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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 17:57

Sous le gouvernement Lionel Jospin, il occupait le secrétariat d'Etat à la coopération puis à la coopération et à la francophonie. Pour finir, il a occupé le poste du ministre de la Coopération de Lionel Jospin (1997-2002). Lui, c’est Charles Josselin. C’est ancien collaborateur de l’ex-Premier ministre français qui veut témoigner pour le Président Laurent Gbagbo dans la cadre de l’affaire qui l’oppose au procureur de la Cour Pénale internationale.

 

«Le ministre de la Coopération de Lionel Jospin (1997-2002) envisage de plus en plus l’éventualité de témoigner au procès de Laurent Gbagbo si d’aventure l’audience de confirmation des charges venait à confirmer les inculpations dont l’ex-président ivoirien fait l’objet. En privé, l’ancien ministre et sénateur PS affirme volontiers vouloir apporter sa part de vérité.» C’est la lettre du continent qui révèle l’information dans sa publication n°650.

 

En effet, selon notre confrère, cet ancien homme d’Etat français qui sait sûrement beaucoup de chose dans la crise ivoirienne refuse de se taire longtemps. Ne supportant pas certainement l’injustice dont Laurent Gbagbo fait l’objet, Charles Josselin a donc décidé de dire sa part de vérité en allant témoigner pour le Président Laurent Gbagbo qui ne mérite pas la méchanceté de certaines personnalités de la communauté internationale. Pour lui, il est temps que la vérité éclate. Une telle décision venant de Charles Josselin, il faut être certain qu’il y aura de la bombe dans l’air.

 

Charles Josselin n’était certes pas aux affaires pendant le déroulement de la crise ivoirienne. Il n’était pas non plus là lors de la crise post-électorale, mais il demeure un sachant très important dans cette affaire qui préoccupe tout le monde entier. En attendant la publication du calendrier officiel de l’audience de confirmation des charges, prévue pour le 19 février prochain, le programme provisoire est le suivant : il s’étend sur 2 semaines avec un total de 9 séances situées entre le 19 février et le 1er mars 2013.

 

Laurent Gbagbo aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité. A savoir, «meurtre, viols et d’autres violences sexuelles, actes de persécution et d’autres actes inhumains, qui auraient été perpétrés dans le contexte des violences postélectorales survenues sur le territoire de la Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011».

 

C’est le 25 octobre 2011 que le procureur a introduit une requête auprès de la Chambre préliminaire III aux fins de la délivrance d'un mandat d'arrêt contre le Président Laurent Gbagbo. Ce mandat a été délivré sous scellés, le 23  novembre 2011. Et le 29 novembre 2011, il y a eu la levée des scellés et le document a été remis aux autorités ivoiriennes qui n’ont pas hésité à remettre Laurent Gbagbo à la Cpi, le 30 novembre de la même année. Le 5 décembre 2011 soit cinq jours après son transfèrement, il a comparu pour la première fois, en audience de comparution initiale.


ferdinandbailly@yahoo.fr

Ferdinand Bailly

 

COMMENTAIRE DU BLOGUEUR FOU :

 

Mandat délivré sous scellés le23/11/2011

Levée des scellés le 29/11/2011

Départ du Président laurent Gbagbo pour La Haye le 30/11/2011

 

Comment se fait il que Madame Gbgagbo dont le mandat a été remis aux autorités ivoiriennes au mois d'avril 2012 soit toujours en Côte d'Ivoire ? Si on applique le même principe au mari et a la femme elle devrait être a La Haye depuis le mois de Mai 2012 !!

 

Elle y serait mieux traitée et mieux soignée qu'actuellement !!

 


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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 17:53
En visite en Allemagne, le  chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara a fini par concéder que son régime n’était pas prêt pour organiser les élections locales aux dates  pourtant annoncées à grand renfort de publicité. Le  dernier conseil des ministres,  au terme duquel le porte parole du gouvernement, le tonitruant Bruno Koné, disait, à qui voulait l’entendre, que le gouvernement maintenait les dates du double scrutin municipal et régional  n’est plus qu’un vieux souvenir.
 Mais, pour essayer d’amoindrir les conséquences de cette volte-face dans l’opinion, Ouattara et ses amis ont   décidé de s’adonner à leur jeu favori. La fuite en avant, la propagande et le   mensonge d’Etat pour espérer tromper  les plus naïfs. Il en va ainsi de  l’argument selon lequel, le  pouvoir aurait décidé de décaler la date des élections pour permettre la participation du Front populaire ivoirien (FPI).  Pourtant, une simple analyse de la situation socio-politique  montre bien qu’il n’en est rien.
En effet, si le pouvoir voulait vraiment la participation du FPI aux élections locales, les conditions auraient été réunies depuis  bien longtemps pour  respecter les dates initiales.  Parce que c’est dès juin 2011,  que le FPI a écrit à Ouattara pour lui soumettre ses préoccupations en vue de l’assainissement de l’espace politique, après la crise électorale. Ces préoccupations tournent essentiellement autour de la libération de tous les prisonniers politiques civils et militaires, du retour apaisé de tous les exilés, la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI), la réforme du secteur de la  sécurité, avec pour conséquences le désarmement de toutes les milices du pouvoir.
Jusque-là, le pouvoir est  resté sourd et muet face à ces revendications légitimes.  Sur le front des prisonniers politiques, civils et militaires, le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, ces deux viceprésidents, Simone Ehivet Gbagbo et Abou Drahamane Sangaré, sont en prison depuis plus de vingt mois sans jugement. Le secrétaire général par intérim, Laurent Akoun, son adjoint le ministre  Alphonse Douati les ont rejoints depuis plusieurs mois. Sans compter les nombreux autres cadres, jeunes et moins jeunes, militaires et civils qui s’entassent chaque jour encore dans les geôles du pouvoir.
Ne parlons même pas des réformes de la CEI et du secteur de la sécurité qui sont au point mort.  Auxquelles il faut ajouter, le problème du  financement des partis politiques sur fonds publics. Dossier sur lequel les premières propositions du pouvoir, ressemblent plus à de la  plaisanterie qu’à une volonté  de faire appliquer une loi dont les actuels tenants du  pouvoir ont pourtant largement bénéficié quand ils étaient dans l’opposition.
 On se demande bien dans ces conditions comment le pouvoir  peut sérieusement parler de la participation du FPI à   une élection, alors qu’aucun des sujets soulevés n’a encore  fait l’objet d’un début de discussion  ?
Est-il raisonnable de faire croire que le FPI peut abandonner tous ses responsables en prison pour aller à des élections ?
Le pouvoir sait que la réponse, c’est non ! Mais pour cacher ses propres  difficultés internes, il utilise  le FPI. Un vrai faux alibi.
 Mais que voulez-vous ? Ainsi va un pays émergent !
Guillaume T. Gbato
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 20:04
Depuis la progression des islamistes et rebelles ma- liens, stoppée à Kona par l’intervention de l’armée française, le Mali a plus que jamais besoin des forces de la Cedeao. Notamment celles qui, ces dernières années, se sont illustrées sur divers fronts, ou ont donné d’elles, la renommée d’«armée lumière».
Et les Dozos, ces chasseurs traditionnels qui ont abandonné leur activité ancestrale pour se convertir en forces sous-régionale «de redressement de la justice», seraient dans leur rôle, au Mali. En Côte d’Ivoire, depuis l’avènement d’Alassane Ouattara, ils sont des milliers et des milliers qui paradent. Avec à leur tête, l’ancien chef de guerre Koné Zakaria, ils ont envahi les villes ivoiriennes, sont organisés en structure moderne se réunissant même en «congrès», et toujours médiatisés.
Depuis la rébellion de 2002 jusqu’à la guerre postélectorale de 2011, les Dozos, aux côtés des Frci (ex-combattants rebelles devenus Frci en 2011), ont été de toutes les atrocités, exactions et de tous les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité. Et ils ont développé la réputation d’invincibilité, d’invulnérabilité et de bien d’autres prouesses sur le front de la guerre. Or, nous savons que la plupart de ces Dozos viennent du Mali et du Burkina Faso. Comment comprendre donc que le Mali soit sous la terreur des islamistes et autres rebelles depuis des mois, alors que les Dozos, invincibles, capables de prouesses de guerre en Côte d’Ivoire, hésitent à intervenir pour rétablir l’ordre ? On peut le dire, les contingents de Dozos rassemblés en Côte d’Ivoire, suffiraient à eux seuls, à libérer le Nord malien. Ce, sans même que des soldats de l’armée de ce pays, n’aient eu besoin de déposer le Président Amadou Toumani Touré (Att), à qui ils reprochaient de ne pas l’équiper pour repousser la rébellion. Les Dozos de Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, de la Gambie, etc., ont les mêmes méthodes et les mêmes armes. Ils se disent, pour la plupart, anti-balles, invulnérables aux balles, au plomb, et peut-être à la roquette et aux bombes. Cela leur plait qu’on dise et pense cela d’eux. Il ne nous appartient pas de prouver le contraire.

C’est pourquoi il est étonnant de constater que le président de la Cedeao, qui les connaît, pour les avoir comme forces supplétives des Frci, hésite à les déployer au Mali où leur expertise indispensable, serait salvatrice. Depuis le début de la crise malienne à ce jour, Alassane Ouattara a montré sa détermination à résoudre ce conflit. Avec les Dozos à sa disposition, des «soldats-lumière», qui ont fait leurs preuves à Duékoué-Carrefour en mars 2011, et ailleurs, pourquoi Ouattara humilie-t-il la Cedeao, en attendant que la France vienne, de si loin, encore au secours du Mali, au lieu d’y déployer rapidement les « soldats » Dozos ?
L’Afrique ne se passera-t-elle donc jamais de la France ?
De quoi a-t-on besoin pour gagner une bataille, une guerre ?
N’est-ce pas la détermination et les moyens ?
Mais quelle détermination et quels moyens seraient-ils au-dessus de l’invincibilité ? 
Les Dozos seraient invincibles. Ils se montreraient même invisibles sur le champ de bataille. Comment donc tourner le dos à une telle armée et laisser des pauvres mortels français aller au front. L’armée française a déjà commencé ses premières pertes, alors même qu’elle a attaqué l’adversaire par surprise.
Que lui arrivera-t-il maintenant que les islamistes sont avertis ?
A quoi sert donc l’expertise si recherchée des Dozos si le Mali, un pays si important de la Cedeao, qui compte de nombreux ressortissants dans cette confrérie, ne peut pas bénéficier de leur secours ?
Si l’on s’en tient à l’importance que les Dozos se donnent et au statut que semble leur attribuer le régime Ouattara, il suffirait qu’ils débarquent sur le front malien pour mettre en pièces la rébellion.
C’est pourquoi les Dozos doivent se rendre utiles au Mali. Le plus tôt possible. La guerre est finie en Côte d’Ivoire, c’est le Mali qui a besoin d’eux maintenant. Il n’y a plus de raison de s’arc-bouter à une certaine crise ivoirienne. Le cas malien est plus préoccupant. Plus urgent.

