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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 23:57

«Loin de nous l'idée de porter atteinte à l’honneur du Trésor public de Côte d'Ivoire, institution respectable et respectée. Les syndicats des agents gagneraient à aider le Synafeci à extirper de leur rang les brebis galeuses qui non seulement, constituent une gangrène pour l'économie du pays, mais ternissent l'image de leur illustre corporation. Les syndicats des agents du Trésor demandent des preuves. Le Synafeci est prêt à remettre dans l'immédiat ces preuves aux autorités du pays, notamment le ministre de l'Economie et des Finances, la Primature et la Présidence de la République».

 

C’est la quintessence de la déclaration des délégués régionaux du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci), qui étaient en conclave le samedi 10 septembre dernier à l'hôtel de ville de Yamoussoukro pour réfléchir sur le thème : La lutte pour le règlement transparent de la dette intérieure vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat et le soutien au Président Gré Faustin...

 

A l’issue des travaux, les participants ont pris plusieurs résolutions. Il s’agit entre autres, la transparence dans le règlement de la dette des fournisseurs, l’instauration du mode de paiement par virement bancaire comme mode de règlement d’une part, l’approvisionnement ciblé jusqu'à l'apurement de la dette intérieure d’autre part.

 

Par ailleurs, les délégués du syndicat qui ont renouvelé leur soutien au Président de leur structure Gré Faustin, ont fait également des propositions allant dans le sens de l’amélioration de la fluidité de l'information. Car, l'on constate une opacité dans la circulation de l'information du trésorier aux fournisseurs. «Il faut une véritable communication entre l'Etat et les fournisseurs et la mise en place des comités locaux de trésorerie au niveau des postes comptables.

 

Sans oublier la redéfinition du rôle des comités locaux de trésorerie et y intégrer les fournisseurs». Aussi, ils proposent au Trésor Public, de répercuter le paiement des arriérés à l'intérieur du pays et de tous les postes comptables. «Le Synafeci est le syndicat des fournisseurs le plus représenté. Il compte une quarantaine de délégations et plus de 4.500 membres.

 

Et partant, vu la noblesse du combat de son Président qui est de veiller au bien-être des fournisseurs, le Président Gré Faustin, mérite notre respect et celui de tout le monde. Contrairement à certains propos, le Synafeci est dans la droite ligne de ce que le nouveau gouvernement recherche, à savoir, l'arrêt immédiat de la corruption dans tous les services et à tous les niveaux» peut on lire dans la déclaration dont nous avons reçu copie.



B. Mafoumgbé

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:47

Déjà des mécontentements dans la formation de la nouvelle armée. Des éléments s'identifiant comme des ex-combattants des ex-Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) menacent de faire du bruit dans les jours à venir. Ils prévoient de tirer des coups de fusil à travers le Plateau, le siège du pouvoir à Abidjan, et n'écartent  pas des attentats physiques sur certains de leurs supérieurs hiérarchiques qu'ils soupçonnent de manœuvres tribales visant à les exclure de l’intégration à la nouvelle armée, après la guerre.

 

Le porte-parole de ces éléments, qui nous a joint pour nous porter l'information, est formel. «Nous allons tirer au Plateau. On ne va pas laisser faire. On a pris les armes pour combattre l'injustice, on n'acceptera pas qu'on nous fasse subir une autre injustice. Nous n'accepterons pas cette injustice. On a consacré notre vie, depuis, à la guerre. Quand vous allez entendre qu'on a tué un des chefs, c'est eux-mêmes qui auront creusé leur tombe...».

 

Ces propos graves tenus par notre interlocuteur expriment clairement le ras-le-bol des révoltés qui se présentent comme des combattants faisant partie des 600 policiers et gendarmes formés en 2005 par l'Opération des nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour intégrer directement l'armée nouvelle dès la fin du scrutin présidentiel. Six (06) mois après le changement effectif du régime, ces soldats frustrés dénoncent une omission, voire ''un remplacement'' de leurs noms de la liste déposée à l'Etat-major où les concernés aurait commencé à percevoir des primes.

 

«L'accord de Pretoria avait demandé qu'on forme 600 auxiliaires de police et de gendarmerie, qui devaient intégrer l'armée après les élections. Nous étions 535 qui avions été formés par la police des nations unies (UNPOL) et qui avions reçu nos diplômes signés du Gal Bakayoko et du Gal Yves Bouchard, patron de l'UNPOL. La liste devait être complétée à 600, 300 gendarmes et 300 policiers. Après la crise, on a demandé à ce qu'on nous intègre comme cela avait été prévu. Nommé directeur général de la police et de la gendarmerie, le dossier est géré par le ministre Tuo Fozié. Le Colonel-major Bamba Sinima nous a dit que le Gal Bakayoko a demandé à ce que la liste soit affichée pour que celui qui ne voit pas son nom puisse se présenter pour rectification. Au niveau de la gendarmerie, tout s'est bien passé. Mais, cela n'a pas été fait. Au début de ce mois, comme tout le monde, on s'est présenté au ministère de la Défense pour percevoir notre solde, et nous avons été surpris qu'il n'y avait pas nos noms sur la liste. On nous a renvoyés vers le capitaine Coulibaly à l'Etat-major, mais toujours rien. Le 4ème jour de la paie, on nous a annoncé que les 600 éléments allaient bénéficier d'une prime PNRRC (Ndlr: Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire). C'était l'occasion de vérifier que nous étions bel et bien sur la liste. Là aussi, surprise, nous n'y figurons pas».

 

En définitive, conclut notre interlocuteur, lui et ses camarades, une quarantaine d'éléments formés par l'UNPOL, ne figurent point sur la liste des retenus pour la police. Menaçant de manifester, ils sont rappelés au calme, précise-t-il, par le commandant Big, directeur de cabinet du chef d'Etat-major (CEM), le Général Bakayoko. Le plus proche collaborateur du CEM, poursuit l'ex-combattant des FAFN, décide donc de prendre en main le dossier et de s'en occuper.

