la vend très cher. Il se relève donc subitement et tel un athlète chevronné, engage un sprint. Il escalade une clôture et se replie dans la cour d'une église. Mais les Dieux ne le protégeront pas. Lorsqu'il dégaine, les éléments de la Bac, plus prompts, l'abattent.


Sur lui, est saisi un pistolet automatique de calibre 7,65 mm avec quatre (4) munitions. Poursuivant l'enquête, le patron de la Bac apprend, aux environs de 15h, que le reste de la bande composée de trois membres, en dépit du deuil qui la frappe avec la mort de Compaoré, entend aller au bout de son objectif. A savoir, attaquer dans les prochaines heures, l'agence Sib située à quelques encablures du magasin « Socoprix », en Zone 3. Et pour cela, les trois criminels sont en plein conclave de redistribution des cartes, dans le quartier reculé de Vridi-Iran.


Les éléments de la Bac, parfaitement renseignés, se rendent sur place et localisent l'endroit où se tient la réunion des gangsters. Ils se mettent en planque et attendent. Leur patience dure jusqu'à 19h, où les malfaiteurs sortent enfin de leur rencontre. Et voilà, ces derniers nez à nez avec les agents des forces de l'ordre. S'en suit alors une course-poursuite sur la grande voie longeant la Sir. Une course-poursuite rythmée par une fusillade, au bout de laquelle, l'un des malfrats est abattu. Les deux autres, plus veinards, réussissent à se jouer de leurs poursuivants.

Le bandit tué, au vu de la pièce d'identité retrouvée sur lui, répond au nom de Ilboudo Daniel. C'est une vraie force de la nature connue, dans le milieu de la pègre, sous le pseudonyme édifiant de « King Kong ». Il est trouvé porteur d'un revolver de marque Smith et Wesson, avec le barillet garni de trois munitions. Les autres malfrats en cavale sont recherchés.

 

KIKIÉ Ahou Nazaire

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 17:42

 

 L’audience de confirmation des charges contre le président Laurent Gbagbo était, hier, à son sixième jour. La défense, qui avait encore la parole, est revenue sur les accusations concernant la marche des femmes à Abobo, le supposé bombardement d’un marché, toujours à Abobo, et des massacres supposés à Yopougon au lendemain de l’arrestation du président Gbagbo par l’armée française.


Sur les trois évènements qui, avec la marche du 10 décembre 2010 sur la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti), constituent le cœur de l’accusation contre le président Gbagbo, l’équipe de défense s’est employé à montrer très clairement que pas une seule fois le procureur n’a pris la peine de faire sa propre enquête, pour se faire une vraie opinion, sur les faits allégués. Il s’est seulement contenté de collectionner les rapports d’Ong et ceux d’organismes internationaux comme l’Onuci.


Sur la marche des femmes à Abobo, la défense a d’abord relevé que le procureur s’appuie essentiellement sur des témoins anonymes. Or, selon les textes de la Cour pénale internationale (Cpi), repris par la défense, les témoignages anonymes ont une valeur très limitée. Sur le fond du sujet, la défense a insisté sur l’environnement de guerre qui régnait à Abobo début mars 2011. Où de nombreux groupes rebelles, notamment « le Commando invisible », lourdement armés s’attaquaient aux forces de l’ordre et à la population civile. S’appuyant à plusieurs reprises sur les déclarations des témoins de l’accusation, elle-même, la défense a démontré clairement qu’au moment des faits, plusieurs groupes rebelles étaient armés de Rpg et de Kalachnikov. Mieux, les faits ont prouvé que plusieurs individus se déguisaient en membres des forces de l’ordre, dans un environnement de chaos généralisé. La défense a d’autant plus dénoncé le défaut d’enquête de la part du procureur que, nulle part, dans son acte d’accusation, il ne fait mention du démenti publié par les Fds, le jour où la marche est supposée avoir eu lieu. Au même titre qu’aucune mention n’est faite des enquêtes préliminaires faites par la gendarmerie et la police sur ces évènements. Il en est de même de l’enquête ouverte par le tribunal militaire sur la même affaire.


Ces observations faites, la défense s’est interrogée sur un certain nombre de faits intrigants. Pourquoi, depuis ces évènements, aucune famille n’a porté plainte pour l’assassinat d’un proche ? Pourquoi une des victimes a-t-elle été enterrée précipitamment dans la forêt du Banco ? Pourquoi les autres victimes ont-elles été enterrées dans des fosses communes ? Autant de questions auxquelles le procureur n’a donné aucune réponse, parce qu’il ne s’est pas donné la peine de faire sa propre enquête. Le même défaut d’enquête a été soulevé par la défense, surtout que plusieurs témoignages, dont ceux d’un membre du « Commando invisible » publiés dans un livre, font état de ce que la mort supposée des femmes n’était qu’un montage destiné à émouvoir l’opinion internationale. Au surplus, la défense a estimé que, même si les meurtres ont eu lieu, le procureur ne donne aucune preuve concrète de l’implication des Fds dans les incidents, mais qu’en plus, aucun élément tangible ne permet d’engager la responsabilité du président Gbagbo.


Sur le supposé bombardement d’un marché à Abobo, la défense est restée sur la même ligne. Elle a notamment pointé du doigt l’absence de toute expertise balistique, aucun relevé d’impact, une définition floue du lieu visé et des informations invraisemblables. Sur ce cas précis, la défense a estimé qu’un obus tiré du camp commando d’Abobo ne pouvait pas raisonnablement tomber dans le village Sos. Tout simplement parce que ce village est trop proche du camp d’où l’obus est supposé avoir été tiré. En effet, pour la défense, ce type d’armes (les mortiers) est utilisé contre des cibles se trouvant à des distances d’au moins un kilomètre. Pour ce qui concerne précisément le bombardement supposé du marché, le procureur s’est contenté de capture d’images de Google, en l’absence de toute enquête et d’expertise sérieuses pour déterminer avec exactitude l’origine des tirs. Là encore, aucune expertise militaire ou balistique. Sur le contexte général même de l’incident, la défense a relevé que le jour supposé du bombardement coïncidait avec la signature par Alassane Dramane Ouattara d’une ordonnance créant les Frci. Mais la défense a une fois de plus déploré la volonté manifeste du procureur de passer sous silence la réalité des faits à Abobo, au moment des faits. A savoir que, plus groupés et armés, les rebelles disposaient d’armes lourdes et auraient pu être à l’origine des faits incriminés. Or, ces groupes étant présents dans la population, la défense estime que c’est à tort que le procureur tentait de faire croire que des attaques ont visé essentiellement des populations civiles.


Le dernier fait majeur retenu contre le président Gbagbo, ce sont les massacres supposés de Yopougon, le 12 avril 2011, le lendemain de l’arrestation du président Gbagbo. Là aussi, la défense s’est étonnée de ce que, pour des faits qui sont au cœur de son accusation, le procureur ne consacre qu’un seul paragraphe de son document de confirmation des charges. Sur les faits mêmes, la défense a trouvé le témoignage retenu par le parquet imprécis. En effet, selon le parquet, le témoin, qui serait un étudiant, aurait entendu des tirs, avant de découvrir des corps le lendemain. Là aussi, la défense a affirmé que les auteurs des crimes ne sont pas identifiés. A contrario, la défense a démontré comment plusieurs chefs rebelles ont tué et massacré de nombreux civils à leur arrivée à Yopougon. S’agissant des viols imputés à des supposés pro-Gbagbo, là encore, l’accusation n’a retenu qu’un seul cas. Malheureusement, la défense n’a pu aller au terme de sa démonstration à cause d’une autre interruption technique de la retransmission du procès.


Demain, la défense devrait achever sa présentation et laisser la place au parquet pour ses conclusions, avant de revenir à la charge. Cette fois, avec un avocat de poids : le président Gbagbo lui-même.


Guillaume T. Gbato

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 17:31

En apparence, l’ambiance est au beau fixe malgré le désaccord et la longue attente de la fumée blanche au sujet des listes Rhdp pour les élections régionales. Pourtant, Joël N’guessan, dans sa déclaration publiée par les journaux, hier, n’a pas exprimé une opinion dissidente, ni personnelle. Il a signé la déclaration ès qualité, et en tant que porte-parole du Rdr. Dans cette prise de position, l’ancien ministre indique que le Pdci et le Rdr ne sont pas obligés d’aller aux élections en Rhdp. Si elle a été noyée par la rencontre du Rhdp chez le Président Bédié dimanche dernier, cette déclaration ne traduit pas moins une certaine impatience et surtout l’état d’esprit réel chez les Républicains. Ils sont de plus en plus nombreux à ne pas cacher leur irritation malgré les instructions fermes données par le Président Ouattara, pour des listes Rhdp aux élections régionales. Au Rdr, on hésite de moins en moins, à pointer le doigt accusateur sur le Pdci et sur son président.