Germain Séhoué
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 20:01
Les trois procureurs titulaires des parquets d’Abidjan-Plateau et de Yopougon ne décolèrent pas après leur limogeage brusque et spectaculaire intervenu le week-end dernier.
Si l’on s’en tient à ce que rapporte leur entourage immédiat. «Je suis fatigué. Cette décision va me permettre de me reposer», a indiqué à des proches Simplice Koffi Kouadio, l’ex-procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, débarqué, samedi dernier, suite à un conclave du Conseil supérieur de la magistrature.
Pour ses proches, le magistrat, qui n’est pas du tout content, tient ces propos à son corps défendant, dans la mesure où l’argument de  dysfonctionnement du parquet dans l’affaire des 63 morts de la fête de la lumière au Plateau ayant coûté son poste ne peut prospérer.
Mais les magistrats dégommés sont encore plus en colère à cause de la promptitude avec laquelle la télévision nationale a divulgué l’information dans le feu de l’action, sans même attendre la prise du décret présidentiel.
Cet état de fait a été formellement dénoncé, hier, à la cérémonie d’au revoir au procureur Silué Kohoua de Yopougon, qui avait du mal à contenir sa colère au sein d’un parquet où l’atmosphère était lourde.

Félix Téha Dessrait
dessrait@yahoo.fr
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:58

Mali : Le Procureur de la Cour pénale internationale ouvre une enquête concernant les crimes de guerre commis au Mali : « Les critères juridiques sont remplis. Nous allons enquêter. »


LA HAYE, Pays-Bas, 16 janvier 2013/ -- Aujourd’hui, le Procureur de la Cour pénale internationale (http://www.icc-cpi.int), Mme Fatou Bensouda, a officiellement ouvert une enquête sur les crimes présumés commis sur le territoire du Mali depuis janvier 2012. Cette décision découle de l’examen préliminaire de la situation au Mali que le Bureau a initié en juillet 2012.


« Depuis le début du conflit armé qui a éclaté en janvier 2012, les habitants du nord du Mali sont soumis aux grands troubles qui agitent leur région », a-t-elle déclaré. « Divers groupes armés ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population par tout un éventail d’actes d’une extrême violence à tous les stades du conflit. Je suis parvenue à la conclusion que certains de ces actes de brutalité et de destruction pourraient constituer des crimes de guerre au regard du Statut de Rome ».

Depuis le renvoi de la situation au Mali par l’État malien, le Bureau du Procureur est habilité à enquêter et à engager des poursuites concernant tout crime relevant de la compétence de la Cour, commis sur le territoire malien depuis le mois de janvier 2012. Il a identifié, au cours de son examen préliminaire, d’éventuelles affaires suffisamment graves pour qu’il y donne suite.

Mme Bensouda estime qu’il existe une base raisonnable pour croire que les crimes suivants ont été commis : i) le meurtre; ii) les mutilations, les traitements cruels et la torture ; iii) le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des biens protégés ; iv) les condamnations prononcées et les exécutions effectuées sans un jugement préalable rendu par un tribunal régulièrement constitué ; v) le pillage ; et vi) le viol.

« Mon Bureau mettra tout en œuvre pour mener une enquête approfondie et impartiale et rendra justice aux victimes maliennes en enquêtant sur les personnes portant la plus lourde part de responsabilité dans les crimes présumés ».

D’après les renseignements disponibles à ce jour, le Bureau se concentrera sur les crimes commis dans les trois régions du nord du pays.

« La confusion bat son plein au nord du Mali et les populations sont exposées à des risques accrus de violence et de souffrance », a indiqué le Procureur. « La justice peut jouer son rôle en soutenant les efforts communs de la CEDEAO, de l’Union africaine et de la communauté internationale dans son ensemble pour mettre un terme à la violence et rétablir la paix dans la région. Des organisations régionales et internationales clés ont reconnu l’importance de la justice dans la résolution de la crise qui secoue le Mali. Les crimes internationaux commis au Mali ont profondément heurté la conscience humaine ».

Distribué par l'Organisation de la Presse Africaine pour la Cour Pénale Internationale.
Context
Questions et réponses : Ouverture d’une enquête de la CPI au Mali (http://www.icc-cpi.int/en_menus/icc/situations%20and%20cases/situations/icc0112/Documents/QandAMaliFra.pdf)
YouTube (pour visionnage) : http://www.youtube.com/watch?v=sdUZGmcbZLg

 

 

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:55

Couvert de mon manteau d’intellectuel, je prends ma plume pour dire non à cette assertion malencontreuse de Monsieur Ouattara, chef de l’Etat de Côte d’Ivoire : «L’argent ne circule pas parce qu’il travaille».

 

Pour un peuple humilié, bafoué, exploité, asservi, l’intellectuel n’est rien s’il ne vit pas entièrement dévoué à la cause de son peuple, s’il n’est pas une part de ce peuple. Intellectuel donc, je m’interroge : Pourquoi instituer par la force des armes un gouvernement s’il ne gouverne pas effectivement ?

 

S’il n’a pas le pouvoir, tout le pouvoir, toute la réalité du pouvoir ? La célèbre phrase de Monsieur Ouattara démontre qu’il n’a pas non seulement tout le pouvoir, mais n’a surtout pas la réalité du pouvoir.

 

Dommage ! Car il n’est rien de pire que d’être gouverné par des hommes politiques au service d’intérêts extraterritoriaux.

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:52

Dans une interview accordée à l’agence italienne Aki, l’ancien président du Conseil italien (ex-Premier ministre), Silvio Berlusconi, se dit  absolument convaincu que ce qui s’est passé en Libye n’était  pas une révolution mais une ingérence dans les affaires de ce pays, et il  accuse la France d’en avoir été l’instigatrice.

 

En Libye, ce  n’était ni un «printemps arabe» ni une «révolution populaire», a souligné Berlusconi qui a rappelé que  Kadhafi était aimé de ses compatriotes. Certes, le peuple libyen manquait de libertés, mais il avait le pain et le logement gratuitement, at- il ajouté. Il estime que le gouvernement français a présenté de façon trompeuse à la   communauté internationale  sa décision d’intervenir  dans le conflit interne en Libye comme se situant dans le cadre de la révolution dans ce pays.

 

 Toutefois, cette déclaration  de Berlusconi ne peut faire  oublier que l’Italie a participé à l’agression contre la Libye alors qu’il était lui-même président du Conseil et promis qu’«en Libye, nous ne  tirerons pas une balle». Il  était revenu sur ses belles  paroles convaincu, d’ailleurs, par Sarkozy. Il avait alors reconnu ne pas pouvoir se  soustraire à une intervention italienne en Libye sous la  forme de raids ciblés.  

 

Aujourd’hui, Berlusconi se rappelle que Nicolas Sarkozy a donné l’ordre de bombarder la Libye par des avions français avant qu’une décision commune ne soit prise et avant, aussi, l’attaque aérienne supposée de Kadhafi sur Benghazi.  Voilà le résultat de ce qui a été appelé le printemps arabe, conclut Berlusconi qui fait observer l’inquiétude de tous face à cette situation qui rejette les pays concernés en arrière et cela, dit-il, n’a rien  à voir avec la démocratie occidentale.

 

Ce n’est pas la première fois que Berlusconi  se singularise au sein des pays occidentaux à propos de la Libye.  

 

En juin 2011, en pleine agression contre ce pays, Silvio Berlusconi avait réclamé un cessez-le-feu comme première étape d’une négociation  politique. Cette position avait alors été expliquée par un règlement des comptes entre Berlusconi et Sarkozy, sur fond de désaccords sur l’attitude à adopter, à  l’époque, face à l’afflux très  fort et incontrôlable d’immigrants venus de Libye.

 

En  septembre 2011, il avait  récidivé en déclarant que la rébellion libyenne, qui a renversé Mouammar Kadhafi,  «n’a pas été un soulèvement  populaire» mais un acte d’«hommes de  pouvoir» décidés à le chasser.

 
(Source : agence italienne Aki)
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:23
Le Conseil de sécurité se réunit le 17 janvier prochain, selon le programme de travail provisoire communiqué le 14 janvier 2013. A cette occasion, le Secrétaire Général (SG) de l’ONU présentera un rapport d’étape (S/2012/964), le 31ème sur l’ONUCI, en application de la résolution 2062 (2012) du 26 juillet 2012. 

Comme dans les autres rapports et en particulier celui du groupe d'experts sur la Côte d'Ivoire, de mi-octobre 2012, ce rapport cherche à dédouaner Ouattara et son régime ethno-génocidaire et dictatorial tout en accablant les pro-Gbagbo.
 
La Coordination FPI en exil, désapprouve cette manière de faire de l'ONU et la dénonce pour les raisons suivantes :
 
          1- L'emploi du conditionnel pour incriminer des pro-Gbagbo dans les attaques armées contre les FRCI
 
Le rapport revient sur l’implication des pro-Gbagbo dans les attaques armées contre les FRCI. Il prend la précaution de les indexer en utilisant le conditionnel : « Ces attaques auraient été préparées, financées et, dans une certaine mesure, perpétrées par des réseaux ou des individus situés tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, qui seraient affiliés à des membres du gouvernement de l’ancien Président Gbagbo et dont certains auraient été recrutés, formés et armés au Libéria » (paragraphe 2). « Les attaques, dont une partie au moins aurait été menée par des réseaux et des individus affiliés à des membres de l’ancien gouvernement du Président Gbagbo » (paragraphe 18).
A l'évidence, il n’y a aucune preuve tangible de l’implication des pro-Gbagbo. Ce ne sont pas les « aveux télévisés» de Lida Kouassi Moïse, obtenus sous la torture d’une décharge électrique (voir Le Nouveau Courrier N° 696 du Mercredi 09 Janvier 2013) qui vont fonder une conviction. Pas plus que les coups d’État montés de toutes pièces par le régime en utilisant un certain Tao Tchikata pour éclabousser les pro-Gbagbo exilés au Ghana. Ce n’est pas non plus le rapport du groupe d’experts indépendants (S/2012/766 du 12 octobre 2012), que le présent rapport ne cite même plus. Alors, pourquoi malgré tout, continuer à les accuser ?
 