 

«Cela fait deux semaines qu'on n'a pas de bonne nouvelle. On avait rendez-vous hier, mais on n'a pas pu se rencontrer. Quand c'est comme ça, on finit par péter les plombs». Pour ces plaignants, il peut y avoir eu des manœuvres orchestrées par leur hiérarchie, au moment de la transcription des noms sur la liste. Ils soupçonnent notamment leur directeur de les avoir écarter au profit de proches n'ayant pas fait la formation comme eux. Aussi interpellent-ils l'ONUCI, le formateur, afin qu'elle intervienne pour faire droit aux bénéficiaires qu'ils sont, de l'intégration à l'armée nouvelle.

 

Joint pour en savoir davantage, c'est tout surpris que le ministre Tuo Fozié a accepté volontiers d'aborder la question. « Je suis très surpris qu'un seul de ceux qui ont été formés, qui ont composé, n'ait pas son nom sur la liste. Ce n'est pas possible. Je suis très surpris. Je leur ai demandé, moi-même, d'aller au ministère et que s'il y en a qui n'avaient pas leur nom sur la liste, qu'il fasse blocus et je me porte garant», a-t-il déclaré. Et l'ex-directeur général de la police et de la gendarmerie des Forces nouvelles de réagir sur les démarches que les éventuels plaignants en question disent avoir mené auprès de l'Etat-major. «Si c'est réel ce qu'ils disent- d'ailleurs je suis la personne la mieux indiquée pour régler ce problème- je suis surpris qu'un seul admis ne se trouve pas sur la liste», coupera net le ministre à l'idée que nos interlocuteurs, appelant d'un numéro voilé pour préserver leur anonymat, ne seraient pas des personnes crédibles.

 

«Je vous connais, vous me connaissez et je vous ai donné moi-même mon numéro. Si ce sont des gens qui se cachent derrière des numéros voilés, avec tout le respect que je vous dois et pour la crédibilité de votre journal, j'arrête toute conversation avec vous, du moins pour ce qui concerne ce sujet». Du côté de l'Etat-major, nous ne réussirons pas à avoir au bout du fil le commandant Big pour attester de la véracité des faits à nous rapportés. Faut-il ignorer ou prendre au sérieux le contenu de ces coups de fil anonymes, qui peuvent révéler, parfois, de vrais problèmes? La question embarrasse quelquefois, mais le devoir ne recommande-t-il pas de dévoiler le contenu de ces coups de fil afin d'éviter au pays des surprises à l'horizon? Voilà qui justifie notre posture en portant au grand jours ces faits.

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:44

Panique à Bangolo. Un véritable bataillon de dozo est entré dans la ville ce jeudi 8 septembre 2011, sans informer la population et y a occupé le Foyer polyvalent. Selon des sources administratives sur place, ces dozo au nombre de 1500 environs, seraient à la recherche d’un terrain pour en faire un camp militaire.

 

Mais ils auraient annoncé être venus à Bangolo pour une cérémonie pour «vendre leurs médicaments», «organiser une fête »... Et ils ont envahi la ville et créé la panique, parce que tous armés ! Dès la tombée de la nuit, selon des témoignages, ils se sont mis à tirer jusqu’au petit matin. Pourtant la guerre est finie depuis longtemps et personne ne nie le fait que Ouattara l’a gagnée.

 

Le matin, ils ont formé une longue procession, file indienne qui part du Foyer jusqu’au lointain quartier Doêhin. De là, ils ont commencé à tourner dans toute la ville. C’est après cela que, toujours selon nos sources,autour de 11 heures ce vendredi 9 septembre 2011, sans même informer le chef de canton, qui serait à peu près leur équivalent au plan traditionnel, ils sont allés sur la rivière sacrée Doê, avec une multitude de poulets à sacrifier.

 

Ils auraient répondu à ceux qui ont eu le courage de leur demander ce qu’ils faisaient sur leur terre, que « la forêt et la terre appartiennent à la Côte d’Ivoire et qu’en tant qu’Ivoiriens, ils n’avaient besoin de l’autorisation de personne et que de toutes les façons, ils ont payé tout Bangolo». Auprès de qui auraient-ils payé Bangolo ? Personne ne le sait pour l’instant. Mais disons le tout net. Chassés de Daloa, d’Abidjan et d’un peu partout, plutôt que d’aller dans leur région culturelle et naturelle où ils sont reconnus comme chasseurs traditionnels, c’est à Bangolo que ces dozo qui ont semé impunément la mort à Duékoué, à Abobo et dans plusieurs endroits de la Côted’Ivoire, ont trouvé leur point de chute.

 

Selon des sources proches du préfet, ces dozo seraient de passage et que le préfet aurait promis tout faire pour qu’ils s’en aillent. Les autorités locales de l’Onu se seraient dites surprises par la présence de cette meute de dozo. Mais d’autres sources indiquent que ces dozo sont venus s’installer à Bangolo à la demande des leaders du Rhdp du département. Ce, dans le but d’assurer la sécurité du département en lieu et place des Frci, de la gendarmerie et de la police nationale. Et déjà, l’on nous apprend que ces dozo ont commencé à rentrer dans les villages et campements, faisant fuir les populations apeurés.


Rosine Manso

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:41

Le régime Ouattara a décidé de l’organisation des élections législatives en Côte d’Ivoire au plus tard le 15 décembre prochain. Cette décision somme toute impopulaire suscite déjà des polémiques et des interrogations dans la classe politique ivoirienne. Ouattara a-t-il tiré les leçons de la crise post-électorale avant d’organiser les élections législatives qui marquent une étape très importante dans la démocratie naissance de notre pays ? Cette question mérite d’être posée au regard des actes posés par les rebelles à la solde d’Alassane Ouattara au cours des dernières élections présidentielles.


En effet, selon des rapports officiels des observateurs internationaux et nationaux et ceux des représentants du candidat de La majorité présidentielle, les soldats pilotés par Soro Guillaume, sous la menace de leurs armes, ont empêché les militants de LMP et les sympathisants de Laurent Gbagbo, de voter dans les zones sous contrôle des fameuses Forces nouvelles. Ces militants ont même essuyé la barbarie de ces soldats qui les ont violentés.

