Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 14:04

Le chef d’État-major Général (CEMG) des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI), le général de division Soumaïla Bakayoko, a entamé une tournée de sensibilisation des personnels militaires sur les instructions données par le président de la République, Alassane Ouattara. A cet effet, il a rencontré hier lundi 9 janvier 2012, au Camp Galliéni au Plateau, tous les chefs d’unités des FRCI (armée de terre, air, mer).

Trois points essentiels étaient à l’ordre du jour de cette rencontre de vérité à savoir, l’encasernement des troupes, la discipline et la cohésion au sein de l’armée nouvelle et la mise sur pied d’une armée de réserve.

« On ne peut pas confier la défense et la sécurité de notre pays la Côte d’Ivoire à des indisciplinés », a assené le Gal Bakayoko, rappelant aux militaires leur rôle pour redorer l’image des FRCI et ramener la discipline au sein de la grande muette. Il a eu un message particulier pour toutes les catégories de militaires. Aux officiers, il a demandé d’être des modèles et des guides dans la dignité, l’honneur et la compétence. Les sous-officiers ont été prié de servir de courroie de transmission dans la chaîne de commandement en étant fidèles aux chefs et enfin les militaires du rang ont été invités à être animés d’un esprit de discipline et d’avoir le souci de la formation continue afin d’éviter d’être à la traine.

Sur la question des exactions commises par les FRCI sur les populations et surtout après les dernières tueries de Vavoua et de Sikensi en fin d’année 2011, le CEMG a estimé qu’il était urgent de former les troupes encasernées pour permettre aux militaires du rang d’obtenir les certificats d’armes n°1 et n°2.

Une formation devra aussi être faite à l’intention des sous-officiers et des officiers pour accroître leurs acquis opérationnel, sur les plans de la technique et du commandement.

« Bientôt, il y aura une tenue spécifique aux FRCI. A partir de cet instant, nous allons traquer tous ceux qui la porteront illégalement pour commettre de sales besognes et ternir notre image. Nous allons établir de nouvelles pièces d’identité des militaires régulièrement inscrits dans nos rangs et identifier tous nos véhicules. A partir de cet instant, on procédera au contrôle systématique de tout militaire », a prévenu le Gal Bakayoko, informant de la mise sur pied d’une armée de réserve. Elle sera composée de tous les ex-combattants qui n’iront pas dans l’Armée nouvelle. Ils seront regroupés sur des sites de service civique d’actions au développement (SCAD) pour des formations qualifiantes en vue de leur intégration dans le tissu socio-économique.

Hervé KPODION
(Source BIPA)

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 13:58

 

Il a beaucoup fait musicalement pour la Côte d’Ivoire. Le pays lui renvoie l’ascenseur. Rappelé à Dieu le 30 octobre dernier, la mémoire d’Amédée Pierre, depuis le 4 janvier dernier, est honorée par la nation ivoirienne toute entière.

Selon le programme concocté par la famille de l’illustre disparu en accord avec le ministère de la Culture et de la Francophonie, tous les Ivoiriens et particulièrement le monde culturel ont jusqu’au 14 janvier pour dire adieu à l’une des icônes de la musique ivoirienne moderne.

Assurément, tout au long de ces obsèques, les autorités, les artistes et bien d’autres anonymes bercés par les mélodies du "Dopé " (qui signifie le rossignol en Bété-langue du Centre ouest de la Côte d’ivoire) viendront dire, témoigner ce qu’ils savent de l’homme. Car, par la beauté, l’originalité et la profondeur de ses textes, Amédée Pierre a su régner sur deux générations de musiciens en Côte d’Ivoire. Des années des indépendances à la période du "vent de l’Est" ou " le Printemps de la démocratie", c’est-à-dire les années 90 avec la naissance de musiques urbaines dominées par le courant Zouglou.


De la seringue au micro; une reconversion réussie !


Ceux qui ont connu et côtoyé l’homme lui attribuent beaucoup de qualité. Calme, il avait un langage direct et un ton apaisant.


Amédée Pierre, né le 30 mars 1937, à Tabou, en pays Krou, au sud-ouest de la Côte d'Ivoire, mort le 30 octobre 2011 à Treichville, un musicien-chanteur de Côte d'Ivoire. Son nom à l'état civil est Nahounou Digbeu Amédée. Le prénom Pierre lui fut attribué lors de son baptême catholique.


Infirmier d'État de formation, Amédée Pierre débute sa carrière musicale dans une époque où, en Côte d'Ivoire, les musiques d'origines congolaise (Rumba, Zaïko, Kavasha), cubaine (Salsa), nigériane (Juju) et ghanéenne (High life) ont pignon sur rue, au détriment de la musique ivoirienne. L’artiste se lance dans un nouveau créneau en déclamant ses textes dans sa langue maternelle: le Bété. Ainsi parut son premier album intitulé "Moussio Moussio" qui lui vaut la réputation de "Dopé National". Amédée Pierre est connu pour ses classiques comme "Soklokpeu" et "Lorougnon Rabé". Ces morceaux cultes ont fait l’objet de plusieurs interprétations. La plus célèbre reprise de "Moussio Moussio" reste la version de Sonacky qui vit désormais à Grigny (banlieue parisienne). Quant au tube "Soklokpeu", il a été maintes fois imposé à des concours de chants et d’orchestres tels que "Podium", "Star Karaoké"…


L’autre haut fait de Nahounou Digbeu est qu’il est à l'origine de la création du Bureau ivoirien du droit d'auteur (BURIDA). En effet, après quelques années de carrière, Amédée Pierre s'insurge contre le fait que les droits d'auteurs ne soient pas reversés après exploitation de ses œuvres et de ceux des autres artistes, à l’époque, tels que Zakry Noël, Mamadou Doumbia, les Sœurs Comoé etc, en Côte d'Ivoire. Ulcéré par ce fait, il menace donc d'abandonner la chanson. Le président Félix Houphouët-Boigny demande donc au ministre chargé de la Culture d'alors de tout mettre en œuvre pour réparer cette injustice. Amédée Pierre mena donc cette lutte avec des personnalités au nombre desquelles, pour ne citer qu’elles, le poète et dramaturge Bernard Zadi Zaourou et le journaliste Kaba Taïffour.


Au final, c’est un artiste multidimensionnel doublé d’un homme aux qualités humaines inestimables à qui la République reconnaît ses mérites.


Jean- Antoine Doudou


Le programme des obsèques (…)

Mardi 10 janvier
Vernissage de l’exposition Galerie Lattier 9h 30
Hommage officiel : 15h – 17h à la salle Anoumabo
Condoléances 18h – 20h.
Mercredi 11 janvier
Hommage scientifique à la salle Lattier du Palais de la Culture 15h – 19h
Condoléances 18h – 20h (fin).
Jeudi 12 janvier
Cérémonie au Temple du Dopé à Treichville
Veillée de Prière Ivosep Prestige 18h – 20h
Caravane et nuit du Dopé 20h – 23h à la Salle d’Anoumabo du Palais de la Culture.
Vendredi 13 janvier
Veillée à Port-Bouët : 21h à l’aube.
Samedi 14 janvier
Levée de corps sur le parvis de la Cathédrale
Messe et Inhumation au Cimetière de Williamsville

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 12:17

Il n’a point voulu en souffrir. Un témoin oculaire des obsèques d’Amédée Pierre, a rebondi sur un article relayant une source anonyme, publié dans l’édition d’hier d’un confrère de la place. Meiway a été victime d’une agression de la part des pro-Gbagbo, soutient le papier, alors que le musicien prenait part à cette cérémonie qui a eu lieu précisément dans la salle des Moulins Bassets, à Saint Denis, dans la banlieue parisienne.


«Dès qu’il a mis les pieds dans la salle, il a essuyé des injures à n’en point finir. Il est traité de rebelle et de vendu par une horde de pro-Gbagbo déchaînée et haineuse», écrit le journal pro-Ouattara.


«Oui, mais il n’y a pas eu de tension. Les personnes que la présence de Meiway fâchait ont été rappelées à l’ordre par les organisateurs. Ils ont vite fait de prévenir qu’on n’était pas à une réunion politique mais à des obsèques où tout le monde a sa place », a reconnu le témoin, joint hier, par téléphone, à Paris.

« En découvrant l’article sur Internet, j’ai été choqué. Moi qui vous parle, j’étais dans la salle. Je vous assure que Meiway n’a jamais été agressé par les pro-Gbagbo. Il a joué tranquillement sa partition en deux morceaux que le public a d’ailleurs bien appréciés. Meiway a même offert la somme de 100 Euros au comité d’organisation, en plus des 20 Euros que tous les artistes ont payés», proteste en revanche l’Ivoirien, avant d’ajouter : «La vérité, c’est que Meiway n’a pas été le seul Ivoirien dont la voiture a été vandalisée cette nuit-là. Donc il n’était pas particulièrement visé. Tous ceux qui avaient garé leurs véhicules derrière l’Hôpital La Fontaine voisin aux Moulins, faute de place dans le parking de la salle, les ont retrouvés endommagés par les petits voyous du quartier. Et moi, je fais partie des victimes de ce samedi. C’est une zone d’insécurité reconnue parce que ce n’est pas la première fois que de tels actes s’y produisent. Pourquoi veut-on faire passer Meiway pour un martyr ? Non, je ne suis pas d’accord. Je crois que si Meiway est honnête, il doit rapidement faire une mise au point, suite à cet article qui n’a pas pris en compte tous les éléments de la soirée», a conclu la source.


Schadé Adédé

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 22:40

 

Le président ivoirien renversé Laurent Gbagbo a finalement obtenu d’un greffier de la Cour pénale internationale l’aide judiciaire que réclame depuis trois semaines un de ses avocats, Maître Emmanuel Altit.

Il est présumé «indigent», selon Le Figaro. Qui affirme : «Malgré les investigations engagées dès son transfèrement hors de Côte d’Ivoire, l’enquêteur financier mandaté par la CPI n’a en effet trouvé aucune trace d’avoirs attribuables à l’ex-homme fort d’Abidjan».

«Un examen préliminaire (…) laisse penser, a priori, que le demandeur ne dispose pas de ressources suffisantes pour prendre en charge tout ou partie des coûts de sa représentation légale devant la cour», indique la décision rendue par le greffier Esteban Peralta Losilla. Qui s’empresse de dire que l’aide judiciaire octroyée ne l’est qu’à titre provisoire, la CPI n’ayant pas renoncé à trouver des biens à Gbagbo, «auquel des rumeurs jamais confirmées ont notamment prêté des avoirs aux Etats-Unis et en Afrique du Sud», affirme Le Figaro.

Le fait qu’après plus de cinq semaines d’enquêtes, auxquelles ont évidemment collaboré avec zèle les dirigeants de pays occidentaux – particulièrement de la France, qui «piste» le fondateur du FPI depuis toujours, et qui a accentué son effort lors de l’opération de gel des avoirs des personnalités de son régime –, aucune fortune cachée ni aucun bien immobilier n’aient été découverts, est une victoire pour Laurent Gbagbo, quand on sait que les «biens mal acquis» des présidents africains pourtant amis de la France sont longuement documentés. Et que ses rivaux Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara revendiquent leur riche patrimoine immobilier dans l’Hexagone. Le chef d’Etat le plus détesté par la «communauté internationale» en Afrique serait-il donc un honnête homme ?

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la CPI s’est engagée à prendre à sa charge, selon Le Figaro, « la rémunération d’un avocat, d’un assistant juridique et d’un gestionnaire de dossier ainsi que le remboursement des frais engagés par la défense de Laurent Gbagbo à hauteur de 76 000 euros. «C’est un pas dans la bonne direction et nous sommes ravis que le greffe se soit finalement rangé à nos arguments», s’est réjoui Maître Altit. Qui a tout de suite déploré le caractère «manifestement insuffisant» de cette aide, «complètement inadaptée à la mise en place d’une défense effective et réelle dans une affaire de cette importance». 

Philippe Brou, pour la rédaction web

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 22:35

 

La «feuille confidentielle» parisienne spécialisée sur l’Afrique révèle, dans sa dernière édition, l’ampleur des tensionsLes observateurs avertis des médias afro-parisiens ont noté, il y a quelques semaines, juste avant les dernières élections législatives, la campagne de presse subtile initiée pour convaincre le monde entier de la solidité et de la qualité du «tandem» entre Alassane Ouattara et son Premier ministre Guillaume Soro.

L’idylle proclamée n’aura pas duré longtemps.  Désormais, les fuites orchestrées sur les conflits latents entre les deux têtes de l’exécutif sont de plus en plus précises.

Dans sa dernière livraison, La Lettre du Continent raconte par le menu ce qui s’apparente à une «guerre froide» au sommet. «Inquiet par le comportement des anciens comzones, davantage concernés par les berlines de luxe que par l’uniforme, ADO n’hésite pas à contourner son Premier ministre Guillaume Soro – sécurocrate du pays ayant montré sa capacité toute relative à maintenir l’ordre –, au risque d’assombrir la lune de miel entre les deux hommes», écrit le périodique.

Au cœur de la palabre ? Les incidents de décembre à Sikensi et à Vavoua. Premier signe de la défiance ? «Le 23 décembre, sans avertir son premier ministre, également détenteur du portefeuille de la défense, le chef de l’Etat a nommé Koné Zakaria – sans doute l’ex chef de guerre le moins proche de Guillaume Soro – à la tête de la nouvelle police militaire», rapporte La Lettre du Continent. Qui révèle que pour manifester son mécontentement, Ouattara a demandé à Adama Koné, le directeur général du Trésor public, de bloquer un versement d’un milliard de FCFA destiné à la Primature – la dernière tranche du budget de souveraineté pour 2011. «Je ne suis plus convaincu de pouvoir le maintenir», confierait Ouattara à ses proches. Qui pourrait tout de même reconduire temporairement Soro à défaut de l’envoyer au perchoir, vu qu’il n’aura l’âge requis – 40 ans – que dans plusieurs mois. Un perchoir qui pourrait être occupé par Tiémoko Yadé, membre du Bureau politique du Rassemblement des républicains (RDR) ou par Amadou Gon Coulibaly, actuel secrétaire général de la Présidence.
 
CPI : les noms des comzones que Soro veut livrer… pour se sauver !


Guillaume Soro sacrifiera-t-il certains de ses comzones pour échapper aux «griffes» de la Cour pénale internationale, vers laquelle voudraient le pousser, selon La Lettre du Continent, «des ONG anglo-saxonnes», et où les Etats-Unis voudraient le voir comparaître comme témoin, ce que la France réprouverait pour l’instant ?

«Pour rassurer et marquer ses distances envers ses anciens frères d’armes, Soro a réitéré son engagement à collaborer avec la juridiction internationale lors de son déplacement aux Nations-Unies, à New York, mi-décembre, où il assistait à la conférence des pays membres du traité de Rome instituant la CPI. Devant la nouvelle procureure, la Gambienne Fatou Bensouda, il s’est même disposé à ne plus soutenir ses compagnons, et non des moindres : le patron du Groupe de sécurité présidentielle, Chérif Ousmane ; le commandant des forces spéciales, Losseni Fofana ; ainsi qu’Issiaka Ouattara, alias «Wattao», commandant de la garde républicaine.»

Le fait que les noms des futurs sacrifiés du ouattarisme soient ainsi jetés sur la place publique n’est pas pour améliorer l’ambiance déjà délétère entre les «vainqueurs» du 11 avril.
 
Philippe Brou

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 20:50

 

Le pouvoir Ouattara a sabordé la charte d’éthique qu’il a signée, le 9 août 2011, sous les sunlights de la presse. Violations et scandale, bilan d’un échec cuisant.

Le mardi 9 août 2011 au palais présidentiel, Alassane Dramane Ouattara, parvenu au pouvoir dans les conditions calamiteuses et donc à la recherche non feinte d’un adoubement national, fait signer une charte d’éthique aux 36 membres de son gouvernement y compris, le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, secrétaire général des Forces nouvelles (ex-rébellion armée), à grand renfort de publicité.

Tel un président de cour de Justice devant de futurs agents assermentés, le nouveau chef de l’Etat ivoirien reçoit la prestation de serment des ministres suivie de la signature par ces messieurs et dames de la charte d’éthique. Un document renfermant dix points fondamentaux que des proches du pouvoir ont baptisé «les 10 commandements de Ouattara» ou «les 10 valeurs cardinales».

Dans cette charte, deux points mettent l’accent précisément sur l’éthique et la bonne gouvernance. «Chaque membre du gouvernement s’engage à cultiver l’excellence et à promouvoir les pratiques de bonne gouvernance (…) Le respect strict des lois et règles de la République est une nécessité d’intérêt national dont dépendent, à la fois le relèvement moral de notre pays et son développement intégral et durable. Dans le respect du droit à l’information du peuple souverain, chaque membre du gouvernement s’engage également à rendre compte des actions de son département dont les résultats lui sont imputables», mentionne la charte à propos de la bonne gouvernance édictée.

S’agissant de l’éthique, le document dit ceci: «En tant que modèle pour ses concitoyens, chaque membre du gouvernement s’engage à cultiver, en tout temps et en tous lieux, les valeurs morales et éthiques devant induire une moralisation de la société ivoirienne : droiture, intégrité, probité et incorruptibilité».

Des ministres la violent

Ces bonnes intentions affichées, en août dernier, par le gouvernement Ouattara n’ont pas été respectées sur toute la ligne. De nombreux ministres parmi les 36 membres du gouvernement ont violé la charte en pratiquant l’affairisme à tout vent. L’affairisme est si présent au cœur du gouvernement Ouattara-Soro que l’éthique s’en trouve froissée. Dans son n°617 du 25 août 2011, la publication française focalisée sur les réseaux africains et françafricains, La Lettre du Continent, a dévoilé l’étendue du problème.

Quelques exemples édifiants. Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara, continuerait de diriger deux sociétés dans les hydrocarbures : Minepetro Ltd, une structure basée dans l’Etat du Delaware (Etats-Unis) et Ipetro installée en Côte d’Ivoire. Adama Bictogo, ministre de l’Intégration et proche du couple Ouattara, contrôle ISD Holding, la filiale ivoirienne du belge Zetes qui possède le marché des passeports biométriques en Côte d’Ivoire. Le ministre des Transports, Gaoussou Touré, est l’actionnaire majoritaire, écrit La Lettre du continent, de la Société ivoirienne de transformation d’anacarde (Sita) avec son épouse, Massogbè Diabaté-Touré. Le ministre de la Construction, Mamadou Sanogo, est propriétaire de grandes écoles à Abidjan. Il s’agit de Hetec et Agitel Formation. Il est aussi l’un des fondateurs de Celpaid, une société spécialisée dans le transfert d’argent par téléphonie mobile. Toujours selon La Lettre du continent, Dagobert Banzio, ministre du Commerce, demeure le patron d’Aison, firme de conseil spécialisée dans le café-cacao. Selon des sources informées, le Premier ministre, Guillaume Soro Kigbafori, serait à la tête d’une société aux activités multiples baptisée Azimuts.