          2- Selon le rapport, une partie au moins de ces attaques n'aurait pas été menée par des réseaux pro-Gbagbo. Par qui l'autre partie a-t-elle été menée ?
 
Le hic, c’est que le rapport n’impute qu’une partie de ces attaques aux pro-Gbagbo. Mais à qui faut-il imputer l’autre partie ? Seraient-ce les mercenaires déçus de Ouattara ? Serait-ce la guerre de positionnement Soro - Hamed Bakayoko qui fait rage ? En tout cas, pour l’information du Secrétaire Général de l’ONU, plusieurs sources l’affirment. Et il devrait aussi être préoccupé (paragraphe 74) par les dérives de cette lutte interne. Pourquoi, même au conditionnel, le Secrétaire Général ne désigne-t-il pas ces auteurs présumés ? Pourquoi, lorsqu'il s'agit des pro-Gbagbo, l'ONU est-elle si prompte à l'accusation facile et si réservée lorsqu'il faut aller au fond des choses pour restituer les faits et la vérité dans toute sa plénitude sur les auteurs présumés des attaques?
 
          3- Des milliers de déplacés suite aux attaques, dit ce rapport
 
Il faut faire sensation pour obtenir encore et toujours le durcissement des positions contre les pro-Gbagbo. En effet, dans le paragraphe 2, au titre des conséquences de ces attaques, il est fait état de milliers de déplacés. A partir de quel mouvement ou de déplacement de populations ou à partir de quel lieu de localisation des déplacés annonce-t-on de tels chiffres ?
 
          4- Des attaques contre les cibles pro-Gbagbo
 
A propos des attaques contre le siège du FPI et contre la presse du groupe Cyclone, proche du FPI, le rapport se contente d'incriminer des ''groupes non identifiés''. Et, depuis le 18 août 2012, date des faits, aucune enquête n'a été diligentée. Ce parti pris est inacceptable. Et ce qui est écrit dans ce rapport est même scandaleux. Il est en effet écrit à propos de la violation flagrante de la liberté de la presse, que « en réaction à la publication de propos provocateurs dans des médias privés, le Conseil national de la presse a décidé de suspendre provisoirement la parution de tous les journaux d’opposition entre le 12 et le 17 septembre, ce qui est du jamais vu et a suscité des inquiétudes quant à la liberté d’expression.» En Europe et aux USA, il n'existe aucune restriction à la liberté de la presse. Mais, en Afrique, l'on peut évoquer vaguement des « propos provocateurs » pour atténuer les dérives d'un régime que l'on soutient? Le SG de l'ONU n'a même pas cru bon devoir dénoncer ces dérives dictatoriales contre la liberté de la presse. Il évoque, comble de l'ironie, les bons offices de son représentant : « Mon Représentant spécial a usé de ses bons offices et plaidé en faveur de la liberté d’expression dans le respect des lois régissant les médias, contribuant ainsi à la levée de la suspension ».
 
          5- Les demandes de protection adressées à l'ONUCI
 
Le Rapport précise qu'à la suite des attaques contre le siège du FPI et la maison d'édition Cyclone du FPI au mois d'Août 2012, « 13 demandes de protection ont été adressées à l'ONUCI, qui sont étudiées par le gouvernement ». Des Ivoiriens menacés, adressent des demandes de protection en toute connaissance de cause à l'ONUCI et pour l'ONUCI, c'est le gouvernement qui doit les étudier ? Depuis donc 5 mois, face à une détresse et un appel au secours, pas de suite puisqu'il s'agit des pro-Gbagbo. Est-ce vraiment surprenant ? L'on se souvient que c'est à partir de la Pergola où des anciennes autorités du camp Gbagbo avaient trouvé refuge avec l’accord de l’ONUCI, qu'ils ont été déportés dans les goulags du nord de la Côte d'Ivoire.
 
           6- L’attaque du camp de Nahibly
 
Sur l’attaque du camp de Nahibly, l’ONUCI continue de maintenir son chiffre de « Onze personnes tuées », quand bien même la preuve a été faite que le nombre réel se situe bien au-delà, autour d’une cinquantaine de morts, après la découverte des six corps sortis d’un charnier près du camp, dont le rapport fait état (paragraphe 42). Les chiffres avancés par d’autres sources font état d’un nombre plus important. Pourquoi l’ONU dédramatise -t-elle cette tragédie en minimisant le nombre de morts ?
Du reste, pour un événement qui a eu lieu depuis le 20 juillet 2012, le rapport ne semble pas gêné par le fait jusqu’à ce jour, aucun rapport d’enquête n’est disponible ; et ce, en dépit de l’exhortation de l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme et du Sous-Secrétaire général de l’ONU aux droits de l’homme (paragraphe 42). En contraste, les événements regrettables du 31 décembre 2012 ont déjà fait l’objet d’enquête et des « têtes » auraient été déjà sacrifiées.
Les lenteurs de l’enquête qui préfigurent l’absence de suite judiciaire n’étonnent personne. C’est dans la suite logique de la « justice des vainqueurs » instaurée par Ouattara depuis sa prise de pouvoir. C’est d’ailleurs pourquoi le rapport se contente de dire que Ouattara a demandé des suites après la réception du rapport de la commission nationale d’enquête. Le rapport fait l’impasse sur la date de réception du rapport (8 août 2012) certainement pour ne pas être obligé de faire le constat que plus de cinq mois après, aucune suite judiciaire n’a encore été donnée.
Et pourtant, Ouattara avait affirmé que cette commission avait été mise en place pour « mettre fin à l’impunité » et que « tous ceux qui ont posé des actes répréhensibles répondront de leurs actes devant la justice ».
Fait cocasse qui mérite d'être relevé, c'est que depuis le 20 juillet, date des faits, et ce, en présence des troupes de l'ONUCI dont le camp se trouve contigu à ce camp de déplacés, il n'y a pas de résultats d'enquête : « le gouvernement et l'ONUCI mènent chacun de leur côté une enquête sur ces événements ».
 
           7- La réconciliation nationale
 
L’ONUCI semble imputer les lenteurs de la réconciliation aux groupes pro-Gbagbo qui restent sourds aux appels lancés (paragraphe 18), qui refusent de participer au dialogue politique (paragraphe 19). Il est du reste curieux de voir évoquée au point 19, la rencontre du FPI avec le Président Macky Sall dans les termes suivants : « À cette occasion, ils auraient évoqué les moyens d’apaiser les tensions entre le Gouvernement et les partis d’opposition et la participation de ceux-ci aux élections locales. » Il y a là manifestement une falsification et l'ONUCI aurait pu se rapprocher du cabinet du Président sénégalais Macky Sall pour être précis dans ses affirmations. En réalité, à Dakar, le FPI a montré sa ferme volonté de participer au dialogue avec les autorités politiques ivoiriennes, toujours fidèle à sa ligne ''asseyons-nous et discutons''. A cette occasion, le FPI a demandé au Président Macky sall d'obtenir la libération du Président Gbagbo afin que lui et Ouattara engagent de vraies discussions pour aboutir à la paix.
L’opération de communication qui consiste à faire semblant d’engager le dialogue avec l’opposition lorsqu’une personnalité internationale fait un tour à Abidjan ou à la veille d’un grand événement est suffisamment connue des ivoiriens (voir à cet effet : Lettre du 6 janvier de Mamadou Koulibaly à Kablan Duncan et déclaration des jeunesses des partis membres du CPD du 11 janvier 2013 qui refusent désormais d’être instrumentalisés par le pouvoir), sauf du SG de l’ONU. Pour preuve, Ouattara essaie de reprendre langue avec l’opposition, y compris avec le FPI, à la veille de la réunion du Conseil de sécurité de ce 17 janvier 2013. Mais parions que, une semaine après, on n’entendra plus parler de ce dialogue. Quel est ce dialogue qui met autant de temps à s’organiser ? En Centrafrique, combien de jours a-t-il fallu pour s’entendre sur la nécessité d’un dialogue, l’organiser à Libreville et aboutir à un accord ? Est-ce si difficile d’imiter le Président Gbagbo en organisant un dialogue direct au vu et au su de tout le monde, sous l’égide d’un médiateur et qui aboutit à un accord signé par les leaders des deux parties, Gbagbo et Ouattara ?
 
          8- L'impasse du rapport sur les réfugiés ivoiriens dans les pays voisins
 
Des milliers d'Ivoiriens vivent dans des conditions extrêmement difficiles en exil dans des pays voisins. Pourquoi la visite du représentant spécial du SG aux réfugiés ivoiriens du Ghana ne fait-elle l'objet d'aucune mention dans ce rapport ? Qui sont-ils ? Combien sont-ils aujourd'hui et dans quelles conditions vivent-ils ? Ce sont des pro-Gbagbo, donc sans intérêt pour l'ONU ?
 
En conclusion,
 
La Coordination FPI en exil appelle à nouveau l'attention de la communauté internationale et singulièrement celle des membres du Conseil de Sécurité de l'ONU sur la nature des rapports à partir desquels ils sont souvent amenés à prendre des décisions. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de boucs émissaires. Elle a surtout besoin de dialogue. Celui-ci a ses principes, et pour s'asseoir et discuter il faut être deux. Par tous les artifices, il n'est pas bon de continuer de vouer aux gémonies le Président Gbagbo et ses partisans. Car c'est avec Gbagbo que Ouattara sauvera notre pays des périls qui le guettent.
 
Fait à Accra, le 12 janvier 2013
Pour la Coordination FPI en exil
Dr. Assoa Adou
Coordinateur et Porte-Parole
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:21
Médias
46. L’ONUCI a poursuivi ses activités à l’intention des médias ivoiriens pour
améliorer le respect de la déontologie et assurer une couverture plus responsable des
évènements politiques. ONUCI-FM a continué de tenir la population informée de
l’évolution de la situation dans le pays et de promouvoir la paix et la réconciliation.
Un accord de radiodiffusion a été conclu avec la Radiodiffusion Télévision
Ivoirienne pour les émissions de l’ONUCI.