Des cadres du PDCI-RDA veulent conduire des listes au Nord


Une source généralement bien informée raconte de la façon suivante, la perception du blocage d’un point de vue du Rdr : "Un accord de principe avait été trouvé sur 29 régions. Le blocage se faisait sur deux régions seulement, notamment le Guémon et le Gbêkê, au sujet des noms des candidats devant conduire les listes dans ces endroits. Le président Bédié était en phase avec ces conclusions lorsqu’un groupe d’anti, notamment Palé Dimaté, Yaya Dembélé et Silué Kagnon est allé le voir, pour demander que le Pdci exige de conduire des listes au Nord (dans le Poro) et même à l’Est dans des bastions supposés du Rdr. A défaut, ils souhaitent que le parti soit candidat au Nord, même s’il ne peut pas gagner pour marquer sa présence et donner espoir aux militants et aux populations du Nord. C’est la contrepartie que le parti doit exiger, selon eux, pour concéder au Rdr, la tête de liste de certaines régions. C’est ainsi que de deux régions à problèmes, on est passé à 7 lors du tête-à-tête, entre les présidents Ouattara et Bédié. Le chef de l’Etat en a été surpris et compte tenu des déplacements qu’il devait effectuer, a demandé au Premier ministre de régler au plus vite ce problème. Sans le dire ouvertement, le chef de l’Etat a pu, par son mécontentement, faire comprendre, comme pour la crise lors du vote de la loi sur la femme, qu’il ne manquerait pas de tirer les conséquences qui s’imposent, de l’attitude hostile et non coopérative du Pdci, à la bonne marche du Rhdp".


Bédié déterminé à défendre les intérêts de son parti


En écho, une Sgbi pro Pdci que l’IA a contactée, dit à peu près la même chose: "Habituellement c’est le Président Bédié qui calmait le jeu, et nous incitait à avancer en Rhdp, notamment sur les questions du gouvernement et de la gestion du pouvoir. C’est ainsi que, quand nous nous plaignions d’être mal récompensés, il rétorquait que c’est le Président Ouattara, issu du Rdr qui a été élu. A ce titre, le président Bédié estimait que nous n’avions rien à revendiquer, et que nous devons soutenir Alassane Ouattara sans calcul. Pour cette raison, il ne s’est pas opposé au limogeage d’Ahoussou Jeannot et a adoubé Daniel Kablan Duncan, en expliquant qu’il n’avait pas à imposer au Président de la République un Premier ministre, et prendre ainsi le risque d’être tenu pour responsable d’une mauvaise collaboration éventuelle, entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement. Cependant, cette fois-ci, le ‘’Vieux’’ semble très déterminé et très ferme sur sa position. Et c’est nous qui essayons désormais de calmer, en vain, le jeu. Le Président estime que s’il ne peut pas parler dans les affaires de l’Etat et du gouvernement, il a au moins, son mot à dire et les intérêts du Pdci à faire valoir dans les choix des candidats aux élections locales. En réalité, au-delà de ces élections, le ‘’Vieux’’ est en train de faire savoir que le soutien pour 2015 n’est pas encore acquis. Il a été informé de certains plans du Rdr et des pressions faites sur des cadres Pdci, dans l’administration pour intégrer le parti au pouvoir. Cela l’a obligé à prendre le taureau par les cornes. Il est ferme, déterminé et même prêt à aller au clash".


Et notre Sgbi pro-Bédié, d’ajouter que le Rdr est très très en colère, et se prépare au pire, avec des collaborateurs du président de la République et hauts cadres du Rdr, qui ne manquent pas de rappeler qu’au Sénégal, Abdoulaye Wade, n’avait pas hésité de rompre avec son allié Moustapha Niasse à l’époque.


Au RDR, certaines voix tapent au poing sur la table et militent pour une rupture.