Le scandale Kandia-Sanogo

S’il y a un affairisme qui a défrayé la chronique en 2011 avant de se transformer en scandale, c’est bien l’affaire Kandia Kamara Kamissoko-Mamadou Sanogo, des noms de la ministre de l’Education nationale et de son collègue chargé de la Construction et de l’Urbanisme. Selon des sources concordantes proches du milieu de l’Education nationale, l’ancienne présidente des femmes du Rdr, parti d’Alassane Dramane Ouattara, est liée à «une arnaque financière» au détriment des parents d’élèves largement paupérisés par la crise post-électorale. En complicité avec son collègue Mamadou Sanogo, ministre de la Construction et de l’Urbanisme. En effet, elle a confié à la société Celpaid, le marché du paiement en ligne des frais d’inscription de quelque 5 millions d’élèves ivoiriens. Or le principal actionnaire de Celpaid n’est autre que Mamadou Sanogo. Ce contrat obtenu, de gré à gré, suscite encore, a-t-on appris, des grincements de dents au sein de la Banque mondiale à Washington (Usa) où l’on a conclu qu’il s’agit là d’une preuve irréfutable de mauvaise gouvernance.

Ce deal entre Kandia et Sanogo aurait rapporté environ 30 milliards Fcfa, précise La lettre du continent dans son édition du 3 novembre 2011. D’autant que chaque élève a payé 6000 Fcfa. Avec 5 millions d’élèves, la somme engrangée est considérable. Cette «arnaque financière» condamnée par la Banque mondiale n’a pas suscité la moindre réaction de la part du régime Ouattara. Aucune condamnation ni sanction. Encore moins, une volonté du pouvoir de faire la lumière sur cette affaire scabreuse. Selon des sources proches du pouvoir, Kandia Kamara Kamissoko et Mamadou Sanogo n’ont jamais été entendus sur cette affaire. Tout s’est passé comme si le pouvoir voulait étouffer ce scandale. Alors qu’il parle de charte d’éthique et de bonne gouvernance, le pouvoir Ouattara est resté aphone durant toute l’année 2011 sur tous ces faits d’affairisme touchant le gouvernement. Comme quoi les discours du pouvoir actuel ne valent que pour ceux qui veulent y croire.

 


Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 20:46

Des candidats malheureux du Pdci continuent de dénoncer la fraude et la violence dont a usé le Rdr, leur allié du Rhdp, lors des législatives du 11 décembre, pour triompher. En témoigne, l’interview accordée hier à Fraternité Matin par Raymond N’Dohi, candidat à Koumassi, une commune d’Abidjan dont il est le maire. Ses griefs et analyses renvoient aux constats faits par le camp Gbagbo lors de la présidentielle de 2010.

Le maire de Koumassi dénonce la tricherie, l’intimidation, la violence, les séquestrations de ses partisans, l’irruption des soldats pro-Ouattara dans les bureaux de vote etc. Il dit que lui-même a été empêché d’entrer dans des bureaux de vote pour vérifier si tout se passait bien. Il affirme qu’il rejoint le Pr. Mamadou Koulibaly qu’il y a eu trafic d’influence. M. N’Dohi affirme ne pas faire d’extrapolation par rapport à la présidentielle de novembre 2010. Soit. Lui, a été témoin dans sa commune. Pour un poste de député.

D’autres Ivoiriens ont été témoins dans toutes les zones occupées par l’ex-rébellion lors de la présidentielle du 28 novembre 2010. Ils ont vu les rebelles des forces nouvelles, seuls maîtres des lieux, armés de fusils de guerre, intimider les électeurs. Des victimes de séquestrations ont témoigné. Si en plein Abidjan, dans une commune dont il est le maire, N’Dohi a été empêché d’entrer dans des bureaux de vote, peut-il s’imaginer ce qui a pu se passer lors de la présidentielle, au nord, à l’Ouest et au centre du pays pris en otage par les rebelles à cette époque?

Le Pr. Mamadou Koulibaly qu’il rejoint aujourd’hui quant aux pratiques anti-démocratiques du Rdr, sait depuis 2010 que le Rdr a triché lors de la dernière présidentielle. Le candidat du Pdci va jusqu’à s’étonner que le Rdr ait été dans une logique guerrière pour une élection de sortie de crise. «J’ai été surpris parce que d’abord dans mon esprit, c’est une élection de sortie de crise, donc une élection qui devait avoir pour finalité de réconcilier tous les enfants de la commune, et partant toute la Côte d’Ivoire. Donc pour nous, ce n’était pas une élection dans un esprit de guerre, où il fallait à tout prix gagner. Même s’il doit avoir mort d’homme. C’est en cela que nous marquons notre surprise, qu’on fasse d’une élection de sortie de crise, une affaire de fusils, d’attaque, de calomnie surtout entre des partis qui se disent membres d’une même alliance, ça surprend», s’offusque Raymond N’Dohi.

N’Dohi surpris par l’esprit de guerre du Rdr

Comme lui, plusieurs autres candidats du Pdci ont été aussi surpris par l’attitude du Rdr, le 11 décembre dernier. Les nombreuses requêtes en annulation du scrutin déposées par eux au Conseil constitutionnel en font foi. D’autres Ivoiriens n’ont pas été surpris. Parmi eux, l’on note bien sûr les responsables du Fpi. Se fondant sur l’expérience de la présidentielle, Miaka Ouretto, président par intérim, et ses camarades n’ont pas voulu être une seconde fois victimes de la logique de tricherie et de guerre du Rdr. D’où le refus d’aller à ces législatives. Les électeurs, dans leur grande majorité, ont refusé d’entrer dans cette logique guerrière en refusant de se rendre aux urnes. Une logique guerrière dont les rebelles des forces nouvelles et leur mentor ont usé avant la présidentielle en refusant de déposer les armes.