VIII. Situation humanitaire et économique

47. Bien qu’elles soient en majorité retournées chez elles, on estime encore à
80 000 le nombre de personnes déplacées à la suite de la crise postélectorale. Le
retour durable des déplacés et des réfugiés se fait difficilement car subsiste chez eux
l’impression que la sécurité et l’autorité de l’État n’ont pas été pleinement rétablies
et que l’accès aux services sociaux de base reste limité. Le Rapporteur spécial sur
les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays s’est rendu en
Côte d’Ivoire en juillet. Il a pu constater que les déplacés continuaient de vivre dans
des conditions difficiles et que, bien que les camps aient été démantelés, leurs
besoins et ceux de leurs communautés restaient aigus.
48. Les acteurs humanitaires continuent de porter assistance aux populations
touchées, principalement dans l’ouest et le nord de la Côte d’Ivoire. Sur les
160 millions de dollars demandés dans l’appel global lancé en 2012 pour satisfaire
les besoins humanitaires les plus urgents, 60 % étaient financés au 18 décembre. Un
cadre stratégique est actuellement en train d’être mis au point par les organismes
humanitaires pour satisfaire les besoins humanitaires qui subsisteront en 2013, tout
en assurant la transition d’un dispositif international de coordination humanitaire
vers une coordination dirigée par le pays.
49. Les performances économiques de la Côte d’Ivoire sont solides. L’activité
économique a rebondi plus fortement que prévu à la suite de la contraction
provoquée par la crise postélectorale et après que le pays soit parvenu fin juin au
point d’achèvement de l’Initiative renforcée en faveur des pays pauvres fortement
endettés.
50. Une délégation du Fonds monétaire international s’est rendue dans le pays du
19 septembre au 3 octobre, et a noté que des progrès avaient été accomplis dans la
mise en oeuvre des réformes structurelles, nombre d’entre elles visant à renforcer la
gestion des finances publiques et à améliorer la conjoncture économique. Elle a
constaté que les perspectives de croissance pour 2013 étaient favorables, le
programme d’investissement du Gouvernement devant stimuler les investissements
privés et soutenir la croissance économique. La délégation a aussi noté que d’autres
réformes seront nécessaires pour accélérer la création d’emplois, améliorer les
possibilités de financement pour les programmes en faveur des pauvres et
augmenter d’une manière générale le niveau de vie des Ivoiriens. Au nombre des
principales priorités, figurent la réforme du secteur de l’électricité, la réforme du
secteur bancaire, le renforcement de la gestion de la dette pour protéger les finances
publiques, la flexibilité des prix du carburant, l’élaboration d’une stratégie pour
gérer la masse salariale et l’amélioration de la conjoncture économique.
51. Le Président de la Banque mondiale s’est rendu en Côte d’Ivoire le
5 septembre et sa visite a été suivie de l’envoi d’une mission technique, du
23 septembre au 4 octobre, chargée de définir les priorités de la nouvelle stratégie
de la Banque pour l’édification de l’État et la consolidation de la paix, au nombre
desquelles la fourniture d’un appui à l’aménagement des terres, à l’enregistrement
des faits d’état civil, à la réintégration des ex-combattants et à la réinsertion des
jeunes. Le 25 octobre, le Président de la Commission européenne, Jose Manuel
Barroso, était à Abidjan pour signer un accord d’appui budgétaire avec le
Gouvernement pour un montant de 115 millions d’euros.

52. Le 30 novembre, le Fonds monétaire international a achevé son deuxième

examen des performances économiques de la Côte d’Ivoire dans le cadre du
programme financé au moyen de la Facilité élargie de crédit, ce qui a permis le
déboursement immédiat d’un montant équivalant à 100 millions de dollars, ce qui
porte à 324 millions de dollars le montant total des sommes versées au titre de cet
arrangement.
53. Durant une réunion du Groupe consultatif à Paris, les 4 et 5 décembre, auquel
mon Représentant spécial a participé, les donateurs se sont engagés à verser plus de
8 milliards de dollars pour combler le déficit de financement du plan de
développement national de la Côte d’Ivoire pour 2013-2015, ce qui a dépassé les
attentes du Gouvernement.
IX. Sûreté et sécurité du personnel des Nations Unies
54. La précarité des conditions de sécurité et le nombre élevé de crimes violents
perpétrés menacent la sécurité du personnel et des installations des Nations Unies.
Durant la période considérée, 1 agression, 4 effractions et 7 vols et attaques de
véhicules visant du personnel des Nations Unies ont été signalés à Abidjan. L’ONU
a pris des mesures pour atténuer les risques associés à ces menaces, y compris par
son équipe d’intervention de sécurité, qui comprend également des membres des
services de répression ivoiriens.
X. Déploiement de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire
Composante militaire
55. Au 18 décembre, la composante militaire de l’ONUCI était forte de
9 550 hommes, dont 9 275 membres du contingent, 178 observateurs militaires et
97 officiers d’état-major, le plafond autorisé étant de 8 837 hommes. Compte tenu
de la détérioration des conditions de sécurité dans le pays et de l’évolution des
menaces, j’ai recommandé dans ma lettre au Président du Conseil de sécurité datée
du 16 octobre (S/2012/772) de ne pas réduire de 955 hommes l’effectif autorisé de
la composante militaire, comme cela avait été décidé dans la résolution 2062 (2012),
tant que l’évaluation qui doit être menée début 2013 n’aura pas été effectuée. Cette
évaluation permettrait notamment de formuler des recommandations sur les
éventuels ajustements à apporter à la structure et aux effectifs de l’ONUCI en
fonction de l’évolution des conditions de sécurité et des menaces existantes, et
d’élaborer des niveaux de référence pour pouvoir mesurer et suivre les progrès
accomplis en vue d’instaurer durablement la stabilité en Côte d’Ivoire.
56. L’ONUCI a renforcé sa présence dans l’ouest du pays, notamment à Divo,
Gagnoa et Tabou afin d’améliorer la protection des civils dans les zones sensibles.
De nouveaux camps sont en train d’être construits à Grabo et Para, à la frontière
avec le Libéria, ainsi qu’à Abengourou, près de la frontière avec le Ghana.
57. Dans le cadre de la coopération intermissions, l’ONUCI et la MINUL mènent
tous les 15 jours des opérations conjointes sous forme de patrouilles coordonnées
des deux côtés de la frontière ivoiro-libérienne suivies de réunions aux postes

frontières avec des représentants des deux pays pour faire le bilan des patrouilles et

échanger des informations. En attendant que le transfert de trois hélicoptères armés
de la MINUL à l’ONUCI soit approuvé par le pays fournisseur de contingents, ces
hélicoptères ont continué à opérer depuis le Libéria, effectuant des patrouilles
aériennes et des missions de reconnaissance le long et de part et d’autres de la
frontière dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, ce qui a eu pour effet de dissuader les
mouvements transfrontières d’éléments armés suspects.
58. L’ONUCI aide également le Gouvernement à assurer une sécurité statique aux
installations clefs à Abidjan et dans le reste du pays, et elle mène des patrouilles
coordonnées avec les FRCI, la police nationale et la gendarmerie.
Composante police
59. Au 18 décembre, la composante police de l’ONUCI était forte de
1 490 hommes répartis en 6 unités de police constituées comprenant 996 hommes et
494 agents de police, le plafond autorisé étant de 1 555 hommes. Des unités de
police constituées sont déployées à Abidjan, Bouaké, Daloa, Guiglo, Tai et
Yamoussoukro. Sur les 205 conseillers pour les questions de police qui ont été
autorisés par la résolution 2000 (2011) du Conseil de sécurité, 184 ont déjà été
déployés et 21 sont en cours de recrutement.
60. L’ONUCI continue de contribuer au renforcement des capacités de la police
nationale et de la gendarmerie par le biais de la colocalisation, du mentorat et de la
fourniture de conseils sur la manière de diligenter les enquêtes. Des formations
spécialisées ont été assurées en matière de criminalistique, de protection rapprochée,
de droits de l’homme, de déontologie, de lutte contre l’extorsion de fonds, de
violence sexiste et de maintien de l’ordre public. Au moyen du Fonds pour la
consolidation de la paix, l’ONUCI a également formé 400 agents de police et de
gendarmerie à la police de proximité. Grâce au soutien financier de l’Union
européenne, l’ONUCI met en oeuvre un projet pilote destiné à renforcer la confiance
de la population dans la police et à améliorer la déontologie et le professionnalisme
au sein de celle-ci.
61. Afin de contribuer à la lutte contre les menaces sous-régionales, l’ONUCI,
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et le Bureau des Nations
Unies pour l’Afrique de l’Ouest ont élaboré un plan d’action pour la mise en place,
en Côte d’Ivoire, d’un groupe de lutte contre la criminalité transnationale. L’ONUCI
a également continué de prêter appui au Gouvernement dans la mise en oeuvre de
l’initiative Côte de l’Afrique de l’Ouest en organisant trois sessions d’orientation
pour les enquêteurs et les agents du service antidrogue de la gendarmerie et pour le
groupe de la lutte contre l’extorsion de fonds.
Composante civile
62. En étroite collaboration avec l’équipe de pays des Nations Unies, et dans la
limite des ressources et capacités existantes, l’ONUCI a renforcé ses ressources en
personnel civil dans certains bureaux locaux afin d’être mieux à même d’exécuter
son mandat au niveau local, en particulier en ce qui concerne la protection des
populations civiles. À Guiglo et Toulépleu, dans l’ouest du pays, l’ONUCI et
l’équipe de pays partagent les mêmes bureaux. L’ONUCI et l’équipe de pays ont

aussi exécuté un plan d’action commun de 90 jours, en coordination étroite avec des