 

Les fraudes constatées au cours de ces scrutins sont l’œuvre de ces rebelles qui ont cassé des urnes dans certains bureaux de vote. L’on se demande si au cours des législatives prochaines, les proches de Gbagbo ne vont pas encore vivre le même calvaire. Car les éléments des FRCI ne sont pas encore désarmés ni encasernés. Avec des exactions dans lesquelles ils s’illustrent négativement, il faut s’attendre au pire au cours des prochaines élections.

 

Ce n’est un secret pour personne, Ouattara tient à la majorité parlementaire pour imposer sa dictature au peuple ivoirien. Le rôle des FRCI, sera certainement d’empêcher tous les opposants de voter leurs candidats. Les militants des autres formations politiques, membres du RHDP pourraient subir le même sort que ceux de LMP. Parce que, pour ses soldats, ‘’après Alassane Ouattara, c’est Alassane Ouattara’’.



Une correspondance de Emile Kian

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:33

 Ouattara veut cacher ses difficultés de trésorerie

 

Plus de 5 mois après la prise du pouvoir par la force par Ouattara en Côte d’Ivoire, les solutions économiques du grand économiste tardent à se faire voir et sentir, et la « pluie de milliards » annoncée tarde à se concrétiser. Conséquence, le paiement des salaires des fonctionnaires est toujours irréguliers et incomplet, les budgets des administrations sont amputés et se mettent en place difficilement.

 

C’est à ce moment qu’un débat malsain s’est installé en Côte d’Ivoire par rapport à une prétendue sortie de 340 milliards par le trésor des caisses de la banque centrale, qui priverait le gouvernement de moyens adéquats pour faire face à ses besoins. On laisse entendre que cette somme serait sortie de la banque centrale sans contre partie, ce qui expliquerait les difficultés financières du gouvernement, notamment dans le paiement des salaires, et la mise en circulation de billets de banque totalement usés.


La présente réflexion vise à éclairer le public sur les relations entre la banque centrale, les banques, le trésor et l’Etat pour que chacun puisse se faire une opinion sur le rôle de la banque centrale et les difficultés actuelles du trésor ivoirien.


1- Le rôle de la banque central dans le système monétaire et financier d’un pays


La banque centrale est la clé de voûte du système monétaire et financier de tous les pays. C’est la banque des banques et la banque de l’Etat ou des Etats lorsqu’ils se mettent ensemble. Elle tient les comptes des banques (comptes courants ordinaires et comptes de règlement). En particulier, la banque centrale approvisionne les banques en espèces (billets et pièces), reçoit leurs versements en espèces, organise la compensation les opérations des banques sur les autres valeurs (chèques, virements et autres effets), procède à l’exécution des transferts et rapatriements de fonds avec l’étranger pour le compte des banques. Les dépôts des banques leurs appartiennent et leurs retraits (ou plus généralement les débits sur leurs comptes) se font dans les limites des fonds dont elles disposent à la banque centrale.


Les relations avec le trésor sont similaires avec celles que la banque centrale entretient avec les banques. Le trésor dépose des espèces, des chèques, des ordres de virement, des billets à ordre à la banque centrale, et honore ses chèques, ordres de virement, titres ou autres valeurs du trésor arrivés à échéance et présentés à la compensation. Dans la pratique la présentation des valeurs du trésor à la compensation se fait actuellement par la banque centrale dans les pays de l’UMOA. En d’autres termes, le trésor ne peut retirer des fonds à la banque centrale que dans la limite de ses dépôts et des crédits sur ces différents comptes.


2- La banque centrale et les comptes du trésor sous le dernier gouvernement de Gbagbo


C’est le lieu de dire que les affirmations selon lesquelles le dernier gouvernement de Gbagbo dirigé par le Prof Aké N’gbo aurait sorti plus de 340 milliards des coffres de la banque centrale est une fable, sauf à considérer ces chiffres comme se rapportant aux différents retraits effectués sur les comptes du trésor à la banque centrale sur cette période.

 

Si tel est le cas ces retraits n’ont pu être effectués que sur la base des ressources que le trésor y a déposées. Est-il besoin de rappeler que les dépenses de l’Etat de Côte d’Ivoire dépassent largement les 100 milliards de F.CFA par mois. Rien que les dépenses de personnel y compris les salaires des EPN, des ambassades, des structures autonomes, et les pensions se montent à plus de 95 milliards. Si on y ajoute le service de la dette et les dépenses de fonctionnement on est bien au-delà de 100 milliards. Cela ferait au bas mot 400 milliards sur les 4 mois qui vont de décembre 2010 à mars 2011.

 

Pour faire face à ses dépenses l’Etat de Côte d’Ivoire, comme tous les Etats au monde du reste, utilise les ressources qu’il garde au trésor ou à la banque centrale, qui est sa banque. C’est ce que les gouvernements Gbagbo, y compris celui dirigé par le premier ministre Aké N’Gbo, ont toujours fait. D’ailleurs, le rapport de gestion de la direction générale du trésor (sous la direction de Djédjé Mama) a été jugé satisfaisant (ayant obtenu le quitus) lors de la passation des charges avec l’actuel directeur général.


Si l’actuel gouvernement a des difficultés pour faire face à ses dépenses, si le trésor a des difficultés pour effectuer des tirages sur ses comptes à la BCEAO aujourd’hui, il faut rechercher les causes réelles ailleurs.

 

Tout d’abord quel est le rythme des dépôts à la banque centrale (versements quotidiens, hebdomadaires et mensuels d’espèces et d’autres valeurs par les régies financières) ?

 

Entre décembre 2010 et mars 2011 malgré les sanctions de l’Union Européenne sur l’instigation de Ouattara : embargo sur les ports ivoiriens, embargo sur le cacao ivoirien, gel des avoirs des entreprises publiques y compris les banques, malgré le désordre et les perturbations créées par les manifestations de l’opposition et la violence de la rébellion, notamment à travers le « commando invisible », avec le pays toujours coupé en deux, les régies financières (la DGD et la DGI) ont pu effectuer chacune des versements hebdomadaires moyens compris entre 10 et 15 milliards de FCFA.