La logique de guerre, Alassane Ouattara et ses soutiens diplomatiques en ont usé lors de la proclamation des résultats. Des diplomates ont enlevé le président de la Commission électorale Youssouf Bakayoko, l’ont entrainé au QG du candidat Ouattara et l’ont obligé à dire de faux résultats. La logique de guerre, Alassane Ouattara, Guillaume Soro et leurs soutiens extérieurs et onusiens s’y sont maintenus en refusant le recomptage des voix préconisé par Laurent Gbagbo et en lançant une offensive militaire qui a eu pour aboutissement le renversement de Gbagbo le 11 avril 2011. Et jusqu’à ce jour, cette option guerrière est de mise : emprisonnement de tous les opposants, empêchement des rassemblements politiques du Fpi, occupation des localités favorables à Laurent Gbagbo par les soldats pro-Ouattara, assassinats et exactions diverses commises quotidiennement par ces soldats.


Au sein même du Pdci, des cadres savaient que M. Ouattara n’avait pas gagné, mais ils l’ont supporté juste par haine pour Gbagbo ou parce qu’ils espéraient en tirer grandement profit. Mais ils se rendent aujourd’hui compte qu’ils se sont trompés. Ce n’est pas seulement à cause des législatives. C’est aussi au regard du refus par le camp Ouattara-Soro de céder le poste de Premier ministre au Pdci comme convenu lors de la campagne électorale. C’est bientôt l’élection (?) d’un autre cadre du Rdr à la tête de l’Assemblée régionale, que dis-je, Assemblée nationale. C’est également les nominations presque exclusivement Rdr ou nordistes aux grands postes de l’administration civile et militaire et à la tête des entreprises d’Etat. Même des cadres Rdr et sympathisants non originaires du nord ont aussi été surpris par l’option ethno-guerrière de leur parti lors du choix des candidats aux législatives.

Dans leurs circonscriptions d’origine, il leur a été préféré des candidats originaires du nord. Ce qui a suscité grincement de dents et candidatures indépendantes à l’image de celle d’Alain Lobognon à Fresco. «A la guerre comme à la guerre», continue de clamer le Rdr qui a déposé des requêtes au Conseil constitutionnel contre les quelques cadres Pdci ayant été déclarés vainqueurs aux législatives. C’est le cas à Cocody. C’est le cas Cocody et Grand-Lahou. Raymond N’Dohi est donc loin d’être le seul à penser au Pdci, que le Rhdp est une alliance de dupe. Et bientôt, si ce n’est encore le cas, ils seront nombreux, les cadres et militants du Pdci qui avoueront que Ouattara et le Rdr au pouvoir, c’est un pénible accident de parcours dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.

 

Koukougnon Zabril

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 20:40

L’école, pauvre d’elle sous Ouattara, était bloquée hier, jeudi 5 janvier 2012. Et pour cause, le pouvoir a réquisitionné de nombreux bus de la Sotra et mis les élèves «en congé» obligatoire, toute la journée. Parce que les membres du gouvernement dont le Premier ministre, Guillaume Soro, et le chef de l’Etat lui-même, disputaient, dans l’après-midi, un match de gala de football avec les responsables et agents de la Fédération ivoirienne de football (Fif) au stade Félix Houphouët-Boigny.

Les bus de la Sotra réquisitionnés ont transporté les partisans d’Alassane Dramane Ouattara d’Abobo, Koumassi, Adjamé etc. vers le stade au Plateau pour y soutenir leur mentor. Le pouvoir Ouattara était donc à la fête et à la réjouissance, hier. Alors que les élèves d’Abidjan ont été privés majoritairement d’école mais surtout que les Ivoiriens, dans leur ensemble, continuent de souffrir. Martyrisés par la pauvreté, la cherté de la vie, les licenciements à la pelle sous Ouattara, l’insécurité galopante…l’incertitude de l’avenir qui plane sur le pays depuis avril dernier. Les Ivoiriens et ceux qui vivent dans notre pays souffrent de l’insécurité entretenue par les milices du pouvoir. Il ne se passe pas de jour sans que les Frci et leurs supplétifs dozos ne soient cités dans des exactions contre les populations civiles.

Les cas récents de Vavoua et de Sikensi avec leur lot de morts et de blessés constituent des exemples éloquents. A l’intérieur du pays, les Frci et les dozos règnent en maîtres absolus ayant droit de vie et de mort sur les populations des hameaux, villages et villes. La capitale économique, Abidjan, est la proie de braquages, de vols et même de viols perpétrés par les milices du pouvoir Ouattara. L’insécurité est si inquiétante en Côte d’Ivoire que des pays occidentaux notamment les Etats-Unis et le Canada ont clairement déconseillé la destination ivoirienne à leurs ressortissants. A ceux de leurs ressortissants qui vivent déjà sur notre sol, ces pays recommandent «une extrême vigilance».

La Côte d’Ivoire a même été inscrite par le Secrétariat d’Etat américain sur la liste noire des pays à risques. Abidjan et les régions du pays sont aux mains des chefs de guerre de l’ex-rébellion armée avec la bénédiction du pouvoir Ouattara. Les prix des denrées de première nécessité continuent de flamber pendant que le pouvoir d’achat des Ivoiriens s’amenuise de plus en plus depuis avril 2011. Le taux d’inflation qui est actuellement de 3,2% connaîtra une augmentation, de l’aveu du pouvoir Ouattara dans son résumé du budget 2012. En d’autres termes, la vie sera davantage chère. Des sources proches du pouvoir parlent d’augmentation du prix du carburant en application du système automatique à la pompe.

Ce qui signifie que le prix du carburant augmentera suivant l’évolution du prix sur le marché international. Si le prix du carburant augmente, cela induira l’augmentation du prix du transport, des marchandises, des denrées alimentaires, des services etc. Le chômage est devenu endémique sous Ouattara. D’autant que le nouveau pouvoir s’est lancé dans un licenciement tous azimuts des travailleurs. Hier, au Port autonome d’Abidjan, une liste de 101 agents licenciés de leur boulot a été affichée. C’était la tristesse chez tous les travailleurs dont 400 au total sont visés par cette mesure de licenciement initiée par le pouvoir Ouattara.