partenaires nationaux, afin d’améliorer l’application du mandat dans les domaines
sensibles.
XI. Observations
63. Dix-huit mois se sont écoulés depuis la violente crise postélectorale et je
trouve que la Côte d’Ivoire a accompli des progrès encourageants dans plusieurs
domaines. Le pays se trouve dans une situation tout à la fois difficile et remplie de
promesses. Afin que les progrès accomplis s’inscrivent dans la durée, des décisions
cruciales devront être prises et mises à exécution dans les domaines de la sécurité,
de la réconciliation et du dialogue politique. Les causes profondes des crises
violentes qui secouent régulièrement le pays, au premier rang desquelles figurent les
litiges fonciers, devront également être réglées.
64. Le Président Ouattara a fait montre d’autorité en s’attaquant aux problèmes de
sécurité et en engageant des réformes importantes. Je salue en particulier la création
du Conseil de sécurité nationale, qui a facilité l’adoption de stratégies pertinentes en
matière de réforme du secteur de la sécurité et de désarmement, démobilisation et
réintégration, un projet pilote ayant notamment été lancé dans ce dernier domaine en
faveur des ex-combattants. De plus, l’autorité de l’État se rétablit progressivement
dans tout le pays et l’Assemblée nationale est au travail.
65. L’économie montre des signes de reprise rapide et les efforts ont été intensifiés
pour mettre le pays sur la voie de la croissance économique et du développement.
Grâce à un plan de développement ambitieux combiné à des investissements publics
et privés, à un allègement de la dette et à une aide internationale, le taux de
croissance est impressionnant. L’ampleur du soutien manifesté par les donateurs
durant la réunion du Groupe consultatif à Paris montre à quel point la communauté
internationale est engagée aux côtés de la Côte d’Ivoire, de son peuple et de ses
dirigeants.
66. Toutes ces réalisations remarquables montrent qu’une grande partie des
dirigeants et habitants de la Côte d’Ivoire sont réellement déterminés à tourner la
page et à travailler main dans la main pour bâtir un future plus sûr, plus stable et
plus prospère. Toutefois, la poursuite des violences nous rappelle également qu’au
moment où le pays engage de profondes réformes structurelles, y compris pour
améliorer les conditions de sécurité, le Gouvernement devra tenir les promesses
qu’il a faites concernant la réconciliation et apporter des améliorations tangibles aux
conditions de vie des Ivoiriens en réduisant la pauvreté, en créant des emplois, en
particulier pour les jeunes et les ex-combattants, et en augmentant les
investissements dans les services sociaux, notamment la santé et l’éducation dans
les zones vulnérables.
67. Le pays doit toutefois encore relever d’importants défis. Les avancées
accomplies ont été contrebalancées par une série d’attaques entre août et octobre et
par des incidents transfrontaliers le long de la frontière avec le Ghana et le Libéria,
qui ont causé des morts et des blessés, des mouvements de population et des
destructions matérielles. Je condamne toutes les attaques violentes, en particulier
celles qui visent des civils, comme l’attaque menée contre un camp de déplacés dans
l’ouest de la Côte d’Ivoire, et des installations de l’ancien parti au pouvoir, ainsi que
celles qui prennent pour cible les forces de sécurité nationale et les infrastructures

sensibles. Ces actes, qui sont destinés à instiller la peur et à déstabiliser, doivent

cesser. J’en appelle au Gouvernement pour faire en sorte que les responsables soient
identifiés et amenés à répondre de leurs actes. J’exhorte aussi tous les acteurs
politiques et les médias à s’abstenir de tout propos provocateur qui puisse attiser les
tensions ou inciter à la violence.
68. Outre qu’elles ont mis en lumière l’existence d’un plus fort degré
d’organisation paramilitaire au sein d’éléments de l’opposition, les attaques ont
exposé la vulnérabilité et les lacunes des institutions de sécurité et de répression du
pays. Il est essentiel de mener une réforme effective du secteur de la sécurité pour
parvenir à instaurer une paix et une sécurité durables. J’invite instamment le
Gouvernement et les parties prenantes compétentes à accélérer l’application des
principales réformes afin de constituer des forces armées disciplinées,
professionnelles et républicaines, dotées d’une chaîne de commandement claire, et
une police et une gendarmerie plus efficaces, qui soient capables de protéger les
populations civiles dans tout le pays. La création du Conseil de sécurité national et
la mise au point d’une stratégie de réforme du secteur de la sécurité vont dans le bon
sens, mais j’encourage le Gouvernement à envisager la mise en place d’un dispositif
transparent et viable de vérification des antécédents et de recrutement pour tout le
personnel qui sera incorporé ou affecté aux institutions de sécurité. Il est aussi
impératif d’accorder la priorité aux initiatives de renforcement de la confiance dans
les rangs de la police, de la gendarmerie et des forces armées, et entre ceux-ci, et
d’accélérer les activités visant à informer la population de la réforme en cours dans
le secteur de la sécurité. J’en appelle également aux partenaires internationaux pour
qu’ils continuent à fournir un appui à ces processus critiques.
69. Je me félicite des progrès accomplis en matière de désarmement,
démobilisation et réintégration des ex-combattants, en particulier la création d’une
autorité unique chargée de superviser ce processus et l’adoption d’une politique
nationale. Le Gouvernement doit désormais rapidement passer de la phase
conceptuelle à la mise en oeuvre sur le terrain, en tenant compte du nombre de forces
devant être désarmées, démobilisées et réintégrées. Je l’invite à accorder à l’ONUCI
un accès sans restriction à la nouvelle base de données sur les ex-combattants de
manière à assurer la crédibilité de celle-ci, ainsi que l’a demandé le Conseil de
sécurité dans sa résolution 2062 (2012), et à faire en sorte que le processus de
démobilisation soit équilibré du point de vue politique. Je l’encourage aussi à
apporter son concours à l’élaboration d’un programme de réinsertion et de
réintégration global et sans exclusive s’adressant à tous les ex-combattants, y
compris les combattants étrangers présents en Côte d’Ivoire et au Libéria, ainsi qu’à
ceux qui ont lutté aux côtés de l’ancien Président Gbagbo. Je le prie aussi de trouver
un moyen pour que les Dozos reprennent leur rôle de chasseurs traditionnels au sein
de la société ivoirienne et se conforment strictement aux normes des droits de
l’homme.
70. Le renforcement des institutions judiciaires reste une autre tâche cruciale pour
lutter contre l’impunité et assurer la stabilité, la sécurité, le respect des droits de
l’homme et le respect de la loi. Je me félicite de la détermination avec laquelle le
Gouvernement s’emploie à renforcer la capacité de la justice et de l’administration
pénitentiaire.
71. Toutefois, je reste préoccupé par les violations incessantes des droits de
l’homme qui sont commises, en particulier les nombreux cas de violence sexuelle et

de viol qui visent les femmes et les enfants. Je prie instamment le Gouvernement de

mettre fin à l’impunité en traduisant d’urgence en justice les auteurs d’atteintes
graves aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, quelle que soit
leur appartenance politique, conformément aux obligations internationales qui lui
incombent. J’appelle également le Gouvernement à faire en sorte que les détenus
puissent recevoir des visites et soient informés des raisons de leur incarcération en
toute transparence ou relâchés. Je demande de nouveau que des poursuites soient
engagées contre les auteurs de crimes commis contre des civils, en particulier à
Bonon et dans le camp de déplacés de Nahibly, ainsi qu’à Para, où sept soldats de la
paix ont été tués.
72. Cette flambée de violence met aussi en exergue les fractures et les tensions
politiques. Parvenir à surmonter ces divisions ne pourra se faire qu’avec une
véritable volonté politique et la coopération de tous. Je salue les efforts déployés par
le Président Ouattara, notamment ses visites et celles de membres de son
gouvernement dans différentes régions du pays, en vue de parvenir à la
réconciliation. Je salue aussi les initiatives de la Commission Dialogue, vérité et
réconciliation visant à bâtir un vaste consensus sur les questions d’intérêt national, y
compris avec de nombreuses organisations de jeunes. Ces efforts doivent être
rapidement intensifiés et suivis par des mesures concrètes et des gestes pour
promouvoir la réconciliation à tous les niveaux et entre toutes les parties. J’invite le
Gouvernement à redoubler d’efforts pour nouer un dialogue sincère avec
l’opposition politique, y compris l’ancien parti au pouvoir et les autres partis
politiques, et à assurer un espace politique et la sécurité de tous, ce qui est essentiel
pour stabiliser le pays. Je demande aussi aux représentants de l’ancien parti au
pouvoir et aux partis d’opposition de jouer un rôle plus constructif dans la
promotion du dialogue et de la réconciliation.
73. Les élections locales à venir devraient être l’occasion de renforcer le processus
démocratique en Côte d’Ivoire et de contribuer à la réconciliation nationale.
J’engage le Gouvernement et tous les acteurs politiques à veiller à ce que les
préparatifs de ces élections, y compris la date à laquelle elles se tiendront, les
réformes électorales pertinentes et les mesures de sécurité, permettent aux électeurs
de voter de façon libre, juste et pacifique, comme le demande le Conseil de sécurité,
et contribuent à la participation et à la réconciliation.
74. Je félicite les Gouvernements ivoirien et libérien d’avoir intensifié leur
coopération, y compris au plus haut niveau. Je trouve également encourageant que
la Côte d’Ivoire et le Ghana aient resserrés leurs contacts. Cette coopération est
aussi essentielle pour réellement lutter contre les mouvements transfrontières
d’armes et d’éléments armés et les trafics illicites, et pour faire en sorte que les
instigateurs de ces activités déstabilisatrices et criminelles aient à répondre de leurs
actes. Je suis préoccupé par les informations qui me parviennent concernant des
personnes et des réseaux affiliés à des membres de l’ancien Gouvernement du
Président Gbagbo, qui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, participent au
financement et à l’exécution d’actes de déstabilisation comprenant le recrutement et
le réarmement d’ex-combattants.
75. Ces menaces continuent de planer sur la Côte d’Ivoire et le reste de la sousrégion.
L’engagement actif de l’Union africaine, de la CEDEAO et de l’Union du
fleuve Mano reste déterminant, y compris dans le contexte d’une stratégie sousrégionale.
Je salue les efforts déployés par le Président Ouattara, en sa qualité de

Président de la CEDEAO, pour affronter les situations de crise dans la sous-région.