 

Aujourd’hui les versements de ces régies sont bien en dessous de ces niveaux comme cela semble être le cas du fait du pillage des régies par les rebelles, de la démotivation et surtout des caisses parallèles tenues par les chefs rebelles. Ceci, même à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays Zone CNO et hors zones CNO comprises. Ce n’est donc pas étonnant que les caisses du trésor soient vides et ses comptes à la BCEAO à sec.

 

Ensuite, on peut se demander quel est le rythme des paiements au titre du service de la dette extérieure (multilatérale, bilatérale et vis-à-vis du club de Londres), ainsi que la régularisation de la situation avec la BCEAO ? En l’absence de « la pluie des milliards » tous ces paiements ne peuvent qu’obérer la trésorerie disponible pour les autres dépenses (dépenses de personnel, dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissement).


3- Les relations entre la banque centrale et l’Etat


Les relations avec l’Etat portent à la fois sur les opérations du trésor décrites ci-dessus et les autres opérations qu’il convient de présenter à présent. Il s’agit de la gestion des disponibilités et de la gestion des réserves. La banque centrale est également chargée de l’application de la réglementation bancaire.


Relativement à la gestion des disponibilités, la production et la distribution des signes monétaires dans toute économie moderne est du ressort de l’Etat. Comme la monnaie n’est pas un bien privé c’est de la responsabilité de l’Etat de garantir cela. Ce dernier en confie la réalisation technique à la banque centrale. C’est la raison pour laquelle le seigneuriage revient à l’Etat, généralement à travers le résultat net de la banque centrale. Ainsi, la banque centrale produit les signes monétaires (billets et pièces), assure leur garde et organise leur mise à disposition aux opérateurs économiques et au public.

 

S’il arrive que ce processus soit bloqué, le responsable en dernier ressort c’est l’Etat. C’est une question d’intérêt général. Dans ces conditions si la banque centrale refuse délibérément et sans raison valable de remplir la mission technique qui lui a été confiée, l’Etat est en droit de prendre toutes les dispositions pour y pallier.


Au niveau des réserves, la constitution et la gestion des réserves (à la fois en devises et en monnaie nationale) est de la responsabilité de l’Etat, car c’est à lui qu’incombe la gestion des relations avec l’extérieur. Ici aussi, l’Etat concède généralement l’essentielle de cette responsabilité à la banque centrale qui gère ses principaux « comptes de transfert ». Les opérations avec l’extérieur s’effectuent sur ces derniers. Le dénouement des exportations/importations, des opérations d’investissements étrangers et à l’étranger, des transferts de/vers l’étranger transitent pour l’essentiel par la banque centrale.


C’est également à la banque centrale qu’est confiée par délégation l’application de la réglementation bancaire. C’est elle qui instruit les dossiers de demandes et de retraits d’agréments, organise la supervision des banques et établissements financiers, et fait respecter les ratios prudentiels.


A partir de tous les éléments présentés ci-dessus, on voit bien le rôle central que joue la banque centrale dans la vie économique d’un pays. Aucun pays au monde ne peut vivre économiquement sans banque centrale. Dans le cas spécifique d’une union monétaire, il y a une mutualisation des charges. Aussi, en plus des besoins des Etats membres la banque centrale doit veiller à l’équilibre de l’union dans son ensemble.


Mais en aucun cas ceci ne signifie que l’union monétaire peut étouffer impunément un Etat membre sans aucun fondement et en se référant à ses missions qui sont avant tout techniques. C’est ce qui s’est passé pendant la crise postélectorale survenue en Côte d’Ivoire en novembre/décembre 2010. Quand l’union monétaire s’est invitée dans le débat politique en Côte d’Ivoire pour dire qui a été élu, et sur cette base a engagé un bras de fer avec le Président en exercice d’alors, elle a poussé la banque centrale hors de son champ d’action normal. Cette dernière a alors posé des actes iniques et inédites pour une banque centrale : déni de la signature des personnes nommées par le président légal, tentative de fermeture et isolement informatique de la direction nationale et des agences de la banque centrale en Côte d’Ivoire, manœuvres pour amener les banques privées à fermer leurs bureaux en Côte d’Ivoire, suspension du RTGS et de toutes les plates-formes informatiques communautaires en Côte d’Ivoire, fermeture des démembrements de la banque centrale (Commission bancaire, Commission régionale des valeurs mobilières et bourse régionale des valeurs mobilières).


On n’a jamais vu une union s’acharner autant contre un Etat membre, pour imposer un dirigeant à la tête de ce dernier. Manifestement l’union et la banque centrale commune se sont éloignées fortement de leurs missions pour agir comme le bras avancé de la coalition qui voulait abattre à tout prix le Président en exercice de cette période Laurent Gbagbo.


 C’est entre autres pour éviter une telle situation que l’indépendance de la banque centrale est souvent adoptée par les pays. L’autre raison est d’éloigner le spectre de la planche à billets, tentation toujours présente là où la banque centrale est totalement inféodée au pouvoir politique. L’indépendance de la banque centrale est un principe de gestion moderne adopté par de nombreux pays, y compris ceux de l’UMOA. Elle vise à protéger la banque centrale des manipulations politiques et permet à l’institution de jouer pleinement son rôle de conseiller du pouvoir politique. Nonobstant le principe sacro saint de cette indépendance, les banques centrales des pays en développement peuvent jouer une plus grande mission de développement.


Conclusion


Comme on peut l’observer, les relations entre le trésor et la banque centrale sont claires. Quand ce dernier y a déposé des fonds il peut faire tous les tirages dans les limites des fonds disponibles. Si le trésor  ne dispose pas de fonds sur ses comptes à la banque centrale il ne peut y effectuer des tirages. Exactement comme un particulier qui ne peut faire de retraits ou tirer un chèque sur son compte à la banque s’il n’y a pas de provision. J’espère que ces éléments auront permis de mettre fin à cette confusion de genres qui tente maladroitement de masquer l’incapacité, voir l’incompétence du gouvernement à apporter des réponses aux défis économiques actuels de la Côte d’Ivoire. J’espère également que la présentation de l’importance cruciale de la banque centrale pour le fonctionnement normal de toute économie aura permis de comprendre la mesure de réquisition prise par le Président Gbagbo quand la BCEAO s’est écartée de son rôle technique pour s’inviter dans le débat politique lors de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Cette mesure était indispensable pour assurer la continuité des services de la banque centrale, et partant des activités économiques dans le pays.