Il faut ajouter à cette liste ceux qui ont été frappés dans les premières heures de l’installation de Ouattara au pouvoir. A la Rti, ce sont plus de 300 agents qui ont été jetés à la porte. A la présidence de la République, près de 1500 employés ont été licenciés. Les licenciements de travailleurs sont incalculables dans le secteur privé frappé de plein fouet par la crise post-électorale. On ne peut donc pas diriger un pays ayant un tel avenir incertain ainsi qu’un présent fort inquiétant, et festoyer de façon ostatentoire. A moins d’être…

 


Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 20:35

 

Lors de notre récent séjour dans la capitale ghanéenne, le ministre Ahoua Don Mello, porte-parole du gouvernement Aké Ngbo et grand expert en développement, a bien voulu nous accorder une entrevue, dans laquelle il appelle les Ivoiriens à mettre fin à l’arrogance sarkozienne par un boycott des produits français, et se prononce par ailleurs sur le ré-endettement de la Côte d’Ivoire par le régime Ouattara et sur l’énigme Frci.

Nous sommes entrés de plain-pied dans une nouvelle année. Quels sont vos vœux pour l’année 2012 ?

Mon vœu le plus cher est que l’année 2012 soit pour la Côte d’Ivoire l’année de la délivrance :

- Délivrance du Président des Ivoiriens Laurent GBAGBO actuellement détenu à la Haye, de tous les détenus politiques et de tous les exilés internes et externes.

-Délivrance de la Côte d’Ivoire du joug de l’impérialisme français.

-Délivrance de la Côte d’Ivoire de la dictature tribale et fascisante qui s’y installe.

Dans vos différentes analyses post-11 avril, vous vous êtes toujours évertué à démontrer que Laurent GBAGBO a gagné les élections présidentielles. Qu’est-ce qui fonde cette conviction?

Ce n’est pas une conviction, c’est une vérité. Les élections législatives qui sont toujours considérées comme le troisième tour des élections présidentielles ont mis en évidence les mécanismes de fraude et viennent de confirmer la victoire de Laurent GBAGBO.

Revenons à vos vœux pour 2012. En parlant de délivrance de la Côte d’Ivoire, ne donnez-vous pas raison à ceux qui soupçonnent les exilés de fomenter un coup ? 

Un coup de force ne peut provenir que de leur propre camp. Préparer un coup de force pour les militants pro-GBAGBO que nous sommes, c’est demander à une équipe de football de jouer du rugby. Dans la vie politique ivoirienne, seul le RDR s’est constitué une équipe de rugbymen politiques en créant une branche armée d’abord clandestine puis officielle depuis 2002 et qui pratique la violence ouverte depuis 1999. Certains n’ont ni parents ni amis en Côte d’Ivoire, donc que les Ivoiriens meurent ou souffrent ne créent aucune compassion de leur part. Les militants pro-GBAGBO que nous sommes, ayant des parents et amis en Côte d’Ivoire, avons été nourris à la sève de la lutte pacifique. Et cela nous a permis d’avoir une opposition civilisée sous le régime de Feu Félix HOUPHOUET-BOIGNY, tout en arrachant des victoires importantes en balayant le parti unique et en balayant la dictature militaire de feu le Général GUEI Robert. C’est avec cette même méthode pacifique que nous mettrons fin à la dictature tribale et fasciste soutenue par l’impérialisme français.

Mais justement ces voies pacifiques sont aujourd’hui obstruées par la répression du régime en place. Comment allez-vous vous y prendre ?

La période de grâce du régime OUATTARA est terminée, car les parrains ont besoin d’exploiter la Côte d’Ivoire pour payer la facture de neuf (9) ans de soutien à une rébellion. La sécurité est donc le serpent qui se mord la queue. M. OUATTARA est obligé de scier la branche sur laquelle est assise son pouvoir en se débarrassant de l’ex-rébellion, condition nécessaire pour rendre la Côte d’Ivoire exploitable par ses parrains. Le peuple lui-même est sorti de la torpeur et pose des actes de bravoure face à la barbarie de l’ex-rébellion rebaptisée FRCI. Les voies démocratiques s’ouvrent progressivement et le peuple s’exprimera.

A chaque époque et face à chaque régime, la méthode de lutte pacifique s’adapte. Nous avons pris le temps de caractériser le régime en place. Les élections législatives ont montré que ce régime n’a pas l’onction du peuple mais tire sa force de la fraude et du soutien de la France de SARKOZY. Ce n’est pas le PDCI qui dira le contraire, lui qui crie aujourd’hui à la fraude et est passé de 94 députés lorsqu’il était dans l’opposition à 77 députés dans sa cogestion de l’Etat avec le RDR. Ce pouvoir est donc perdant dans un jeu démocratique normal, dans des conditions consensuelles et inclusives. Le choix du boycott pacifique des élections législatives a prouvé son efficacité, car il est difficile de mettre un militaire français ou onusien derrière chaque électeur pour le contraindre d’aller voter. Par contre, il est facile de contraindre le Président de la commission électorale indépendante d’annoncer de faux chiffres.

Les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts. La France agit pour conserver le marché ivoirien à son seul profit, ce que refusait le Président GBAGBO. Si 85% des ivoiriens décident aujourd’hui de ne plus consommer français lorsqu’ils ont le choix, ne vous en faites pas, des instructions claires seront données à OUATTARA de revoir sa copie et des conditions consensuelles et inclusives seront créées pour mettre fin à cette parenthèse de l’histoire de la Côte d’Ivoire.

Avec le développement prodigieux des pays émergents, l’Occident n’a plus le monopole des produits manufacturés et de la haute technologie. Et comme le client est roi au sens strict du terme dans l’économie de marché, il a donc le choix. Quel militaire français ou onusien peut vous obliger à téléphoner avec une puce d’une compagnie de télécoms française, à remplir votre véhicule d’essence dans une station-service contrôlée par une multinationale française, à payer un billet d’avion dans une compagnie française ou à ouvrir un compte dans une banque française, etc ?

Le boycott politique qui a fait ses preuves lors des élections législatives constitue une voie royale et non violente applicable dans le domaine économique et financier pour mettre fin à l’arrogance ‘sarkozienne’ et à cette dictature ethnique et fascisante.

Comment pensez-vous faire adhérer la majorité des Ivoiriens lorsqu’on sait que les Ivoiriens ont leurs habitudes, leurs préférences ?