Bien que le nombre d’attaques ait décru ces derniers temps, la zone frontière reste
volatile. Les gouvernements concernés doivent, avec l’appui de l’ONU, oeuvrer
davantage pour améliorer les conditions de ceux qui vivent dans cette zone.
76. Comme je l’ai indiqué dans mes rapports précédents, les mesures de sécurité
ne suffiront pas à régler la situation qui règne à la frontière avec le Libéria. J’invite
instamment les gouvernements à prendre des mesures concrètes et coordonnées pour
améliorer la protection des civils, promouvoir la réconciliation et assurer le
désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants. L’ONUCI et
la MINUL continueront de prêter leur concours aux autorités nationales et aux
organisations régionales à cette fin, tout en renforçant la coopération intermissions.
77. Je tiens à remercier mon Représentant spécial, Bert Koenders, l’ensemble des
effectifs militaires, civils et de police de l’ONUCI et l’équipe de pays des Nations
Unies pour leur engagement sans faille et le dévouement dont ils font preuve pour
contribuer à l’instauration d’une paix et d’une stabilité durables en Côte d’Ivoire. Je
remercie aussi les pays qui ont fourni des effectifs militaires ou de police ainsi que
les pays donateurs, les organisations régionales et multilatérales et les organisations
non gouvernementales qui ont fourni un appui précieux au pays.
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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 19:01
Nations Unies S/2012/964
Conseil de sécurité Distr. générale
31 décembre 2012
Français
Original : anglais
Trente et unième rapport périodique du Secrétaire Général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire
I. Introduction
1. Le présent rapport est soumis en application de la résolution 2062 (2012) du26 juillet 2012, par laquelle le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) jusqu’au 31 juillet 2013 et m’a prié de lui présenter un rapport d’étape avant le 31 décembre 2012 concernant la situation sur le terrain et l’application de la résolution. Le rapport rend compte des principaux faits survenus depuis mon rapport précédent, en date du 29 juin 2012
II. Conditions de sécurité
2. Depuis mon dernier rapport, les conditions de sécurité sont restées précaires et, comme je l’ai indiqué dans la lettre en date du 16 octobre adressée au Président du Conseil de sécurité , elles se sont même dégradées entre août etoctobre. Les attaques dirigées contre les forces de sécurité nationales à Abidjan et aux alentours ainsi que le long des frontières avec le Ghana et le Libéria en vue dedéstabiliser le gouvernement du Président Alassane Dramane Ouattara sont particulièrement préoccupantes et reflètent une évolution importante dans les rapports de force en présence. Ces attaques auraient été préparées, financées et, dans une certaine mesure, perpétrées par des réseaux ou des individus situés tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, qui seraient affiliés à des membres du gouvernement de l’ancien Président Gbagbo et dont certains auraient été recrutés, formés et armés au Libéria. On dénombre plus de 60 morts, de très nombreux blessés, y compris parmi les civils, et des milliers de personnes temporairement déplacées. Les assaillants se sont en outre emparés d’armes et de munitions. Les attaques ont exacerbé la méfiance et les divisions au sein du pays, en particulier entre le parti au pouvoir et
l’opposition. Des partisans de l’ancien Président Gbagbo ont aussi été pris à partie à plusieurs reprises.
3. À la suite d’un vol à main armée commis le 20 juillet à Duékoué et dans lequel cinq personnes avaient trouvé la mort, un important groupe de jeunes et de dozos (chasseurs traditionnels) ont attaqué le camp de déplacés de Nahibly, soupçonné d’abriter certains voleurs. Les assaillants, dont certains étaient armés de bâtons et de machettes, sont entrés de force dans le camp, qui accueillait près de 5 000 personnes, dont de nombreux partisans de l’ancien Président Gbagbo, et l’ont incendié. Onze personnes ont été tuées, 56 blessées et le camp a été détruit. Les forces de sécurité nationales sont intervenues pour mettre fin aux exactions, l’ONUCI quant à elle coordonnant l’action humanitaire et prenant des mesures pour apaiser les tensions. Le Gouvernement et l’ONUCI mènent, chacun de leur côté, une enquête sur ces événements.
4. La plupart des attaques contre les forces nationales de sécurité ont eu lieu à Abidjan et aux alentours, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire. Le 5 août, trois incidents ont marqué le début d’une série d’attaques violentes au cours desquelles les assaillants ont volé des armes et du matériel. À Abidjan, des individus armés ont ouvert le feu sur un poste de contrôle des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et sur un commissariat du quartier de Yopougon, tuant cinq membres des forces de sécurité ivoiriennes et en blessant plusieurs. Lors d’un troisième incident à Abengourou, un groupe de civils a tenté de pénétrer dans un camp des FRCI, réussissant à désarmer le garde avant d’être toutefois repoussé par les membres des Forces républicaines qui se trouvaient à l’intérieur du camp.
5. L’attaque la plus grave a eu lieu le 6 août à Abidjan, lorsque des membres d’un groupe armé ont attaqué le camp d’Akouédo des FRCI et réussi à pénétrer dans l’armurerie pour y voler un grand nombre d’armes et de munitions, tandis que d’autres mitraillaient la caserne. Les assaillants auraient bénéficié de complicités à l’intérieur du camp. Cinq soldats des Forces républicaines et un assaillant ont été tués et 18 autres personnes blessées. De nombreux soldats des FRCI ont temporairement trouvé refuge dans le camp voisin de l’ONUCI. Six assaillants ont par la suite été arrêtés par les Forces républicaines.
6. Les forces de sécurité nationales ont été la cible d’autres attaques, dont une le 8 août, menée contre un poste de contrôle des FRCI à Agboville, au cours de laquelle un membre des FRCI et un assaillant ont été grièvement blessés. Le 15 août, des individus armés ont attaqué simultanément un poste de contrôle des FRCI, une brigade de gendarmerie et la prison locale de Dabou, tuant trois civils, blessant un membre des FRCI et permettant l’évasion de 120 détenus, dont 31 ont ensuite été recapturés. D’autres attaques ont été signalées, dont une le 25 août près d’Irobo, au cours de laquelle un civil, un soldat des FRCI et deux assaillants ont été tués, et une autre le 20 septembre à Abidjan, contre trois postes de police et une brigade de gendarmerie, qui a causé la mort d’un soldat des FRCI.
7. Le 13 août, une nouvelle attaque a été menée depuis le Libéria par un groupe d’individus armés contre un poste frontière à Pehekan Houebli, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, tuant un assaillant et blessant trois membres des FRCI. Les assaillants ont volé des armes et réussi à prendre momentanément le contrôle du poste, tandis que des soldats des FRCI trouvaient refuge de l’autre côté de la frontière, au Libéra.
Le 14 août, trois soldats des Forces républicaines ont été blessés lors d’une attaque contre un poste de contrôle à Bakoubli, près de Toulépleu.
8. La première attaque transfrontalière menée depuis le Ghana a été signalée le 20 septembre à Noé. Des agresseurs armés, qui avaient traversé la frontière par bateau, ont attaqué un poste des FRCI. Huit assaillants ont été tués; 14 suspects ont été arrêtés par la suite, tandis que d’autres auraient fui au Ghana. En réaction à cette agression, le Gouvernement ivoirien a provisoirement fermé ses frontières aérienne, terrestre et maritime avec le Ghana. Le 14 octobre, à Bonoua, un commissariat et un poste des FRCI ont été la cible d’attaques, au cours desquelles un assaillant a été tué  et trois membres des Forces républicaines blessés.
9. On n’a signalé aucune attaque majeure en novembre, mais le 16 décembre,
deux soldats des FRCI ont été tués et un civil grièvement blessé lors d’une attaque
perpétrée contre un poste des FRCI à Agboville. Lors de deux incidents distincts
ayant eu lieu tous deux le 21 décembre, un civil a été tué quand un poste de
gendarmerie a été attaqué à Abidjan et deux membres des FRCI ont été blessés
pendant une attaque contre un poste des FRCI à Agbaou.
10. Le 15 octobre, une attaque a visé une installation essentielle d’Abidjan. Un
groupe d’une cinquantaine d’individus armés a réussi à pénétrer de force dans la
centrale thermique d’Azito, endommageant une turbine et deux réservoirs d’eau. Les
forces de sécurité nationales ont arrêté neuf suspects, tous en service actif dans
l’armée, la police et la gendarmerie.
11. Alors que les attaques étaient pour la plupart dirigées contre des installations
publiques, le 18 août, à Abidjan, dans un climat de tensions croissantes, un groupe
de personnes non identifiées a attaqué le siège du Front populaire ivoirien (FPI),
l’ancien parti au pouvoir, blessant deux partisans et faisant des dommages matériels.
Le 19 août, toujours à Abidjan, les locaux de la maison d’édition Cyclone, affiliée
au FPI, ont été saccagés et incendiés par des personnes non identifiées.
12. En réaction à ces attaques, les forces de sécurité nationales ont mis en place
des postes de contrôle et renforcé leur présence à Abidjan et alentours, ainsi que le
long de la frontière avec le Ghana. Les nombreuses opérations de recherche menées
ont permis d’arrêter plus de 500 personnes, y compris des figures de l’opposition,
mais bien souvent dans des conditions non conformes aux procédures prévues par la
loi, qui suscitent des craintes quant à la brutalité des FRCI.
13. De nombreuses confrontations ont éclaté entre des communautés
« autochtones » et « non autochtones », principalement dans le nord et l’ouest de la
Côte d’Ivoire, souvent pour des questions d’occupation des terres. Ces
affrontements ont fait au moins 13 morts, 55 blessés et des dégâts matériels.
Nombre de ces incidents ont impliqué des soldats des FRCI et des dozos, qui
auraient fait un usage meurtrier de la force pour régler ces conflits.
14. Au cours de la période considérée, 11 incidents ont éclaté dans des prisons du
pays, dont une partie durant l’attaque mentionnée au paragraphe 6, permettant à 137
détenus de s’évader. L’ONUCI a également signalé une hausse des vols à main
armée dans l’ensemble du pays, en particulier à Abidjan et le long de l’axe principal
dans la partie nord de la Côte d’Ivoire.
15. Les restes explosifs de guerre ainsi que les armes et munitions non sécurisées
ont continué de représenter une menace pour les civils. L’ONUCI a aidé le
Gouvernement à inspecter 60 dépôts de munitions et armurerie et à en remettre 49
en état. Elle a également aidé à détruire 12 933 kilogrammes de munitions périmées
et dangereuses et un stock de 842 mines terrestres, conformément à la Convention
sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines
antipersonnel et sur leur destruction. La mission a aussi dispensé une formation
technique aux FRCI sur l’élimination des restes explosifs de guerre et la gestion des
stocks.
III. Évolution de la situation politique
16. Au vu de la recrudescence des attaques contre les forces de sécurité nationales,
le Gouvernement a concentré toute son attention sur les questions de sécurité. Le
8 août, le Président Ouattara a créé le Conseil national de sécurité, principale
instance d’examen des questions de sécurité et de politique nationales. Le Conseil