Jean Charles Tiemelé
Economiste Financier 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:27

D’une vie à une autre, ça passe ou ça casse. Celui qui ne l’aurait pas compris l’apprendra à ses dépens. Les Forces nouvelles veulent devenir députés et maires en Côte d’Ivoire. Des rebelles d’hier, comme non contents d’être devenus comme ça ministres, présidents d’institutions, directeurs généraux et autres, vont s’arroger les titres prestigieux de législateurs et de premier magistrats dans les localités ivoiriennes, armes aux poings.


L’appétit venant en mangeant, même une seconde main ne suffit plus. Ils s’en sont créé une troisième, une quatrième puis une cinquième pour démontrer à tous qu’une rébellion c’est d’abord pour ça, ce que les autres appelleraient à l’église, «la charité bien ordonnée commence par soi-même».

 

Ainsi, ceux qui les prenaient, Soro Guillaume et ses compagnons de guerre, pour les philanthropes et messies venus du Nord pour apporter un certain salut au Nord, armés de cargaisons de bombes, de prisons, de bulldozers et de Caterpillars sous leur manteau de Forces Nouvelles sont, il ne faut plus se leurrer, condamnés à prendre leur mal en patience. Ils sont tellement fiers de leur appellation, comme l’était Shaka Zulu de sa lance avec laquelle il transperça sa dulcinée Nolivé, d’après Léopold Sédar Senghor, qu’ils ne veulent plus s’en séparer pour continuer de parader en conquistadors au pays des Aztèques. 


 On ignore ce que pense Henri Konan Bédié «N’Zuéba», chef du PDCI-RDA qui les rebaptisa ainsi pour leur donner bonne conscience, d’une telle gourmandise à faire perdre le nord. Même si leur conclave évoque l’idée d’un partenariat avec les partis politiques-membres du RHDP, on se demande à quoi cela rimerait de dire : «Je suis dedans et dehors». Décidément, on se croirait au cœur d’une histoire fabuleuse savamment signée de Jean de Lafontaine. Quel tour, les ex-rebelles veulent-ils jouer au vieux renard N’Zuéba puisque le FPI de Miaka Ouretto n’entend pas engager sa famille politique déjà gravement meurtrie dans une croisade dont il doute d’être certaine, en attendant de renaître sans tuer le père Laurent Gbagbo déporté dans une prison de Korhogo.


 Certes,  il est évident que les alliances Forces nouvelles et partis membres du RHDP ne seront pas faciles, étant donné que la stratégie des Forces nouvelles (qui se camouflent dans une espèce de buisson), après leur conclave de Bouaké, veut qu’elles ne se déclarent pas partis politiques. Même si l’on voit Soro venir sans s’annoncer, c’est déjà un pas vers la création d’un parti politique en bonne et due forme. Ce qui laisse supposer que les ambitions de Soro pour le contrôle de l’Assemblée nationale, voire toute l’étendue du territoire, au détriment par exemple, d’Alassane Ouattara, restent en bonne voie. D’ailleurs, il a toujours rêvé de s’offrir un jour la présidence de ce pays. Qui dit donc que cet ancien chef de l’ex-rébellion, ne s’est pas déjà défini un chronogramme de conquête ? Le défi reste tellement énorme entre les deux Nordistes qu’il faudrait ouvrir grand les yeux pour voir les schémas de ce duel à distance de l’espace mandingue.


En somme, il faut se méfier de tous ces cas figures. Car si un se montre politiquement sage, il se peut que les autres soient méchants l’un envers l’autre pour faire basculer le pays dans un autre bain de sang. Car il semblerait qu’ils soient tous arrivés à ce sommet au prix de plusieurs deals dont on ne saurait sonder tous les contours. Ne sont-ils pas les filleuls de la communauté internationale ? Alors, attention aux gourmands !


Schadé Adédé

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 20:23

Il est allé donner hier lundi 12 septembre 2011, une existence légale à son parti politique dénommé Cap Unir pour la Démocratie et le Développement (Cap UDD). En compagnie de ses plus proches collaborateurs, Gervais Coulibaly, c'est de lui qu'il s'agit, ancien porte-parole de l'ex-président Laurent Gbagbo, s'est rendu dans les locaux du ministère de l'Intérieur pour déposer les documents afférents à son parti politique.

 

« Il y a quelques semaines, j'avais annoncé que nous allions créer un parti politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'annoncer à la nation entière que nous venons de déposer auprès des autorités compétentes, représentées ce jour par le directeur de cabinet adjoint du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, M. Kouadio Yao, les statuts, règlement intérieur et autres documents portant création de notre parti politique Cap Unir pour la démocratie et le développement (Cap Udd) », a déclaré à sa sortie d'audience, le président de l'ancien mouvement de soutien Cap unir pour la réélection de Laurent Gbagbo (Cap Ur Lg), qui a soutenu l'ex-chef de l'Etat pendant les campagnes électorales, et qui s'est mué en parti politique.

 

Gervais Coulibaly a précisé que son parti s'inscrit résolument dans le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd), une coalition de partis et de groupements politiques, d'associations mis sur pied pour appuyer le combat de Laurent Gbagbo. « Nous sommes inscrit dans le Cnrd ; ce qui signifie que nous sommes un parti d'opposition, et nous nous opposerons de la manière la plus responsable possible, soutenant en cela les idéaux que nous avons défendus au côté de La Majorité Présidentielle (LMP). Et nous invitons tous ceux qui sont de Lmp et qui nous ont encouragé à créer ce parti à nous rejoindre afin que nous menions la lutte ».

 

Pour l'ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, il ne s'agira pas d'une opposition violente, mais celle qui utilise les outils de la démocratie pour accéder au pouvoir, en mettant en avant l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire. Pour la participation de son parti aux élections législatives à venir, le président du Cap UDD dit s'en remettre aux décisions du Cnrd. Toutefois, dans les jours à venir, le dernier né des partis politiques fera connaître sa vision aux Ivoiriens.

Hamadou ZIAO

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 19:37

Triste spectacle, hier matin, à Yamoussoukro. Un taxi en piteux état perforé de part en part par des balles est immobile derrière une concession de Morofé au carrefour de l’aéroport international. Plusieurs impacts de balles de fusil de guerre sont visibles sur les portières côté chauffeur. Des badauds observent et commentent à qui mieux-mieux.

 

A l’intérieur, deux jeunes hommes sans vie, l’un affalé de tout son long sur les sièges avant, l’autre, agenouillé devant la portière droite la tête baissée sur le siège. A les voir, l’on croirait qu’ils dorment après une virée bien arrosée. Soudain, fusent des cris et des imprécations. Un vieux Mossi habillé de blanc pleure et maudit les «criminels qui ont ôté la vie à mon fils.» Son épouse est inconsolable et crie autant que les jeunes femmes qui l’accompagnent. A côté d’eux, un Peuhl du Fouta-Djalon qui récite des versets coraniques, son jeune frère auprès de lui. Ce sont les parents des victimes du drame.

 

C’est Diallo Adama, le jeune Peuhl qui peut expliquer ce qui s’est passé malgré la douleur qui l’étreint et qu’il contient difficilement. «C’est mon frère Diallo Amadou Sadjo qui est couché là», relate-t-il, en désignant le jeune inerte ‘’agenouillé’’ devant la portière du véhicule. Son frère, poursuit-il, vit dans le village de Mahounou-Akouê à quelques encablures de l’aéroport de Yamoussoukro. «Dans la nuit, autour de 2h, un groupe de bandits puissamment armés est arrivé dans le village et a encerclé une boutique sécurisée par des antivols.

 

C’était la seconde fois que l’on attaquait la boutique», commence-t-il. Lors de la première attaque qui a eu lieu l’année dernière, les cris des villageois ont fait fuir les assaillants. C’est peut-être pourquoi l’un des voleurs de cette nuit-là a crié que cette fois-ci, le boutiquier n’échappera pas. Ils s’étaient effectivement équipés de matériels pour scier les antivols. Ce qui ne les a pas empêchés de tirer sur la boutique avant de fuir, les villageois ayant commencé à crier. C’est une de ces balles qui blesse Amadou Sadjo à l’épaule.

 

Il a donc fallu l’emmener au Chr de Yamoussoukro parce que le jeune homme perdait du sang. «C’est ce qui nous a amenés à aller réveiller Sawadogo Ousseyni, l’unique chauffeur de taxi qui dort dans le village avec ses parents», ajoute-t-il. Et, malgré la maladie dont il souffrait, Sawadogo accepte de transporter le blessé et deux accompagnateurs à l’hôpital. Arrivés à l’aéroport de Yamoussoukro, voilà que des éléments des Frci qui y tiennent un barrage les sifflent. Comme ils étaient habillés et armés de la même manière que les assaillants, le chauffeur refuse d’obtempérer et redouble de vitesse, les feux de détresse allumés.

 

Commence alors une course-poursuite. Les éléments des Frci croyant avoir affaire à des voleurs en fuite et les occupant du taxi croyant avoir à leurs trousses d’autres voleurs. Au niveau du carrefour de l’aéroport qui débouche sur le quartier Morofé, les Frci, disent des témoins, tirent plusieurs coups de feu. La Toyota Corolla n° 3461 EF 01 fait une embardée, traverse le vaste boulevard pour se retrouver derrière le caniveau. «Après un tonneau entre le trottoir et le caniveau», assure un riverain qui dit avoir tout vu. A ses dires, les soldats ayant constaté leur malheureuse méprise ont immédiatement appelé leur hiérarchie. Le «chauffeur et Diallo Ibrahim sont grièvement blessés aux jambes. Le boutiquier et un jeune dioula du nom de Bamba Seydou sont morts sur-le-coup».


«Il était 4h10 lorsque j’ai été réveillé par les tirs. Je n’ai même pas entendu le choc de la voiture qui, vu son état, a sûrement fait un tonneau», déclare un riverain qui ajoute qu’il a entendu «4 coups de feu en deux fois et quelqu’un qui criait ‘’couche-toi, couche-toi ! Pris de peur, je me suis caché sous mon lit et n’en suis sorti que le matin pour constater le drame.»


Au Chr où les blessés ont été conduits, des villageois de Mahounou-Akouê affirment que ceux qui ont attaqué le village étaient en tenue militaire, cagoulés et armés de kalachnikovs.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 19:31

Le patron sortant de l’Onuci, Young Jin-Choi, s’est rendu, jeudi dernier, à Ouagadougou pour dire ses adieux à Blaise Compaoré, le chef de l’Etat burkinabé, acteur controversé dans la crise ivoirienne. L’occasion était bonne pour Choi de balancer, face à un Compaoré troublé et inquiet, a-t-on appris, son dernier gros mensonge sur la situation politique en Côte d’Ivoire.

Young Jin-Choi, l’inénarrable représentant du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, quittera notre pays, le 31 août prochain, pour d’autres «missions» sous d’autres cieux. Son successeur est le Néerlandais Albert Gerard Koenders. Avant de s’en aller, Choi s’est rendu, le jeudi 18 août dernier, à Ouagadougou pour faire le point de l’après-renversement du Président Laurent Gbagbo avec le chef de l’Etat burkinabé, Blaise Compaoré, facilitateur controversé dans la crise ivoirienne de février 2007 à avril 2011. Selon l’Afp, Young Jin-Choi a dit à Blaise Compaoré que «la force de Laurent Gbagbo (le Président renversé par la France, ndlr de Notre Voie) s'est totalement éteinte. Il a perdu l'affection de la population ivoirienne après s'être accroché au pouvoir par la force pendant quatre mois.