"Autant Joël N’guessan dit qu’on n’est pas obligé d’aller en Rhdp aux élections locales, autant des proches du Président Ouattara posent de plus en plus la question du gouvernement, dans la mesure où ce petit blocage, paraît plus grave de conséquences sur le terrain, que les simples réserves émises à l’époque par des députés, au sujet d’une loi, qui a été votée finalement en commission." Voilà le décor planté à jour-J-8 de la clôture du dépôt des candidatures. Les choses se passent comme s’il y avait quelque part, un mauvais génie qui tente d’empêcher la tenue des élections locales, invitant à lire entre les lignes et à interpréter les signes des reports. Pour le moment, la seule bonne nouvelle, dans l’affaire semble appartenir aux militants Pdci de la région de l’Agneby-Tiassa, qui, à l’issue de la réunion de dimanche, ont reçu ce message de plusieurs sources autorisées :" Tranquillisez-vous. Avec ou sans Rhdp, vous serez candidat, c’est bouclé pour vous. Apprêtez votre liste, qui sera simplement réaménagée si le Rdr accepte que Joseph Boni conduise la liste, car pour le Président Bédié, il est hors de question que ce ne soit pas le Pdci, qui conduise la liste dans cette région, ou notre parti est potentiellement majoritaire face au Rdr, étant entendu que c’est un fief Fpi-Lmp". Voilà ainsi planté le décor et l’état d’esprit des tractations Rhdp, au sujet des élections régionales, étant entendu que le débat est clos pour les municipales, qui verront Rdr, Pdci, indépendants et autres s’affronter. Ceux qui n’ont pas encore perdu espoir et qui pensent que la fumée blanche ne peut que sortir, espèrent que les présidents Ouattara et Bédié, pourront réussir le miracle d’ici mercredi pour laisser une semaine aux uns et autres, pour boucler et déposer les listes chez Youssouf Bakayoko. Comme pour les législatives en décembre 2011, cet épisode, même si une solution y était trouvée, suscite des inquiétudes sur la normalisation politique et la problématique des élections, malgré l’absence du Fpi. Et l’on se pose forcement et inévitablement la question: si le Fpi-Lmp était présent à ces élections, qu’est-ce qui allait se passer? A coup sûr, il y a lieu de s’asseoir pour repenser les objectifs et les méthodes du Rhdp, à la lumière de la gestion post-Gbagbo d’après le 11 avril 2011, pour mieux anticiper et aborder les défis à venir. Si la guerre des héritiers d’Houphouët a pu faire prospérer le Fpi, si leur réconciliation a pu ensuite faire partir Laurent Gbagbo, une nouvelle dislocation ou fragilisation au sein des héritiers d’Houphouët pourrait, loin de toute alchimie ou technologie électorale, poser de sérieux revers au Rdr et au Pdci...


Charles Kouassi

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 14:33

 L’audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre le Président Gbagbo continue de révéler des surprises. Hier, la défense de l’ex-chef de l’Etat ivoirien a relevé les incongruités véhiculées par le RDR (parti d’Alassane Ouattara) et retenues sans vérification par le Procureur de la CPI concernant les espaces de libre expression, les Agoras et Parlements. Pour les partisans de Ouattara et leurs parrains qui ont fait la guerre à Gbagbo, les Agoras et Parlements étaient des lieux de dépôt d’armes de guerre. Quelle est donc l’histoire de ces espaces ? Enquête expresse.


    Sous la farouche répression du régime Ouattara contre les activités de l’organisation qu’il dirige, M. Justin Koua, Secrétaire national par intérim de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI), est en passe de réussir un pari difficile. Celui de redonner vie aux « Agoras et Parlements », ces espaces d’échanges publics qui ont fait fureur en Côte d’Ivoire pendant plus de quinze ans, de 1996 à 2011. Depuis la prise du pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara par les armes, le 11 avril 2011, ces espaces ont été détruits soit par les miliciens armés pro-Ouattara, soit par les militants du RDR, son parti. « Aujourd’hui, explique le leader de la jeunesse du parti créé par le Président Gbagbo, nous avons remis en place les deux composantes de la structure, à savoir les Agoras et Parlements d’une part et, de l’autre, les Orateurs des Agoras et Parlements. Mieux, nous avons réussi à les fusionner, ce qui n’était pas le cas par le passé ». Pourquoi tant d’énergie déployée à recréer ces structures dans un environnement politico-social si hostile à l’opposition ? « C’est pour contribuer au triomphe de la vérité sur la crise ivoirienne, mais surtout sur la crise postélectorale», tranche Justin Koua. Comme lui, de nombreux jeunes Patriotes qui n’acceptent pas la dictature instaurée en Côte d’Ivoire depuis avril 2011 piaffent d’impatience de retourner dans ces espaces de débats intellectuels. Avec eux, nous avons percé l’histoire cachée des Agoras et Parlements.


Ils étaient déjà là, avant l’ère Gbagbo


   En Côte d’Ivoire, les Agoras et Parlements désignent des espaces de libres expressions démocratiques. Leurs concepteurs ont fini par les appeler « Les Universités publiques gratuites ». Ils servent à « conscientiser le peuple sur les valeurs de la République. Les animateurs y travaillent à inculquer la connaissance et le rôle des Institutions de la République». Sur leur création Justin Koua relève que les Agoras et Parlements sont apparus dans la période 1996-1997. C’était sous le régime d’Henri Konan Bédié, ancien président de l’Assemblée nationale, dauphin constitutionnel du premier président Ivoirien, Félix Houphouët-Boigny (1908-1993). C’était avant le coup d’Etat du général Robert Guéi qui a renversé Bédié (décembre 1999), et bien avant l’élection de Laurent Gbagbo à la présidence de la République (octobre 2000). L’ancêtre de ces espaces de libres échanges, selon nos interlocuteurs, était « La Sorbonne », du nom de la célèbre université française. A Abidjan, La Sorbonne était un espace situé au cœur du Plateau, centre des affaires de la capitale économique ivoirienne. Aux alentours, foisonnaient de petits commerces autant légaux que prohibés comme la vente des CD piratés. Mais jamais on y a découvert d’armes à feu ou d’objet de violence.
   Le plus connu des concepteurs de La Sorbonne, selon tous nos interlocuteurs interrogés, s’appelle Ben Sahiri dit Professeur, contraint à la clandestinité depuis le 11 avril 2011. Ils sont très peu nombreux les Ivoiriens qui n’ont pas été auditeurs, d’au moins pour quelques heures, lors d’une course au Plateau, de cet espace dans lequel toutes les disciplines étaient exposées et disséquées, de la philosophie à la médecine en passant par l’histoire,  la religion, la politique, les mathématiques, les vertus thérapeutiques  des plantes, etc. Suite au succès des activités attesté par un auditoire de plus en plus grandissant, le « Patriote » Dacoury Richard, très proche compagnon de Charles Blé Goudé, leader de la Galaxie Patriotique, a transformé La Sorbonne d’Abidjan Plateau en une « institution universitaire publique », avec son administration et ses démembrements. Les orateurs y défilaient, chacun pour faire l’étalage de ses connaissances dans la discipline choisie. Chaque orateur était donc affublé du titre de « Professeur ».


De La Sorbonne aux Agoras et Parlements


    Le succès populaire de La Sorbonne finit par faire des émules. D’abord à Abidjan, fut créé, en 1999-2000, le célèbre espace appelé « Le Parlement de SIDECI », sous quartier de Yopougon. Dans la foulée, furent également créés les Agoras et Parlements des neuf autres communes de la capitale économique ivoirienne (Cocody, Abobo, Attécoubé, Adjamé, etc.). Enfin, le phénomène des Agoras et Parlements fut multiplié partout, à Abidjan comme à l’intérieur du pays, surtout après le coup d’Etat qui a échoué en septembre 2002 et qui a été transformé en rébellion armée contre les institutions de la République.


    Face à la multiplication de ces espaces d’échanges démocratiques et pluridisciplinaires, la nécessité d’une grande coordination de leurs activités vit le jour. Et c’est Idriss Ouattara, un autre leader de la Galaxie Patriotique, créateur du Parlement de Cocody-Allocodrome, aujourd’hui en exil, qui fut le président de cette coordination jusqu’au 11 avril 2011. Avant la bourrasque armée du 11 avril 2011, les Agoras et Parlements étaient animés par deux structures, les Parlements et Agoras en tant qu’organisations administratives de ces espaces d’échanges (donc en tant qu’établissements appelés «Universités publiques gratuites »), et les Orateurs des Parlements et Agoras, les «Professeurs», « détenteurs du savoir » dans ces « universités gratuites » et en plein air.


     En cherchant à recréer les Agoras et Parlements, la jeunesse du FPI, sous l’impulsion de Justin Koua, tente de ressusciter des espaces volés à la jeunesse patriotique, rasés ou pris en otage et transformés en « Grins » par le RDR et sa branche armée depuis avril 2011. Sérieux challenge pour la jeunesse du parti fondé par le Président Gbagbo. Qui veut redonner vie à des structures de hauts échanges intellectuels qui n’ont jamais été des lieux de culture de « l’esprit rébellion armée » comme moyen de règlement d’une frustration sociale ou d’accession au pouvoir d’Etat.


César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 14:03

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'équipe de l'avocat de l'ancien président ivoirien, Me Emmanuel Altit, a entamé, hier lundi 25 février 2013, sa phase de démontage du Document de confirmation des charges (DCC) contre Laurent Gbagbo, présenté par l’Accusation à la barre de la Cour pénale internationale.

 

Deux interventions ont émaillé la journée d'hier, à savoir celle de Me Jennifer Naouri, qui a bouclé sa longue plaidoirie entamée le vendredi dernier, suivie de Me Ivanovic. Il s'est agi pour les avocats de la Défense, de faire une reconstitution des faits, depuis la crise de 2002 jusqu'à la fin de la crise postélectorale en 2011. Un rappel des différentes péripéties et tumultes qu’a traversés la Côte d’Ivoire, et qui selon leurs démonstrations, étale les insuffisances dudit DCC au cœur des débats actuels.

 

Ainsi, partant de ce qui est écrit dans le DCC sur la volonté de Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir, la Défense a rétorqué ceci : « Le président Gbagbo n'était pas déterminé à se maintenir au pouvoir. Il était déterminé à respecter le verdict des élections. Pourquoi aurait-il ordonné aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de s'attaquer à des civils alors que le Conseil constitutionnel venait de le proclamer président élu ? Son engagement pour la démocratie, c'est l'engagement de toute une vie. Et c'est le refus du dialogue et la volonté des rebelles de recourir au pouvoir qui a déclenché la crise postélectorale qu'a connue la Côte d'Ivoire. En réalité, les FDS ont été attaquées », a indiqué Me Naouri. Elle est revenue, avec vidéos et photos à l'appui, sur les crimes qu'auraient commis les forces proches d'Alassane Ouattara dans le District d'Abidjan, à Duékoué à l’ouest, à Alépé et dans plusieurs localités du pays, avant et pendant la crise postélectorale.

 

A l'entendre, en ne faisant pas cas de la spécificité des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), de l'offensive qu'elles ont lancée sur Abidjan, en mars 2011, le Procureur de la CPI « n'a pas tiré les conséquences » de cette crise, et s'est gardé « de rentrer dans les détails ». «Il y aura rapidement 850 soldats rebelles à l'hôtel du Golf, qui devient une base militaire d'où d'ailleurs, seront lancées des attaques. Par exemple, le 16 décembre 2010 contre la RTI», a-t-elle indiqué. Elle a accusé les FRCI, dont Amadé Ouérimi et les dozos, d'avoir commis des crimes rituels, d'avoir été pour certains, de connivence avec Charles Taylor pendant la guerre au Liberia et en Sierra Leone. «Ce sont ces forces qui descendaient en février-mars 2011 sur Abidjan et qui attaquaient les FDS. La responsabilité de la crise incombe aux rebelles», a soutenu Me Naouri, ajoutant que les ex-rebelles prenaient leurs consignes auprès de l'ONUCI et de la force Licorne. Elle a tenté d'expliquer que c'est plutôt les ex-rebelles, qu'elle présente comme «les fidèles d'Alassane Ouattara», qui ont préparé son accession au pouvoir, depuis le coup d'État de 1999.

 

Ainsi, pour elle, ils n'étaient pas que de «simples combattants» mais bien «un groupe armé bien organisé» qui visait un objectif précis, celui de «renverser le pouvoir en place» dirigé par Laurent Gbagbo. «Ignorer qu'il s'agit de combattants qui s'affrontent, ignorer qu'il y a des hommes en armes qui s'opposent, c'est dénaturer les faits, c'est dénaturer le conflit, c'est dénaturer le récit et c'est surtout dénaturer l'histoire d'un pays. Le Procureur, en refusant de rentrer dans le détail de la qualification du conflit, en refusant d'inscrire les faits dans leur contexte, dénature le récit des événements qu'il expose lui-même devant cette cour. Il refuse d'identifier les protagonistes du conflit armé. Pis, il ne s'intéresse qu'à une seule partie. Aujourd'hui, nous sommes en février 2013, dix ans après, pour maintenir contre toute évidence sa ligne de conduite, le Procureur fait comme s'il ne s'était rien passé depuis lors. Pour cela, il a fait abstraction des éléments de preuve à la disposition des parties. Mais les faits sont têtus et la construction a posteriori du Procureur apparaît en pleine lumière», a présenté Me Jennifer Naouri, qui invite la cour à bien noter que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, qui ont installé Alassane Ouattara au pouvoir, ne sont rien d’autre que les ex-Forces armées des forces nouvelles, les ex-rebelles, rebaptisés comme tel. Ce qui l’amène à tirer la conclusion que le coup d’Etat de décembre 1999 et la rébellion de 2002 ont connu leur aboutissement le 11 avril 2011, par l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir.

 

Le brouillon du Procureur

 

La deuxième avocate qui intervenait dans cette phase de démontage des charges de l'Accusation, Me Ivanovic, n'y est pas allée non plus de main-morte. Elle a qualifié le Document contenant les charges du procureur, de « brouillon ». Ce qui a provoqué une réaction vigoureuse du Procureur McDonald, piqué au vif par ces propos. La Défense a estimé, en effet, que ce document était « flou, imprécis et ambigu», présentant des « accusations abusives et infondées ».