est composé de 18 membres, dont le Premier Ministre, les Ministres des affaires
étrangères, de l’intérieur, des finances et de la justice, le Chef d’état-major des
armées, le Commandant supérieur de la gendarmerie nationale et le Directeur
général de la police nationale. Le 28 août, M. Ouattara a présidé la première réunion
du Conseil national de sécurité et approuvé l’octroi de ressources supplémentaires
aux forces de sécurité nationales. Depuis sa création, le Conseil se réunit
régulièrement pour examiner des questions ayant trait à la sécurité, à la réforme du
secteur, et au processus de désarmement, démobilisation et réintégration.
17. Le Gouvernement a demandé au Libéria d’extrader trois personnes qui y
avaient été arrêtées pour le meurtre de sept soldats de la paix de l’ONUCI en juin
2012. Il a aussi pris des mesures pour régler les problèmes d’occupation des terres et
a notamment organisé un séminaire interministériel le 5 octobre. Par ailleurs, trois
anciens commandants des Forces nouvelles, à savoir Tuo Fozie, Kone Messamba et
Ousmane Coulibaly, dit Ben Laden, ont respectivement été nommés préfets de
Bouna, Guiglo et San Pedro le 26 septembre.
18. Comme je l’ai indiqué plus haut, les attaques, dont une partie au moins aurait
été menée par des réseaux et des individus affiliés à des membres de l’ancien
gouvernement du Président Gbagbo, n’ont fait qu’accroître la méfiance et les
divisions entre la coalition au pouvoir et l’opposition, freinant le dialogue politique
et la réconciliation nationale malgré les appels à dialoguer lancés par les membres
de l’opposition, les efforts déployés par le Gouvernement pour tendre la main aux
groupes pro-Gbagbo et l’action renforcée de la Commission Dialogue, vérité et
réconciliation. Le Président de la Commission, l’ancien Premier Ministre Charles
Konan Banny, a tenu des consultations avec les partis politiques, y compris l’ancien
parti dirigeant, des représentants de la société civile, les chefs traditionnels et
religieux et les organisations non gouvernementales.
19. De son côté, mon Représentant spécial a redoublé d’efforts pour faciliter le
dialogue entre le Gouvernement et l’opposition, notamment en organisant des
réunions avec les principaux intervenants, les partis politiques, les organisations de
jeunes et les chefs traditionnels et religieux. Le FPI, l’ancien parti au pouvoir, a
décidé de ne pas participer à la seconde réunion du cadre permanent de dialogue,
convoquée par le Premier Ministre le 25 octobre, et à laquelle d’autres partis
d’opposition ont participé pour débattre de questions les intéressant, comme la
sécurité et les élections. Le 13 décembre, le Président du Sénégal, Macky Sall, a
reçu une délégation du FPI à Dakar. À cette occasion, ils auraient évoqué les
moyens d’apaiser les tensions entre le Gouvernement et les partis d’opposition et la
participation de ceux-ci aux élections locales. Le 20 décembre, le Gouvernement a
annoncé que neuf détenus associés à l’ancien Président Gbagbo seraient libérés sous
caution, notamment le Premier Ministre du Gouvernement qu’il avait mis en place
après les élections et un chef de milice venant de l’ouest de la Côte d’Ivoire.
20. En réaction à la publication de propos provocateurs dans des médias privés, le
Conseil national de la presse a décidé de suspendre provisoirement la parution de
tous les journaux d’opposition entre le 12 et le 17 septembre, ce qui est du jamais vu
et a suscité des inquiétudes quant à la liberté d’expression. Mon Représentant
spécial a usé de ses bons offices et plaidé en faveur de la liberté d’expression dans
le respect des lois régissant les médias, contribuant ainsi à la levée de la suspension.
À la suite des attaques menées contre le siège du FPI et la maison d’édition qui lui
est affiliée, mentionnées au paragraphe 10, du pillage de la résidence d’un
responsable du FPI et de l’arrestation de nombreux membres de l’opposition, dont le
Secrétaire général par intérim du FPI et son adjoint, les membres de l’opposition ont
affirmé craindre pour leur sécurité. Depuis le mois d’août, l’ONUCI a reçu au moins
13 demandes de protection émanant de représentants de l’opposition, qui sont
actuellement étudiées avec le Gouvernement.
21. On a aussi signalé des tensions au sein de la coalition au pouvoir, le
Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), entre,
d’une part, le parti du Président Ouattara, le Rassemblement des républicains
(RDR), et, d’autre part, le parti de l’ancien Président Henri Konan Bédié, le Parti
démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Le 14 novembre, le Président Ouattara a
dissous le Gouvernement à la suite, selon certaines informations, d’un désaccord au
sein du RHDP concernant un projet d’amendement de la loi sur le mariage en cours
d’examen à l’Assemblée nationale. Le 21 novembre, il a nommé Daniel Kablan
Duncan, ancien Ministre des affaires étrangères affilié au PDCI, Premier Ministre,
puis, le 22 novembre, un nouveau Gouvernement composé de 29 ministres, dont
4 nouveaux, contre 40 sous le Gouvernement précédent, a été désigné.
22. Le Gouvernement a reçu le rapport final de la Commission nationale
d’enquête, créée en juillet 2011 pour mener des enquêtes non judiciaires relatives
aux atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire commises
lors de la crise postélectorale. Le rapport accuse des groupes armés des deux bords,
les fidèles du Président Ouattara comme ceux de l’ancien Président Gbagbo, d’être
responsables d’atteintes graves aux droits de l’homme, y compris d’exécutions
sommaires. Selon la Commission, sur les 3 248 personnes tuées, 1 452 l’ont été par
les forces pro-Gbagbo, 727 par les FRCI et 200 par les dozos. La Commission a
également recensé 1 009 cas d’exécutions arbitraires, de torture et de disparitions
forcées. Le Président Ouattara a demandé au Premier Ministre de prendre les
mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les recommandations de la Commission.
Mon Représentant spécial a intensifié le dialogue avec les autorités ivoiriennes à ce
sujet, leur faisant part de ses préoccupations en matière de respect des droits de
l’homme et attirant leur attention sur la nécessité de garantir une procédure régulière
et une justice équitable.
23. Le 11 octobre, le tribunal militaire d’Abidjan a condamné quatre anciens
officiers des Forces de défense et de sécurité, en particulier l’ancien commandant de
la Garde républicaine, le général Brunot Dogbo Blé, et l’aide de camp de Simone
Gbagbo, le capitaine Anselme Seka Yapo, pour des crimes commis lors de la crise
postélectorale, y compris pour enlèvement et meurtre. Le Gouvernement a demandé
que le porte-parole de l’ancien Président Gbagbo, Justin Katinan Koné, soit extradé
en Côte d’Ivoire pour y être jugé pour des infractions économiques commises durant
la crise. Il avait été arrêté au Ghana le 24 août, libéré sous caution le 25 septembre
puis de nouveau arrêté deux jours plus tard avant d’être encore une fois remis en
liberté sous caution le 24 octobre. L’audience d’extradition est imminente.
24. Pour ce qui est des procédures internationales, la Cour pénale internationale a
décidé le 2 novembre que l’ancien Président Gbagbo était apte à être jugé pour les
chefs d’accusation portés contre lui. Le 11 décembre, la Cour a annoncé que
l’audience de confirmation des chefs d’accusation était prévue pour février 2013. Le
22 novembre, elle a levé les scellés sur un mandat d’arrêt émis le 29 février contre
l’ancienne Première Dame Simone Gbagbo pour crimes contre l’humanité, à savoir
meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes
inhumains qui auraient été perpétrés en Côte d’Ivoire pendant la crise
postélectorale.
25. Le 26 septembre, le Gouvernement a annoncé que les élections locales auraient
lieu en février 2013, sur la base des listes électorales existantes, et que des élections
législatives partielles se tiendraient à cette même période dans six circonscriptions.
Le Gouvernement enquête actuellement sur les violences électorales qui ont secoué
les circonscriptions de Bonon et de Facobly.
Évolution de la situation à l’échelle régionale
26. En tant que Président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de
la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),
M. Ouattara a joué un rôle actif dans les crises qui ont frappé le Mali et la Guinée-
Bissau à la suite des changements anticonstitutionnels de gouvernement survenus
dans ces pays, les 22 mars et 12 avril respectivement. Il a aussi continué à prendre
des mesures pour contrer les menaces sous-régionales, notamment la criminalité
organisée.
27. Les Gouvernements ivoirien et libérien ont continué d’intensifier leur
coopération, y compris au plus haut niveau, afin de faire face à l’insécurité aux
frontières. Après une réunion avec le Conseiller national à la sécurité du Libéria, le
2 août, M. Ouattara a rencontré la Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, le
18 octobre à Abidjan, où ils ont convenu de déployer des opérations militaires
conjointes le long de leur frontière commune. L’ONUCI et la Mission des Nations
Unies au Libéria (MINUL) ont continué d’intensifier leur coopération, notamment
en partageant davantage d’informations et en organisant régulièrement des réunions.
L’ONUCI et la MINUL sont aussi en train de mettre en place une stratégie de
communication visant à encourager les Ivoiriens vivant au Libéria à retourner dans
leur pays.
28. Un dialogue de haut niveau a aussi été noué avec le Ghana, où résident de
nombreux Ivoiriens, y compris des représentants de l’ancien régime et 9 300
réfugiés. À la suite de rapports ayant fait état d’attaques impliquant des Ivoiriens
depuis le Ghana, le Président du Ghana, John Dramani Mahama, a déclaré
publiquement lors d’un déplacement à Abidjan, le 5 septembre, que son pays ne
servirait pas de base arrière aux tentatives de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. J’ai
fait usage de mes bons offices pour faciliter le dialogue tandis que mon
Représentant spécial se rendait au Ghana, du 2 au 4 octobre, pour y rencontrer des
Ivoiriens et encourager les réfugiés à retourner chez eux.
IV. Réforme du secteur de la sécurité et des institutions
garantes de l’état de droit
29. Depuis mon dernier rapport, le Gouvernement a fait des progrès dans la mise
en oeuvre de son programme de réforme concernant le secteur de la sécurité. Avec
l’appui de l’ONUCI, le groupe de travail interministériel a achevé de mettre au point
la stratégie nationale pour la réforme du secteur de la sécurité, qui a été validée par
le Conseil national de sécurité au mois de septembre. La stratégie, qui n’a pas
encore été divulguée, énonce l’ambition du Gouvernement en matière de sécurité
nationale et fixe les priorités de la réforme à court et à long terme.
30. Cette stratégie constitue un progrès important car son élaboration a permis de
formuler un plan de réforme qui ne vise pas tant à rétablir les institutions de sécurité
telles qu’elles étaient avant la crise, qu’à transformer le secteur de la sécurité en
tenant compte des besoins du pays. La prochaine tâche du Gouvernement consistera
à faire de cette stratégie un plan d’action concret pour résoudre les problèmes à
court et à long terme et à estimer le coût des activités prévues.
31. L’ONUCI apporte un appui au Gouvernement en lui fournissant des conseils
d’expert sur la réforme du secteur de la sécurité. Ses membres s’entretiennent