Aucune victoire ne se gagne sans un minimum de sacrifice. 85% des ivoiriens vivent aujourd’hui dans l’angoisse de perdre un parent, un ami ou leur vie ; de perdre leur plantation, leur emploi, leur maison ou leur fortune. Par conséquent, perdre des habitudes ou des préférences pour libérer tout un peuple n’est qu’un sacrifice honorable.

Toute méthode de lutte nouvelle a besoin d’être enseignée ; les pro-GBAGBO en Côte d’ivoire et sa diaspora à travers le monde, constituent les meilleurs pédagogues de cette lutte pacifique. Au-delà de la Côte d’Ivoire, tous les peuples d’Afrique ont entre leurs mains, leur destin face à la barbarie occidentale contre l’Afrique. La barbarie esclavagiste a permis à l’occident de développer l’Amérique et bâtir des fortunes européennes, la conférence de Berlin en 1885 leur a permis de se partager l’Afrique par des méthodes barbares pour assurer des monopoles économiques face à la crise qui frappait l’Europe, et les accords de coopérations post coloniaux ont prolongé le régime colonial. La multipolarisation de l’économie nous offre l’unique chance de coopérer avec ceux qui sont prêts à respecter notre souveraineté et cela ne dépend que de nous. Le ballon est donc dans notre camp ; à nous de nous organiser et de jouer pour redresser le destin de notre continent et réaliser un nouvel ordre fondé sur le principe du respect de la souveraineté et le règlement pacifique des conflits.

Les Frci, majoritairement des ex-rebelles, constituent un véritable problème pour Ouattara du fait des dérives dont ils sont quotidiennement coupables. Quel commentaire ?

Vouloir bâtir un état de droit avec des ignorants du droit conduit inévitablement vers des dérives. Les ex-rebelles rebaptisés FRCI ont pour colonne vertébrale des chasseurs qui confondent protection des civils et chasse à l’homme. Tout régime qui n’a pas de soutien populaire règne par la terreur, car aucun appel ne peut être suivi d’effet, donc la seule façon d’ordonner est de contraindre par les armes comme à l’époque de la colonisation. La destruction de l’Etat depuis 2002 a abouti à faire de ces ex-rebelles, des tyrans locaux qui concentrent tous les pouvoirs de collecte d’impôt, de justice et de parlement. Ils décident des lois à appliquer, des impôts à collecter et des sanctions à faire subir en se réservant le droit de vie et de mort sur chaque citoyen. Cette organisation de l’Etat n’est que la réplique de l’Etat colonial avec les gardes cercles, les tribunaux d’exception et le code de l’indigénat. Cela relève donc d’une volonté de recolonisation de la Côte d’Ivoire.

Après avoir soutenu fortement Alassane Ouattara pendant la crise postélectorale, les Etats-Unis, le Canada (et bientôt d’autres pays) déconseillent vivement la destination Côte d’Ivoire à leurs ressortissants pour cause d’insécurité chronique. Quel sens donnez-vous à cette sorte de revirement de ses soutiens ?

Ils ont tout simplement découvert que la France veut se réserver le droit d’exploiter seule la Côte d’Ivoire. Après  neuf mois, la période de grâce est terminée, les discours et les promesses ne suffisent plus. La sécurité n’est pas effective et tous les grands marchés sont donnés de gré à gré aux entreprises françaises. Venir dans un pays à haut risque sans espoir de faire une seule affaire est une aberration dans un monde où les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts.

Au plan économique, comment jugez-vous la politique du ré-endettement massif de la Côte d'Ivoire, actuellement en cours? Principalement auprès de la France de Nicolas Sarkozy?

M. OUATTARA a oublié que la campagne électorale est terminée et continue de promettre un lendemain meilleur pendant que les Ivoiriens s’enfoncent chaque jour dans le sous-sol de la misère par l’accroissement du chômage, de la cherté de la vie et l’insécurité.

La Côte d’Ivoire a enregistré le plus bas taux de croissance de son histoire économique (-5.8%). Avant l’ère OUATTARA, le plus bas taux de croissance avait été enregistré en 1983 (-3.9%). Sous le Président GBAGBO malgré la guerre et l’occupation de la moitié nord du pays, l’absence d’aide, le taux de croissance le plus bas a été de -1.7% sur la période 2002-2003.

L’histoire de la dette en Côte d’Ivoire nous démontre que le pouvoir OUATTARA veut mettre une autre corde au cou des Ivoiriens dans un environnement économique incertain.

En effet, le boom pétrolier en 1973 avait été le point de départ de l’endettement de la Côte d’Ivoire pour financer les différents plans quinquennaux à l’image des différents pays du Tiers Monde. La plus part des ressources mobilisées étaient dirigées vers des secteurs improductifs. En 1982, le Mexique refuse de payer sa dette. Pour arrêter l’effet boomerang, les bailleurs de fonds mettent en œuvre pour les pays surendettés comme la Côte d’Ivoire, le plan BRADY de rééchelonnement accompagné de nouveaux prêts  pour rembourser les intérêts de la dette de 1982 à 1985. Cette potion magique n’a pas arrêté la crise et en 1987, la Côte d’Ivoire suspend le paiement de sa dette commerciale. De 1990 à 1993, le plan de stabilisation et de relance du Premier ministre OUATTARA relance l’endettement de la Côte d’Ivoire à un rythme effréné avec une moyenne de 500 milliards l’an, suivi du bradage des secteurs stratégiques de l’Etat et fin 1993 la dette est de 2408,5 milliards pour un PIB 3127.7 milliards de FCFA. Après la dévaluation de 1994, la dette est mécaniquement multipliée par deux et atteint la montagne de 8 468 milliards en 1996 après avoir intégré les arriérés du service de la dette commerciale suspendue depuis 1987. En décidant de rembourser cette dette sous l’ère GBAGBO, la Côte d’Ivoire consacrait presque la moitié de ses recettes fiscales pour le service de la dette ; autant de manque à gagner pour financer le développement. Ce sacrifice a permis un allègement après 2008 avec le point de décision du processus PPTE et ce n’est qu’à partir de cette dette que les travaux de remise en état des infrastructures avaient démarré ainsi que le Grand Abidjan et le transfert de la capitale, le troisième et le quatrième pont, le pont de Jacqueville, l’autoroute du Nord, l’autoroute de Bassam, le VITIB, l’extension du port, la route Boundiali-Tingrela, bref tous les projets qui sont actuellement en cours d’exécution sous l’ère OUATTARA. Depuis 1982, la mauvaise politique d’endettement a freiné pendant 26 ans le développement de la Côte d’Ivoire. Une étude sur la nouvelle politique d’endettement avait été confiée au BNETD par le ministère de l’Economie et des Finances. Le pouvoir OUATTARA fait exactement ce que cette étude déconseille en matière d’endettement pour éviter à terme l’asphyxie.