 

Tout s'annonce bien pour la restauration de la paix et de l'ordre en Côte  d'Ivoire, de même que pour la réconciliation nationale. Quelques éléments d'instabilité demeurent dans l'ouest (la région la plus meurtrie par la crise) mais avec le gouvernement ivoirien et le Liberia, nous y travaillons à y répondre. Le président Ouattara pourra tenir après mon départ (...). Non seulement il tiendra, mais il pourra être un grand leader de la Côte d'Ivoire».

Compaoré inquiet, Choi ment

Ces propos du Sud-Coréen, Young Jin-Choi, rapportés par l’Agence Française presse, révèlent deux réalités. D’une part, l’inquiétude grandissante qui tétanise le chef de l’Etat du Burkina Faso, Blaise Compaoré, au sujet de la gouvernance Ouattara. En effet, après avoir activement soutenu, militairement et diplomatiquement de 2000 à avril 2011, Alassane Dramane Ouattara et la rébellion armée qui lui était proche, Blaise Compaoré s’inquiète que son «poulain» parvenu au pouvoir dans des conditions calamiteuses (suite à un coup d’Etat de la France, en avril dernier, contre Laurent Gbagbo), ne puisse pas tenir la route.

 

Mais surtout, soutiennent des sources informées, qu’il ne puisse pas honorer les engagements pris vis-à-vis de Compaoré et du Burkina Faso, pour que ce pays serve de base-arrière à la rébellion armée pro-Ouattara avant l’attaque de septembre 2002. Des engagements au nombre desquels figureraient, dit-on, «le contrôle» du port de San-Pédro par le Burkina Faso. D’où la nomination d’un Ivoirien d’origine burkinabé au poste stratégique de Directeur général. Il s’agit de… Lamizana.

 

D’autre part, les déclarations de Choi constituent un gros mensonge sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire depuis avril 2011 et sur la représentation du Président Laurent Gbagbo dans l’opinion publique ivoirienne actuelle. Choi soutient que «la force de Laurent Gbagbo s’est totalement éteinte». Qu’il a perdu l’affection de la population ivoirienne «après s’être accroché au pouvoir par la force pendant quatre mois». Avant d’ajouter que «tout s’annonce bien pour la restauration de la paix et de l’ordre en Côte d’Ivoire (…) Le Président Ouattara pourra tenir après mon départ. Non seulement il tiendra, mais il pourra être un grand leader de la Côte d’Ivoire».

 

Si ces propos visent à apaiser Compaoré, Choi aura certainement tenté un bon coup. Mais concernant la réalité des choses en Côte d’Ivoire, la vérité est ailleurs. Young Jin-Choi a totalement menti à Blaise Compaoré en soutenant que Laurent Gbagbo ne représente plus rien en Côte d’Ivoire. Les liens entre Gbagbo et les Ivoiriens sont si forts qu’ils se renforcent chaque fois que Laurent Gbagbo est dans une situation politique difficile. La cote de popularité de l’opposant Gbagbo s’est accrue au sein de la population ivoirienne lorsqu’il s’est présenté face à Houphouët à la présidentielle de 1990 et qu’il a subi, pour cela, les foudres du pouvoir Houphouët. Les Ivoiriens ont totalement adoubé Gbagbo comme la meilleure alternance pour une Côte d’Ivoire démocratique lorsqu’il a été incarcéré injustement par Alassane Dramane Ouattara, alors Premier ministre, en février 1992.

 

Pour l’opinion publique ivoirienne, Laurent Gbagbo est le père du retour de la Côte d’Ivoire au multipartisme et de la lutte pour la démocratie. La cote de Gbagbo dans l’opinion ivoirienne a pu être encore vérifiée en 2003 lorsqu’il se rendait, en sa qualité de président de la République, au sommet de Kléber et à la table-ronde de Linas-Marcoussis (Paris) organisés par la France, en complicité avec l’Onu de Kofi Annan pour tenter un coup d’Etat constitutionnel contre Gbagbo. Les Ivoiriens, par milliers, ont accompagné le Président Gbagbo à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Ils étaient encore nombreux à son retour de Paris.

 

Victimes des exactions des rebelles pro-Ouattara à partir de 2002, les Ivoiriens sont demeurés solidaires du régime Gbagbo perçu aussi, à juste titre, comme une victime. Pour les Ivoiriens, Gbagbo mène le bon combat. Celui de la Côte d’Ivoire. Lorsqu’ils ont vu, le 11 avril dernier, sur les chaînes de télévision internationales, les circonstances du renversement du Président Gbagbo par l’armée française et l’Onuci qui appuyaient les forces pro-Ouattara, ils ont été scandalisés. Surtout que la ville d’Abidjan avait été mise à sac (pillages, vols etc.) par les forces pro-Ouattara et la résidence du chef de l’Etat pilonnée par l’armée française. Ayant vécu le martyre à l’instar du Président Gbagbo, les Ivoiriens se reconnaissent en lui, plus que jamais.

«Gbagbo ka fissa»

A preuve, depuis avril dernier, la situation sociopolitique est délétère dans le pays. La Côte d’Ivoire s’est comme arrêtée de vivre depuis que Gbagbo est détenu. Abidjan si bouillante, a perdu son âme. L’insécurité instaurée par les forces pro-Ouattara des Frci en rajoute à cette «mort» de la Côte d’Ivoire. C’est donc archifaux d’affirmer, comme le fait Choi, que la force de Gbagbo s’est éteinte. Non, cette force s’est plutôt renforcée à cause des errements du régime Ouattara. Qui récompense des chefs de guerre cités nommément dans des crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

 

Mais aussi à cause de «la Justice des vainqueurs» qui se déploie et que les Ivoiriens condamnent en vain, tous les jours. En plus des hommes et des jeunes qui sont indignés par la gouvernance Ouattara, les femmes s’y sont mises. Elles ont d’ailleurs décidé de crier haut leur nostalgie pour le Président Gbagbo en baptisant un pagne de l’expression «Gbagbo ka fissa» (en malinké, Gbagbo est mieux). Ce pagne serait disponible, a-t-on appris, sur le marché.