chaque semaine avec des partenaires internationaux pour échanger des
renseignements et mieux coordonner et harmoniser leurs activités. De plus,
l’ONUCI a contribué à l’élaboration d’un plan de communication et de
sensibilisation visant à faire mieux connaître la stratégie nationale concernant cette
réforme. Enfin, elle aide le Gouvernement, en consultation avec des représentants de
l’Assemblée nationale et de la société civile, à tirer les enseignements des réformes
du secteur de la sécurité entreprises dans les pays voisins. Le 1er août, la France et la
Côte d’Ivoire ont signé quatre accords de coopération militaire portant sur un
montant total de 2,3 millions d’euros et consacrés essentiellement à des activités de
formation et à la réforme du secteur.
Services judiciaires et pénitentiaires
32. Pleinement opérationnels, les 37 tribunaux du pays fonctionnent tous à plein
régime, et un nouveau tribunal a été mis en place à Guiglo. Les activités
d’inspection des services judiciaires et pénitentiaires ont repris après la nomination
d’un inspecteur général au mois d’août. Le 17 octobre, le Gouvernement a fait
savoir que des procédures disciplinaires avaient été introduites à l’endroit de huit
juges pour abus de pouvoir, extorsion de fonds et corruption. L’application de la
stratégie nationale concernant la réforme de l’appareil judiciaire est en cours et
l’ONUCI y contribue en formulant des conseils techniques sur le renforcement des
capacités.
33. Au 18 décembre, 7 850 personnes étaient détenues dans 32 prisons. Le
Gouvernement a réalisé une évaluation de la sécurité des prisons avec le concours
de l’ONUCI et élabore des stratégies pour prévenir les évasions. La mission a
déployé des agents pénitentiaires dans 32 prisons et apporte un appui aux
programmes de formation gouvernementaux. En outre, la réforme en cours du
secteur judiciaire bénéficie notamment d’un appui de l’Union européenne dans le
cadre d’un projet d’une valeur de 18 millions de dollars, au titre duquel un montant
de 4 millions de dollars a été versé le 19 juillet.
V. Désarmement, démobilisation et réintégration
34. Des progrès ont été accomplis dans le désarmement, la démobilisation et la
réintégration (DDR) des ex-combattants. Le 2 août, le Gouvernement a approuvé
une politique nationale de DDR qui prévoit la création d’une entité unique
compétente dans ce domaine, l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et
la réintégration. Le Président Ouattara a désigné pour la diriger Fidèle Sarassoro,
mon ancien Représentant spécial adjoint pour la République démocratique du
Congo, qui a pris ses fonctions le 1er octobre.
35. En vertu de la politique nationale de DDR, dont l’ONUCI avait facilité
l’élaboration, toutes les personnes de plus de 18 ans ayant participé aux combats en
2002 ou pendant la crise qui a suivi les élections, c’est-à-dire quelque 100 000 excombattants,
doivent être désarmées, démobilisées et réintégrées. La politique trace
les grandes lignes de ce processus et détermine les groupes cibles et les conditions
générales à remplir pour en faire partie, lesquelles seront précisées dans une
stratégie d’application en cours d’élaboration. Le Gouvernement s’engage à mettre à
jour la base de données existante pour que la liste d’ex-combattants soit exhaustive,
crédible et transparente.
36. L’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réintégration a mis au
point un programme pilote destiné à 5 000 ex-combattants qui seront pris en charge
par le centre de démobilisation d’Anyama, près d’Abidjan. Cette opération concerne
essentiellement des éléments associés aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire qui
avaient pris parti pour le Président Ouattara dans les affrontements survenus
pendant la crise postélectorale. Au total, 2 000 de ces 5 000 personnes seront
incorporées dans les effectifs du système pénitentiaire, tandis que d’autres pourront
se voir confier des fonctions dans les services des douanes ou ceux des eaux et
forêts, ainsi que dans des sociétés de sécurité privées. Au 18 décembre, 1 194 excombattants,
dont 63 femmes, avaient été désarmés et démobilisés, et 861 armes
avaient été collectées. Cinq cents ex-combattants ont commencé à travailler dans
des prisons et 443 autres sont en formation. Les opérations de DDR doivent se
poursuivre dans d’autres parties du pays. Les deux centres remis en état par
l’ONUCI à Guiglo et à Bouaké sont désormais opérationnels et les travaux sur six
autres sites seront terminés d’ici à la mi-2013.
37. L’ONUCI aide l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la
réinsertion à élaborer une stratégie d’application relative à la politique nationale
susmentionnée, au paragraphe 33, notamment en lui donnant des conseils sur la
réinsertion et la réintégration à moyen et à long terme. L’ONUCI continue
également d’apporter un appui à la Commission nationale de lutte contre la
prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, qui a mené
neuf opérations spéciales dans l’ensemble du pays pour promouvoir le désarmement
volontaire, au cours desquelles 112 armes et 6 323 cartouches ont été collectées.
38. L’ONUCI et l’équipe de pays des Nations Unies collaborent avec le
Gouvernement et des représentants du secteur privé pour lancer des activités
favorisant l’emploi des jeunes. D’après un récent rapport de la Banque mondiale,
environ 60 % de la population ayant entre 15 et 35 ans sont sans emploi ou sousemployés.
VI. Rétablissement de l’autorité de l’État
39. Les autorités locales, en particulier les préfets et les comités de sécurité
locaux, ont joué un rôle important dans la lutte contre les problèmes de sécurité
touchant la population, qui ont souvent trait à des différends fonciers. Des comités
locaux d’alerte rapide et de sensibilisation ont été créés dans la plupart des
départements et des sous-préfectures, bien que plusieurs d’entre eux ne disposent
pas encore des moyens nécessaires pour remplir pleinement leurs fonctions.
L’ONUCI fournit une assistance aux autorités locales, notamment en renforçant les
capacités du corps préfectoral dans les domaines de l’administration des services
publics et de la gestion et du règlement de litiges, en coopération avec le Ministère
de l’intérieur. Au moyen du Fonds pour la consolidation de la paix, l’ONUCI a
continué d’aider les autorités à remettre en état les locaux des préfectures de la
police et de la gendarmerie et à les doter du matériel de base nécessaire.
40. Le Trésor public a repris ses activités dans l’ensemble du pays et plusieurs
bureaux des douanes ont été ouverts dans le nord et l’ouest du pays. Cependant, la
présence de douaniers reste limitée le long de la frontière libérienne, où les Forces
républicaines de Côte d’Ivoire continuent d’occuper quelques bureaux des douanes.
On a vu, par ailleurs, des membres des Forces républicaines accompagner des
patrouilles douanières. Les autorités compétentes parviennent dans l’ensemble à
assurer la collecte des recettes, bien que le manque de ressources fasse obstacle à
leur efficacité et que des cas d’extorsion de fonds continuent de se produire.
VII. Droits de l’homme
41. La situation des droits de l’homme continue d’être très préoccupante.
L’ONUCI a enregistré 57 meurtres, 72 cas de torture ou de mauvais traitements,
22 cas d’extorsion de fonds et 382 arrestations illégales. Des violations ont été
commises par des individus armés, notamment des membres des Forces
républicaines de Côte d’Ivoire et des dozos, donnant souvent lieu à des
affrontements avec la population locale. De nombreuses violations auraient été
perpétrées au cours des opérations de ratissage menées par les forces de sécurité
nationales. Le 14 août, en particulier, des soldats des Forces républicaines ont
incendié une douzaine de maisons pendant une opération de ce type dans le village
de Pehekan, au prétexte que les habitants auraient aidé les auteurs d’un attentat
commis contre un de leurs postes frontière situé non loin de là. Plusieurs partisans
de l’ancien parti au pouvoir ont fait l’objet d’actes d’intimidation, d’arrestations et
de poursuites parce qu’ils auraient participé à des activités mettant en péril la
sécurité de l’État et des actes de violence commis après les élections. Certaines
personnes arrêtées ont été victimes de torture et d’autres mauvais traitements.
42. Le 11 octobre, six corps ont été exhumés d’un charnier situé à Duékoué, près
du camp de Nahibly qui avait été attaqué le 20 juillet (voir par. 3 ci-dessus). Les
autorités locales ont demandé une expertise médico-légale et enquêtent actuellement
sur la participation présumée de deux membres des Forces républicaines au
massacre. Le 12 octobre, lors de sa troisième visite en Côte d’Ivoire, l’Expert
indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Côte
d’Ivoire a exhorté le Gouvernement à tirer cette affaire au clair et à traduire les
responsables en justice. En visite en Côte d’Ivoire au mois de novembre, le Sous-
Secrétaire général aux droits de l’homme a demandé instamment au Gouvernement
de traduire en justice les auteurs de violations graves des droits de l’homme et de
prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et réprimer les détentions
arbitraires et les actes de torture.
43. Le Conseil des ministres a adopté la loi sur la Commission nationale des droits
de l’homme le 6 septembre. Ce texte n’est cependant pas conforme aux Principes de
Paris concernant le statut des institutions nationales pour la promotion et la
protection des droits de l’homme.
Violences sexuelles
44. Le 18 juillet, des milliers de femmes sont descendues dans la rue à Duékoué
pour protester contre la multiplication inquiétante des violences sexuelles à
l’encontre des femmes, en particulier dans le nord et l’ouest du pays. Environ
90 viols, dont plus de 20 commis en réunion à l’occasion d’attaques à main armée,
ont été signalés. Les victimes comprenaient des mineures, dont certaines n’avaient
pas plus de 3 ans. Dix-neuf suspects ont été arrêtés, mais le viol continuant d’être
assimilé à un attentat à la pudeur et puni en conséquence, cela contribue à alimenter
l’impunité. De plus, le prix élevé des certificats médicaux (environ 100 dollars)
empêche de nombreuses familles de déposer officiellement plainte; dans certains
cas, la victime et l’auteur sont parvenus à un règlement amiable. L’ONUCI a
continué ses activités de prévention de la violence sexuelle en organisant des
formations, y compris avec les forces de sécurité nationales. Elle a également fait
diffuser un numéro de téléphone portable par les organisations féminines afin que
les femmes dans le besoin puissent contacter les autorités locales.
Protection des enfants
45. L’impunité des auteurs d’exactions graves à l’encontre des enfants et l’absence
de responsabilité et de transparence dans l’administration de la justice pour enfants
restent particulièrement préoccupants. Durant la période à l’examen, 94 cas
d’exactions graves ont été recensés, dont 60 cas de viols et de violences sexuelles,
5 enlèvements, 4 occupations d’écoles, 23 cas de meurtres et de mutilations du fait
de l’explosion de grenades et de munitions non explosées, et 2 cas d’enfants utilisés
par des Dozos à des barrages. L’ONUCI a fourni un appui en matière de
sensibilisation et de renforcement des capacités à 2 197 employés du Gouvernement,
des forces de sécurités nationales et des organisations de la société civile.
 
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