Pour elle, le Procureur n'aurait apporté aucun élément probant pour soutenir ses allégations. Aussi s'est-elle attardée sur une «jurisprudence constante» à la CPI dans les affaires Lubanga, Katanga, Abou Garda, ainsi que dans les affaires du Kenya. «Les preuves données par le Procureur, à ce stade des procédures, devaient donner des motifs substantiels de croire que la personne a commis chacun des crimes qui lui sont imputés. Afin de parvenir à une décision à sa thèse, le Procureur devrait donc fournir les preuves concrètes et tangibles montrant une direction claire dans le raisonnement supportant ses allégations spécifiques. (...). Ces allégations sont vagues, imprécises, brumeuses et surtout politiques. Elles le sont, parce que ne s'appuyant sur aucune réalité», a martelé Me Ivanovic.


Selon elle, il s'agit pour la Défense de démontrer qu'il y a eu un conflit armé en Côte d'Ivoire entre le 28 novembre 2010 et le 8 mai 2011. Pour l'équipe de Me Altit, les allégations du Procureur indiquant que l'ex-président ivoirien aurait conçu une politique pour se maintenir au pouvoir, « dans une période allant de la période antérieure à novembre 2010 à son arrestation le 11 avril 2011 », ne sont pas fondées. «Déjà en soi, cette allégation n'est pas compatible avec une procédure pénale équitable, car nous ne savons pas précisément à quelle période le Procureur se réfère. En effet, la période antérieure à novembre 2010 ne veut rien dire. Cela pouvait commencer à n'importe quelle date. Est-ce en 2000, 2002, 2005, 2009 ou 2010 ? Impossible de savoir », poursuit-elle dans sa présentation portant dans un premier temps sur la temporalité dans les faits relevés par le DCC. Ainsi, pour Me Ivanovic, en utilisant souvent le terme «quelque temps» dans le DCC, le Procureur se serait rendu coupable de légèreté car, indique-t-elle, ce «n'est pas une période suffisamment définie pour les besoins d'un procès pénal».

 

Le Procureur aurait donc dû, à l'en croire, relater les faits depuis les dix années de crise armée qui «ont été la cause directe des événements incriminés». «En ne choisissant que de s'attaquer au président Gbagbo, le Procureur a dû occulter des causes et des effets. Mais se faisant, il a protégé ceux qui sont à l'origine des troubles. Les victimes ne sont pas identifiées. Les auteurs ne sont pas identifiés. Le président Gbagbo est mis en cause en tant que co-auteur indirect. Il devrait donc y avoir des auteurs directs, ceux qui auraient commis ces actes incriminés », a asséné la Défense de Laurent Gbagbo sur l’absence de précision dans les arguments de l’Accusation.

 

Elle poursuit plus loin son raisonnement en attaquant le Procureur sur les notions juridiques qu'il a utilisées. Aussi, tout en relevant des «contradictions» dans l'argumentaire du Parquet de la CPI, la Défense note un «manque de rigueur» et invite la Cour à en prendre acte. «Nous nous demandons si le document qui nous a été transmis le 17 janvier 2013 est réellement un document contenant les charges ou un brouillon, un mémorandum interne sur lequel le Procureur veut encore travailler afin de décider quel mode de responsabilité il allait choisir», a craché Me Ivanovic. Piqué au vif, le Procureur McDonald n’ pas voulu laisser passer cette bourde du camp adverse. Il a réagi spontanément en interpellant la Défense et la Cour en ces termes. «Je m'excuse d'intervenir, mais je reprends ce que Me Altit a mentionné à la première audience, qu'il ne faut pas personnaliser le débat. Mais écoutez, on fait tous un travail ici, nous sommes tous professionnels et il est certain que le DCC de l'accusation n'est pas un brouillon. Je crois qu'il y a des arguments plus forts qu'on peut utiliser, mais si on veut descendre à une bataille de ruelle, je pense qu'on perd le temps de la Chambre et celui de la Cour. Je vous remercie», a-t-il répliqué. Il a fallu l'intervention de Me Emmanuel Altit pour mettre fin à ce qui courait vers une dispute lorsque sa collaboratrice a tenté de renchérir.

 

Reprenant la parole, Me Ivanovic a relevé que c'est «le caractère équitable du procès qui est mis en cause». Aussi, la notion de persécution utilisée par le Procureur, pour des motifs d'ordre national, politique, ethnique et religieux, ne pouvait être soutenue, selon l'avocate de Gbagbo, par «aucun élément probant ». Elle en évoque l’article 25, 3.d des Statuts de  Rome pour soutenir son argumentaire à ce sujet. «La persécution ne devrait s'apprécier que sur l'angle des motifs politiques. Bien entendu, nous contestons l'existence de la persécution dans sa totalité y compris la persécution liée à des motifs politiques. Il n'a ajouté ces motifs pseudo-nationaux et religieux que pour masquer ses accusations politiques», a dit la Défense, qui souligne que les victimes de la crise étaient de tous ordres, et non d’un groupe quelconque stigmatisé.

 

Estimant que le manque de rigueur du DCC devrait justifier son rejet par la Cour des charges contre Laurent Gbagbo, Me Ivanovic avance l'argument d’un défaut d'enquête, constituant une légèreté de la part de l’Accusation. Pour Me Altit, l'Accusation a violé l'article 54 du statut de la CPI parce qu'elle n'aurait pas étendu son enquête «à tous les faits et éléments de preuves qui peuvent être utiles pour déterminer s'il y a une responsabilité pénale de Laurent Gbagbo, au regard du Statut. Et il devrait enquêter tant à charge qu'à décharge. Le Procureur a failli à son devoir d'enquêter tant à charge qu'à décharge». Ce mardi, la Défense va poursuivre sa démonstration, en attendant, demain mercredi, l’entrée en scène de Laurent Gbagbo, le mise en cause, à la barre.

 

Hervé KPODION

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 11:55

ABIDJAN -L’armée ivoirienne a commis des "violations graves" des droits de l’Homme aux dépens de partisans avérés ou supposés de l’ex-président Laurent Gbagbo en réaction à une vague d’attaques en 2012, affirme Amnesty International dans un rapport publié mardi.


Dans ce rapport intitulé "Côte d’Ivoire: la loi des vainqueurs", issu d’une enquête d’un mois en septembre et octobre 2012, l’ONG de défense des droits de l’Homme accuse les Forces républicaines (FRCI), l’armée mise en place par le président Alassane Ouattara après la crise postélectorale de 2010-2011, d’avoir mené une "politique de répression" au nom de la "sécurité".

"Sur des bases souvent ethniques et politiques", "des dizaines de personnes" ont été victimes d’"arrestations arbitraires" et de "tortures" commises par l’armée et la "milice" composée des chasseurs traditionnels "dozo", rapporte Amnesty.

 

Deux personnes au moins sont mortes des suites d’actes de "torture", selon l’organisation.


L’ONU, Amnesty et d’autres ONG internationales avaient déjà accusé les FRCI de graves violations des droits de l’Homme dans leur réponse à la vague d’attaques, souvent meurtrières, menées au second semestre 2012 par des groupes armés contre les forces de sécurité et des sites sensibles. Le gouvernement a imputé ces attaques à des fidèles de l’ancien régime, ce que le camp Gbagbo a récusé.


La Côte d’Ivoire tente de tourner la page de la crise de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle. L’ex-chef de l’Etat est soupçonné de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) et détenu à La Haye depuis fin 2011. Nombre de ses partisans sont détenus en Côte d’Ivoire.


Des soutiens du président Ouattara sont soupçonnés d’avoir commis aussi de graves crimes durant la crise de 2010-2011 mais aucun d’eux n’a été inquiété par la justice ivoirienne, pas plus que les militaires accusés d’avoir commis des exactions après les attaques armées de 2012.


"La Côte d’Ivoire doit briser le cycle des abus et de l’impunité", a estimé Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty, dénonçant "l’échec des autorités ivoiriennes à instaurer un Etat de droit" malgré les promesses.


L’organisation a réclamé par ailleurs la mise en place d’une "commission internationale d’enquête" sur l’attaque en juillet 2012 du camp de déplacés de Nahiby (ouest), qui abritait des membres de l’ethnie guéré, considérée comme favorable à l’ancien régime.


Alors que le bilan officiel fait état de huit morts, Amnesty évoque un bilan d’au moins "14 personnes tuées", sans compter un "nombre inconnu de personnes victimes de disparitions forcées" après leur arrestation.


L’attaque contre ce camp gardé par des éléments de l’ONU a été perpétrée par des jeunes venus d’un quartier dioula - ethnie considérée comme pro-Ouattara - de la ville voisine de Duékoué ainsi que par des "dozo" et des FRCI, indique l’ONG, comme d’autres organisations des droits de l’Homme et de nombreux témoins.


L’enquête ouverte par la justice ivoirienne n’a jusque-là pas abouti.


Plus largement, "si des mesures de justice et de contrôle des forces de sécurité ne sont pas prises sans délai, l’avenir de la Côte d’Ivoire risque d’être marqué par des crises politiques successives où les espoirs de réconciliation ne cesseront de s’amenuiser", a averti Amnesty.


Dans un courrier inséré en annexe au rapport, le ministère ivoirien de la Justice rappelle que les autorités se sont engagées à poursuivre les auteurs d’éventuels abus, faisant état des "efforts déployés par l’Etat" (par la formation notamment) pour améliorer le respect des droits de l’Homme par les forces armées.


tmo/dm

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