C’est aussi une pure démagogie de la part de Choi de soutenir que «tout s’annonce bien en Côte d’Ivoire pour la restauration de la paix et de l’ordre». La Côte d’Ivoire s’éloigne plutôt de la paix et de l’ordre. La police et la gendarmerie sont mises au placard au profit d’hommes armés pro-Ouattara qui pullulent dans le tout-Abidjan. Une situation d’insécurité qui a contraint des ambassades de l’UE en Côte d’Ivoire à instaurer des couvre-feux pour leurs ressortissants. Même l’Onuci dont Choi est le patron demande à ses employés de faire attention à Abidjan car «l’insécurité est galopante».

 

La Commission dialogue, paix et réconciliation mise sur pied par Ouattara, depuis mai dernier, a du mal à avancer parce que la fracture sociale est très grande. Son président, l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, a du pain sur la planche. Et le régime Ouattara ne l’aide pas visiblement par les décisions ubuesques prises par «la Justice des vainqueurs».

 

Contrairement à l’affirmation de Young Jin-Choi, Alassane Dramane Ouattara n’est pas sur la voie d’être «un grand leader de la Côte d’Ivoire». Les actes qu’il pose le rapprochent inexorablement de la stature d’un dictateur.



Après avoir menti, en novembre 2010, sur le déroulement du second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, ce qui a entrainé la Côte d’Ivoire dans le chaos où elle est engluée jusqu’à ce jour, Choi distille son dernier gros mensonge sur le pays. Mais cette fois-ci, l’opinion publique internationale qui sait tout ce qui se passe, n’est pas dupe.

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 19:24

Le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, le sud-coréen, Young Jin-Choi, quitte définitivement notre pays, demain, mercredi 31 août 2011. Il avait remplacé à ce poste, l’inénarrable Pierre Schori, de nationalité suédoise.

 

Selon des sources diplomatiques, la nomination de Choi en 2007, quelques mois après la signature de l’accord de Ouagadougou entre la rébellion armée et le pouvoir ivoirien d’alors, avait fait l’objet d’une « faveur » du Président Laurent Gbagbo au secrétaire général de l’Onu, le sud-coréen, Ban Ki-Moon. Qui avait demandé à M. Gbagbo de l’aider à caser son concitoyen Young Jin-Choi qui se trouvait sur le carreau, sans activité. Le Président Laurent Gbagbo qui reprochait aux différents représentants spéciaux du SG de l’Onu (Albert Tévoédjré et Pierre Schori) leur partialité flagrante dans la crise ivoirienne et leur propension à fermer les yeux sur les vrais obstacles au processus de paix (désarmement des rebelles, partition du pays…) s’interrogeait sur l’intérêt de garder l’Onu dans le processus ivoirien.

 

C’est à ce moment-là que le nouveau SG de l’Onu, Ban Ki-Moon, qui venait de remplacer le ghanéen Kofi Annan (il était plus à la botte de Paris que tout autre chose) propose un nouvel homme, son concitoyen Young Jin-Choi, comme représentant spécial. Laurent Gbagbo accepte, dans l’espoir que Young Jin-Choi se montrera différent de Tévoédjré et Schori dans l’approche de la crise ivoirienne. Ban Ki-Moon lui donne l’assurance que Choi travaillera en toute impartialité. C’est ainsi que Choi a atterri en Côte d’Ivoire.

 

Il a effectivement travaillé avec impartialité jusqu’à la mi-2008, soutiennent des sources diplomatiques. Avant d’être happé par la Françafrique et ses intérêts géostratégiques et économiques dans le golfe de Guinée. La suite, nous la connaissons. Il a certifié une élection présidentielle du 28 novembre 2010 qui s’est déroulé dans la fraude, le vote truqué et les exactions contre des électeurs dans la partie septentrionale du pays. Il a cautionné des résultats provisoires rendus dans des conditions illégales.

 

La Côte d’Ivoire a sombré dans un chaos social, économique, religieux, culturel et politique depuis avril 2011. La fracture entre les populations est si large que la réconciliation nationale s’avère quasi-impossible aujourd’hui. L’insécurité est à son summum et le pays est livré à des milices armées pro-Ouattara et anti-Ouattara.

 

La Côte d’Ivoire fait peur. Les populations vivent dans la hantise du lendemain. L’opposition politique est emprisonnée, la liberté de la presse hypothéquée…Un sombre tableau dénoncé par l’opinion publique nationale et internationale dont Choi voudrait vaille que vaille se soustraire. D’où le livre qu’il s’apprête à sortir en septembre-octobre sur « ses mémoires » relativement à la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.

 

Selon la publication La Lettre du continent N°617 du 25 août 2011 qui livre cette information, l’ouvrage de Choi est piloté par Béchir Ben Yamed, patron de l’hebdomadaire parisien « Jeune Afrique », très proche de la Françafrique. Nos investigations nous ont permis de savoir que le livre à sortir de Young Jin-Choi sera à charge contre le Président Laurent Gbagbo, l’ex-chef de l’Etat renversé en avril dernier par l’armée française. Les « nègres » que Choi aurait engagés pour travailler sur son ouvrage seraient les journalistes de « jeune Afrique », François Soudan et Marwane Ben Yamed sous la supervision de Béchir Ben Yamed.

 

Toujours au dire de nos sources, le livre de Choi constituerait, en réalité, une réponse truffée de contrevérités au film-documentaire intitulé « Gbagbo dans le tourbillon du golfe de Guinée » diffusé par la Rti sous le Président Gbagbo. Le film-documentaire dévoilait les vraies raisons du complot international contre Gbagbo. Young Jin-Choi a été ulcéré par ce documentaire et a accusé, à tort, des agents de l’Onuci d’avoir livré les informations au régime Gbagbo.

 

Choi veut donc se blanchir à travers un livre. Le pourra-t-il ? Nous en doutons puisqu’il n’évoquera pas assurément dans cet ouvrage, certains faits accablants. Comme par exemple, selon des sources diplomatiques, l’interpellation sèche dont il a été l’objet, alors qu’il exposait, il y a quelques années, à l’Onu sur la situation en Côte d’Ivoire, par l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice, qui l’accusait d’être devenu pro-Gbagbo parce qu’il exigeait le désarmement des rebelles avant la tenue d’une élection présidentielle démocratique en Côte d’Ivoire.





Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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