En réendettant la Côte d’ivoire pour faire face à des dépenses improductives avec un taux de croissance de -5.8% dans un environnement de crise de l’Euro avec un risque sur le FCFA, c’est emprunter la voie de la dépendance, du chantage des bailleurs de fonds et de l’étranglement économique. C’est pour avoir refusé cette politique là que Laurent Gbagbo se retrouve à la CPI. Notez bien cela et rien d’autre.

Votre dernier mot ?

La délivrance de l’Afrique sera, en premier lieu, l’œuvre des Africains eux-mêmes avec le soutien de tous les peuples aspirant à un nouvel ordre mondial. Que 2012 soit donc l’année de la délivrance.

 

Réalisée à Accra par Frank Toti

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 20:19

Le débat sur la réforme de la filière café-cacao n’est pas prêt de s’achever. En témoignent les récriminations du Groupe des négociants internationaux (GNI), des Pmex et Coopex de Côte d`Ivoire (représentées par l’Union des coopératives exportatrices de Côte d`Ivoire et par l’Union nationale des opérateurs du café et cacao) qui ont adressé, le 12 décembre dernier, un courrier d’intention au ministre de l’Agriculture dans lequel ils dégagent des points essentiels qu’ils souhaitent voir pris en compte dans le cadre de la finalisation de ladite réforme.

« En premier lieu, il nous paraît primordial que le grave problème de la distorsion du marché Ivoirien créé par les subventions importantes de l’Etat aux transformateurs soit résolu définitivement. En effet, nous pensons qu’il faut supprimer les subventions aux capacités de transformation ayant déjà bénéficié de ces subventions pendant plus de 5 ans. L’avantage compétitif énorme que procurent ces importantes subventions font que ceux qui en bénéficient sont capables d’acheter, soit directement, soit à travers des intermédiaires, la majeure partie du cacao tout en s’octroyant une marge supplémentaire pour faire des profits, tant le niveau de la décote sur le Dus à la tonne est excessif. Les négociants internationaux ne bénéficiant pas de cet avantage compétitif prépondérant traitent donc le minimum de tonnage afin de satisfaire la demande du marché de la chocolaterie internationale qui leur impose une présence en Côte d’Ivoire, mais sans pouvoir participer autant qu’elles le souhaiteraient au développement de l’agriculture en Côte d’Ivoire.

Beaucoup de Coopex et Pmex ivoiriennes sont devenues des « Coquilles d’exportation » utilisées par ceux qui peuvent encore acheter du cacao dans cet environnement de marché ivoirien en complète distorsion. Cette taxe accordée aux puissants groupes de transformation est en train de détruire les activités d‘exportation assurées par les Ivoiriens au sein des Pmex et Coopex », expliquent les signataires. Ceux-ci souhaitent également « une sécurisation du risque de contrepartie via la mise en place d’allocations journalières de tonnages et de plafonds globaux de tonnages, accordés aux exportateurs qui ont fait la preuve ces dernières campagnes de leur capacité réelle à honorer leurs engagements commerciaux envers les producteurs, ainsi qu’à exporter et commercialiser des quantités conséquentes de cacao de Côte d’Ivoire ».

Aussi proposent-ils, pour éviter un environnement monopolistique, que le maximum attribué par exportateur de fèves ou de produits soit de 150.000 tonnes pour la grande campagne, ce qui correspond à un seuil maximum de 15% du total des exportations de grande campagne. « Il faut noter qu’aujourd’hui les principaux transformateurs possèdent deux agréments, un pour la transformation et un autre pour l’exportation de fèves, ce qui implique qu’ils bénéficient d’un double plafond d’exportation (deux fois 140.000 tonnes pour la période d’embarquement octobre-mars). Il est donc plus équitable que les transformateurs ne bénéficient que d’un seul agrément cumulatif de 150.000 tonnes », notent-ils.

Toujours pour ce groupe, un débat d’une importance fondamentale est en cours actuellement entre le Comité de gestion et tous les exportateurs sur le barème de coûts payés aux acheteurs et exportateurs dans leur ensemble. « Le premier barème proposé montre une différence importante par rapport au coût réel d’exportation. Dans un tel contexte seuls ceux qui bénéficient d’une subvention pourront acheter du cacao en utilisant la subvention pour combler la perte structurelle provoquée par un barème officiel trop faible. Pour assurer un développement agricole durable dans un système de stabilisation, il faut rembourser les coûts réels que supportent les acheteurs et exportateurs, et les rémunérer de manière convenable. De plus, nous ne pensons pas que l’appel de 5% de la valeur du contrat de vente en caution, ainsi que des appels de marge complémentaires, soient financièrement supportables par l’ensemble des opérateurs, dont la marge commerciale est nettement en dessous de ce pourcentage. Les banques elles mêmes semblent réticentes à participer à un quelconque financement relais, quelle que soit la taille du bilan de l’opérateur concerné. Nous proposons donc un appel raisonnable de 1% de la valeur du contrat de vente en caution par l’organe de gestion », écrivent-ils.

Enfin, les signataires souhaitent qu’une attention particulière soit accordée lors de la mise à marché : « Dans la dernière version du projet de réforme, il est écrit que l’organe de gestion mettra à marché 30% du volume directement auprès des opérateurs internationaux. Nous suggérons que ces 30% de la production soient exclusivement chargés par les Pmex-Coopex qui ont besoin d’être soutenues dans la commercialisation extérieure en leur permettant d’accéder au marché international auquel elles ont difficilement accès ».

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de yakocotedivoire.over-blog.com
  • : Blog créé à la suite de la crise post électorale en côte d'ivoire afin de me servir d'outil de compilation d'informations de toutes provenances.
  • Contact

Recherche

Archives

Liens