“Convaincu que la résidence des chefs d’Etat à Abidjan porte poisse, le couple présidentiel (ivoirien, Alassane Dramane et Dominique Ouattara, ndlr) préfère continuer à se loger par lui-même. Plus prudent… ». Ces écrits sont de la publication La Lettre du continent N°617 du 25 août 2011.
Qui précise, par ailleurs, que face à « l’incertitude sécuritaire qui règne à Abidjan, où les incidents entre les différentes branches de l’ex-rébellion des forces nouvelles (Fn) se sont multipliés ces dernières années, incite le couple présidentiel à la prudence. Alassane Ouattara et son épouse Dominique ont décidé de ne pas emménager dans la résidence officielle des chefs d’Etat de Côte d’Ivoire, bâtie par Félix Houphouët-Boigny et mitoyenne de la résidence de France dans le quartier de Cocody ».
Ces raisons évoquées par La Lettre du continent pour justifier le sentiment de peur qui anime le nouveau chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et inhiber sa volonté de s’installer dans la résidence officielle des chefs d’Etat sise à Cocody, sont partielles et peu explicites, au dire de sources informées proches du Rhdp, mouvement politique soutenant Ouattara. « La véritable raison, c’est que le Président Ouattara a peur d’un coup d’Etat », soutient notre source. Avant d’ajouter qu’Alassane Dramane Ouattara a pris la décision de ne pas installer sa famille, son épouse et lui notamment, dans la résidence officielle des Chefs d’Etat, suite aux conseils que lui auraient données ses « sécurocrates » dont son conseiller militaire, un colonel français.
Ses « sécurocrates » lui auraient dit qu’en cas de tentative de coup d’Etat, la résidence des chefs d’Etat
n’offre pas de garanties de sécurité pour une défense efficace d’autant que cette résidence se trouve dans une sorte de cul-de-sac, une impasse. Il y a également le fait qu’elle est entourée de
résidences de personnalités étrangères dont celles des ambassadeurs de France et du Japon ainsi que des représentations diplomatiques de Chine, de la Corée et d’Afrique du sud.
Les voisins de Ouattara refusent d’abandonner leurs maisons
Les « sécurocrates » de Ouattara lui ont donc conseillé de rester dans la résidence qu’il habite actuellement
et qui est située à la Riviéra Golf, à quelques pas du Golf Hôtel, son quartier général annexe. Avec un loyer assuré jusque-là, dit-on, par l’Onu, l’actuelle résidence d’Alassane Dramane Ouattara
aurait la faveur des « sécurocrates » parce qu’elle est bâtie à quelques minutes de la base militaire française du 43ème Bima. Ce qui pourrait permettre une intervention rapide de l’armée
française pour sauver « son homme » Ouattara en cas de tentative de coup d’Etat.
Installée dans un environnement peu habité avec un accès contrôlable à partir de la résidence de Mme Thérèse
Houphouët-Boigny, la résidence privée de Ouattara serait plus aisée à défendre. Toujours au dire de nos sources, ce sont les « sécurocrates » de Ouattara qui lui ont dit d’isoler sa résidence
pour plus d’efficacité dans le système de défense. C’est pour cela que « le couple présidentiel envisage de racheter la résidence qu’il loue dans le quartier de la Riviéra Golf, à un jet de cauri
du Golf Hôtel. Bien que la transaction soit retardée en raison de problèmes entre le bailleur, l’homme d’affaires libanais Hussein Hyziaei, et sa famille, Alassane Dramne Ouattara (Ado) a déjà
reçu une promesse formelle de vente, ce qui lui a permis d’entamer des travaux d’extension et de sécurisation du site. Il est même prévu d’y construire une caserne militaire », écrit La Lettre du
continent. Qui précise, cependant, que « les voisins des Ouattara ont reçu des propositions de rachat de leurs maisons à prix d’or. Certains ont d’ores et déjà refusé l’offre ».
Une peur bleue du coup d’Etat
Sur cette question, nos sources précisent que le nouveau chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara,
aurait engagé des pressions subtiles par l’entremise de ses émissaires sur certains de ses voisins jugés « récalcitrants ». Le sentiment de peur bleue de Ouattara pour un coup d’Etat a pris
forme, a-t-on appris, depuis avril dernier, vu les circonstances du renversement du Président Laurent Gbagbo par l’armée française. Mais également au regard des dissensions au sein de
l’ex-rébellion où l’on constate deux camps (les pro-Ouattara face aux pro-Soro qui ne filent pas le parfait amour).
Il y a aussi le fait que les têtes des chefs de guerre impliqués dans des crimes de guerre et des crimes
contre l’humanité sont mises à prix par de nombreux pays de la communauté internationale dont les Etats-Unis et la France qui veulent les voir traduits devant la cour pénale internationale (Cpi).
Comment ces chefs de guerre pourraient-ils réagir au moment opportun ? Ouattara a peur et veut donc prendre ses dispositions.
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr